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forces armées de la République tunisienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les forces armées tunisiennes (arabe : القوات المسلحة التونسية), souvent appelées armée tunisienne ou armée nationale tunisienne, sont l'armée de la Tunisie. Fondées le , elles comptent en 2023 un personnel régulier de 98 861 personnes.
Forces armées tunisiennes القوات المسلحة التونسية | |
Insigne des forces armées tunisiennes. | |
Fondation | [1] |
---|---|
Branches | Armée de terre Armée de l'air Marine |
Commandement | |
Chef suprême des forces armées | Kaïs Saïed |
Ministre de la Défense nationale | Imed Memmich |
Main-d'œuvre | |
Âges militaires | 20 à 35 ans (18 ans sur demande)[2] |
Service militaire | 12 mois[2] |
Actifs | 98 861 (2023)[3] |
Déployés hors du pays | 862 Casques bleus ()[4] |
Budgets | |
Budget | 1,16 milliard de dollars (2022)[5] |
Pourcentage du PNB | 2,5 % (2022)[6] |
Industrie | |
Fournisseurs étrangers | États-Unis Autriche France Brésil Italie Turquie Allemagne |
Articles annexes | |
Grades | Liste des grades de l'armée tunisienne |
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L'armée participe à des activités civiles de développement et de lutte contre les catastrophes naturelles et à des opérations militaires de maintien de la paix sous couvert des Nations unies.
Les premiers bataillons de l'armée régulière tunisienne moderne sont créés en même temps que la réforme de l'armée ottomane et au lendemain de la conquête française de l'Algérie en 1830. À l'initiative du ministre de Hussein II Bey, Chakir Saheb Ettabaâ, un bataillon de fils d'ottomans et de quelques fils du pays est créé à Tunis dès janvier 1831. Suit l'année suivante un autre bataillon basé à Sousse. Les soldats et officiers sont entraînés, habillés et équipés à l'européenne, à l'image des premiers régiments de l'armée ottomane issue des réformes du sultan Mahmoud II, au lendemain de la suppression du corps des janissaires. Ahmed Ier Bey reprend les timides réformes du règne de son oncle Hussein II Bey et engage le pays dans une profonde modification de son armée et son État.
En 1855, l'armée tunisienne se divise en sept brigades d'infanterie réparties sur le territoire, avec à leurs têtes un amir liwa (général de brigade) puis, à partir de 1864, un amir oumara (général de division). De même existent de 1835 à 1860 quatre brigades d'artillerie (topjiya), de 1 000 hommes chacune.
L'Armée de terre tunisienne compte également plusieurs régiments de cavalerie berbère ou tribale (zouaoua ou mkhaznia) issus principalement du Nord-Ouest ; ils sont répartis un peu partout dans le pays. On désigne néanmoins à leur tête des officiers d'origine turque ou mamelouk pour les contrôler. Alors que le besoin d'un régiment de cavalerie régulière (spahis) se fait sentir, Ahmed Ier Bey en crée un vers 1850 ; il est basé à La Manouba.
Le pays est ceinturé de 110 forts et fortins dont les effectifs peuvent compter de 50 à 200 hommes (infanterie et quelques artilleurs). Ils sont chargés d'assurer la sécurité des villes, des frontières et des côtes, ces derniers dépendant du ministère de la Marine. Ils peuvent aussi faire office de lieu de résidence des caïds-gouverneurs, de prison ou même de greniers et de dépôts de fournitures pour l'armée (poudre, munition, etc.). Chaque ville et grand village en est pourvu.
Hammouda Pacha est le premier bey à doter le pays d'une industrie militaire avec la création d'une fonderie moderne de canons à la Hafsia, vers 1810, en plein centre de la médina de Tunis. Celle-ci est de petite taille mais fournit les forts et la marine du pays en petits canons jugés assez efficaces d'après les commentateurs de l'époque. Toutefois, pour assurer la fourniture de la nouvelle armée tunisienne, Ahmed Ier Bey dote le pays de plusieurs manufactures modernes sur le modèle européen autour de 1840. Vers 1865, plusieurs de ces usines sont démontées ou laissées à l'abandon lors de la crise financière qu'elles contribuent à engendrer.
En 1956, environ 9 500 hommes qui servaient dans la garde beylicale rendent possible la mise sur pied rapide d'un régiment interarmes décidée le de cette année. Les équipements nécessaires sont mis à la disposition du jeune État alors que 25 officiers, 250 sous-officiers et 1 250 soldats sont transférés de l'armée française à l'armée tunisienne[7]. Le , l'armée tunisienne est officiellement fondée par décret[1]. L'intégration de la garde beylicale, l'apport des conscrits du service militaire, rendu obligatoire en , et le rappel des réservistes lui permettent de passer de trois à douze bataillons et de 2 300 à 20 000 hommes en 1961[7]. 60 % des forces servent alors à la surveillance des frontières.
Les unités combattent pour la première fois contre l'armée française en 1958 après l'intrusion de cette dernière dans le sud du pays en tentant de chasser les combattants algériens[réf. nécessaire]. Toutefois, la plus grande bataille de l'armée tunisienne après sa création reste la crise de Bizerte où plus de 600 hommes tombent au cours des combats contre les forces françaises.
