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personnage des carnavals du Nord de la France et de Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dans le folklore de Belgique et du Nord de la France, le géant est une figure gigantesque qui représente un être fictif ou réel. Hérité de rites médiévaux, la tradition veut qu’il soit porté, et qu’il danse dans les rues les jours de carnavals, braderies, kermesses, ducasses et autres fêtes. Sa physionomie et sa taille sont variables, et son appellation varie selon les régions. En flamand, le géant est connu sous le nom de « Reuze » (du féminin en flamand, mais en français le mot est employé au masculin), et sous le nom de « Gayant » en picard chti.
Créé par un groupe de personnes qui partagent des valeurs communes, le géant est un symbole majeur de l’identité collective. Porté par une ou plusieurs personnes, il se déplace seul, en couple, ou en famille, lors de son jour de fête. En effet, chaque géant possède son jour de sortie : le porteur lui donne alors vie, le fait danser, embrasser une géante, saluer la foule. Ils apparaissent souvent lors de cortèges ou parades accompagnés de la fanfare locale. L'orchestre joue des marches de carnavals, de ducasses ou des airs et des chansons qui leur sont dédiés.
Chaque géant a son histoire, les géants naissent, sont baptisés, se marient et ont des enfants comme les humains. Le géant, en tant que représentant des habitants du lieu où il vit, est enraciné dans la tradition et fait partie de la culture populaire.
Le géant a une origine lointaine. La création et la vie du géant sont les témoins de pratiques ancestrales, propres aux régions possédant des géants sur leur sol. Présente sur tous les continents, la tradition des géants est désormais un élément du patrimoine vivant.
Depuis , les géants et dragons processionnels de Belgique et de France et leurs fêtes sont inscrits au titre de chefs-d’œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité auprès de l’UNESCO.
Le géant est originaire d’Europe méridionale, et plus particulièrement de la péninsule Ibérique. Les traces les plus anciennes se trouvent au Portugal et remontent au XIIIe siècle. Plus tard, le phénomène des géants s’est développé en Espagne ; ce sont alors des personnages muets qui miment des épisodes de l’histoire religieuse et des légendes locales.
Dès le XVe siècle, on recense des géants dans la partie septentrionale de la France, dans les zones frontalières et les marches du royaume. Nommés Gayant en Picardie ou Reuze en Flandre, l'origine de chacun des géants relève à la fois de la légende et de la vérité historique[1]. Au XVIe siècle, l’Espagne domine beaucoup de régions d’Europe, du Nouveau Monde et d’Asie. Le soleil ne se couche jamais sur l'empire de Charles Quint. En Europe, celui-ci comprend les Pays-Bas espagnols, qui sont devenus aujourd'hui le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, et les Pays-Bas. Le phénomène des géants s’est donc développé dans ces régions.
Les processions de géants perdent peu à peu de leur essor à cause de la pression de l'Église et de la Reconquête catholique, puis par l'influence du rationalisme des idées révolutionnaires. Au début du XIXe siècle, ces processions sont ravivées dans un esprit patriotique, rappelant le rattachement de plusieurs villes à la France en 1667, et adoptent un caractère laïc. Désormais, le géant est devenu l'élément central de ces processions[1].
Le carnaval de Lesquin (géants Hippolyte et Titée)*
Le carnaval de Lomme (géante Anne Delavaux)* Le carnaval de Wormhout (géants le Roi des Mitrons, le frère jumeau du Roi des Mitrons, Mélanie Michel’tje, Joséphine, Antoinette) * | |
Domaine | Pratiques festives |
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Lieu d'inventaire | Lesquin Lomme Wormhout |
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Le nord de la France possède de nombreux carnavals reconnus par le ministère de la Culture et inscrit à ce titre à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2014. C'est ainsi que le carnaval de Lesquin et les géants Hyppolyte et Tité[2], le carnaval de Lomme et sa géante Anne Delavaux[3], le carnaval de Wormhout ainsi que ses géants le Roi des Mitrons, le frère jumeau du Roi des Mitrons, Mélanie Michel'tje, Joséphine et Antoinette[4] ont tous été inscrits à l'inventaire français du patrimoine culturel immatériel.
Les premiers géants sont nés à l'époque où la région faisait partie des Pays-Bas espagnols. Le plus ancien répertorié est né à Douai en 1530. Il appartient à la famille des Gayants. Ce sont alors des mannequins gigantesques inspirés de la mythologie grecque et romaine, de l’Ancien et du Nouveau Testament, ou de Chanson de geste. Ils défilent lors de processions religieuses.
Mais les déviances profanes de certains géants ne sont pas du goût de l’Église. Ceux-là sont proscrits des processions religieuses, et défilent dans les cortèges des carnavals et les fêtes païennes. La Révolution tente également de faire disparaître la tradition des géants, car elle est perçue comme une survivance de l’Ancien Régime, qui véhiculerait des valeurs contraires aux principes révolutionnaires.
