Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent
naturaliste, géographe et officier français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent est un naturaliste, officier et homme politique français né le à Agen et mort le à Paris. Biologiste et géographe, il a contribué à la constitution du racisme scientifique au XIXe siècle[1],[2]. Il s'est intéressé par ailleurs à la volcanologie, à la botanique et à la systématique.
Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent | ||
Nom de naissance | Jean-Baptiste Geneviève Marcellin Bory de Saint-Vincent | |
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Naissance | Agen ( Royaume de France) |
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Décès | Ancien 10e arrondissement de Paris ( Royaume de France) |
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Origine | Royaume de France | |
Allégeance | Empire français | |
Grade | Colonel (1814) | |
Conflits | Guerres révolutionnaires Guerres napoléoniennes |
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Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur (1811) Officier de la Légion d'honneur (1831) |
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Autres fonctions | Naturaliste Géographe Botaniste Biologiste Volcanologue Correspondant du Muséum national d'histoire naturelle Membre de l'Académie des sciences Député :
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Expédition scientifique dans les Océans d'Afrique (1800) Expédition scientifique de Morée (1829) Expédition scientifique d'Algérie (1839) |
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Né à Agen le , de Géraud Bory de Saint-Vincent et de Madeleine de Journu, notables d'Agen[3], Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent[N 1] appartenait à une famille royaliste qui l'éleva dans des sentiments hostiles à la Révolution[4]. Il étudie tout d'abord au collège d'Agen, puis auprès de son oncle Journu-Auber[N 2] à Bordeaux en 1787. Il aurait suivi des cours de médecine et de chirurgie de 1791 à 1793. Pendant la Terreur, sa famille est persécutée et se réfugie dans les Landes[3].
En 1794, en tant que naturaliste très précoce, n'ayant à peine que 15 ans, il joue un rôle crucial dans la libération[3] de l'entomologiste Pierre-André Latreille, dont il avait lu l'œuvre, en le faisant rayer de la liste des déportés au bagne de Cayenne[N 3]. Latreille deviendra par la suite le plus grand entomologiste de son temps et Bory et lui resteront liés jusqu'à la fin de leurs jours. Bory envoie ses premières publications savantes à l’Académie de Bordeaux dès 1796[N 4]. Il entre alors en contact avec de nombreux naturalistes. On sait qu'il fut l'élève du géologue et minéralogiste Déodat Gratet de Dolomieu à l'École des mines de Paris[5].
Après le décès de son père, il s'engage dans les armées de la Révolution française en 1799. Grâce à la recommandation de Jean-Girard Lacuée, lui aussi originaire d'Agen, il est bientôt nommé sous-lieutenant[3]. Il sert d'abord à l'armée de l'Ouest, puis à l'armée du Rhin sous les ordres du général Moreau[4],[6]. Il est alors affecté en Bretagne et s'installe à Rennes[3]. C'est à cette époque qu'il acquiert ses sentiments bonapartistes[N 5].
En 1799, il apprend le départ prochain d'une expédition scientifique en Australie organisée par le gouvernement et obtient, grâce à son oncle et à la recommandation du célèbre naturaliste et homme politique originaire d'Agen Bernard-Germain de Lacépède[6], la place de botaniste en chef à bord de l'une des trois corvettes participantes. C'est ainsi qu'après avoir quitté l'armée de l'Ouest fin août puis obtenu du ministère de la guerre un congé indéfini, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent quitte Paris le et embarque au Havre le à bord de la goélette du capitaine Nicolas Baudin, Le Naturaliste[3],[4],[6],[7].
Après des arrêts à Madère, aux Canaries et au Cap-Vert, puis le franchissement du cap de Bonne-Espérance, Bory quitte subitement le navire du capitaine Baudin avec qui il était entré en conflit[3] et explore ensuite seul (et avec des ressources limitées) plusieurs îles des mers d'Afrique[4],[6]. Il s'arrête notamment, lors d'une escale, à l'île Maurice en . De là, il rejoint l’île de La Réunion voisine[4], où il effectue en l'ascension et la première description scientifique générale du piton de la Fournaise, le volcan actif de l'île. Il donne le nom de son ancien professeur Dolomieu, dont il vient d'apprendre la mort, à l'un des cratères qu'il décrit comme un mamelon. Il donne son propre nom au cratère sommital, le cratère Bory[6]. De plus, il entreprend de décrire la flore des lichens. Ce travail lui vaudra les faveurs de Bonaparte[8]. Sur le chemin du retour, il poursuit ses explorations géographiques, physiques et botaniques sur l’île de Sainte-Hélène[3].
