Le village de Ten-Noode apparaît au XIIIesiècle, comme Ixelles, entre les paroisses d'Uccle, d'Etterbeek et Sainte-Gudule à Bruxelles. À cette époque, à l'exception de la vallée du Maelbeek et du Schaerbeek, on n'y rencontrait que des champs à peine cultivés à cause de la mauvaise qualité du sol trop sablonneux. De là le nom Nude, Noede, Oede, qui signifie «besoin» («nood» en néerlandais moderne), et par extension, «misère». La première trace de l'existence de cette localité apparaît dans une convention faite entre le chapitre de Saint-Gudule et le Coudenberg, à Bruxelles, en 1254. Cent ans plus tard, un faubourg s’y était formé, principalement le long du chemin conduisant de Bruxelles à Louvain. Là, près du Maelbeek, s'élève alors la chapelle de Saint-Josse, qui prit de plus en plus d'importance, mais qui ne devint une paroisse qu’en 1803, après le Concordat[2].
La vallée du Maelbeek devient, avec ses hauteurs couronnées par le bois de Linthout, avec ses grands étangs et ses chemins pittoresques transformés en rues, le lieu de la vie champêtre à quelques pas de la capitale, du palais du souverain. Au XVesiècle, les ducs de Bourgogne y ont un hôtel; au XVIesiècle, les Nassau, le cardinal de Granvelle, le poète Houwaert, la famille Marnix et les Croÿ y habitent des villas, qu’ils se plaisent à embellir, mais celles-ci furent négligées lorsque les Pays-Bas furent privés de la présence de la cour[2].
Aux XVIeetXVIIesiècles, les habitants de Saint-Josse subissent les invasions diverses.
1572, maisons et champs sont ravagés par les reîtres du prince d'Orange.
1578, les Bruxellois brûlent leurs maisons de faubourg par panique, pour empêcher Don Juan de trouver les approvisionnements pendant le siège qu'ils redoutent.
1579, les Espagnols font des raids et emmènent des prisonniers.
1583, les troupes du duc d'Anjou vivent aux dépens des habitants.
1600, les habitants commencent la reconstruction de la chapelle.
1609 verra la reconstruction du château des ducs de Bourgogne.
1635, intrusions des troupes françaises qui veulent envahir les Pays-Bas. L'arrivée d'Ottavio Piccolomini les pousse à la retraite.
1675, Louis XIV attaque Bruxelles, Zaventem est pillé et les troupes saccagent les faubourgs. Mais trois jours plus tard, ils quittent la région pour la bataille de Maastricht.
1706, le duc de Marlborough campe avec ses troupes dans la région. Bruxelles offre sa soumission.
1746, les Français, sous les ordres du maréchal de Saxe, occupent la banlieue de Bruxelles et finissent par s'emparer de la ville.
La commune de Saint-Josse-ten-Noode est créée[3] en 1795 après la dissolution de la Cuve de Bruxelles dont elle faisait partie, et elle reçoit sa première organisation communale en 1796 avec comme agent municipal André-Étienne-Joseph O'Kelly qui prend le titre de maire à partir de 1800.
Jusqu’à la fin du XIXesiècle, Saint-Josse s'étendait jusqu'aux confins d’Ixelles et d’Etterbeek, et incluait notamment la majeure partie de l'actuel quartier européen de Bruxelles, le rond-point Robert Schuman, le parc du Cinquantenaire et la place du Luxembourg(en). La commune fut forcée de vendre ces terrains à la Ville de Bruxelles pour pouvoir rembourser des dettes contractées à la suite d'une gestion peu judicieuse des finances communales. Ce qui formera une grande partie de l'extension est de la ville de Bruxelles.
On retrouve dans les livres d'histoire plusieurs noms différents pour la commune : Nude (1251), Oede (1311), Noede (1324), Ten-Noede (1335-1389), La Noede (1437).
La construction d'une chapelle au XIVesiècle, sous le vocable de Sainte Marie et de Saint-Josse (moine breton), tend par la suite à associer les deux noms de «Saint-Josse» et «Ten-Noode » pour désigner le village, situé immédiatement hors des murs d'enceinte.
Saint-Joest-ten-Hoede (1459), Saint Josse de Nouye (1465) Sint-Joost-ten-Noede (1527), Sint-Judocus ten Hoye (1532) ou Sint-Josse-ten-Hoy.
La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le . La moitié supérieure montre avec précision le vieux château de Saint-Josse-ten-Noode construit et occupé par les ducs de Bourgogne du XIVeauXVIesiècle. La moitié inférieure gauche montre un sac de mendiant. C'est un élément probant, Saint-Josse-ten-Noode pouvant être traduit «le lieu des personnes dans le besoin». La moitié inférieure droite montre une branche de vigne, symbole des vignobles qu'on pouvait trouver dans la région.
La devise est la même que celle de la Belgique.
Il semble y avoir une différence entre le blasonnement et le dessin des armoiries. Le château est dessiné en perspective ce qui n'est pas mentionné dans le blasonnement.