Malgré ces conjonctures peu favorables, les géants, en tant que symboles de l’identité des villes, s’adaptent aux changements de régimes politiques comme à l’évolution de la vie religieuse : Gayant portera successivement le blason de Charles Quint, puis le soleil de Louis XIV, avant d’arborer les armes de la ville.
Le XIXe siècle est celui de la renaissance du géant ; la pensée romantique, à la recherche des origines de l’homme et de la société, offre un terreau favorable à la renaissance des traditions anciennes, donc à celle du géant. Considéré comme le fondateur et le protecteur des villes, le géant voit son rôle s’accroître à mesure que celles-ci prennent de l’importance, notamment avec la révolution industrielle et l’augmentation de la population.
De nombreuses villes ont leur géant, tant en France avec Reuze Papa et Reuze Maman à Cassel, Martin et Martine à Cambrai, Roland d'Hazebrouck, Messire de Comines à Comines qu'en Belgique, avec Jan Turpin de Nieuport et les nombreux géants de la ducasse d'Ath.
Les sorties des géants ont été arrêtées lors des deux guerres mondiales, mais la tradition reprend à la fin du XXe siècle. Certaines villes créent alors de nouveaux géants, comme Cafougnette en 1948 à Denain. D'autres villes ressuscitent leurs géants disparus, comme Steenvoorde avec la Belle Hélène, une géante qui a vu le jour en 1853 et fut recréée en 1980 et Wasquehal qui créait le sien, Alexandre le Garde Champêtre en 1978 et actuellement Jérome le Courtilleux depuis 1980.
On dénombre plus de 559 géants dans le Nord de la France[5], implantés aux quatre coins de la région Nord-Pas-de-Calais.
On trouve actuellement, des géants sur des chars ou roues. Pour lutter contre la disparition des géants portés, des associations (Les Amis de Fromulus à Steenvoorde par exemple) tentent de préserver la tradition.
Les Géants font aussi partie des traditions des départements de l'Aisne, l'Oise et la Somme :
On y dénombre plus de 1700 figures de géants, seulement en Flandre. En Belgique totale on estime plus de 2 500 géants. Les plus anciens remontent au XVe siècle.
On en crée chaque année de nouveaux qui défilent et dansent lors des ducasses, kermesses et carnavals.
L'Ommegang de Malines et les géants ont été reconnus par l'Unesco le au titre de chef-d'œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l'humanité
La prochaine sortie des géants de Malines aura lieu en 2013 à l'occasion de la procession Notre-Dame D'Hanswijk.
L'Ommegang de Termonde est classé chef-d'œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Il est attesté, avec présence de géants, dès 1405. Il sort chaque année.
La fête du Meyboom est attestée depuis 1597 à Bruxelles et s'est poursuivie jusqu'à nos jours sans interruption.
C'est aussi la fête du quartier de la rue des Sables, avec les géants Mieke, Jan, Bompa, Boma, Rooske, Janneke, Jefke, Pietje et Polleke. Le Meyboom de Bruxelles a été reconnu par l'Unesco comme chef-d'œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l'humanité.
Les géants d'Ath ont été reconnus comme chefs-d'œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Ils ne sortent que lors de la Ducasse d'Ath, le week-end du quatrième dimanche d'août.
Les communes des environs d'Ath, ainsi que les faubourgs entourant le centre-ville, possèdent une multitude de géants représentant des métiers de jadis, des personnages historiques, des traditions,...
Les géants de Charleroi forment un groupe de douze géants qui participent aux carnavals et fêtes de Wallonie dans le centre-ville de Charleroi. Les plus anciens datent de 1934, le plus récent, Julia, de 2016. Julia sera exposée au sein du pavillon belge de la biennale d’art contemporain de Venise de 2024[8].
L'entité est particulièrement fertile pour les géants puisqu'elle en compte 12. À Warneton, Le Mountche et Jehan de Warneton honorent la Fête des Mountches tandis que Freutche représente le hameau du Gheer[9]. À Ploegsteert, Jean-Baptiste Rabecque et Mélanie de la Muncque représente la localité. À Comines (Belgique), les géants Jean Prout et Sophie Patard étaient les principaux représentants depuis 1930. En 1990 arrive le géant Aristide, du musée de la rubanerie cominoise, qui est ensuite rejoint par Luc le marmouset et Simon le rubanier en 2009 et honorent la Fête des Marmousets[10]. Mais la ville accueille chaque année les géants de sa ville sœur, Comines (France) lors des fêtes franco-belges et fête historique des Louches. Le géant Baptiste (Soete) honore la fête des moissons au Moulin Soete.
Les géants Dolphine et D'Joseph ont été créés en 1980 à l'occasion du 150e anniversaire de la Belgique.
