Camp de Canjuers
base militaire en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
base militaire en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le camp de Canjuers[1],[2] et son polygone de tir sont des terrains militaires de l'armée de terre française situés dans le Var, en France.
Camp de Canjuers | |
Insigne du camp militaire de Canjuers (Var) | |
Lieu | Canjuers |
---|---|
Type d’ouvrage | Camp militaire |
Utilisation | De 1970 à nos jours |
Ouvert au public | Non |
Appartient à | Ministère de la Défense (France) |
Contrôlé par | Armée de terre française |
Effectifs | 2 500 militaires |
Trivia | Plus grand champ de tir d'Europe occidentale |
Coordonnées | 43° 38′ 49″ nord, 6° 27′ 56″ est |
modifier |
Créé en 1970, avec ses 35 000 hectares de terrain, dont 14 ha de camp bâti, le camp de Canjuers est le plus grand champ de tir d'Europe occidentale. Déjà partiellement utilisé entre les deux guerres, il sert actuellement à l'instruction aux unités françaises et étrangères avec 2 500 personnes permanentes et 10 000 hôtes par an. On y tire 75 000 obus, 1 000 missiles et 1 600 000 projectiles de tous calibres en 330 journées de tir par an. En plus des bâtiments spécialisés, cinq aires de bivouac et des fermes aménagées confèrent une capacité de logement de 5 600 places pour 100 000 hôtes de passage par an. Il est particulièrement destiné à l'entraînement au tir (missiles, artillerie, hélicoptères, chars, etc.). Il est d'ailleurs le seul champ de tir en France permettant les tirs d'exercice de lance-roquettes multiple (LRM).
Le mât de pavillon est une sculpture monumentale de 20 mètres de hauteur réalisée par le sculpteur Francesco Marino Di Teana. En acier Corten, pesant 20 tonnes, il fut édifié à la suite d'un concours 1 %, en collaboration avec l'architecte Louis Schneider.
Le camp de Canjuers et son polygone de tir sont des terrains militaires dont l'entrée est contrôlée et strictement interdite au public. Le camp est actif tous les jours de la semaine. Des tirs (chars, missiles sol-sol ou air-sol, fantassins) peuvent y être effectués à tout moment et les restes d'engins explosés, non encore décontaminés ou non éliminés présentent un risque de toxicité variable selon leur nature : selon l'association Pyrophor, la radioactivité peut être élevée à proximité du camp[3],[4], mais cette association anti-nucléaire a publiquement démenti dans les colonnes de Nice-Matin, en juin 2015, avoir trouvé de la radioactivité aux abords du site[5].
Le risque d'incendie y est majeur dès le début de l'été, aggravé en périodes de sécheresse et persistant toute l'année[6]. Le survol aérien est interdit, sauf les jours d'inactivité et du Grand Prix automobile de Monaco (la portée verticale maximum des tirs des chars est de 16 km). Le droit militaire s'y applique en plus du droit civil, et sans minoration de celui-ci (circulation, faune, flore, forêts…).
Le camp est ouvert localement pour les pèlerinages aux habitants des villages dont le terrain a été concédé par l'État, et pour la commémoration annuelle de la Résistance au Clos d'Espargon à laquelle les enfants des écoles participent[7].
La circulation automobile est autorisée sur les deux voies nord-sud qui le traversent (avec interdiction de quitter la route). Les conducteurs doivent se montrer prudents, particulièrement au niveau des croisements avec les routes ou les pistes de travail où de gros engins peuvent évoluer :
Le camp de Canjuers est situé sur le massif karstique des Préalpes de Castellane. Il couvre un ensemble de reliefs variés mais principalement représentés par des plateaux et poljés à une altitude moyenne de 900 mètres, dominés à l'est par la montagne du Malay, à l'ouest par le Grand Margès et bordés au nord par le Verdon et ses gorges ; parmi ces plateaux les plus notables figure le plan de Canjuers, à l'extrémité occidentale du camp militaire.
L'Artuby, affluent du Verdon, circonscrit une enclave au centre-nord délimitée par un canyon difficile à franchir.
La Nartuby prend sa source sous le Camp bâti et file vers le sud pour rejoindre l'Argens.
Une centaine de maquisards ont évolué dans le secteur du Malay, y formant le camp Lafayette (SAP), et furent surtout actifs lors du débarquement de Provence, lors des parachutages nocturnes qui portaient les noms de code suivants[8],[9],[10] :
Cérémonie annuelle du Clos d'Espargon (Camp de Canjuers). | La stèle avant son déplacement. | Le drapeau du SAP camp Lafayette. |
La superficie de l'emprise militaire est de 34 652 hectares répartis ainsi :
Les landes et parcours constituent 19 138 ha (soit 55 %), les bois 13 668 ha (39 %) et les terres cultivables 1 654 ha (6 %).
Sont concernés 270 habitations recensées, 1 032 propriétaires de terrain reconnus, 104 non identifiés ; 300 habitants résidents, dont 70 à Brovès ; également 19 700 moutons, 7 444 chèvres et 51 bovins.
Les acquisitions se font à l'amiable pour 29 954 ha, et par décision judiciaire pour 2 953 ha. 1 742 ha sont déjà propriété de l’État.
Les indemnités sont en moyenne de 1 738 francs/ha : ce prix moyen de rachat a été plutôt bien accepté, seules douze des 108 exploitations se sont réinstallées. Ce sont les chasseurs qui ont résisté le plus longtemps et le plus bruyamment.
