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canon automoteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le canon de 155 mm Automoteur modèle F1 (AuF1) est un système d'artillerie sol-sol français monté sur le châssis du char de combat AMX 30 (mais conçu pour pouvoir être adapté sur d'autres plates-formes : T-72, Leopard 2, etc.). Il était produit par l'Atelier de construction de Roanne du GIAT (GIAT Industries puis Nexter Systems) pour le châssis et l'Établissement d'études et de fabrication d'armement de Bourges pour la tourelle 155 grande cadence de tir (155 GCT) et l'intégration de cette dernière sur le châssis fabriqué à Roanne. Il est en cours de remplacement par le CAESAR. En 2016, l'Armée de terre française possédait encore 32 unités affectées au 40e RA de Suippes.
canon de 155 Automoteur modèle F1 | |
Deux AuF1 du 40e régiment d'artillerie déployé au sein de l'Implementation Force. | |
Caractéristiques de service | |
---|---|
Type | Canon automoteur |
Service | depuis 1982 dans l'Armée de Terre française |
Utilisateurs | France Arabie saoudite Irak |
Conflits | Guerre Iran-Irak et Guerres de Yougoslavie |
Unités produites | 400 |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 4 chef de pièce ; pilote ; pointeur et radio/artificier/chargeur (RAC) |
Longueur | 10,23 m (avec le canon) |
Largeur | 3,1 m |
Hauteur | 3,17 m |
Masse au combat | 43,5 tonnes[1] |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Type | caisse : de 15 à 80 mm d'acier tourelle : 20 mm d'acier |
Armement | |
Armement principal | 1 canon d'artillerie GCT de 155 mm /L39 (42 obus) Portée : 23,5km (obus à culot creux), 28km (munition à portée étendue, RTC) Champ de tir : 360° en direction, 5° à 66° en hauteur Délai de mise en batterie : 2 à 3 minutes Changement de position d'une 1/2 portée : 50 minutes à 1 heure Vitesse initiale obus : 810 m/s |
Armement secondaire | 1 mitrailleuse lourde M2 de 12,7 mm, en superstructure |
Mobilité | |
Moteur | Hispano-Suiza HS-110 AuF1 TA : Renault-Mack E9 |
Puissance | 680 ch (500 kW) AuF1 TA : 750 ch (552 kW) |
Transmission | AMX 5-SD-200D (manuelle) AuF1 TA : SESM ENC 200 (automatique) |
Suspension | barres de torsion |
Vitesse sur route | 60 km/h |
Puissance massique | 15,6 ch/t |
Autonomie | 500 km (Diesel) - 420 km (essence) |
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Au milieu des années 1960, face à la menace d'un déferlement de grandes masses mécanisées du pacte de Varsovie, l'OTAN prévoit de remplacer le calibre 105 mm des batteries d'artillerie de campagne par celui de 155 mm dont le pouvoir explosif est nettement supérieur. À l'époque l'AMX 13-155 AmF3 (Automouvant de 155 mm modèle F3) est en service dans les régiments d'artillerie, mais la faible longueur du tube (33 calibres) ne lui permet pas d'atteindre des objectifs au-delà de 20 km.
En France l'expression du besoin est fixée en 1970 autour de quatre spécifications fondamentales pour l’époque, soit une mobilité quasi égale à celle d’un char de combat, possibilité de traiter très vite des objectifs différents sur 360° d’azimut (à toutes les portées), haute cadence de tir avec une munition à performance suffisante et protection totale de l’équipage dans un milieu NBC et devant un feu d’armes portatives.
L'AuF1 est basé sur le châssis AMX-30B, avec adjonction d'un groupe auxiliaire de puissance Citroën AZ de 4 kW en châssis. Le châssis pèse 24 t et sa tourelle portant le canon de 155 mm pèse 17 t en ordre de combat.
Le premier prototype de l'AuF1 sort en 1972, et les premiers prototypes opérationnels ont commencé à tirer en 1973/74. À l'époque, le système de chargement semi-automatique permet une cadence de tir « normale » (dite « efficacité ») de six coups en deux minutes, « maximale » de trois coups en quinze secondes.
Au même moment, les développements de la douille combustible et du système de chargement automatique se poursuivent. Ces adaptations confèrent à l'AuF1 une capacité à tirer en atmosphère NBC pratiquement unique au monde.
Après la réalisation de six prototypes, une présérie de six engins sort pour expérimentation en régiment (le 40e RA de Suippes) en 1979. Mais le programme coûte cher et reste au point mort jusqu'au début des années 1980, la fourniture du système à l'Irak permettra de lancer l'industrialisation et d'en doter progressivement l'artillerie française. 76 exemplaires sont en ligne dans cette dernière en 1985[2]. En 1989, 12 des 13 régiments d'artillerie type « division blindée » en service en sont équipés[3].
