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peintre, lithographe et sculpteur français d'origine lituanienne (1890-1981) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pinchus Krémègne ou Pinkus Krémègne (hébreu : פנחס קרמין, russe : Пинхус Кремень), né le à Zaloudock (en) près de Lida (alors en Empire russe, actuellement en Biélorussie), et mort le à Céret (Pyrénées-Orientales), est un peintre et lithographe français d'origine lituanienne, rattaché à la première École de Paris.
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Pinchus Kremen |
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Pinchus Krémègne est le fils de Mevka Jankel et Mirke Krémègne[1], dernier des neuf enfants d'une famille juive, modeste mais d'une relative aisance grâce à l'activité du père, artisan fabriquant et vendant des petits objets artistiques inspirés du folklore slave[2]. Ses frères participent à des réunions clandestines anti-tsaristes auxquelles Pinchus Krémègne les accompagne parfois ; ils émigreront aux États-Unis.
En 1909, malgré l'aniconisme prôné par la religion juive (son père, en raison de sa profession, n'entrave en rien sa vocation artistique et va lui allouer une pension mensuelle)[2], il entre à l'Académie des arts de Vilnius pour y étudier la sculpture. Krémègne y fait la connaissance de Chaïm Soutine, de trois ans son aîné, et Michel Kikoine. Les conversations du trio tournent autour de Paris où de nombreux artistes, venus de tous horizons, créent un art totalement nouveau. Voyant là l’occasion de s’émanciper, Krémègne part le premier pour Paris, en 1912 : « les autorités russes refusant systématiquement les passeports aux juifs pour freiner leur exode aux États-Unis, restitue Jean-Pierre Crespelle, il passe la frontière germano-russe en fraude avec un groupe de fugitifs, en payant un passeur »[2]. Il est bientôt suivi par Kikoïne. Soutine les rejoint peu après.
Arrivés à Paris, tous trois s'installent dans les ateliers de la Ruche, dans le 15e arrondissement. L'équipement de cette cité d'artiste est sommaire : pas d'eau, pas de gaz, pas d'électricité, mais la plupart de ceux que des critiques appellent bientôt l'École de Paris y travaillent, comme Marc Chagall, Fernand Léger, Chaim Jacob Lipchitz ou Ossip Zadkine. Krémègne participe à la vie de Montparnasse et fait la connaissance d'Amedeo Modigliani, qui réalise son portrait, Le Peintre Krémègne, aujourd'hui conservé au musée des beaux-arts de Berne[3]. Il rencontre aussi André Derain, et bien d'autres. Sculpteur encore, en 1912, la peinture n'est alors pour Krémègne qu'une simple distraction dont il va en deux ou trois années faire sa vocation exclusive, abandonnant sa discipline initiale[2] : si, en 1914, il débute au Salon des indépendants, en même temps que Roger Bissière, Sonia Delaunay, Michel Kikoine, Casimir Malevitch, Amédée Ozenfant, Jean Pougny et Jacques Villon[4], en présentant trois sculptures, il semble s'intéresser au rayonnisme, synthèse du cubisme, du futurisme et de l'orphisme ainsi qu'au fauvisme un peu tardivement.
Krémègne étant resté à Paris pendant la Première Guerre mondiale, quelques marchands s'intéressent à son travail : c'est le cas des galeristes Georges Chéron, Paul Guillaume et Léopold Zborowski.
En 1918, il effectue son premier séjour à Céret à l'instigation du peintre Pierre Brune, rencontré à Paris. Krémègne y retrouve Soutine envoyé par Léopold Zborowski.
De 1918 à 1920, il peint une série des nus rouges. En 1923, il rencontre à Montparnasse Birgit Strömbäck, gouvernante suédoise de la famille Nobel, qu'il épouse[5], avec pour témoin majeur le peintre Henri-Georges Cheval. Le contrat qu'il signe avec Paul Guillaume lui donne une certaine aisance, et il peut quitter la Ruche. Le succès et leurs tempéraments différents éloignent Soutine et Krémègne. Il fait un voyage en Corse. En 1924 naît son fils Fred Kremen. Maurice Loutreuil, avec lequel il travaille régulièrement, meurt en 1925. Krémègne fréquente le groupe du Pré-Saint-Gervais avec Béatrice Appia, Eugène Dabit, Georges-André Klein et Christian Caillard. Il séjourne à Cagnes de 1926-1929. Il voyage en Suède en 1927 et en Périgord en 1929.
Après les années de succès, la période des années 1930 est difficile pour Krémègne. En 1937, il séjourne en Bourgogne puis, en 1938, dans le Cher. En 1939, sa femme et son fils partent pour la Suède. Krémègne reste en France et, après la défaite de juin 1940, prend part à l'exode, jusqu'en Corrèze, à Turenne[6] ; il y reste jusqu'à la fin de la guerre comme travailleur agricole.
En 1945, il retrouve son atelier et ses toiles à Paris. Il achète un terrain à Céret et se sépare de sa femme. À partir de 1949 il effectue plusieurs séjours en Israël et, en 1960, il fait construire sa maison-atelier à Céret, près de l'ancien couvent des Capucins[7],[8]. En 1966, il s'installe à Paris, rue Liard, près du parc Montsouris. Jusqu'en 1981, il peint et partage sa vie entre Céret et Paris.
Pinchus Krémègne meurt le à Céret. Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse dans la 26e division[9].
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