La famille de Mac Mahon, originaire d'Irlande, revendique son appartenance à la lignée des seigneurs de Munster. Elle descendrait ainsi des anciens rois d'Irlande, par le Prince de Thonon, petit-fils du Grand Roi O'Brien Boruma[2].
Onomastique
Le nom propre apparaît pour la première fois en Irlande en 1283. Il signifie «fils d'ourson» et est à relier, pour certains linguistes, avec la mythologie celtique et la divinisation de l'Ours en Irlande[3]
A l'origine , le nom porté par les Mac Mahon semble avoir été Mathgamain; mais les altérations successives en ont fait Mahowa puis Mahon, en anglais, et Mac Mahon (fils de Mahon) en gaélique[4]. Enfin, selon l'usage établi pour les familles de la noblesse européenne établies en France, la particule apparaît sur les actes officiels d'état-civil français, à partir de 1749, date de la naturalisation de Jean-Baptiste de Mac Mahon (1715-1775), tige de la famille en France.
Arrivée en France
À l'époque où les Stuarts se réfugiaient sur le continent, les Mac Mahon quittèrent leur pays natal à la suite de leur souverain légitime et s'établirent en France, pour une partie d'entre eux, l'autre resta à Galway et Cork, en Irlande. Le chef de la famille, Moriart MacMahon, restait il est vrai en Irlande pour y soutenir les droits du monarque, mais un de ses frères, Constantin René de Mac Mahon (inhumé le en l'église de Saint-Jacques d'Illiers à l'âge de 40 ans ou environ), engagé dans les ordres, prêtre, devenait vicaire de Saint-Jacques d'Illiers dès la fin de XVIIesiècle[5], et les deux fils de Moriart Mac-Mahon, longtemps errants, abandonnaient définitivement l'Irlande à la suite du prince Charles Édouard Stuart.
De ces deux fils, l'un vint en Portugal où il reçut immédiatement l'ordre du Christ, et où il fut nommé major du régiment d'Alcantara. L'autre fils, Patrice, resta à la cour des Stuarts et épousa une fille de la noble famille des O'Sullivan(en)-Beare.
Le fils de Patrice de Mac Mahon, Maurice était, en 1746, capitaine du prétendant Édouard d'Écosse. Il servit ensuite, en la même qualité, en Espagne dans le régiment d'Ultonia. Naturalisé Français en 1750, il devint seigneur de Magnien, en Bourgogne, et fut nommé capitaine dans le régiment de Fitz-James.
Jean-Baptiste de Mac Mahon (1715-1775), le frère du précédent et petit-neveu du vicaire de Saint-Jacques d'Illiers, né en 1715 à Limerick en Irlande, se vit recevoir, le , docteur en médecine en l'université de Reims. Il vint s'établir à Autun où son talent médical lui permit d'épouser MlleLe Belin, dame d'Éguilly. À la suite de ce mariage, sa noblesse fut reconnue par un arrêt du Conseil d'État sous le titre de marquisat d'Éguilly.
Marie Joséphine Adélaïde de Mac Mahon, sœur des deux précédents avait épousé Augustin César Arnould de Poute, marquis de Nieuil, ancien lieutenant-colonel et leur fille avait épousé, le , le comte de Sarcus.