Le système a été adopté par les artilleurs du Koweït, à la suite de la guerre du Golfe, les premiers matériels ayant été livrés le lendemain du cessez-le-feu. Un régiment à 17 pièces (contrat JAHRA 1) a été équipé d'AuF1T pré équipés CTI et a été en alerte lors de la seconde alarme SADDAM en .
L'AuF1 a suivi plusieurs évolutions, d'AuF1 en AuF1 T (en 1992) par modification du système de commande de chargement (PCH) qui passe de la technologie à relais à la technologie à microprocesseur, du groupe auxiliaire de puissance qui passe d'un moteur thermique (AZ Citroën) 4 kW à une turbine Microturbo Gévaudan 12 kW. Le gain en disponibilité opérationnelle (+ 30 %) amène ce matériel à forcer la décision lors de l'engagement en ex-Yougoslavie sur le Mont Igman lors du bombardement de la Bosnie-Herzégovine par l'Otan en 1995 où huit obusiers automoteurs armés par le 40e régiment d'artillerie[4] et le 1er régiment d'artillerie de marine[5]) sont engagés[6].
Des versions intermédiaires ont vu le jour, l'AuF1 TM (T-Modex (Module Expérimental)) au 40e RA de Suippes qui a permis de valider l'implantation ATLAS en AuF1 qui avait un châssis équipé AuF1T avec turbine et une tourelle équipée ATLAS.
Le choix a été fait de monter la tourelle 155 AuF1 TA sur un châssis AMX-30B2 remotorisé avec un moteur Renault Mack E9 choisi en remplacement du moteur Hispano-Suiza HS-110 commandé à 500 exemplaires pour l'AMX-30B2 Brenus en 1998.
En 2013, l'artillerie française disposait de 157 canons de 155 mm : 77 Caesar et 80 canons automoteurs blindés AUF-1. Au , elle n'aligne plus que 121 canons de 155, les AUF-1 sont en cours de retrait avec seulement 32 unités en service en 2016[7]. Les derniers devraient disparaitre du tableau détaillant les « principaux équipements opérationnels » en 2019[8] et devraient rester en parc jusqu'au environ 2030[9].
Une commande supplémentaire de 64 exemplaires du CAESAR devait être incluse dans la loi de programmation militaire de 2015-2020 pour porter l'effectif total de pièces CAESAR dans l'armée française à 141 unités pour remplacer le TRF1 et l'AMX 30 AuF1[10], mais en 2013, elle a été abandonnée. Au mois d', le général Jean-Pierre Bosser annonçait qu'une commande de 32 canons Caesar en version lourde remplacerait les 32 AMX AUF1 restant, prévus pour être retirés du service en 2030[11].
La loi de programmation militaire 2018 (couvrant 2019-2025) prévoit un retrait des AUF1 et une livraison d'un complément de 32 canons CAESAR, pour un total à 109 de ce dernier type[12].
Lorsqu'il est entré en service en 1982, il se distinguait des autres canons automoteurs alors en service (à l'exception du Bandkanon 1 suédois) par son chargement entièrement automatique des obus et des douilles combustibles.
Les quarante-deux obus et leur douilles combustibles sont placés dans deux casiers (chaque casier comprend sept paniers verticaux contenant chacun six obus ou six douilles), respectivement à droite et à gauche à l'arrière de la tourelle. Dans la partie droite de la tourelle se trouve un chariot de transfert qui glisse latéralement au-dessus des paniers à obus. Une pince mécanique montée au sommet du chariot prend un obus dans le casier et le transfère à l'avant de la tourelle en glissant sur un rail monté au plafond jusqu'à une civière montée sur un bras oscillant au-dessus de la culasse du canon. Le bras bascule ensuite pour s'aligner avec la culasse et l'obus est refoulé dans le chambre du canon.
Entre-temps, dans la partie gauche de la tourelle, une autre pince mécanique (également montée sur un chariot de transfert) saisit la charge propulsive et la transfère sur la deuxième civière qui va pivoter pour s'aligner avec la culasse, la douille combustible est introduite par un refouloir et pousse en même temps l'obus qui le met à poste définitivement.
En raison de la forme biseautée des bords du toit de la tourelle, les casiers situés aux extrémités ne sont pas accessibles par les chariots de transfert du système de chargement automatique[13].
Nombres d'exemplaires reçus :
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