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guerre entre la Belgique et les Pays-Bas (1830-1833) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La guerre belgo-néerlandaise est un conflit qui opposa la jeune Belgique au royaume uni des Pays-Bas entre 1831 à 1833, à la suite de la révolution belge qui mena à la déclaration d'indépendance du pays le .
Date |
– (3 ans, 2 mois et 24 jours) |
---|---|
Lieu | Belgique |
Casus belli | Révolution belge |
Issue | Victoire et indépendance belge |
Belgique Royaume de France |
Royaume uni des Pays-Bas |
Léopold Ier Charles Niellon Étienne Maurice Gérard |
Guillaume Ier David Chassé |
Batailles
Campagne des Dix-Jours
Bataille de Louvain (1831)
Siège de la citadelle d'Anvers (1832)
Elle débute par les émeutes du à Bruxelles à la suite de la représentation de la pièce de théâtre La Muette de Portici au théâtre de la Monnaie. Malgré un armistice imposé par les grandes puissances européennes de la conférence de Londres le , les combats reprennent le lors de la tentative du roi des Pays-Bas, Guillaume Ier, de reconquérir ses territoires lors de l'épisode de la campagne des Dix-Jours. Elle se conclut par la signature de la convention de Zonhoven le qui met fin aux affrontements officiels[1].
Après la révolution française de 1789, les troupes révolutionnaires de la Première République envahissent, entre autres, le Benelux actuel (composé grosso modo des Pays-Bas autrichiens, de la principauté de Liège et des Provinces-Unies). Les territoires sont intégrés à ce qui devient rapidement le Premier Empire français sous Napoléon Bonaparte qui y créé des départements, notamment les neuf départements réunis qui forment les territoires de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas.
Toutefois, après de la défaite française lors de la bataille de Waterloo le , l'Empire est démembré et les puissances européennes victorieuses (Royaume-Uni et Prusse en tête) décident de créer un nouvel État sur les anciens territoires conquis par la France. Celui-ci devra être assez puissant pour contrer les éventuelles nouvelles ambitions françaises sans toutefois dépasser la puissance des états vainqueurs. Ils choisissent donc de regrouper les anciens différents territoires sous une monarchie dont le souverain sera Guillaume Ier de la maison d'Orange-Nassau.
Le , le congrès de Vienne ratifie la création du royaume uni des Pays-Bas.
Cependant, le mariage entre belges, luxembourgeois et néerlandais ne se passa pas comme prévu. Les deux premiers, majoritairement catholiques, se sentirent opprimés par les « hollandais » majoritairement protestants, notamment sur le plan politique, alors qu'ils représentaient la majorité de la population. De nombreuses discordes virent le jour, révélant de profondes disparités entre les deux peuples.
Le contexte révolutionnaire est également présent à l'étranger : la Grèce vient de se révolter contre l'Empire ottoman et d'obtenir son indépendance le . Plus proche, en France les 27, 28 et 29 eurent lieu les « Trois Glorieuses », révolution qui remet au pouvoir Louis-Philippe Ier dans ce qui sera appelé la monarchie de Juillet.
En Belgique, l'étincelle qui mit le feu aux poudres eut lieu le à Bruxelles, lors de la représentation de la pièce de théâtre la Muette de Portici de Daniel-François-Esprit Auber au théâtre de la Monnaie, le jour du cinquante-neuvième anniversaire du roi Guillaume Ier. En effet, cette pièce met en scène plusieurs protagonistes lors de la révolte de la république de Naples contre le joug espagnol en 1647. La petite république gagna son indépendance face au grand royaume. Il n'en fallut pas plus pour attiser la foule et les premières émeutes dans la capitale, puis bientôt dans d'autres villes belges.
Après les premiers combats et le début de la guerre, l'indépendance de la Belgique est proclamée le par le gouvernement provisoire. Après un premier plan de partage rejeté, l'indépendance du nouveau pays est reconnue par la conférence de Londres le 20 décembre de la même année.
Plusieurs places fortes stratégiques restèrent aux mains des néerlandais qui y maintinrent une garnison. Parmi elles, la citadelle d'Anvers, la forteresse de Luxembourg et la forteresse de Maastricht[7]. Alors qu'Anvers fut reprise en 1832 grâce à l'intervention de l'armée française, Maastricht resta un bastion néerlandais isolé (puisque le Limbourg était alors entièrement belge jusqu'à la signature du traité des XXIV articles, le ), entrainant de fréquentes incursions des soldats en territoire belge et de vives discussions lors des négociations de la convention de Zonhoven qui mit fin à la guerre. Luxembourg, quant à elle, devint membre de la Confédération germanique et la forteresse de la ville devint alors une « forteresse fédérale ». À cet effet, le roi des Pays-Bas (qui était également nommé grand-duc du Luxembourg) et la Prusse en partageaient l'administration. Alors que le roi Grand-duc restait pleinement souverain, la Prusse avait le droit de nommer le gouverneur de la forteresse et la garnison était composée d'un quart de soldats néerlandais et de trois quarts de soldats prussiens.
La frontière entre les deux nouveaux pays évolua via deux traités :
Jusque là part entière de la Belgique après la révolution belge, l'actuel grand-duché de Luxembourg fut rétrocédé aux Pays-Bas lors du traité des XXIV articles, signé le , lors duquel Guillaume Ier obtient de conserver la partie germanophone de ce qu'il reste du territoire de l'ancien duché de Luxembourg qui avait été intégré au royaume uni des Pays-Bas lors de sa création en 1815 (ce compris la forteresse de Luxembourg mais à l’exception notable du pays d'Arlon, gardé par la Belgique), le tout au travers d'une union personnelle. Après la crise luxembourgeoise et le deuxième traité de Londres en 1867, le Luxembourg devient officiellement neutre mais il fallut attendre 1890 et la mort sans héritier mâle du roi et grand-duc Guillaume III, pour que le grand-duché passe à la maison de Nassau-Weilburg, mettant fin à l'union personnelle avec les Pays-Bas et menant à l'indépendance du pays tel qu'on le connait aujourd'hui.
Autrefois province du royaume uni des Pays-Bas, la province de Limbourg, traversée par la Meuse, fut initialement belge de la révolution de 1830 jusqu'au Traité des XXIV articles de 1839 qui contraint le jeune royaume à rendre le grand-duché de Luxembourg ainsi qu'une partie du Limbourg.
La province belge du Limbourg, telle qu'elle existe aujourd’hui fut donc créée sur le territoire occidental de la province, tandis que sa partie orientale fut léguée à la Confédération germanique sous la forme d'un nouveau duché. Celui-ci sera ensuite rétrocédé aux Pays-Bas lors de la dissolution de la confédération en 1866 et devint l'actuelle province néerlandaise de Limbourg.
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