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artiste urbain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Invader est un artiste de rue et mosaïste français, né en France en 1969. Il installe depuis 1996 une série de Space Invaders, réalisés en mosaïques, sur les murs de grandes métropoles internationales.
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Franck Slama |
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Invader |
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Franck Slama[1],[2] est né en 1969[3]. Enfant, il joue à Space Invaders[3].
Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Invader installe depuis 1996 une série de Space Invaders réalisés en mosaïque de carrelages ou de tesselles sur les murs des grandes métropoles internationales. Pour conserver son anonymat[4], l'artiste choisit d'apparaître masqué lors de ses interviews[5],[6].
La pose de ses œuvres, qui est effectuée le plus souvent sans accord préalable du détenteur de l'emplacement, constitue ce qu'il appelle L'invasion[7]. Il est représenté par la galerie Over the Influence basée à Hong Kong et Los Angeles.
Sa démarche artistique — L’invasion — a commencé le jour où Invader a posé le premier Space Invader dans une rue de Paris, près de la place de la Bastille en 1996. Cette œuvre, maintenant recouverte d'une couche d'enduit, est pour l'artiste devenue un Space Invader fossilisé, pris dans les sédiments de la ville[8]. Le programme de cette « invasion » commence réellement en 1998. Paris, considéré comme son berceau, est le lieu de la plus forte concentration de ces « virus urbains »[9]. Invader se définit lui-même comme un hacker de l’espace public propageant dans les rues un virus de mosaïque[10]. La rue est sa toile, ses interventions des dons à la ville et à ses habitants[11],[12],[13].
Au , on compte 4 219 mosaïques d’Invader dispersées dans 171 villes du globe. Suivant un argument commun aux représentants du street art, l'artiste considère que les musées et les galeries d'art ne sont pas accessibles à tous, c'est pourquoi il installe son travail dans des espaces publics, le rendant visible au plus grand nombre[12].
La démarche d’Invader se résume à trois points : la rencontre entre la mosaïque et le pixel, la transposition d’un jeu vidéo dans la réalité[14],[15] et un processus d’invasion à l’échelle planétaire.
Ses œuvres ne sont pas posées au hasard. L'artiste choisit ses emplacements selon divers critères qui peuvent être esthétiques ou tactiques. L’artiste dit préférer les sites où la fréquentation est élevée, mais ne néglige pas pour autant des sites urbains plus isolés : « Un bon spot est comme une révélation… il saute aux yeux[16]. » Il se voit comme un « acupuncteur urbain »[17].
Chacune de ses œuvres est unique[18]. Le répertoire de ses personnages s’étend maintenant à Star Wars[19] (Londres), à la Panthère Rose, ou Mega Man[20]. À Hong Kong, ses œuvres évoquent les arts martiaux où les tons rouge et or reflètent les couleurs traditionnelles chinoises de la terre et du feu[12].
En règle générale, les mosaïques sont placées entre trois et quatre mètres au-dessus du sol. Invader a mis au point des méthodes et techniques pour atteindre des endroits parfois dangereux et difficiles d'accès[12]. En , l’artiste a dévoilé un Spider-Man placé très haut sur le mur pignon à l'angle des rues Saint-Roch et d'Argenteuil dans le 1er arrondissement de Paris[21].
En , à Los Angeles, Melrose Avenue, il réalise son premier Space Invader de grand format d'une dimension de 6 × 4 m, surface « adaptée à l'échelle américaine ». Le , Invader bat son record en installant un Space Invader à l'effigie de Dr House d'une dimension de 10 × 5 m dans le 13e arrondissement de Paris, sur une des façades de l'hôpital de la Salpêtrière[22],[23].
Des personnalités ont fait l'objet de modèle pour Invader. En , il réalise à Clermont-Ferrand une mosaïque de plusieurs mètres de haut représentant Serge Gainsbourg dans la rue qui porte son nom[24].
La mosaïque, inaltérable et de couleurs pérennes, est un matériau adapté aux surfaces urbaines extérieures. De plus, la forme carrée de ses tesselles fait référence au pixel. Pour les fixer, Invader utilise des colles et ciments professionnels. Les modèles sont confectionnés à l'avance. Quand Invader arrive dans une ville, il obtient en priorité une carte de celle-ci pour organiser son « invasion ». Aussitôt fait, il lui faut au minimum une semaine pour l'investir entièrement, dans la clandestinité absolue[13].
Chaque Space Invader est indexé dans une base de données[10] où sont référencés les date, localisation, points attribués (qui sont comptabilisés dans FlashInvaders, l’application officielle de l’artiste, jeu qui permet de partir à la recherche de ses mosaïques urbaines, de gagner des points et de se confronter aux autres joueurs) et deux photographies de l'œuvre en place (un gros plan et un plan large). Invader accorde à ces photographies plus une valeur d'œuvre que de document. Quand Invader juge son intervention satisfaisante, un plan topographique est dessiné puis imprimé à l’aide d’un partenaire local pour une diffusion auprès du grand public[25]. Un soin particulier y est apporté car chacun d’eux synthétise tout le processus. Chaque plan possède sa propre esthétique, son propre style, et raconte sa propre histoire. À Montpellier, les emplacements des mosaïques ont été choisis de telle sorte que leur ensemble forme un Space Invader sur le plan[10].
