Loading AI tools
artiste britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
David Hockney, né le à Bradford au Royaume-Uni, est un peintre portraitiste et paysagiste, dessinateur, graveur, décorateur, photographe et théoricien de l'art britannique. Il vit et travaille depuis 2019 dans le pays d'Auge, en Normandie[1].
Naissance | |
---|---|
Période d'activité |
ou |
Nationalité | |
Activité | |
Formation |
Bradford College Royal College of Art |
Maître |
Frank Lisle (en) |
Représenté par |
Pace Gallery (en) |
Lieux de travail | |
Mouvement | |
Influencé par | |
Distinction | |
Site web |
(en) www.hockney.com |
A Bigger Splash, The Arrival of Spring in Woldgate |
C'est une figure majeure du mouvement pop art des années 1960, et l'un des artistes britanniques les plus influents du XXe siècle.
Utilisant des couleurs acidulées et attirantes, David Hockney peint des portraits et des paysages où se mêlent peinture et photographie.
Il est représenté par la Galerie Lelong & Co, et par Pace Gallery.
David Hockney est né dans une famille modeste, quatrième enfant d'une fratrie de cinq.
Il s'intéresse très jeune à la peinture et s'inscrit à l'école d'arts plastiques de Bradford à l'âge de onze ans.
Son père, qui avait fait une école de beaux-arts avant de renoncer à sa passion, avait été objecteur de conscience pendant la Seconde Guerre mondiale. David Hockney refuse quant à lui de faire son service militaire de 1957 à 1959. Sa mère est catholique[2].
Il étudie au Royal College of Art de Londres, où il rencontre Allen Jones, Patrick Caulfield et en sort diplômé en 1962. Il commence sa carrière de peintre et fait un premier voyage en Égypte comme dessinateur de presse pour le Sunday Times.
En 1964, il découvre la Californie, les instantanés de Polaroid, la peinture acrylique, les belles villas et leurs piscines qui deviennent un motif repris dans beaucoup de ses œuvres. Il y rencontre Peter Schlesinger qui devient son amant et le sujet de nombreuses toiles remarquables du peintre britannique. Il vit alors aux États-Unis jusqu'en 1968.
Le , une toile de l'artiste, « Portrait of an Artist (Pool with two figures) », a été adjugée 90,3 millions de dollars lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à New York, ce qui devient le record d'enchères pour un artiste vivant, en détrônant Jeff Koons[3].
Éloigné des courants les plus avant-gardistes, David Hockney pratique un art figuratif presque expressionniste où se mêlent portraits, photographies et vidéos.
En 1963, année où il expose à la Biennale de Paris, ses œuvres deviennent plus autonomes et plus autobiographiques. Il peint des autoportraits, des portraits de ses parents, d'amis, des séries de scènes d'intérieur, de garçons sous la douche, de piscines, d'animaux en bois, de voyages. Il rencontre Andy Warhol à New York en 1963. Warhol lui rendra visite plus tard à Los Angeles et lui aurait suggéré de faire sa série de piscines.
Homosexuel revendiqué, il fréquente des bars gays. Il enseigne le dessin à l'université de l'Iowa, à l'université du Colorado à Boulder puis, en 1966, à l'université de Californie à Los Angeles[2].
David Hockney revient vivre à Londres en 1968 par amour pour Peter Schlesinger, au moment du Swinging London. Cecil Beaton, Rudolf Noureev ou encore John Gielgud viennent poser dans son appartement. Il s'illustre aux présentations des collections du couturier Ossie Clark (en), dont il est l'amant. Pour le magazine Vanity Fair : « À défaut d'avoir la notoriété de Dali ou de Picasso, David Hockney s'impose, au début des années 1970, comme une figure majeure de la bohème artistique internationale et d'une certaine aristocratie déviante des arts et des lettres, au même titre que William Burroughs, Andy Warhol et Francis Bacon », à une époque où « nombre de créateurs continuent de bousculer les préjugés moraux de la bourgeoisie en cette ère de contestation généralisée »[2].