La ducasse Jean-Jean dou Ballon est la plus ancienne manifestation folklorique d'Ellezelles, elle tire son origine de la chute d'une montgolfière dans les prés du hameau de Guinaumont en 1850. Cet atterrissage constitua à l'époque un véritable événement marquant l'imaginaire populaire. Les Ellezellois décidèrent donc de commémorer cette arrivée inattendue en élevant dans une manne en osier, au-dessus d'un feu de paille, le petit Jean, à cette époque le bourgmestre du hameau de Guinaumont. Au fil du temps, la ducasse de quartier prit de l'ampleur et vit naître les premiers géants locaux.
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la ducasse Jean-Jean dou Ballon est recrée, notamment grâce à l'investissement des commerçants locaux. En 1948, petit Jean et son épouse sont mis à l'honneur par deux géants traditionnels. Jean-Jean et Jeannette, tous deux réalisés en osier, avaient à l'origine la particularité de posséder une tête produite en série par les ateliers bruxellois du Palais des Cotillons. En 2016, ils bénéficient de nouvelles têtes, créées localement par l'artiste Christian Pieman[12], remplaçant celles réalisées par son prédécesseur, Jacques Vandewattyne[13].
En 1972, Jacques Vandewattyne fonde le Sabbat des sorcières d’Ellezelles, manifestation folklorique rendant hommage aux femmes Ellezelloises exécutées pour crimes de sorcellerie. L’année suivante, en 1973, il donne naissance à la géante Quintine, ellezelloise présumée sorcière condamnée sur le bucher en octobre 1610. Cette géante d’osier accompagnera ses fidèles sorcières pendant de nombreuses années avant d’être remplacée en 2017 par une nouvelle version. Cette nouvelle Quintine créée par l’artiste folkloriste Christian Pieman est inaugurée le 24 juin 2017 lors du Sabbat des sorcières aux côtés de sa marraine, la géante Angélique du village d’Ogy (Lessines).
Lors du second Sabbat des Sorcières, en 1973, en même temps que la géante Quintine, un ensemble de figures fantastiques sont créées. Cinq petites géantes sorcières, des chevaux jupons représentant les "Verts-Boucs" ainsi que différentes grosses têtes naissent dans l'atelier de Jacques Vandewattyne.
En 1998, Malfada, géante articulée à la robe bleue azur fait son apparition. Initialement éphémère, elle persistera malgré tout et accompagne, encore aujourd'hui les sorcières lors de leur traditionnel Sabbat, le dernier samedi de juin[14].
En 1984, la boulangerie Derobertmasure[15] et le groupe folklorique des Amis du moulin du Cat-Sauvage créent leur propre géant. Malheureusement, Osvald le Meunier n’aurait survécu que quelques années. Sa structure d’osier vendue et sa tête recyclée par Jacques Vandewattyne (son créateur), ce géant a aujourd'hui totalement disparu ; avec comme seuls souvenirs de son existence, quelques photographies.
En 1980, la ducasse Saint-Pierre anime pour la première fois les hameaux ellezellois du Grand-Monchaut et de l'Arbre-Saint-Pierre. L'année suivante, leur organisateurs Jean Ronsse et son épouse Renelde, tenanciers d'un estaminet au Grand-Monchaut sont gigantisés. Initialement placés sur char, les géants sont recréés en juin 2022, après une période d'absence de plus de 30 ans, sous formes de deux géants portés en conservant leurs têtes d'origine.
Créés respectivement en 1998 et 1999, Quentin et son filleul Le P'tit Louis animent les ducasses du village de Wodecq, le premier week-end de mai et le seconde de septembre. Depuis 2023, une petite version de Quentin, créée par un enfant, accompagne les deux géants populaires.
En 1973, le journal paroissial local annonce la prétendue découverte du sarcophage d’un guerrier gaulois sur le site de l’ancien château comtal de Lahamaide. Il n’en fallait pas plus pour que naisse un géant. L’année suivante, pour une farce du premier avril, Chiméric Ier des Collines voit le jour dans la ferme de la famille Dionkre. A l’image des géants traditionnels de la région, il est doté d’une structure d’osier et d’une tête en papier mâché réalisée par l’artiste ellezelloise Jacques Vandewattyne[16].
Du haut de ses 4,50 mètres, le guerrier gaulois préside la fête champêtre du village, son succès fut tel qu’il sera rejoint, en juillet 1975, par une épouse nommée Euphorie du Ronsart.
Malheureusement, leur période de gloire fut courte. Leur dernière sortie documentée à ce jour est le grand cortège du 500e anniversaire du géant Goliath en février 1981 à Ath. Par la suite, ils auraient été stockés dans l’église et dans l’ancienne maison communale... Ces géants sont aujourd’hui introuvables et entourés de mystère, prétendument disparus[16].
Carnaval de Jemappes et Cavalcade de Jemappes
Fêtes du en Outremeuse
La ville organise le festival des géants au mois de septembre
L'entité de Villers-la-Ville compta jusqu'à 7 géants.
Trois d'entre eux ont disparu avec le temps:
Les 4 encore en activité forment une famille composée de:
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