La marine fondée en 1958 reçoit ses premiers navires dès l'automne 1959. Quant à l'Armée de l'air, elle acquiert ses premiers avions de combat en 1960. Si les fournisseurs de l'armée tunisienne sont extrêmement nombreux, les États-Unis restent les plus grands pourvoyeurs de l'Armée de terre et de l'air[7]. Quant à la formation des cadres, d'abord assurée par les écoles militaires françaises et américaines, elle est progressivement confiée aux écoles militaires nouvellement créées.
Le , une loi interdit à tout militaire d'être membre d'un groupement ou d'un parti politique[7]. Toutefois, le , le Premier ministre, le général Zine el-Abidine Ben Ali, prend le pouvoir. Abdelhamid Escheikh et Mustapha Bouaziz, officiers supérieurs, occuperont par la suite des postes ministériels.
Le aux environs de 18 h 15, la direction de l'Armée de terre — le général de brigade Abdelaziz Skik qui avait dirigé le contingent tunisien au Cambodge, deux colonels-majors, trois colonels, quatre commandants, deux lieutenants et un adjudant-chef — disparaît dans un accident d'hélicoptère non loin de la ville de Medjez el-Bab[8].
La révolution de 2011 entraîne la libération de milliers de détenus dont beaucoup de djihadistes, ce qui provoque de très nombreux problèmes sécuritaires (attaque de commerces et d'universités, incendie de l'ambassade américaine). Cette situation conduit au déploiement massif de l'armée tunisienne sur le territoire national, notamment aux frontières algérienne et libyenne, où les groupuscules terroristes sont actifs.
Le , Barack Obama désigne officiellement la Tunisie comme allié majeur non-membre de l'OTAN, ce qui permet aux forces armées tunisiennes d'avoir une coopération très étroite avec l'armée américaine et de bénéficier d'avantages sur le plan matériel et financier[9].
L'armée tunisienne est en partie une armée de conscription. Les jeunes hommes sont appelés à se rendre sous les drapeaux à l'âge de vingt ans[2], tout comme les femmes sur demande depuis mars 2003[10].
Les soldats effectuent un service militaire complet d'une durée d'un an[2]. Néanmoins, seule une petite partie des jeunes appelés effectuent réellement leur service national (25 à 30 %)[10]. Depuis 1978, ils peuvent choisir une affectation individuelle de 15 à 25 jours[10] suivie par la ponction d'une partie de leur salaire pendant les onze mois restants au profit d'un fonds du service national. Ils sont ensuite placés en réserve jusqu'à l'âge de 35 ans[2].
L'évolution du budget de la défense tunisienne en millions de dollars selon les données de la Banque mondiale est la suivante[5],[6] :
Année | Budget | % du PNB |
---|---|---|
1992 | 289 | 1,70 % |
1993 | 276 | 1,73 % |
1994 | 297 | 1,74 % |
1995 | 342 | 1,74 % |
1996 | 397 | 1,86 % |
1997 | 358 | 1,72 % |
1998 | 365 | 1,67 % |
1999 | 357 | 1,55 % |
2000 | 332 | 1,54 % |
2001 | 335 | 1,52 % |
2002 | 345 | 1,49 % |
2003 | 407 | 1,48 % |
2004 | 444 | 1,42 % |
2005 | 468 | 1,45 % |
2006 | 497 | 1,44 % |
2007 | 490 | 1,26 % |
2008 | 578 | 1,29 % |
2009 | 564 | 1,29 % |
2010 | 571 | 1,29 % |
2011 | 715 | 1,56 % |
2012 | 681 | 1,51 % |
2013 | 759 | 1,64 % |
2014 | 908 | 1,90 % |
2015 | 979 | 2,26 % |
2016 | 987 | 2,36 % |
2017 | 858 | 2,14 % |
2018 | 844 | 2,11 % |
2019 | 1 000 | 2,56 % |
2020 | 1 157 | 2,90 % |
2021 | 1 250 | 2,82 % |
2022 | 1 156 | 2,50 % |
Le président de la République tunisienne assure la direction des forces armées. Alors que l'article 44 de la Constitution de 1959 en fait le « chef suprême des forces armées »[11], l'article 76 de la Constitution de 2014 lui donne la compétence sur leur haut commandement[12]. Depuis le [13], cette charge est assurée par Kaïs Saïed en sa qualité de président de la République.
En , l'état-major se compose de la manière suivante : le chef d'état-major de l'Armée de terre est le général de corps d'armée Rachid Ammar, celui de l'Armée de l'air est le général de brigade Taïeb Laâjimi et celui de la Marine nationale est le contre-amiral Mohamed Khamassi[14],[15]. En , après la révolution du 14 janvier qui oblige le président Zine el-Abidine Ben Ali à fuir le pays et durant laquelle l'armée joue un rôle, Ammar devient chef d'État-Major des armées tout en restant chef d'état-major de l'Armée de terre.