Il s'installe ensuite à Paris, et y vit, En 1973, Jack Hazan réalise un documentaire-fiction qui lui est consacré intitulé A Bigger Splash qui assoit sa notoriété internationale naissante (le film est primé au Festival international du film de Locarno) et se fait écho de la peinture A Bigger Splash qui présente les piscines californiennes dans les villas luxueuses.
En 1974, le musée des Arts décoratifs de Paris lui organise une première rétrospective.
En 1977, il pose nu avec le peintre Ron Kitaj en couverture de The New Review[2].
David Hockney revient vivre et travailler à Los Angeles en 1978, lorsqu'il est atteint de surdité presque totale à l'âge de quarante ans.
En 1999, à Paris, le musée du centre Georges-Pompidou présente une rétrospective de son œuvre sur les paysages, intitulée : ESPACE / PAYSAGE. On voit les questions posées et les réponses que David Hockney apporte, depuis les années soixante, à la représentation des paysages avec d'autres moyens que la perspective linéaire.
En 2003, il pose pour le peintre Lucian Freud.
David Hockney revient en Angleterre en 2005 et vit dans l'est du Yorkshire, la région de son enfance. Dans un vaste atelier, il peint des paysages en très grands formats. D'abord des aquarelles qu'il présente dans un seul cadre regroupant trente-six aquarelles, pour montrer l'ambiance générale des sites. Ensuite, il expose à Venice, en Californie en 2007, ses peintures en grands formats qui sont souvent composées de plusieurs toiles. Ses peintures n'ont pas qu'un seul point de vue comme un appareil photographique, mais plusieurs, l'œil humain donne beaucoup plus d'informations qu'une lentille photographique. C'est maintenant son but de montrer un paysage lisible avec des points de vue différents, afin de permettre au « regardant » d'entrer dans le paysage pour le ressentir comme le peintre.
Il s'intéresse aussi aux œuvres numériques. En 2010 il expose à Paris, à la fondation Pierre-Bergé - Yves Saint-Laurent, ses œuvres réalisées sur iPhone et iPad, il met aussi en avant la possibilité sur les logiciels de rediffuser le processus créatif, déclarant : « La seule expérience semblable est celle où l’on voit Picasso dessiner sur du verre pour un film »[4] (en référence au film Le Mystère Picasso d'Henri-Georges Clouzot)[5],[Note 1]
Le , il a été nommé par la reine Élisabeth II membre de l’ordre du Mérite britannique.
Une grande exposition s'est ouverte le à la Royal Academy de Londres, « A Bigger Picture » qui montre de grandes œuvres sur le thème du paysage anglais. Ce sont surtout de très grands formats mais il montre aussi des œuvres réalisées sur un iPad dont il use comme un carnet de croquis avec des possibilités plus étendues. Plus surprenante, la perception d'un paysage par 18 caméras placées à différents points de vue. Il poursuit son exploration de la reproduction des paysages, commencée il y a une cinquantaine d'années, sans se contraindre à la perspective. C'est le cas pour sa toile « Chaises longues » inspirée d'une vision de l'artiste française Ludivine Thiry. Il multiplie les points de vue sur un assemblage de plusieurs toiles et pense que la peinture est seule à pouvoir donner cette lecture d'un paysage. L'exposition a duré jusqu'au à Londres, puis elle a été installée au musée Guggenheim à Bilbao pour l'été 2012, et s’est poursuivie au musée Ludwig à Cologne en Allemagne du au .
En , son assistant Dominic Elliott meurt accidentellement dans sa maison après une fête[6].
En 2017, le Centre Pompidou en collaboration avec la Tate Britain de Londres et le Metropolitan Museum de New York présente la plus complète exposition rétrospective consacrée à l’œuvre de David Hockney.
Depuis 2019[7], il vit et travaille à nouveau en France, des décennies après avoir résidé à Paris, cette fois dans un village du Calvados, Rumesnil[8], à une trentaine de kilomètres à l'est de Caen.
