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positionnement d'abstention bienveillant ou armé, l'absence d'implication dans un conflit armé ou dans tout type d'affrontement De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La neutralité désigne généralement un positionnement d'abstention bienveillant ou armé, l'absence d'implication dans un conflit armé ou dans tout type d'affrontement. Elle répond à un régime juridique strict, ce qui la différencie de notions politiques proches comme l'isolationnisme ou le non-alignement. Le concept de pays neutre est plus fort que le concept de pays non belligérant. Un pays neutre ne soutient aucune des parties impliquées dans une guerre tandis qu'un pays non-belligérant s'engage simplement à ne pas intervenir militairement, mais peut vendre ou même offrir des armes aux belligérants.
La neutralité est la politique adoptée par un État qui reste à l'écart d'une guerre affectant deux ou plusieurs États en s'abstenant d'y participer, que ce soit directement en prenant part aux hostilités ou indirectement en assistant l'un ou l'autre des belligérants[1].
Il est interdit à un État neutre d'adhérer à un pacte militaire ou de mettre, de quelque manière que ce soit, son territoire à disposition d'une puissance belligérante[1]. En revanche, il a le droit de se défendre avec des moyens militaires contre les violations de sa neutralité, d'offrir une protection humanitaire et d'entretenir des relations diplomatiques avec tout autre État[1].
La neutralité a d'abord été une notion coutumière. Toutefois, lors des conférences de La Haye de 1899 et de 1907, les États ont exprimé le besoin de la voir codifiée. 6 des 13 conventions signées en 1907 concernent la neutralité[1],[2].
La neutralité est notamment régie par :
Le régime juridique de la neutralité, particulièrement développé en droit maritime, comporte quatre composantes principales[1] :
Les parties belligérantes n'ont pas le droit de :
De leur côté, les États neutres doivent :
Ils peuvent :
Toutefois, cette réglementation doit tenir compte des règles concernant la circulation dans les détroits et les eaux archipélagiques. Elle doit faire l'objet d'une notification aux parties belligérantes.
En principe, un État qui n'est pas formellement partie à un conflit armé est un État neutre. Cette neutralité peut être déclarée ou de fait[1].
Lorsqu'elle est déclarée, l'État neutre se réserve le droit d'en modifier les règles à tout moment[1].
Lorsqu'elle est de fait, elle se détermine par le comportement effectif de l'État[1][à développer].
En cas de belligérance, les États ne participant pas aux hostilités deviennent neutres. Celle-ci est donc occasionnelle, c'est-à-dire liée dans sa durée au conflit en cours.
Certains États choisissent cependant de rendre perpétuelle leur neutralité. Ceci peut être obtenu :
Un navire de guerre d'une nation belligérante peut effectuer un simple transit dit « Passage inoffensif » dans les eaux territoriales d'un État neutre. Il peut éventuellement être admis dans un port neutre pour réparation, réapprovisionnement ou ravitaillement en carburant, mais son séjour ne doit pas excéder vingt-quatre heures, sauf si ses avaries ou l'état de la mer ne lui permettent pas d'en sortir (par exemple le Graf Spee à Montevideo en ). Les navires-hôpitaux des nations belligérantes ne sont cependant pas soumis à cette règle.
Les aéronefs des parties belligérantes doivent respecter les restrictions édictées par l'État neutre dans son espace aérien et doivent se conformer à tout ordre d'atterrir ou d'amerrir. En cas d'avarie, ils peuvent se poser sur son territoire et peuvent être inspectés par les autorités de l'État neutre.
Les membres des forces armées de parties belligérantes peuvent pénétrer en territoire neutre. Ils sont alors désarmés et internés et leur matériel saisi par l'État neutre jusqu'à la fin des hostilités. En revanche, les prisonniers de guerre évadés sont laissés en liberté.
Lorsque les parties belligérantes effectuent des actions de combat en espace neutre, ces actions sont considérées comme des violations du droit de la neutralité. Tout État neutre est donc en droit de réagir par la force sans pour autant être reconnu comme belligérant. Toutefois, sa riposte doit obéir aux règles de la légitime défense. Elle doit être notamment proportionnée, limitée dans l'espace et dans le temps, jusqu'à ce que cesse la violation de son espace.
La sanction à la violation de la neutralité peut être politique, par exemple, l'entrée en guerre du Royaume-Uni en réponse à la violation de la neutralité belge, le . Elle peut être évoquée devant une cour de droit commun : c'est le cas de la Suisse qui bénéficie d'une neutralité permanente et institutionnelle dont les violations sont sanctionnées par son droit pénal interne.
Toutefois, il n'existe pas, à proprement parler, au niveau international, une incrimination propre. La tentative de définition d'un crime d'agression par la communauté internationale pourrait toutefois lui donner à court terme une définition et une sanction universellement reconnues.
La Première Guerre mondiale a révélé les faiblesses du principe de neutralité. Les États-Unis sont ainsi revenus en 1917 sur leur politique isolationniste face aux blocus maritimes et à la guerre sous-marine, le Luxembourg et la Belgique, envahis en 1914 malgré leur neutralité, y ont renoncé dès 1919.
Le débat sur la portée du principe de neutralité sera relancé à l'occasion de la guerre d'Espagne, puis de la Seconde Guerre mondiale. L'attitude de la Suisse pendant ce conflit révéla les limites de l'encadrement juridique de la neutralité, encadrement qui négligeait les aspects économiques de la guerre.
À bien des égards, la mondialisation systématique des conflits et de leurs conséquences économiques ont pu laisser à penser à une caducité définitive de la neutralité. Les arguments juridiques en ce sens existent d'ailleurs :
Pourtant, la notion conserve une réelle actualité :
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