Il est de retour en France métropolitaine le et apprend que sa mère est morte lors de son absence. Il publie ses Essais sur les Îles Fortunées (archipel des îles Canaries)[9], ouvrage qui lui vaut son élection comme correspondant du Muséum national d'histoire naturelle en [4], puis comme correspondant de la première classe de l'Institut de France (division des sciences physiques) au printemps 1808[4],[6]. En 1804, il publie son Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique. L'impression de cette relation dédiée à Mathieu Dumas est surveillée par le jeune Jean-Marie Léon Dufour, en qui Bory entrevoit un futur grand naturaliste[7].
Il reprend par ailleurs du service dans l'armée dès son retour et, promu capitaine, il passe au 5e régiment de dragons (régiment de cavalerie) du 3e Corps d'Armée du maréchal Davout, dont il devient capitaine-adjoint d'État major le [3],[4],[6]. Il est alors affecté au camp de Boulogne où est assemblée la Grande Armée de Napoléon Ier[3].
De 1805 à 1814, Bory suivra la plus grande partie des campagnes de Napoléon dans la Grande Armée. En 1805, il prend part à la campagne d'Autriche comme capitaine de dragons et est présent à la bataille d'Ulm (15-) et à la bataille d'Austerlitz ()[3],[4],[6]. Le capitaine Bory passe ensuite deux ans en Prusse et en Pologne et combattit à la bataille d'Iéna () et à la bataille de Friedland ()[3],[4],[6]. Il continue à lever des cartes (de la Franconie et de la Souabe) et lors de ses passages en Bavière, à Vienne et à Berlin, où il trouve ses propres ouvrages traduits en allemand, il en profite pour rencontrer plusieurs savants, comme les botanistes Nikolaus Joseph von Jacquin et Carl Ludwig Willdenow, qui le reçoivent à bras ouverts et le comblent de précieux cadeaux[3]. Il sert à partir d'octobre 1808 dans l'état-major du maréchal Ney[3],[6], qu'il quitte bientôt pour être attaché au maréchal Soult, duc de Dalmatie, à partir d' en qualité d'aide de camp[3],[4],[6]. Devenu major, Bory s'occupe principalement des reconnaissances militaires grâce à son habileté dans les travaux graphiques[6]. Il participe ainsi de 1809 à 1813 à la campagne d'Espagne et se distingue au siège de Badajoz au printemps 1811, à la bataille de la Quebara et à la bataille de l'Albuera ()[4],[6]. Les événements l'ayant placé à la tête des troupes qui formaient la garnison d'Agen, il se trouve commander les soldats de sa ville natale pendant une quinzaine de jours[4].
En , il devient chef d'escadron, puis est fait chevalier de la Légion d'honneur et lieutenant-colonel à la fin de l'année.
Aux côtés de Soult, il quitte précipitamment l'Espagne pour prendre part à la campagne d'Allemagne et participer à la bataille de Lützen (), puis à la bataille de Bautzen (20-)[3],[6]. Après ces victoires, il revient pour la campagne de France de 1814 et prend part à la bataille d'Orthez ()[3]. Il participe également à la bataille de Toulouse ()[3], puis organise le lendemain des troupes de partisans et d’éclaireurs dans sa propre région d'Agen[3],[6]. Après la première abdication de Napoléon Ier et son départ pour l’île d'Elbe, que Bory apprend depuis Agen le , il rejoint Paris[3].
Le maréchal Soult, rallié au nouveau gouvernement et devenu ministre de la Guerre, rappelle Bory auprès de lui et le fait nommer colonel.
Il lui confie également, le , le service du dépôt de la Guerre (dépôt des cartes et archives) du ministère, place à laquelle ses travaux topographiques lui donnaient droit[3],[6]. Il y reste jusqu’à sa proscription, le . Il s'occupe en parallèle de travaux scientifiques et littéraires, et prend part à la rédaction du journal satirique libéral, anti-monarchiste et pro-bonapartiste, le Nain Jaune[3],[4],[6].
Au retour de l'Empereur, Bory est élu par le collège du département de Lot-et-Garonne, le , représentant d'Agen à la Chambre des Cent-Jours et siège dans le groupe des libéraux[N 6]. Il réclame une constitution, prononce un discours retentissant à la tribune[3], se signale par son patriotisme et s'oppose violemment au ministre de la Police, Joseph Fouché, duc d'Otrante[N 7].