Alors que l'homosexualité était, dans sa jeunesse, encore passible de prison au Royaume-Uni, il est soutenu par ses parents. Il a peint plusieurs œuvres faisant référence à l'homosexualité comme We Two Boys Together Clinging (1961), Cleaning Teeth, Early Evening (1962), qui figure deux hommes faisant un 69, ou encore Domestic Scene, Los Angeles (1963), représentant deux garçons se douchant ensemble[2].
Il noue une relation avec Peter Schlesinger (en), tant professionnelle qu'amoureuse. Il a également été l'amant d'Ossie Clark (en). Ses deux autres relations amoureuses importantes sont Gregory Evans et John Fitzherbert. À propos du mariage, il déclare : « J'ai toujours pensé que je ne me marierais jamais parce que j'étais gay. Le monde d'avant le mariage gay était si différent. Mon seul regret est de ne pas avoir eu d'enfants. Aurais-je été un bon père ? Sans doute pas, car j'ai toujours placé le travail avant toute chose. »[réf. nécessaire] Il a plusieurs fois pris position pour les droits LGBT[2].
Au milieu des années 2000, il vit temporairement à Bridlington (Royaume-Uni) mais il habite généralement et longtemps à partir de 1979 dans une maison hollywoodienne qui a appartenu à l'acteur Anthony Perkins[2].
David Hockney présente une forme de synesthésie qui lui fait associer des couleurs à la musique[9],[10]. Il est devenu sourd en 1978 à l'âge de quarante ans[2].
En 1970, Hockney crée pour la première fois ce qu’il appelle les Joiners c’est-à-dire des photographies assemblées « en jointure ». Il prend en photo une scène sous différents angles puis place les photographies les unes à côté des autres afin de recréer une image.
Cette citation de David Hockney dans son livre David Hockney, Cameraworks, nous aide à comprendre ses motivations, concernant la réalisation de ses Joiners :
« Après un certain temps, je me suis acheté un meilleur appareil photo et j’ai essayé d’utiliser un objectif grand angle parce que je voulais prendre des salles entières ou tout un personnage debout. Mais j’ai détesté les photographies que j’ai obtenues. Elles paraissaient extrêmement irréelles. Elles décrivaient quelque chose que l’on ne voit en fait jamais. Ces lignes se courbaient comme elles ne le font jamais lorsque l’on regarde le monde. En fait c’était cette falsification : notre œil ne voit jamais autant en un seul coup d’œil. Ce n’est pas vraisemblable. (…) J’ai remarqué que ces Joiners avaient plus de présence que les photographies ordinaires. Avec cinq photographies, par exemple, on est obligé de regarder cinq fois. »
Aussi, comme l’explique Hockney, notre œil ne capture pas d’un coup l’image entière. On est obligé de regarder plusieurs fois la chose pour ensuite former une image dans notre esprit. Les Joiners recréent ce processus de perception : l’image complète repose sur le collage de plusieurs petites images que notre œil saisit puis assemble. Cette image mentale repose alors sur notre capacité à nous remémorer ce qu’on a vu auparavant. Hockney s’est donc beaucoup intéressé au fonctionnement de la mémoire et a remarqué que c’est elle qui joue un véritable rôle dans la perception du monde.