Le coût total des acquisitions est de 65 millions de francs, réparti comme suit :
Devant l'ampleur de la tâche, les moyens de la Légion (la compagnie de pionniers du 1er régiment étranger) et du Génie (CTL 5/2 (compagnie de travaux lourds) du 150e bataillon de travaux lourds du 5e régiment du génie de Versailles, et 306e compagnie du 7e génie d'Avignon), sont regroupés en un seul corps, le 61e BMGL (bataillon mixte de génie légion), créé le .
Quelques chiffres :
En juin 2022, un incendie provoqué par un exercice de tir d'artillerie détruit plus de 1 000 ha et mobilise 320 pompiers[13],[14].
La politique du camp a toujours été de protéger le patrimoine que l'État lui a concédé. Cela va même plus loin que la seule protection, cela passe par l'entretien, la réparation, la mise en valeur et le respect de l'environnement. Seule la petite chapelle de la Barre, dans le petit Plan, a été détruite[15],[16],[17],[18].
Plusieurs sites de taille de silex ont été localisés autour de la Barre (entre les Grand et Petit Plan), et de la carrière des Bessons[19].
Ils sont souvent baptisés à tort du vocable latin oppidum qui leur est très postérieur. On ne dispose d'aucune source sur ces constructions qui représentent un des premiers stades dans l'évolution depuis le simple enclos à animaux vers la ferme fortifiée, le castrum, le château… On observe fréquemment jusqu'à trois lignes de défense concentriques et parfois des structures d'habitation au centre. Ces constructions hébergeaient hommes et animaux. Elles sont toujours situées sur des sites avec une vue très étendue. Guébhard et Gobbi ont décrit des regroupements de plusieurs habitats distants, plus ou moins éloignés d'un habitat central plus grand et plus défendu.
Les villages de la Chardan, la Douraisse, Guent, Saint-Bayon, Sauvechane furent construits après la destruction de Comps lors des guerres pour la succession de la reine Jeanne en Provence (1382-1386) entre les partisans de Charles Duras et ceux de Louis Ier d'Anjou[17].
Etym. : limite de champ.
Exproprié à la création du camp en 1972[20]. Peuplé très tôt du fait d'une source autrefois abondante, mais peu de traces écrites.
1972 | 1992 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
85 | 0 | - | - | - | - | - | - | - |
Hameau au nord de Montferrat[21].
Le château de Lagne détruit en 1992, ancienne commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Etym. : Barre = barre rocheuse.
À la limite des Grand et Petit-Plan.
Etym. : Blache = chêne blanc, chêne pubescent.
Très peu de traces.
Etym. : colle = colline
Citée dans le cartulaire de Lérins, elle serait une des plus anciennes chapelles de France[réf. nécessaire] (comme Saint-Hirse, plus au nord). On y trouve de très nombreuses marques de tâcherons (60).
Dans la plaine de Brovès, au pied du castrum de San-Peyre.
Réseau souterrain de drainage.
Récemment restaurée par le 1er RCA, la chapelle est le lieu de pèlerinage annuel des Moussencs (habitants de Mons). Elle n'a rien à voir avec l'église de Villars-Saint-Marcellin.
Au sud de Comps, encore appelée de la « Galine grasse » en raison du pèlerinage annuel le premier dimanche de septembre, avec une bénédiction des voitures, et suivi d'un repas communal avec poule au menu (symbole de la fertilité). Etym. : Galline = poule
Autre édifice proche, dédié à saint Joseph.
Chapelle très délabrée.
Les oratoires jalonnaient les itinéraires de pèlerinage : ils étaient en général au nombre de douze par itinéraire. À Bauduen, pour mémoire, ce sont douze oratoires qui ont été engloutis dans le lac de barrage de Sainte-Croix en 1975[23],[24].
Les bastides étaient de grandes fermes permettant de vivre en autarcie dans ces lieux arides, elles disposaient au moins d'un puits ou d'une citerne et d'un four à pain. On en dénombrait trente-deux, certaines sont encore utilisées temporairement par les bergers ou chasseurs. Leur nom persiste sous forme de toponyme.
À la bastide de la Médecine, à l'ouest du Grand-Plan, la mère Bousquet, une guérisseuse officiait. On y glisse encore des pièces nuitamment pour conjurer le mauvais sort.
On dénombre quarante-cinq fermes (bastides de moindre importance) plus ou moins ruinées, certaines sont réutilisées plus ou moins temporairement.
Le camp de Canjuers est un remarquable conservatoire des constructions en pierre sèche dans le Var[25].
Les aiguiers sont des constructions dont le toit, fait de pierres mises sur chant, recouvre une citerne. Leur fonction était double : récupération de l'eau de pluie et conservation de cette dernière dans la citerne[26].
Traditionnellement, les aiguiers étaient recouverts de glaïeuls pour protéger le toit du soleil. Dans le cas présent, il existe de nombreux remaniements : les pierres ont été hourdées, le toit a été couvert de briques.
Les aires de battage étaient des surfaces encaladées (dallées de pierres sur champ) destinées au battage du grain.
Son sol et son sous-sol marqués par les colonisations humaines et animales les plus lointaines n'ont pas fini de livrer leurs richesses aux scientifiques[27]. Le respect des normes et des règlements imposés par les ministères, la coopération étroite avec l'ONF et les chercheurs, la présence d'une société de chasse préservent l'environnement des atteintes de la vie moderne.
Il existe un très grand nombre de « trous » sur le camp de Canjuers, le plus souvent des avens (soixante), dont plusieurs présentent un intérêt archéologique ou anthropologique. Ils représentent cependant un réel danger pour les chars.
Les résurgences, elles, sont dispersées tout autour du plateau, souvent hors du camp[33],[34].
Avant l'établissement du camp, la région produisait 150 tonnes de miel et 20 tonnes de cire[37].
Elle est limitée aux chasseurs résidant dans les communes constituantes ou limitrophes[44].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.