Depuis le début de sa carrière, les supports et les sujets ont été améliorés pour devenir les Space Invaders tels qu'on les connaît aujourd'hui. Si les carreaux de carrelage et les « envahisseurs de l'espace » sont toujours son thème de prédilection, des personnages d'autres jeux vidéo comme Super Mario sont apparus dans les rues du monde entier.
Le travail d'Invader a fait l'objet de plusieurs expositions à Paris, Osaka, Melbourne, Los Angeles, New York[26], Londres et Rome[27]. L'artiste a exposé dans de nombreuses galeries, centres d'arts et musées, notamment lors de la 6e édition de la Biennale d'art contemporain de Lyon en 2001, pour la MAMA Gallery (en) de Rotterdam en 2002, à la galerie Magda Danysz en 2003[28], au Borusan for Culture and Arts à Istanbul, à la galerie Subliminal Projects[29] de Los Angeles en 2004 et à la Galerie de Bellecour de Lyon en 2005 (maintenant Michali Gallery, Palm Beach, exposition pour laquelle il créa Rubik Mona Lisa, Joconde assemblée avec près de 330 Rubik’s Cubes). En 2016, une exposition intitulée Wipe Out a eu lieu à Hong Kong à la HOCA Foundation[30].
Le à la Foire internationale d'art contemporain à Paris, Invader accroche une de ses créations sous forme de sticker sur la veste de Jacques Chirac, alors président de la République[31].
Sur l'invitation de la critique d'art Alexia Guggémos, le , Invader envahit les pages du quotidien 20 Minutes[32].
En 2010, il apparaît dans le film Faites le mur ! produit et réalisé par Banksy et filmé par Thierry Guetta (Mr Brainwash)[28],[13]. On peut l'y voir lors de ses débuts en tant que street artiste.
Le , le millième Space Invaders est posé à Paris[33] lors de l'exposition intitulée 1000 sur la façade de la Générale[34].
En 2011, il participe au MOCA LA Show au Greffen Contemporary[35] : Art in the streets organisé par Jeffrey Deitch. L'exposition met en avant les artistes urbains actifs au cours des dix dernières années et présente les pionniers du street art.
En 2016, Invader organise l'exposition Wipe Out à la HOCA Foundation à Hong Kong.
Lors de la première édition du grand prix de l'eRéputation en 2011, Invader est élu artiste contemporain français le plus présent sur la Toile en France et dans le monde[36] sur le Net en 2011[37]. De multiples pages Internet sont dédiées aux Space Invaders, sur les sites de partage de photographies, sur des pages Facebook de fans, etc. En suivant le style de l'artiste, des admirateurs ont réalisé et collé de nombreuses fausses mosaïques dans des agglomérations où Invader n'est jamais allé.
Son travail est apparu de nombreuses fois à l'écran, dans Futurama de Matt Groening, mais aussi dans plusieurs films et séries : Californication, L.A. Confidential, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Le Petit Nicolas[38]. En 2009, dans la série BD Artica « Le Passager de la préhistoire », le dessinateur Bojan Kovačević représente une mosaïque à la manière d'Invader dans une scène se déroulant à Istanbul[39].
Plusieurs de ses pièces sont arrachées par des collectionneurs ou des marchands. Les carreaux de mosaïques étant très fragiles, voler l’œuvre collée au mur est impossible[40]. La technique de ces voleurs consiste à détruire l’original pour ensuite la recréer avec des carreaux achetés dans le commerce auxquels ils tentent de donner une patine ancienne[réf. nécessaire]. En , Invader perd son procès en contrefaçon contre des collectionneurs qui avaient essayé de desceller une de ses mosaïques le dans le 3e arrondissement de Paris[41].
En 2017, la municipalité de Paris porte plainte à la suite du vol de plusieurs Invaders par des collectionneurs se faisant passer pour des agents de la municipalité[42]. Les voleurs sont initialement repérés par des usagers de Twitter, qui partagent des photographies des délits, puis font remonter les faits à la mairie[43].
En 2020, la Joconde en Rubik's cube d'Invader est adjugée pour la somme de 480 200 euros, à Paris[44].
Le [45], Invader intervient à Paris au musée du Louvre[46] qu'il « envahit » en posant sans autorisation dix Space Invaders. Certains d'entre eux sont restés en place pendant des années[45], d'autres ont rapidement été découverts et retirés. Ces mosaïques ont depuis disparu.
L’endroit le plus insolite jamais investi est, du point de vue de l’artiste, le panneau Hollywood de la colline du même nom à Los Angeles[47]. Le premier a été collé sur la lettre « D » le « pour y poser le bug de l’an 2000 »[réf. nécessaire]. L'artiste a ensuite orné les autres lettres au cours de ses différents voyages dans cette ville. L'emplacement l'intéresse d’autant plus qu’il est interdit d’accès.
