Louvre-Lens
musée de Lens, France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Louvre-Lens est un établissement public de coopération culturelle à caractère administratif fondé par le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, le département du Pas-de-Calais, la communauté d'agglomération de Lens-Liévin, la ville de Lens et le musée du Louvre. Ce « deuxième Louvre » est situé à Lens dans le Pas-de-Calais. Il s'agit d'un établissement autonome, lié au musée du Louvre parisien par une convention scientifique et culturelle.
Type | |
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Ouverture |
4 décembre 2012 |
Gestionnaire |
Établissement public du musée du Louvre-Lens (d) |
Surface |
20 000 m2 |
Visiteurs par an | |
Site web |
Label |
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Architecte |
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Pays |
France |
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Division administrative | |
Commune | |
Adresse |
Carreau de la fosse no 9 des mines de Lens |
Coordonnées |
Le musée est construit sur le site de l'ancienne fosse no 9 des mines de Lens. Le nouveau bâtiment, sous maîtrise d'ouvrage du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, accueille des expositions semi-permanentes représentatives de l'ensemble des collections du musée du Louvre, renouvelées régulièrement. Il accueille également des expositions temporaires de niveau national ou international. Le musée est desservi par des navettes TADAO le reliant au pôle gares toutes les 30 minutes.
L'inauguration, le , jour de la Sainte-Barbe, a donné lieu, de 18 heures à minuit, à une opération « portes ouvertes » gratuite. L'ouverture officielle au public a eu lieu le . Le musée est un des symboles de la reconversion du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, il est situé entre des sites inscrits depuis le sur la liste établie par le comité du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Le millionième visiteur est accueilli le . Sa directrice est Annabelle Ténèze depuis 2023.
Le musée du Louvre-Lens se déploie sur un parc de vingt hectares. Le parc paysager comprend 6 600 arbres, 26 000 arbustes et 700 vivaces, quatre hectares de prés et prairies fleuries et un hectare de pelouse rase. Les anciennes voies de chemins de fer qui reliaient les puits de mine sont transformées en chemins d'accès, une vingtaine de « canapés végétaux » servent de bancs dans le périmètre du parc. Le parc conçu par l’architecte-paysagiste Catherine Mosbach, diplômée de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, obtient le label de jardin remarquable du ministère de la Culture en 2021[4].
Les bâtiments ont une surface totale de 28 000 m2, dont 7 000 m2 de surface d’exposition et de réserves visitables (Grande galerie appelée « la Galerie du temps » de 3 000 m2, Galerie d’exposition temporaire de 1 800 m2 et Pavillon de verre de 1 000 m2, exposant notamment des pièces majeures venant du musée parisien, entre 600 et 800 œuvres), et 1 000 m2 abritant les réserves d’œuvres d’art[5]. Les cinq bâtiments principaux (un cube, le hall d'accueil et quatre parallélépipèdes dont les toits plats et les murs en verre, légèrement courbes, suivent les lignes naturelles du terrain[6]), reliés entre eux par une ligne continue (« la Galerie du temps » dont le sol en béton ciré et les lamelles inclinées qui apportent une lumière zénithale naturelle évitent les ombres et les reflets) sont longs et bas (six à sept mètres de hauteur), reflétant la lumière par leur structure en verre feuilleté dépoli et en panneaux de bois recouverts d'un bardage en aluminium poli et anodisé : l'édifice joue ainsi sur la sobriété et la transparence des façades dans lesquelles se reflète le parc[7]. Le rez-de-jardin est entièrement ouvert au public, tandis que les parties techniques sont situées en sous-sol[LL 1]. Les deux parvis en béton, posés sur une terre noire de terril (130 000 m3 de schistes ont été charriés en tout) où de maigres îlots de pelouse surnagent, font transition avec le parc paysager[8].
Les expositions temporaires seront chaque année de dimension internationale, en collaboration avec de grands musées étrangers. Le hall d’accueil de 3 600 m2, six ateliers pédagogiques, un auditorium de 280 places (appelé La Scène), une médiathèque et un Centre de Ressources, des réserves (visibles et visitables en sous-sol), une librairie-boutique, une cafétéria, deux espaces de restauration rapide et un restaurant gastronomique du chef local Marc Meurin, des laboratoires et des bureaux se partagent le reste de ce musée du XXIe siècle[5].