Blasonnement:Coupé d'azur à un château d'argent, et d'un parti de gueules à une besace d'or, et du troisième à une grappe de raisins tigée et feuillée d'or.
Délibération communale: 25 juin 1913
Arrêté de l'exécutif de la communauté: 3 mars 1914
La commune comptait officiellement 26 895 habitants[5] au . Avec une superficie de 1,16 km2, c'est la plus petite des dix-neuf communes de la région, voire de Belgique, mais aussi la plus densément peuplée étant la seule à dépasser le seuil de 20 000 habitants/km2 en atteignant le chiffre de 23 185 habitants/km2.
Source: IBSA Brussels, chiffres au 1er janvier 2024.
À une époque[Laquelle ?], elle a été la seule commune de Belgique dont la population était majoritairement étrangère[citation nécessaire], principalement d'origine turque et marocaine[citation nécessaire]. Actuellement[Quand?], l'électorat d'origine étrangère est devenu majoritaire par le biais des acquisitions de nationalité et la majorité des conseillers communaux, ainsi que la moitié du collège échevinal, est originaire du Maroc, de Turquie et du Congo (RDC)[citation nécessaire].
Jean Demannez, ancien bourgmestre: «La population de Saint-Josse est belge à 64%. Mais cela ne veut pas dire grand-chose. La carte d’identité belge n’implique pas pour autant que les gens n’aient pas conservé le mode de vie et les traditions propres à leur pays d’origine. À Saint-Josse, il n’y a plus que 20% de la population dont le grand-père était belge. Pour huit concitoyens sur dix, l’aïeul était un immigré: français, italien, turc ou marocain, espagnol, etc. C’est donc un brassage culturel extrêmement important, avec, qui plus est, une population jeune»[7][réf.nonconforme].
En 2010, 49% de la population était musulmane[8].
Commune la plus pauvre de Belgique
Saint-Josse a souvent porté l'étiquette de commune la plus pauvre de Belgique[9][réf.nonconforme].
Selon les statistiques pour l'année 2021 du SPF Économie, Saint-Josse est la commune la plus pauvre de Belgique avec un revenu moyen par habitant de 11 082 €. La moyenne nationale étant de 20 357 €[10].
Zoé Genot, chef de file Ecolo à Saint-Josse, tente d'expliquer: «C’est une commune d’accueil. C’est la commune où les gens arrivent et à l’heure actuelle, comme elle présente toute une série de difficultés, elle est mal gérée, elle est sale, elle concentre la pauvreté, les gens ont tendance à partir dès qu’ils s’embourgeoisent, dès qu’ils ont trouvé du travail»[11].
Gare de la chaussée de Louvain, de style néo-Renaissance flamande, gare intérieure de Bruxelles, simple halte sur une ligne intérieure de ceinture, fermée depuis 1924, vouée à être intégrée à une extension du métro régional[12]
Gemeenteschool Sint Joost aan Zee, Grensstraat, nederlandstalige basisschool
Pensionnat de Saint-Josse-ten-Noode, actif vers les années 1810 (disparu)
Lycée communal Guy Cudell, école en discrimination positive prioritaire
École fondamentale communale Henri Frick
École communale Arc-en-Ciel.
École communale Les Tournesols
La Nouvelle École
Institut La Sagesse
Institut Saint-Louis, section de Saint-Josse, surnommé Petit Saint-Louis afin de le différencier de l'Institut Saint-Louis situé à Bruxelles rue du Marais dont il est une section depuis son annexion en 1927
Institut des Dames-de-Marie
Enseignement supérieur et pour adultes
EPFC (Enseignement de promotion et de formation continue ) de l'ULB et de BECI
Philippe le Bon (1396-1467) a fait ériger en 1465 le château des ducs de Brabant et planter des vignes, d'où la grappe de raisins sur les armoiries de la commune;
Lucien Jottrand (1804-1877), avocat à Saint-Josse-ten-Noode et conseiller communal;
Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895), philosophes allemands et théoriciens du socialisme, ont séjourné rue de l'Alliance, respectivement aux numéros 5 et 7, de 1845 à 1846[23];
Eugène Van Bemmel (1824-1880), écrivain, conseiller communal de Saint-Josse-ten-Noode dont il publie une Histoire;
Marguerite Coppin (1867-1931), écrivaine, poétesse et traductice est née et a vécu à Saint-Josse-ten-Noode;
Caroline Gravière (-1878), écrivaine, a vécu et est décédée à Saint-Josse-ten-Noode;
Nordin Jbari (1975-), footballeur, est né à Saint-Josse;
Nabil Dirar (1986-), footballeur international marocain, a grandi à Saint-Josse.
Les couleurs de la commune sont défendues par de nombreux clubs sportifs dont le BUC Saint-Josse Rugby Club qui fut champion de Belgique de Rugby à XV en 1973 et qui évolue actuellement dans le championnat de deuxième division nationale. Citons également les clubs FC Saint-Josse (football), ETC Saint-Josse (tennis) et Forever Saint-Josse (pétanque). Avec le BUC Saint-Josse Rugby Club, ils partagent la particularité d’être rattachés à la commune de Saint-Josse-ten-Noode mais d'avoir leurs installations sur le territoire de la commune voisine d'Evere.