Charles-Marie de Mac Mahon ( à Bois-le-Duc, à Autun), 3emarquis d'Éguilly, (comte de Mac Mahon en 1830, succession de son oncle Charles Laure de Mac-Mahon). Le à Paris, il épouse Marie-Henriette Lepeletier de Rosanbo (vers 1800, 1835 à Paris)[b]. De leur union naît:
Marie Anne Isabelle de Mac Mahon ( à Paris, à Paris). Le à Paris, elle épouse Eugène de Lur-Saluces (1852-1922), dont postérité;
Marie Joséphine Adélaïde de Mac Mahon, dite Adèle ( à La Haye, à Sully). Le à Sully en Bourgogne, elle épouse Augustin de Poute (1790-1864), marquis de Nieuil, dont postérité;
Adèle Marie Magdelaine Françoise de Mac Mahon, dite Fanny ( à Norwich, à La Ferté-Beauharnais). Le à Sully, elle épouse René de La Selle (1776-1841), seigneur de Ligné, dont postérité;
Bonaventure Marie Pierre Joseph de Mac Mahon ( à Münster, au château de Rivault, lieutenant de hussards. Le à Paris, il épouse Alexandrine Eudoxie de Montaigu ( à Chaponost, à Autun, fille d'Adolphe Tanneguy Gabriel (1778-1832), marquis de Montaigu, premier gentilhomme de la Chambre du prince de Conti, sans postérité;
Marie Antoine Alfred Alexandre de Mac Mahon (vers 1802 à Münster, à Sully);
Marie Anne Cécile de Mac Mahon ( à Sully, à Montpellier, inhumée au château de Morlet (Saône-et-Loire)). Le à Sully, elle épouse Henry (1799-1859), 5emarquis de Roquefeuil, dont postérité;
Marie Françoise Nathalie de Mac Mahon ( à Sully, à Béziers). Le à Sully, elle épouse Adalbert de Sarret de Coussergues ( à Béziers, 1844), dont postérité;
Marie Henriette Élisabeth de Mac Mahon ( à Sully (Saône-et-Loire), à Autun), religieuse au Sacré-Cœur d'Autun;
Philippe Maurice Marie de Mac Mahon ( à Paris, à Paris), 4educ de Magenta, 8emarquis d'Éguilly, comte de Mac Mahon. Le à Mollis (Suisse), il épouse Claire-Marguerite Schindler (née le à Genève dont il divorce en 1990). Le à Londres, il épouse en secondes noces Amelia Margaret Mary Drummond (née le à Glencarse), fille du capitaine Humphrey Ap Evans (puis Drummond) et (Jean) Cherry Drummond of Megginch (1928-2005), 16ebaronne Strange(en). Deux enfants de chaque mariage:
Patrice Michel Marie de Mac Mahon (né le à Lausanne). Le à Beaumont-le-Roger, il épouse Beatrix Bénigne Marie Anne de Blanquet du Chayla (née le à Tain-l'Hermitage), dont:
Amélie Marie Victoire de Mac Mahon (née le à Boulogne-Billancourt). Le à Paradou, elle épouse Hubert Clicquot de Mentque (né le à Pau)
Véronique Henriette Marie de Mac Mahon (née le au château de Sully). Le à Paris, elle épouse Pierre Michel Ulysse Jaboulet-Vercherre (né le à Brooklyn, New York, dont elle divorce le ), dont postérité;
Marthe Amélie de Mac Mahon ( à Paris 16e, à Cairon. Le à Paris 7e, elle épouse Marie Charles Guy de Miribel ( à Paris, à Paris, comte de Miribel), dont postérité;
Marie Marguerite de Mac Mahon ( à Nancy, à Paris 7e). Le à Paris 7e, elle épouse Eugène Norbert Henri d'Halwin de Piennes de Magnelais de Thouaré ( à Sées, à Cairon), marquis de Piennes, dernier descendant de la maison d'Halwin, fils d'Eugène Emmanuel Ernest d'Halwin de Piennes et de Blandine Jeanne Louise d'Auray,
Marie Edme Eugène de Mac Mahon ( à Sully, à Autun). Le , il épouse Nathalie Étiennette Anne de Champeaux ( à Beaune, à Autun, fille de Louis Jean-Baptiste Lazare de Champeaux et d'Étiennette Éléonore Laure Duchemain).
Ecclésiastiques
Constantin-René de Mac Mahon (vers 1664 † 1704, inhumé le en l'église de Saint-Jacques d'Illiers), engagé dans les ordres, prêtre, vicaire de Saint-Jacques d'Illiers;
Militaires
Charles Laure de Mac-Mahon (1752-1830), 2e marquis d'Eguilly, marquis de Mac Mahon, lieutenant général des armées du Roi, puis pair de France;
Charles-Marie de Mac Mahon (1793-1845), marquis de Mac Mahon, neveu du précédent, substitué au précédent en ses rang, titre et qualité de pair par lettres du ;
Charles-Marie de Mac Mahon (1838-1894), 5e marquis d'Eguilly, marquis de Mac Mahon, maire de Sully (1884-1894), membre de la Société éduenne.