Le site du musée est marqué par la silhouette du stade Bollaert-Delelis et de deux grands terrils qui évoquent la pyramide de Khéops par leur hauteur identique et sont comme un rappel de la Pyramide du Louvre[9].
Le , le Louvre-Lens[10] reçoit le prix de l'Équerre d'argent , récompensant « le très beau travail sur les ambiances, la bonne maîtrise de la lumière et la reconversion d'un site minier en équipement culturel de premier plan »[11].
Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture et de la Communication entre mai 2002 et avril 2004 [Quand ?], souhaite que les grands établissements parisiens soient décentralisés, ce qui est le cas pour le Louvre II ou le centre Pompidou-Metz. Entre Amiens, Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Calais, Lens et Valenciennes, la compétition est difficile.
Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication entre 2004 et 2007, visite les six villes candidates. Il y a une ville en moins car Béthune a souhaité se retirer de la compétition. Quatre mois plus tard, le premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, annonce à Lens même le que la ville accueillerait l'antenne du Louvre. En effet, dans la commune, plus de 20 % des actifs sont au chômage ou sous-employés, et les indicateurs sociaux et sanitaires sont très négatifs[12]. Daniel Percheron a su convaincre Jacques Chirac que le choix de Lens était le meilleur, pour rendre justice « au peuple de la mine qui a tant souffert ». Il a été soutenu dans son combat par Henri Loyrette, président-directeur du Louvre et partisan de la démocratisation de l'art[12], et aidé par trois veuves de mineurs qui avaient interpellé Renaud Donnedieu de Vabres de « façon directe et chaleureuse » lors de sa visite de Lens, gagnant depuis le surnom de « mamies du Louvre »[13].
En début d'année 2005, la région Nord-Pas-de-Calais, maître d'ouvrage et principal financeur du projet lance un concours d'architecture. Six équipes d'architectes sont sélectionnées parmi les 124 candidatures. Après délibération, le jury qualifie l'équipe d'architectes composée de l'agence japonaise SANAA Kazuyo Sejima, Ryūe Nishizawa avec le bureau d'architectes-muséographes Imrey Culbert basé à New York et à Paris, spécialisé en conception de musées et galeries, ainsi que l'architecte paysagiste française Catherine Mosbach.
Plusieurs projets sont mis en route dont la Route du Louvre. Celle-ci a pris son départ le et est rééditée chaque année. Plusieurs personnes ont aussi eu la possibilité d'aller sur des lieux bâtis par l'entreprise SANAA et pour prendre connaissance des avancées du chantier du Louvre-Lens.
Le , la région a approuvé l'avant-projet architectural définitif du musée. C'est-à-dire que les plans sont terminés et que le calendrier est fixé[14]. En 2008, l'appel d'offre est lancé pour être finalement jugé infructueux en septembre : les raisons invoquées tiennent essentiellement au dépassement de budget des entreprises ayant répondu.
Une nouvelle consultation est relancée début 2009 pour aboutir sur un choix des entreprises en . La première pierre est posée le [15] pour une inauguration prévue pour le , trois ans plus tard.
Les dépenses d'investissement du Louvre-Lens sont majoritairement prises en charge par la région (60 %), avec l'Union européenne (20 % via le FEDER) mais aussi le conseil général du Pas-de-Calais (10 %) ainsi par la ville de Lens et la Communaupole (10 % pour les deux)[16]. Ces collectivités participent dans les mêmes proportions à l'investissement initial.
Le cabinet d'architecture SANAA des japonais Kazuyo Sejima et Ryūe Nishizawa a été désigné le par la commission permanente du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, maître d'ouvrage du bâtiment, pour construire le Louvre-Lens. Son coût est alors estimé à 117 millions d'euros TTC (valeur ). La paysagiste de ce projet est Catherine Mosbach (de Mosbach Paysagistes) qui a déjà réalisé de nombreux projets tel que le canal Saint-Denis, le Jardin botanique de Bordeaux ou le jardin botanique de Monaco. Pour le développement de ce projet, SANAA s'est adjoint les architectes français Michel Lévi et Antoine Saubot du cabinet parisien EXTRA MUROS.