De 1953 à 1999, le bourgmestre de Saint-Josse est le socialisteGuy Cudell, à la tête de coalitions diverses, la dernière (1994) avec le PSC (Hubert Dradin) et le SP (Jules Spooren, unique élu sur la liste de cartel flamand PLU).
C'est son premier échevin, également PS, Jean Demannez, qui lui succède après son décès en . Il est reconduit à la tête d'une liste de coalition communale, la Liste du bourgmestre (PS, SP, PRL) en . Saint-Josse est l'une des rares communes bruxelloises (avec Koekelberg) où le FDF et le PRL ne se sont pas présentés sur une liste commune en 2000, le FDF étant resté dans l'opposition avec 2 siègessur 27.
Fin , quatre mandataires communaux dont l'échevine de la Propreté publique Nezahat Namli, élus sur la Liste du bourgmestre au titre du quota MR-PRL, décident de siéger désormais en tant qu'indépendants en raison de désaccords qui les opposent au chef de file local du MR, l'échevin Geoffroy Clerckx.
Après les élections communales d', une majorité se met en place entre la Liste du bourgmestre (PS et indépendants ex-MR) et le CdH, relégant dans l'opposition le MR et y maintenant Ecolo. Le nouveau collège se compose dès lors de Jean Demannez (PS), Emir Kir (PS, «échevin empêché» car secrétaire d'État régional, remplacé par Havva Ardiçlik pendant la durée de son mandat exécutif régional), Mohamed Jabour (PS), Ahmed Medhoune (PS), Éric Jassin (CdH), Nezahat Namli (LB-indépendante, puis PS), Mohamed Azzouzi (PS, par ailleurs député régional), auxquels il faut ajouter la présidente du CPAS, Anne-Sylvie Mouzon (PS, par ailleurs députée régionale).
Lors des élections communales du , Emir Kir obtient le plus grand nombre de voix de préférence, supérieur à celui de la tête de liste Jean Demannez. Emir Kir revendique le maïorat qu'il obtiendra à la suite de négociations houleuses[25], devenant ainsi le premier maïeur d'origine turque dans la partie francophone du pays[26][réf.nonconforme].
Autres sources non publiées disponibles à la bibliothèque communale ainsi qu'à la Réserve précieuse de la Bibliothèque royale (Fonds Van Hulthem)
José Camby, Saint-Josse-ten-Noode dans le passé: esquisse historique, illustrations de Jean Dratz, Bruxelles: Edimco, 1952
Felice Dassetto, Immigration et politique locale. La commune de St Josse ten Noode, Louvain-la-Neuve, Academia/Sybidi paper, 1991, 95 pages
Yvonne du Jacquier[28], Saint-Josse-ten-Noode au temps des équipages, Bruxelles: P.-J. Dupuis, s. d.[Quoi ?] [circa 1960]
Yvonne du Jacquier, Saint-Josse-ten-Noode au XIXesiècle: promenade à bâtons rompus, préface par Albert Guislain, s. l., s. d.[Quoi ?] [circa 1960]
Antoine Schayes, Notice historique sur la commune de Saint-Josse-ten-Noode, dans: Messager des sciences et des arts, Gand, 1838, tome VI, p.435-449
Eugène Van Bemmel, Histoire de Saint-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek, illustrée par Henri Hendrickx[29], fondateur de l’École normale des arts du dessin de Saint-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek, Saint-Josse-ten-Noode, chez E. Van Bemmel, éditeur, rue Saint-Lazare, 25, 1869
Histoire de la commune de Saint-Josse-ten-Noode pendant la guerre mondiale et l'occupation allemande 1914-1918. Avec 20 photographies et 6 planchesh.t.[Quoi ?] d'Amédée Lynen. Préface de Henri Frick. Imprimerie A. Lesigne, 1920, 25, 343p.
Jean Germain, Guide des gentilés: les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p.21.
Histoire des environs de Bruxelles ou description historique des localités qui formaient autrefois l’ammannie de cette ville. Tome troisième, p.5-6. Alphonse Guillaume Ghislain Wauters, C. Vanderauwera, 1855.
Alphonse Wauters, op. cit. p.11: «En 1794 [sic pour 1795], Ten-Noede, séparé de Bruxelles, fut érigé en une commune distincte, faisant partie du canton de Woluwe-Saint-Étienne».
Kevin Lebrun et Frédéric Dobruszkes, «Des nouvelles gares RER pour Bruxelles? Enjeux, méthodes et contraintes», Brussels Studies. La revue scientifique pour les recherches sur Bruxelles / Het wetenschappelijk tijdschrift voor onderzoek over Brussel / The Journal of Research on Brussels, (ISSN2031-0293, DOI10.4000/brussels.1073, lire en ligne, consulté le )