Au début du XXIe siècle à Paris, Invader crée un style qu'il dénomme « rubikcubisme »[48],[49],[50]. Il se caractérise par l’utilisation de Rubik's Cube comme medium. Grâce à ce procédé, Invader prolonge sa démarche sur le rapport entre le pixel et la mosaïque. En 2005, il commence à créer ce qu'il appelle des tableaux-objets.
Les contraintes de l’objet, sa taille et sa palette limitée à six couleurs le conduisent à produire des œuvres qui ne se révèlent au spectateur que lorsque celui-ci prend du recul ou lorsqu’on les regarde à travers l’écran de son smartphone[pas clair].
Invader reprend et détourne des images iconiques de l'histoire de l'art comme La Joconde de Léonard de Vinci. C'est la première d’une série intitulée Rubik Master Pieces. Il réalise en 2006 l'œuvre Rubik Origine, hommage au célèbre tableau L'Origine du monde de Gustave Courbet.
En 2008, pour représenter le quatorzième dalaï-lama, il crée Rubik Dalaï Lama après sa rencontre avec des réfugiés tibétains au Népal[51],[52].
Dans la série des Rubik Bad Men[49], Invader reprend des portraits de « vilains » ou d'anti-héros, qu'ils soient réels ou qu'ils appartiennent à la fiction : de Florence Rey à Carlos en passant par les membres de la RAF, Scarface ou Maléfique[53].
Avec sa série des Rubik Low Fidelity[49], l'artiste passionné de musique décide de transposer les images de ses dix albums préférés dans son univers « rubikcubiste » pour l’exposition Top10 à la Jonathan Levine Gallery de New York. Le format carré et les images très travaillées des pochettes de disques se prêtent à l’exercice. La série s’étoffera de nouvelles œuvres présentées notamment lors des expositions Low Fidelity à la Lazarides Gallery de Londres en 2009[54] et mille à la galerie Le Feuvre en 2011.
En 2007, Invader découvre le travail de l'artiste Jason de Caires qui vient d'intégrer la galerie new-yorkaise qui le représente. Après avoir pris contact avec lui, ils collaborent sur une série de sculptures sous-marines.
Depuis 2012, trois Space Invaders sont installés au fond de la baie de Cancún[55].
En , Invader envoie la mosaïque Space1 dans la stratosphère grâce à un aéronef porté par un ballon météorologique rempli d’hélium.
Ce vol représente un premier pas vers l’espace, « terre natale » des Space Invaders. Il en tirera un documentaire baptisé Art4Space[note 1],[56].
Le , une nouvelle mosaïque baptisée Space2[57] est embarquée à bord du vaisseau spatial européen ATV-5 lancé par la fusée Ariane 5 à destination de la station spatiale internationale (ISS).
L'opération baptisée SPACE2ISS comprend également un volet terrestre. Invader s'est donné comme but d'intervenir dans les huit principaux centres de l’ESA à travers l’Europe. À ce jour[Quand ?], six ont été atteints :
Le , Space2 trouve sa place définitive à bord du module Colombus où la mosaïque pourra être vue par les astronautes de toutes les nationalités en mission dans l’ISS[58].
Les créations visibles dans les rues représentent la partie la plus accessible de ce projet mais chacune d’elles est également référencée et positionnée sur une carte[59] et photographiée pour être archivée dans la base de données d’Invader. L'artiste les édite à travers des livres-ovnis, des guides d’invasions et des cartes d’invasions qui permettent de suivre sa trace à travers les villes[60].
L'invasion a commencé en 1998 à Paris.
En 1999, Invader envahit Los Angeles pour la première fois et c'est la neuvième ville[61].
Dans un ouvrage paru en 2010, Invader estime avoir posé entre 2 000 et 3 000 œuvres. Il affirme qu'il a posé un minimum de dix mosaïques dans trente-huit villes[62]. En , il reconnaît avoir collé 2 692 Space Invaders dans au moins 77 villes, édité 19 cartes d'invasion, effectué dix tours du monde, passé 22 nuits au poste de police et avoir manipulé plus d'un million et demi de carreaux cimentés, formant un vaste réseau à l'échelle planétaire[8]. En , quatre-vingt deux villes sont ornées de ses œuvres[63].
En , Invader achève sa première intervention à Toulouse[64], c'est la 66e ville à être « envahie ». Dix envahisseurs aux couleurs de la ville rose y ont pris place[65].
En , le site officiel recense plus de trois mille sept cents Space Invaders dans soixante-dix-sept villes[59]. La mappemonde du site Internet de l'artiste permet de les situer[59].
En février 2024, l’artiste pose la 1500e mosaïque dans Paris intra-muros , sur un tuyau d’air conditionné du centre Georges-Pompidou, à l’angle des rues Beaubourg et Rambuteau[66].
Sont présentés dans les listes suivantes les villes référencées par l'artiste, de Londres à Los Angeles, en passant par Tokyo, New York, Bangkok et Paris, la ville où il a le plus œuvré[67],[note 2].
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