L'avant-projet a été validé en . Il se traduit par une simplification du projet (réduction des surfaces vitrées) et une augmentation du coût d'objectif qui passe à 127 millions d'euros. En , le conseil régional a voté une extension de budget de 23 millions d'euros qui seront couverts par l'Union européenne pour dix millions d'euros, par l'État français pour six millions d'euros et par le mécénat pour sept millions d'euros[17], portant le budget total à 150 millions d'euros.
Lors de l'attribution des différents lots techniques, le budget de la construction est finalement de 83 millions d'euros au lieu des 109 millions d'euros prévus[18]. Le solde est alors réservé à l'aménagement paysager qui représente une part importante du projet architectural. Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, magazine spécialisé en travaux publics, évoque un coût total de 201 millions d'euros, toutes révisions comprises[19].
Les dépenses en fonctionnement sont quant à elles estimées à quinze millions d'euros[16].
Le musée du Louvre-Lens est bâti sur le carreau de la fosse Théodore Barrois, plus connue sous le nom de fosse no 9 qui a été exploitée après deux ans de travaux[20] entre 1886 et 1980 pour son charbon par la Compagnie des mines de Lens[21],[22],[note 1]. Le site étant un peu en hauteur, il donne une vue sur les cités des environs. Le critère de l'emplacement a été décisif : la proximité des autoroutes A1, A21 et A26, la proximité de la gare de Lens desservie par le TGV. Vers 2020, le Louvre-Lens aurait dû être desservi par le tramway Artois-Gohelle, projet abandonné et remplacé par un Bus à Haut Niveau de Service.
La zone du chantier est bien plus large que le carreau de la fosse no 9. Outre les abords immédiats, les travaux s'étendent également sur le carreau de la fosse no 9 bis, un puits d'aérage voisin, sur le territoire de Liévin[23].
Par ailleurs, la cité pavillonnaire no 9, l'église Saint-Théodore, l'école, le logement d'instituteur, la maison d'ingénieur et la cité pavillonnaire Jeanne d'Arc ont été inscrits le sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, où ils constituent une partie du site no 63[24].
Un cheminement piétonnier est réalisé entre la gare et le musée. Entre cette première et le pont ferroviaire, des bâtiments sont détruits pour laisser un passage suffisant[25], tandis que du pont jusqu'au musée, le terril cavalier no 68A, Cavalier du 9 de Lens[26], jusqu'alors inaccessible, est rouvert au public. À cette occasion, deux passerelles enjambent des rues[27].
Le , le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais attribue les marchés des travaux aux sociétés Eiffage pour le gros œuvre et au groupe italien Permasteelisa pour la charpente et les façades. La SEM Adevia est confirmée dans son rôle de mandataire du conseil régional. Le , le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand inaugure la « Maison du Projet » du Louvre-Lens et pose la première pierre en compagnie de Jack Lang, Valérie Létard, Gervais Martel, Guy Delcourt, Henri Loyrette, Daniel Percheron et les architectes Kazuyo Sejima et Ryūe Nishizawa[28].
En 2009, SANAA fait appel au Studio Adrien Gardère[29] pour concevoir la muséographie de tous les espaces du musée. Le Studio Adrien Gardère collabore avec Jean-Michel Sanchez et Julien Roger de On-situ, pour la conception de la médiation et des multimédia et avec les suisses D. Bruni et M. Krebs de Norm pour la signalétique et le graphisme du musée.
En , les sous-sols et les fondations sont presque achevés, et le pavillon de verre est commencé.
L'inauguration a lieu le jour de la Sainte-Barbe, sainte patronne des mineurs, le [12]. Parmi les nombreux invités, il y a François Hollande, président de la République française[30], Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, Jacques Toubon, Catherine Tasca, Christine Albanel, Jack Lang, Renaud Donnedieu de Vabres, Pierre Mauroy, Lionel Jospin[31]...
Des anciens mineurs et des cafus (femmes employées au tri du charbon) sont également présents sur le site[31].