Absent de Waterloo, son mandat de député le retenant au Corps Législatif, il assiste au renversement de Napoléon Ier et au retour de Louis XVIII. Porté alors par Fouché sur les listes de proscription par l'ordonnance du 24 juillet 1815[3],[6], qui condamnait 57 personnalités pour avoir servi Napoléon durant les Cent-Jours après avoir prêté allégeance à Louis XVIII, Bory se réfugie dans un premier temps dans la vallée de Montmorency, d'où, caché, il fait paraître sa Justification de la conduite et des opinions de M. Bory de Saint-Vincent[3],[6]. Puis, la loi d'amnisitie du 12 janvier 1816 proclamée par Louis XVIII ne lui laisse plus d'asile en France[3],[4]. Il gagne Liège sous un nom d'emprunt[3],[6]. D'abord invité par le roi de Prusse (grâce à la protection du célèbre naturaliste Alexander von Humboldt) à séjourner à Berlin puis à Aix-la-Chapelle, il en est expulsé après dix-huit mois[3],[6]. Il refuse alors de se soumettre à la décision qui lui assignait Kœnigsberg ou Prague pour résidence[6]. Il se voit offrir une place de Général dans la nouvelle république de Colombie de Bolívar par son ami botaniste (et vice-président) Francisco Antonio Zea, qu'il décline[3]. Bory réussit enfin à gagner la Hollande, déguisé en marchand d'eau-de-vie et muni d'un faux passeport, puis la Belgique, à Bruxelles, où il fréquente Sieyès, et où il vit jusqu'en 1820[3],[4],[6]. Avec Auguste Drapiez et Jean-Baptiste Van Mons, il fonde et devient l'un des directeurs scientifiques des Annales générales des Sciences physiques, éditées à Bruxelles par l'imprimeur Weissenbruch de 1819 à 1821[3]. Les articles, rédigés par des sommités scientifiques internationales, sont illustrés de lithographies imprimées par Duval de Mercourt, puis par Marcellin Jobard.
Le , il lui est enfin permis de rentrer en France[N 8]. Rayé du cadre de l'armée, privé de solde, il revient s'installer à Paris où il réside jusqu'en 1825[6]. Il est obligé pour vivre de s'adonner entièrement à des travaux de librairie et d'édition (de ses Annales de Bruxelles notamment) et il collabore à divers journaux libéraux[4], dont le Courrier français qui lui réserve la rédaction des séances de la chambre des députés[6]. Il y renonce plus tard, quand, se consacrant entièrement aux sciences, il trouve dans les nombreux ouvrages qu'il vend à des libraires, d'honorables moyens d'existence (voir son imposante bibliographie de 1819 à 1830)[6]. Cependant, en 1823, il se bat en duel au pistolet et est blessé au mollet[3], et en 1825, il est jeté en prison à Sainte-Pélagie pour dettes[3],[4], où il reste jusqu'en 1827[N 9],[N 10].
C'est au cours de cette époque féconde, en 1822, que Bory, avec la plupart des savants de son temps dont Arago, Brongniart, Drapiez, Geoffroy de Saint-Hilaire, von Humboldt, de Jussieu, de Lacépède, Latreille, etc., débute la rédaction de son grand ouvrage, le Dictionnaire classique d’histoire naturelle en 17 volumes in-8 (1822-1831)[3].
Depuis 1821, une guerre d'indépendance faisait rage en Grèce[10],[11]. Mais les victoires grecques avaient été de courte durée et les troupes turco-égyptiennes avaient reconquis le Péloponnèse en 1825. Le roi Charles X, soutenu alors par un fort courant philhellène, décide d'intervenir aux côtés des insurgés grecs. Après la bataille navale de Navarin en , qui voit l'anéantissement de la flotte turco-égyptienne par la flotte alliée franco-russo-britannique, un corps expéditionnaire français de 15 000 hommes débarque dans le sud-ouest du Péloponnèse en . Le but de cette expédition de Morée[N 11] était de libérer la région des forces d'occupation turco-égyptiennes et de la rendre au jeune État grec indépendant ; cela est réalisé en un mois seulement[10],[11].
Vers la fin de l’année 1828, le vicomte de Martignac, ministre de l’Intérieur de Charles X et véritable chef du gouvernement à l'époque (un ami d'enfance de Bory à Bordeaux)[3], charge alors six illustres académiciens de l’Institut de France (Georges Cuvier, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Charles-Benoît Hase, Desiré Raoul Rochette, Jean-Nicolas Hyot et Jean-Antoine Letronne) de nommer les chefs et membres de chaque section d'une commission scientifique que l'on attache à l'expédition de Morée, tout comme on l'avait fait précédemment lors de la campagne d'Égypte en 1798[3],[6],[12]. Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent est ainsi nommé, le , directeur de cette commission scientifique[3],[4],[6]. Le ministre et les académiciens fixent également les itinéraires et objectifs[12] : « MM. de Martignac et Siméon, m'avaient expressément recommandé de ne pas restreindre mes observations aux Mouches et aux Herbes, mais de les étendre aux lieux et sur les hommes » écrira plus tard Bory[12],[13].