Par ailleurs, la perception cubiste du monde l’a beaucoup intéressé car le cubisme s’attache à représenter un objet sous différents points de vue. Ces photocollages réalisés à l’aide d’un polaroid s’inspirent du mouvement cubiste puisqu’ils rassemblent plusieurs points de vue au sein d’une même image comme on peut le voir dans son œuvre Don + Christopher, Los Angeles, 6th March 1982. Ceci fait écho à sa volonté de créer une image telle que le spectateur la voit et non telle que la photographie la représente comme le prouve la citation de Alain Sayag dans le catalogue d’exposition David Hockney, photographe : « Les dernières œuvres au Polaroïd ont été l’occasion de pousser son expérience photographique au-delà de sa pratique quotidienne pour en faire l’objet même de sa recherche, nous faisant faire le saut d’une vision monoculaire du monde à un regard subjectif. »
Ensuite, en , Hockney achète un appareil photo classique car il veut renoncer aux collages qui forment un quadrillage à cause des cadres blancs des photographies polaroïd. Dès lors, il s’attache à créer des images qui ne sont pas limitées par un cadre comme il le dit pour l’article « Entretien avec David Hockney » de Partick Mauriès publié dans le journal Libération : « Ce que m’a fait découvrir la photographie, c’est que nous ne sommes limités que par le ciel et par nos pieds, jamais sur les côtés. »
Le photocollage de sa mère appelé My Mother, Bolton Abbey, Yorkshire, Nov. 1982 illustre bien cette citation car le cadre a totalement disparu et son image est limitée par les propres pieds de l’artiste en bas et par le ciel. Les côtés ne forment pas une ligne verticale ce qui montre bien que la vue sur les côtés est illimitée.
Ainsi, même si Hockney se méfie de la photographie, il s’en sert pour créer des œuvres inédites et il est important de signaler qu’il l’utilise également comme modèle pour élaborer ses peintures.
Il peint par exemple A closer Grand Canyon à partir de centaines de prises de vue décalées les unes par rapport aux autres. Il pose sur la toile une très mince couche de peinture apposée en aplats qui donne une impression proche de la photographie.
En 1986, il commence une œuvre de grande envergure qui ne verra le jour qu'en 1998. C'est le Bigger Grand Canyon. Il commence par un assemblage de 60 photographies le collage no 2, dont la taille est de 113 × 322 cm. Ensuite, il reprend ces vues sur trois bandes de papier pour les dessiner avec des fusains et des crayons. Le dessin fait les raccords nécessaires de toutes ces photos. Il commence alors quelques détails de ce Grand Canyon, de six panneaux, à la taille du tableau définitif. La peinture finale se fera en 1998 avec 60 toiles assemblées (5 × 12 cm chacune) et mesure 7,40 de long[11].
En 2001, il publie un essai : Savoirs secrets, les techniques perdues des Maîtres anciens, aux éditions du Seuil[12]. Il démontre, par les textes et par les images, l'utilisation d'appareils d'optique par de nombreux peintres depuis le XVe siècle.
En 2006, il complète cet ouvrage par une nouvelle édition. Cette démonstration très détaillée et scolaire a fait réagir et débattre de nombreux peintres et historiens d'art puisqu'elle applique la connaissance historique. C’est en affichant sur le mur de son atelier des photocopies en couleurs des peintures d’avant la Renaissance jusqu’à nos jours, qu’il a vu des différences notables, à partir de certaines époques. En même temps, les dessins de tissus plissés deviennent parfaits, les reflets des armures sont comme des photographies, les personnages qui tiennent une coupe à la main pour boire sont presque tous gauchers. L’utilisation de miroirs est probable. Jan van Eyck sur sa toile « Les Époux Arnolfini » montre un miroir convexe représentant ce que voient les personnages qui nous font face, qu'on ne pourrait pas voir autrement. Plus tard certains peintres, comme Canaletto, ne se cachaient pas d’utiliser la « camera oscura », d’autres ont utilisé des jeux de miroirs ou des miroirs concaves qui projetaient l’image sur la toile à peindre. Ses démonstrations sont fascinantes, notamment celle qu’il réalisa à Florence avec ses assistants pour reproduire la fameuse tablette de Brunelleschi[13] dont on ne connaît que les descriptions posthumes. À l’heure où le soleil éclaire le baptistère devant le Duomo, il a installé un miroir concave à l’ombre du porche qui reproduisait fidèlement l’image du baptistère sur un carton blanc placé devant lui. Comme Brunelleschi lui-même l’avait très probablement fait, en utilisant un miroir pour illustrer l’invention de la perspective.
Ouvrage préfacé par David Hockney :
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.