Après avoir participé en 2007 avec plusieurs autres sociétés musicales du bassin minier à l'opération « En fanfare aux Tuileries » annonçant dans le jardin des Tuileries à Paris l'arrivée du musée du Louvre à Lens, l'harmonie de Harnes, répondant à un appel à projets de la communaupole de Lens-Liévin, assure à l'Église Saint-Théodore le samedi suivant le jour de la sainte Barbe patronne des mineurs, le concert d'inauguration du Louvre-Lens. Yorick Kubiak, chef et directeur musical de l'harmonie fait appel à François Daudin Clavaud qui compose Renaissance 2012, une pièce en cinq mouvements construits en suivant l'architecture du Louvre-Lens, la durée de chaque mouvement étant proportionnelle à la taille de chacun des bâtiments, symbolisant « la renaissance d'un « sol mineur » qui a marqué l'histoire industrielle des deux siècles passés »[32],[33].
Xavier Dectot, directeur du Louvre-Lens[34],[35] et conservateur, indique que vingt-deux médiateurs ont été embauchés[12]. Il attend une fréquentation de 700 000 visiteurs en 2013 et de 500 000 visiteurs les années suivantes[30]. Henri Loyrette, président-directeur du Louvre, attend aussi bien un public européen que la population locale, et précise « Il y aurait pour moi deux échecs. Le premier serait que la population du Nord-Pas-de-Calais ne s'approprie pas le musée. Le second que les fidèles du Louvre n'aient pas l'envie de venir »[30].
Le musée est ouvert tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi[36].
Identité | Période | Durée | |
---|---|---|---|
Début | Fin | ||
Xavier Dectot[37] (né le ) | 5 ans | ||
Marie Lavandier[38] (née le ) | 7 ans | ||
Annabelle Ténèze[39] (née en ) | En cours | 1 an |
Le budget de fonctionnement est élaboré et suivi par Catherine Ferrar, administratrice générale de l'Établissement public du Louvre-Lens[40].
En , les frais de fonctionnement étaient estimés à douze millions d'euros par an. En 2012, ces mêmes frais ont été estimés à quinze millions d'euros, pris en charge à hauteur de 60 % par le conseil régional, 10 % par le conseil général et 10 % par la communauté d'agglomération ; les 20 % devant provenir des recettes du musée. Le conseil d'administration s'est vu présenté par l'EPCC un budget de fonctionnement de 15,5 millions d'euros pour l'exercice 2012-2013. Le même budget est reconduit pour l'exercice 2013-2014[40].
Les recettes, lors de la première année, s'élèvent à trois millions d'euros, dont 550 000 € provenant du mécénat de fonctionnement, et un peu moins de 2,5 millions d'euros des billets d’entrée, des expositions temporaires, de la boutique, des ventes de la cafétéria, du restaurant gastronomique, des visites guidées, de la location des salles, des catalogues d’exposition[40]... Le reste, représentant 12,5 millions d'euros, est pris en charge à hauteur de 8,7 millions d'euros par le conseil régional, et de 1,1 million d'euros chacun par le conseil général et la communauté d'agglomération. Il existe également quelques autres ressources. La gratuité de l'exposition La Galerie du temps a été reconduite en 2014, représente un manque à gagner d'un million d'euros[40]. Puis chaque année le conseil d'administration s'est reposé la question de la reconduite, qui a été perpétuée. Une étude a conclu que l'abandon de cette gratuité ferait perdre au musée 33 % de ses visiteurs, et en 2019, le Conseil d'administration a voté à l'unanimité pour le maintien durable de cette gratuité ; seules les expositions temporaires sont payantes et elles le resteront[41].
Le Louvre-Lens compte trois espaces d'expositions principaux : la Grande galerie, le Pavillon de verre et la Galerie des expositions temporaires[42]. Diverses expositions sont organisées dans ces espaces.
La galerie du temps est dédiée à la présentation chronologique de chefs d’œuvre du musée du Louvre, indépendamment de leur département d'origine. Les œuvres présentées sont partiellement renouvelées chaque année.
Le Louvre-Lens ne possède pas de collections, mais réalise régulièrement des expositions. Celles-ci contiennent toujours des œuvres majeures telles La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne dans Renaissance[30], le Sarcophage des Époux dans Les Étrusques et la Méditerranée, ou encore La Madeleine à la veilleuse et La Liberté guidant le peuple dans La Galerie du temps[30]. Le Panier de fraises de Jean Siméon Chardin y est présenté peu après son acquisition par préemption[45].