Autres
Charlotte Le Belin (1716-1798), marquise d'Eguilly. Fille de Jean Le Belin, seigneur d'Eguilly, conseiller-secrétaire du Roi, et d'Anne de Morey, elle est d'abord mariée en 1737 à son parent Jean-Baptiste Lazare de Morey (v.1671-1748), marquis de Vianges, Gouverneur de Vezelay. Jeune veuve, elle rencontre et épouse le docteur Jean-Baptiste de Mac Mahon (1715-1775), médecin originaire d'Irlande et exerçant alors à Autun. Leur mariage, célébré en 1750 au château de Sully, est à l'origine de l'établissement définitif des Mac Mahon en Bourgogne. A la tête de l'immense fortune léguée par les Morey, le couple gère avec soin ses biens, accroissant considérablement son patrimoine et faisant ériger en 1763 ses terres en marquisat d'Eguilly[10].
La noblesse des Mac Mahon a été reconnue par les lettres de naturalité signées en 1749, à l'occasion du mariage de Jean-Baptiste de Mac Mahon et de Charlotte Le Belin. L'ancienne extraction de la famille est alors confirmée par un arrêt du Conseil d'Etat du 3 juillet 1750, au vu des preuves généalogiques apportées par les requérants. Jean-Baptiste de Mac Mahon se fait, par la suite, admettre aux Etats de Bourgogne en 1757. Le couple se fait concéder officiellement le titre de marquis d'Eguilly par lettres patentes d'août 1763.
Le titre de marquis de Mac Mahon, d'abord de courtoisie, a été officialisé par l'élévation à la pairie de Charles-Laure de Mac Mahon le 5 juillet 1827.
Enfin, le titre de duc de Magenta a été conféré par décret impérial du 6 juin 1859.
A la suite de l'extinction de la branche aînée des marquis de Mac Mahon et d'Eguilly, l'ensemble de ces titres est désormais porté par l'actuel duc de Magenta.
Patrice de Mac Mahon se distingue particulièrement lors de la campagne d'Italie de 1859. Moitié par chance, moitié par audace et par flair, il pousse ses troupes en avant sans avoir reçu d'ordres à un moment critique lors de la bataille de Magenta, ce qui assure la victoire française. Pour ces brillants services, il reçoit de Napoléon III le bâton de maréchal, et est titré duc de Magenta le .
Les titres de prince de Solferino, comte de Mac Mahon, comte de Charnay et baron de Sully, traditionnellement portés par les Mac Mahon, n'ont pas été érigés officiellement. Ce sont donc des titres irréguliers, ou titres de courtoisie.
Il est difficile de déterminer exactement les armoiries des Mac Mahon, les sources étant contradictoires.
D'argent, à 3 lions léopardés de gueules; l'écu penché à l'antique, timbre antique orné d'une couronne de marquis et d'un mantelet, avec un dextrochère armé, tenant une épée flamboyante pour cimier[12].
Dans l'ouvrage, les léopards sont représentés regardants (tête contournée de gueules).
D'argent à trois lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre.[13]
D'argent à trois lions léopardés de gueules, armés, lampassés et vilennés d'azur, passant l'un sur l'autre.[15]
Armes des comtes de Mac Mahon
D'argent, à trois lions léopardés de gueules regardants (tête contournée de gueules), armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre.[16],[17],[18]
D'argent, à trois lions léopardés de gueules, contournés (alias contrepassants), l'un sur l'autre, armés et lampassés d'azur; au chef ducal: de gueules, semé d'étoiles d'argent.[19],[20],[21],[22],[23]
D'argent, à trois lions léopardés de gueules regardants (tête contournée de gueules), armés et lampassés d'azur. Au chef de gueules, brochant sur l'écartelé et semé d'étoiles d'argent.[24],[17]
On trouve aussi: D'argent, à trois lions léopardés de gueules, contournés (alias contrepassants), l'un sur l'autre, armés et lampassés d'azur; au chef ducal: de gueules, semé d'étoiles d'argent.[23]
Les armes de la branche française diffèrent de celle des (Mac-)Mahon, pairs d'Irlande au titre de Lord Hartland(en)[25]:
La devise de la famille de Mac Mahon est: Periculum Fortitudine Evasi.[25]
Celle des Mac Mahon irlandais est Sic Nos Sic Sacra Tuemur.
