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1647 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La première République napolitaine est fondée à Naples en à la suite de la révolte populaire initiée par Masaniello et Giulio Genoino contre le régime de la Vice-royauté espagnole. Ce bref épisode qui dura moins d'une année s'inscrit dans le cadre européen de la guerre de Trente Ans et de la rivalité franco-espagnole de cette époque.
Le chercheur italien Rosario Villari fait remonter les origines de cette république à la révolte de Naples de 1585 au cours de laquelle la foule tua en mai l’élu du peuple, Giovan Vincenzo Starace, accusé de spéculer sur le blé. Quoique réprimé dans le sang, ce soulèvement marqua l’entrée en scène du ceto civile (la bourgeoisie citadine) sur le plan politique ainsi que l’émergence d’un mouvement populaire réformateur[1].
Sur le plan international, Naples se trouve impliquée indirectement dans la guerre de Trente Ans, commencée en 1618 : Madrid réclame à partir de 1630 de plus en plus d'argent, et lève des impôts, qui vont peser sur la Campanie[1]. Quelques années plus tôt, le vice-roi Pedro Téllez-Girón, duc d'Osuna (1574-1624) avait tenté de réformer la situation économique et sociale en s'entourant de conseillers, dont le juriste Giulio Genoino, mais le duc est bientôt renversé par la noblesse.
Au moment des premières émeutes le , Rodriguez Ponce de Léon est le vice-roi.
La création de cette république fut soutenue par le duc Henri II de Guise, descendant du roi René d'Anjou, qui voulait renouer avec les prétentions de sa famille sur le royaume de Naples. Elle reçut plusieurs noms officiels, tels que république sérénissime du royaume de Naples, république royale et monarchie républicaine sérénissime de Naples, noms singuliers qui reflètent la double nature du régime, à la fois républicain et monarchique. Son sceau comportait un écu rouge frappé du sigle S.P.Q.N (Senatus Populusque Neapolitensis), surmonté de la devise Libertas et des armes du duc de Guise.
Le manque de soutien de Mazarin à Henri, désireux de ne pas renforcer la puissance de la maison de Guise, fait avorter cette tentative.
La république est proclamée le par Gennaro Annese, et prit fin le , date de la chute du fort de Nisida et de l'entrée dans la ville des troupes espagnoles.
La révolution napolitaine est un jeu à quatre forces (la monarchie, l’aristocratie, le peuple et les robins, ou ministériales). Pour certains historiens (par exemple Benedetto Croce dans Storia del Regno di Napoli), elle s’est conclue par la victoire de l’État monarchique moderne sur une noblesse rétrograde. D’autres (comme Rosario Villari), y voient la victoire de la noblesse face à une monarchie affaiblie, marquant la faillite définitive de l’État moderne face aux forces féodales. Une autre tendance (Pier Luigi Rovito[2]) présente la magistrature comme vainqueur du conflit, aux dépens des nobles et du vice-roi. Dans cette optique, la révolution de 1647 apparaît comme une « révolution constitutionnelle » analogue à la Fronde, dont les instigateurs sont les Robins, alliés à la monarchie contre la noblesse et le petit peuple.
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