Le , le colonel-major Mohamed Néjib Jelassi devient chef d'état-major de l'Armée de l'air[16] et Taïeb Laâjimi, devenu entretemps général de division, est nommé inspecteur général des forces armées[17]. En , le général Rachid Ammar annonce son départ à la retraite[18] ; il est remplacé à la tête de l'Armée de terre par Mohamed Salah Hamdi[19]. Le , le général de brigade Béchir Bédoui remplace Jelassi comme chef d'état major de l'Armée de l'air ; l'état-major se compose dès lors comme suit[20] :
Le , le général de brigade Ismaïl Fathali remplace Mohamed Salah Hamdi à la tête de l'Armée de terre[21]. Le , le général de brigade Mohamed Foued El Aloui remplace Béchir Bédoui à la tête de l'Armée de l'air[22]. Le , le général de brigade Mohamed El Ghoul remplace Fathali à la tête de l'Armée de terre[23].
L'Armée de terre est forte de 25 000 hommes[24] et se compose essentiellement de :
L'Armée de l'air a à sa disposition la base aérienne de l'Aouina (Garde nationale), dans la banlieue nord de Tunis, l'aérodrome de l'École de l'aviation de Borj El Amri, ainsi que les bases aériennes de Bizerte (Sidi Ahmed), Gabès, Gafsa et Sfax[24]. Elle se compose de 4 000 hommes[24].
L'armée de l'air comporte aussi une unité spéciale, les commandos de l'air.
Outre le fait de défendre le pays, la marine réalise également des missions de sauvetage en mer. Elle se compose de :
Les navires se répartissent sur les six bases navales de Bizerte, Kélibia, La Goulette, Sfax, Sousse et Tunis[24].
La marine comporte aussi une unité spéciale, les commandos marins.
L'armée tunisienne est composée des corps des officiers, des sous-officiers et des hommes du rang.
La mission de l'armée tunisienne consiste officiellement à défendre le pays contre toute attaque étrangère, protéger les ressortissants tunisiens partout dans le monde et participer aux missions de maintien de la paix.
Les interventions portent notamment sur l'aménagement de pistes, la construction de logements, le raccordement de plusieurs groupements d'habitation aux réseaux d'eau potable et d'électricité, la construction de ponts et le forage de puits[25]. L'armée contribue également à la réalisation du campus universitaire de Gafsa et à la construction de l'aéroport de Gabès.
La Tunisie participe dès les années 1960 à des missions de maintien de la paix, que ce soit sous les auspices de l'Organisation des Nations unies ou dans le cadre des mécanismes de l'Union africaine. Ainsi, l'armée tunisienne a participé à de nombreuses missions[26],[27] parmi lesquelles :
Pour leur dévouement et leur bravoure, 1 545 militaires tunisiens ont reçu la médaille du maintien de la paix.
La formation supérieure militaire en Tunisie s'inspire de l'organisation de la formation des ingénieurs dans le pays et donc du modèle français.
Les jeunes élèves-officiers sont admis pendant deux ans dans l'une des écoles préparatoires aux académies militaires (Bizerte, Sousse et Sfax) où l'enseignement scientifique est calqué sur celui des facultés des sciences, de sciences juridiques et politique et des instituts préparatoires aux études d'ingénieurs locaux. Les élèves officiers reçoivent en parallèle une formation militaire commune. Ensuite, les élèves-officiers sont orientés vers des formations à l'étranger ou à l'une des académies militaires nationales :
Après un stage effectué en service comme sous-lieutenants, les élèves-officiers en sortent lieutenants.
La Tunisie dispose également d'une école de capitaines, d'une École d'état-major, d'une École supérieure de guerre et d'un Institut de défense nationale. L'armée a par ailleurs développé, depuis le début des années 1970, un système de formation professionnelle dont bénéficient aussi bien les appelés que des jeunes civils désireux de suivre une formation au sein de l'armée[25].
Les forces armées tunisiennes disposent de trois forces spéciales : le groupement des forces spéciales pour l'armée de terre[30], les commandos marine pour la marine nationale et les fusiliers commandos de l'air pour l'armée de l'air.
Exercice(s)/manœuvre(s) | Pays participants | Date et lieu |
---|---|---|
Allied Spirit VI | Tunisie, États-Unis | Allemagne, 2017[63] |
- | Tunisie, Arabie saoudite | Bizerte, 2018[64] |
- | Tunisie, Canada | Tunis, 2018[65] |
African Lion 2019 | Tunisie, Maroc, États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Espagne, Sénégal | Maroc, 2019[66] |
Flintlock 2019 | Tunisie, Maroc, États-Unis, Canada, Espagne, Royaume-Uni, Sénégal, Bénin, Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Autriche, Belgique, Danemark, France, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Suisse | Afrique, 2019[67] |
- | Tunisie, Grèce | Tunisie, 2021[68] |
African Lion 2021 | Tunisie, États-Unis, Maroc, Sénégal, Espagne, Mauritanie, Belgique, France, Royaume-Uni, Canada, Allemagne | Tunisie, Maroc, Sénégal, Espagne, 2021[69] |
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