Certains avis manifestent des réserves, voire une opposition, à ce projet. Dès l'annonce de l'ouverture d'une antenne du Louvre à Lens, Didier Rykner de La Tribune de l'art manifeste son opposition en signant le une tribune dans Le Monde. Pierre Schill, professeur d'histoire-géographie, lui répond le dans Libération que le Louvre à Lens est un « enjeu de développement » économique en faisant le parallèle avec la politique d'offre culturelle de la Ruhr qui a changé l'image du plus grand bassin houiller d'Europe.
Ainsi La Tribune de l'art critique d'abord l'architecture qui n'a « rien de séduisant » et « coûte un peu cher », ensuite le fond, le qualifiant de « vide intellectuel »[64]. Dans son éditorial du dans The Guardian, Jonathan Jones estime que le Louvre-Lens est « une initiative maladroite, le mouvement d'auto-détestation d'une institution qui devrait, au contraire, être fière de sa splendeur palatiale »[65].
Dans le numéro 8 de d'Article 11, Jean-Pierre Garnier dénonce un musée à destination uniquement de la « petite bourgeoisie intellectuelle » et « construit dans un désert socio-économique et culturel »[66].
Dans Le Point du , Olivier Meslay, conservateur en chef du Louvre-Lens, explique que lors de l'annonce du projet de nombreuses critiques se sont élevées[67].
Dans certains de ses articles, le journal La Brique émet des critiques sur l'implantation du Louvre à Lens. Dans un article du , il parle d'un projet avant tout « économique », qui sert à favoriser l'implantation des investisseurs et le travail des urbanistes[68].
Avec le départ du directeur du musée Xavier Dectot en [69], puis la nomination de Marie Lavandier à la direction du musée[70] se développe une polémique sur l'échec du Louvre-Lens[71],[72],[73],[74], avec une baisse de fréquentation régulière. La question du financement par la région, ainsi que le choix des expositions sont mis en question[75],[76]. La qualité du jardin est discutée[77].
En août 2016, dans le journal Le Monde, Jean-Michel Tobelem, docteur en sciences de gestion, professeur associé à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne critique très sévèrement le projet et sa réalisation dans un article intitulé « Le Louvre-Lens n'aura pas l'effet Bilbao annoncé » par comparaison avec le musée Guggenheim de Bilbao en Espagne et son effet économique sur la ville basque. Il liste les points qui, selon lui, marquent l'échec du projet lensois. Sont mis en cause le manque d'attractivité culturelle et touristique de la ville de Lens, la localisation trop excentrée du musée par rapport au centre-ville, une architecture insuffisamment spectaculaire, des expositions trop élitistes, un manque d'innovation muséographique et pédagogique et, en conséquence, un impact limité sur l'économie locale et des effets négatifs sur le financement du tissu muséal régional. Pour empêcher que le musée ne devienne un « éléphant blanc » ou soit purement et simplement fermé, il propose de mettre en place un « véritable développement régional »[78]. Pour les défenseurs du projet, cette polémique s'inscrit dans le refus de transférer à Lens les réserves du Louvre[79].
Le Louvre-Lens a été inauguré le , où 5 000 visiteurs sont venus le soir même[80], et officiellement ouvert au public le [81]. Les 8 et , à l'occasion d'un week-end exceptionnel de préouverture, il a accueilli 36 000 visiteurs[81]. Il est alors envisagé qu'il accueille 700 000 visiteurs la première année et 500 000 les années suivantes. Le 100 000 e visiteur est accueilli le [81], il y a eu ce jour-là 10 131 entrées[80]. Guy Delcourt, maire de Lens, déclare que « le Louvre-Lens est bien le musée du troisième millénaire et l'avenir de la région Nord-Pas-de-Calais »[81]. Au bout d'un mois d'ouverture, le , le musée accueille son 140 000e visiteur[80]. Sur cette période, les étrangers représentent 13 % des visiteurs, et la plus grande part provient de Belgique[80].
Le 300 000e visiteur est accueilli le , soit après trois mois d'ouverture[82]. À cette occasion, on apprend les chiffres de 2011 quant à la fréquentation des autres musées régionaux : le palais des beaux-arts de Lille a accueilli 215 000 visiteurs, La Piscine, Musée d'art et d'industrie de Roubaix 206 000 visiteurs, le Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut de Villeneuve-d'Ascq 190 000 visiteurs, le musée Matisse du Cateau-Cambrésis 66 000 visiteurs, et enfin, la cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais 46 000 visiteurs[82]. Quelques jours plus tard, l'exposition temporaire Renaissance prend fin, elle a alors accueilli un peu plus de 150 000 visiteurs sur une période de trois mois et une semaine, soit un visiteur sur deux[54].