Le Belin (1750), Raugrave (1773), de Brunier d'Adhémar de Monteil (1777), d'Urre d'Aubais (1779), Riquet de Caraman (1792, 1937), de Rességuier de Miremont (1811), Poute de Neuil (1813), de Montaigu (1819), La Selle de Ligné (1820), Le Peletier de Rosanbo (1823), Roquefeuil (1825), Sarret de Coussergues (1827), Levesque de Champeaux (1849), Castries (1854), de Pérusse des Cars, d'Oilliamson (1878), de Voguë (1881), Lur-Saluces (1882), d'Halwin de Piennes (1886), de Chinot (1892), d'Orléans (1896), Coppin de Miribel (1914), Lombard de Buffières (1921), de Touchet (v.1920), de Plan de Sieyès de Veyne (1924), Thénard (1963), de Blanquet du Chayla (1963), Schindler (1978), , Drummond de Megginch (1990), Beigbeder (1991), Blanco y Theux (1997), Lamblin (2000), Pezet de Corval (2004), Clicquot de Mentque (2007), Jaboulet-Vercherre (v. 2010), Bourbon-Parme (2023)...
André François Joseph Borel d'Hauterive, Georges comte de Morant, Albert vicomte Révérend et Howard Horace comte d'Angerville, Annuaire de la noblesse de France et d'Europe, vol.23, Bureau de la publication, (lire en ligne);
Marie-Henriette Lepeletier de Rosanbo est la fille de Louis VI NicolasLe Peletier (1777-1856), 1ermarquisde Rosanbo, pair de France, créateur du Rallye Bourgogne, le plus célèbre équipage de vènerie vers 1840/1850 (Cf. FOUDRAS). Il est membre du Jockey Club et meurt d’une chute de cheval lors d’une course sur l’hippodrome d’Autun.
Ou, par erreur, Mac-Mahon: «Il faut noter que l'usage ne mettait pas et ne doit pas mettre un trait d'union entre Mac et Mahon. L'erreur vient du maréchal lui-même, qui signa souvent en mettant un trait continu entre les deux mots. Le Journal officiel interpréta cette liaison des lettres comme un trait d'union et l'habitude s'est prise d'écrire Mac-Mahon dans tous les actes officiels de l'époque, mais elle est erronée.», Gabriel de Broglie, Mac Mahon, Paris, Perrin, 2000, p. 17.
Henri d'Arbois de Jubainville, «Les dieux celtiques à forme d'animaux», Compte rendu des séances de l'an née, académie des inscriptions et belles-lettres, vol.48, no3, , p.365-372 (lire en ligne).
Charlotte Le Belin continue à gérer avec habileté son patrimoine après son veuvage. Après sa mort, elle est l'objet d'une amusante anecdote qui la voit veiller sur ses biens menacés de confiscation par la tourmente révolutionnaire, ses fils ayant émigrés. Ainsi, son corps, conservé dans du marc de Bourgogne, est régulièrement habillé et étendu sur son lit, par Claude Beaune, régisseur du château de Sully, et Pasque Renaud, fermier principal du domaine, pour que les représentants officiels de la République, venus d'Autun, la croient encore vivante, sauvant ainsi le château de Sully et ses terres de la confiscation (in Jean-Louis Beaucarnot, Histoires de familles, Denoël, 1990).
W. Maigne, Abrégé méthodique de la science des armoiries: suivi d'un glossaire des attributs héraldiques, d'un traité élémentaire des ordres de chevalerie et de notions sur les classes nobles, les anoblissements, l'origine des noms de famille, les preuves de noblesse, les titres, les usurpations et la ..., Garnier, (lire en ligne)