Bory et son équipe de 19 savants (dont Edgar Quinet, Abel Blouet et Pierre Peytier) représentant diverses spécialités, histoire naturelle ou antiquités (archéologie, architecture et sculpture) débarquent de la frégate la Cybèle à Navarin le et y rejoignent le général Nicolas Joseph Maison qui commandait le corps expéditionnaire français. Bory y rencontre également le général Antoine Simon Durrieu, chef d'État-major de l'expédition, qui était lui aussi originaire des Landes et avec lequel Bory était déjà lié depuis dix ans[3]. Bory reste en Grèce pendant 8 mois, jusqu'en , et explore le Péloponnèse, l’Attique et les Cyclades[12]. Les travaux scientifiques de la commission furent d’une importance majeure dans la connaissance du pays[14],[15],[16]. Les cartes topographiques réalisées furent d’une très grande qualité, inédite jusqu'alors, et les relevés, dessins, coupes, plans et propositions de restauration sur les monuments furent une nouvelle tentative d’inventaire systématique et exhaustif des vestiges grecs antiques. L’expédition de Morée et ses publications scientifiques offrirent une description presque complète des régions visitées et en firent un inventaire scientifique, esthétique et humain qui resta longtemps l’un des meilleurs réalisés sur la Grèce[14],[15],[16]. Bory consigne les résultats de ses recherches et les publie plus tard dans son œuvre majeure de 1832[12].
À son retour de Grèce, Bory poursuit sa carrière savante : au début de 1830, il se présente au siège vacant de l'Institut laissé par le décès de Jean-Baptiste de Lamarck, obtenant les suffrages d'Arago, de Cuvier, de Fourier et de Thénard entre autres[3]. Il participe également à la fondation de la Société entomologique de France, la plus ancienne société entomologique dans le monde, le , aux côtés de son vieil ami Pierre-André Latreille[3].
Bory-Saint-Vincent était occupé de la rédaction de son ouvrage sur la Morée, entreprise par ordre du ministère, lorsque les ordonnances de Juillet, promulguées par Charles X dans le but d'obtenir des élections plus favorables aux Ultraroyalistes et qui suspendent la liberté de presse, viennent ranimer ses sentiments politiques[6]. Il combat sur les barricades du faubourg Saint-Germain et est des premiers à l'Hôtel de Ville[4]. Après les Trois Glorieuses, et à la suite de la nouvelle nomination du maréchal Soult au ministère de la Guerre le , Bory est enfin (après 15 longues années) réintégré dans l’armée, dans son grade de colonel à l’État-major général, au dépôt de la Guerre, dans le poste qu'il occupait en 1815[3],[4],[6]. Il y reste tout au long de la monarchie de Juillet, jusqu'en 1842, quatre ans avant son décès. Le , Bory est fait officier de la Légion d'honneur.
Vers la même époque, le , il est élu[N 12] député du 3e collège du Lot-et-Garonne (Marmande) en remplacement de son ami le vicomte de Martignac[N 13]. Dans sa profession de foi, il se prononce contre l'hérédité de la pairie, qu'il déclare contradictoire avec le principe de l'égalité devant la loi, pour « la révision des lois municipale, électorale et de la garde nationale » et pour l'incompatibilité du mandat de législateur avec une fonction publique[6]. Les tendances conservatrices de la majorité l'engagent presque aussitôt, après deux mois seulement, à donner sa démission de député[3],[4],[6], le . Il est remplacé en octobre par M. de Martignac.
En 1832, il fait paraître le compte rendu de son exploration en Grèce dans un magnifique ouvrage, Relation du voyage de la commission scientifique de Morée dans le Péloponnèse, les Cyclades et l'Attique[12], pour lequel il reçoit de nombreux éloges[6], et qui lui permet d'être finalement élu membre libre de l'Académie des sciences le .