Le 500 000 e visiteur est accueilli le à l'occasion de la Nuit européenne des musées[83]. Xavier Dectot déclare alors « On ne l’attendait pas si tôt, c’est vrai », le musée n'étant alors ouvert que depuis cinq mois et demi, il rajoute ensuite « C’est la preuve d’un ancrage local et international, la preuve du succès du musée. Nous avons un objectif de 700 000 visiteurs. On sait qu’on va l’atteindre alors que certains avant l’ouverture trouvaient cet objectif déraisonnable. Plutôt que d’attendre le million, je préfère entendre ce visiteur dire qu’il est venu au Louvre-Lens et qu’il revient »[83]. À l'occasion de cet évènement, le musée a accueilli 3 900 visiteurs entre 17 h et 8 h[83].
Le , à l'occasion de la venue de la reine Mathilde de Belgique, on apprend que le musée a déjà accueilli 740 000 visiteurs[52], dépassant ainsi l'objectif de 700 000 visiteurs la première année[84].
Quelques jours avant la première année d'ouverture du musée, l'Agence France-Presse annonce que le musée a accueilli 900 000 visiteurs, soit 200 000 de plus que les estimations les plus favorables, et l'objectif fixé[1]. Cinq-cent mille visiteurs sont prévus les années suivantes[1]. Josiane Hermand, 67 ans, est la millionième visiteuse. Elle est accueillie le , aux alentours de 11 h 30, dans La Galerie du temps[85].
En deux ans la fréquentation s'établit à 1 400 000 visiteurs, dont 500 000 en 2014[86]. Elle baisse à 435 213 entrées en 2015 et progresse à 444 602 entrées en 2016[87]. En 2017, la fréquentation dépasse 450 000 visiteurs ce qui en fait le troisième musée le plus fréquenté en province[88] (derrière le Mucem à Marseille et le musée des Confluences à Lyon). Il attire notamment davantage d'ouvriers et d'employés que dans la moyenne des musées du pays[89].
Comme tous les sites culturels, la fréquentation des années 2020 et 2021 est perturbée par les mesures conservatoires liée à l'épidémie du covid-19.
En 2021, dans son rapport d'observations définitives, la Chambre régionale des comptes note toutefois « l’existence d’un biais méthodologique dans le comptage des visiteurs, qui repose sur une addition des espaces. En effet, une personne qui visiterait, le même jour, la Galerie du Temps et le Pavillon de verre d’un côté et l’exposition temporaire de l’autre, serait comptée comme deux visiteurs ce jour-là. Ainsi, [...] certains [visiteurs] sont, en réalité, comptés deux fois le même jour. »[90].
Année | Nombre d'entrées | Source |
---|---|---|
2013 | 863 117 | Ministère de la Culture, DEPS[91] |
2014 | 491 884 | Ministère de la Culture, DEPS[91] |
2015 | 435 213 | France 3 Hauts-de-France, [87] |
2016 | 444 602 | France 3 Hauts-de-France, [87] |
2017 | 450 324 | Rapport d'activités 2017, Louvre-Lens, p. 27[92] |
2018 | 482 759 | Tweet Louvre-Lens, [93] |
2019 | 533 171 | La Voix du Nord, , vidéo[94] |
2020 | 216 345 | Communiqué de presse, Louvre-Lens[95] |
2021 | 223 931 | rapport d'activité 2021[96] |
2022 | 571 047 | rapport d'activité 2022[97] |
En 2013, la création d'un centre de réserves du Louvre de 23 500 m2 à Liévin est envisagé pour un coût de soixante millions d'euros, financé à 51 % par le Louvre et à 49 % par la région Nord-Pas-de-Calais[98]. À l'issue d'un concours d'architecture, le musée du Louvre annonce le que le projet de Rogers Stirk Harbour et Partners (RSHP), associés à Mutabilis Paysage, est retenu[99],[100]. La première pierre du Centre est posée le [101],[102], à l'occasion des cérémonies célébrant le cinquième anniversaire du Louvre-Lens. L'ouverture du Centre a eu lieu le 8 octobre 2019[103].
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