Entre 1835-1838, Bory siège à la commission d’état-major et fait rééditer ses Justifications de 1815 sous le titre de Mémoires en 1838. Le , une commission d'exploration scientifique d'Algérie sur le modèle de celles qui furent mises en place en Égypte (1798) et en Morée (1829) est nommée pour l'Algérie, nouvellement conquise, mais non encore pacifiée[14],[17]. Bory de Saint-Vincent, qui en avait été l'un des promoteurs, en devient le président en tant que colonel d’état-major et se rend sur place, accompagné de ses collaborateurs, pour mener ses identifications, recherches, échantillonnages et autres explorations scientifiques. Il arrive dans les premiers jours de à Alger et visite d'autres villes de la côte. Il repart d’Algérie dans le premier trimestre de 1842[3],[14],[18].
Il publiera de nombreux ouvrages sur le pays, tels la Notice sur la commission exploratrice et scientifique d’Algérie (1838), Sur la flore de l’Algérie (1843), Sur l’anthropologie de l’Afrique française (1845) et l'Exploration scientifique de l’Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842. Sciences physiques (1846-1867).
Malade, Bory songe encore à faire un voyage vers les îles de l’Océan Indien ou l’Algérie. Il meurt pourtant le , à l’âge de soixante-huit ans, d'une congestion cardiaque, dans son appartement du 5e étage, 6, rue de Bussy à Paris[3]. Il ne laissait que des dettes et son herbier, qui fut vendu l’année suivante[19]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (49e division)[20].
Travailleur infatigable, Bory a écrit sur plusieurs branches de l'histoire naturelle, notamment sur les reptiles, les poissons, les animaux et végétaux microscopiques, les cryptogames, etc. Il a été le principal rédacteur de la Bibliothèque physico-économique, du Dictionnaire classique d'histoire naturelle en 17 volumes et de la partie scientifique de l'Expédition de Morée. Il participa à l'Encyclopédie méthodique pour les parties concernant les zoophytes et les vers, ainsi que pour les volumes de géographie physique et à l'atlas qui les accompagne. Il a aussi rédigé de bons résumés géographiques, notamment celui d'Espagne, et a donné à l'Encyclopédie moderne de nombreux articles remarquables par l'originalité des idées.
Bory fut également l'un des principaux auteurs transformistes de la première moitié du XIXe siècle aux côtés, entre autres, de Jean-Baptiste de Lamarck[21],[22],[23]. Son Dictionnaire classique d’histoire naturelle contenait déjà des informations sur Lamarck et sur le débat sur les espèces, et il est remarquable pour avoir voyagé avec Charles Darwin sur le Beagle[21],[22],[24].
Il fut aussi un fervent défenseur de la génération spontanée (thème de la célèbre controverse entre Louis Pasteur et Félix Archimède Pouchet) et un ardent polygéniste. Il pensait, en effet, que les différentes races humaines, au sens de l'époque, étaient de véritables espèces ayant chacune une origine et une histoire propres[25]. Il fut enfin un opposant notoire à l'esclavagisme ; Victor Schœlcher le cite même parmi ses alliés scientifiques en faveur de l'abolition.
En , Bory épouse à Rennes où il est en garnison[3], Anne-Charlotte Delacroix de la Thébaudais, avec qui il a deux filles : Clotilde, née le , et Augustine, née le , qu'il surnomme « sa petite Antigone » et avec qui il reste très proche tout au long de sa vie. Son mariage, « contracté trop jeune pour qu'il pût être heureux[3] », ne dure pas. Son épouse meurt en 1823, après leur séparation.
Lorsqu'il est proscrit par l’ordonnance du 24 juillet 1815 et en fuite à Rouen, il y rencontre l'actrice de la troupe du Théâtre-Français de Rouen (1802-09) Maria Gros, avec qui il s’installe en 1817. Elle le suit tout au long de son exil entre les années 1815 et 1820[3]. Le naît leur première fille, Cassilda. Une seconde fille, Athanalgide, voit le jour le , mais après la séparation de ses parents.
Une liste complète des publications de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent peut être trouvée à la fin de l'introduction de Philippe Lauzun p. 52–55 dans « Bory de Saint-Vincent, Correspondance, publiée et annotée par Philippe Lauzun, Maison d'édition et imprimerie moderne, 1908 » (sur Archive.org).
Les collections d'herbiers de Bory de Saint-Vincent sont conservées notamment à Paris au Muséum national d'histoire naturelle[26] et au musée botanique d’Angers[27]. Ne pouvant pas porter la cocarde tricolore pour manifester son opposition au drapeau blanc des Bourbons, Bory de Saint-Vincent a confectionné des herbiers tricolores sur des feuilles de papier blanc collées sur un fond rouge et placées dans des fardes bleues[26],[28].
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