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langue sémitique, lingua franca du monde arabe et langue liturgique de l'islam De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’arabe (en arabe : ٱلْعَرَبِيَّة, al-ʿarabiyya[4] /alʕaraˈbiːa/Écouter) est une langue afro-asiatique de la famille des langues sémitiques. Avec un nombre de locuteurs estimé entre 449 millions[1] et 480 millions de personnes[2], au sein du monde arabe et de la diaspora arabe, l'arabe est de loin la langue sémitique la plus parlée, bien avant l'amharique (seconde langue sémitique la plus parlée).
La langue arabe est originaire de la péninsule Arabique, où elle devint au VIIe siècle la langue du Coran et la langue liturgique de l'islam. L'expansion territoriale du Califat au Moyen Âge a conduit à l'arabisation au moins partielle sur des périodes plus ou moins longues du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de certaines régions en Europe (péninsule Ibérique, Sicile, Crète, Chypre, territoires d'où elle a disparu, et Malte, où le maltais en constitue un prolongement particulier). Parlée d'abord par les Arabes, cette langue qui se déploie géographiquement sur plusieurs continents s'étend sociologiquement à des peuples non arabes, et est devenue aujourd'hui l'une des langues les plus parlées dans le monde. C'est la langue officielle de plus de vingt pays et de plusieurs organismes internationaux, dont l'une des six langues officielles de l’Organisation des Nations unies.
La langue arabe est marquée par une diglossie entre l'arabe littéral, langue véhiculaire surtout écrite, et l'arabe dialectal, langue vernaculaire surtout orale. L'arabe littéral comprend l'arabe classique (pré-coranique, coranique, et post-coranique) et l'arabe standard moderne. L'arabe dialectal comprend de nombreuses variétés régionales, pas toutes intelligibles entre elles.
Les vecteurs du rayonnement culturel de la langue arabe sont l'islam, la littérature de langue arabe et les médias audiovisuels contemporains dont la télévision et Internet. Un vecteur historique important de rayonnement fut l'emprunt lexical de termes arabes dans des langues étrangères, entre autres les langues romanes dont le français.
La prononciation de l'arabe comporte un nombre assez élevé de consonnes (28 en arabe littéral) et peu de voyelles (trois timbres et deux longueurs en littéral, souvent un peu plus en dialectal). L'arabe s'écrit au moyen de l'alphabet arabe.
Par sa grammaire, l'arabe est une langue accusative et flexionnelle qui fait un usage important de la flexion interne. La syntaxe suit dans la proposition l'ordre fondamental verbe-sujet-objet, et le déterminant suit le déterminé dans le groupe nominal.
Des sciences linguistiques complémentaires à l'étude de la grammaire sont la sémantique et la stylistique de l'arabe, ainsi que sa lexicographie qui étudie le vocabulaire et permet l'élaboration de dictionnaires.
L'origine de la langue arabe remonte au IIe siècle, dans la péninsule Arabique.
La tradition donne également des origines bien antérieures : la reine de Saba, l'ancien Yémen ainsi que des tribus arabes disparues dont les plus citées sont les tribus ʿĀd (عاد) et Thamūd (ثمود); qui auraient été de la descendance de Iram, l'un des fils de Sem fils de Noé[6]; et qui auraient parlé cette langue dans une forme plus ancienne. Voir les langues sudarabiques anciennes.
Les plus anciennes inscriptions arabes préislamiques datent de 267[7].
Les Abd Daghm étaient les habitants de Taïf et ce sont les premiers à inventer l'écriture arabe[8].
L'arabe est parlé à des degrés divers dans les pays arabes du Moyen-Orient, en Iran (province du Khouzistan), en Turquie (frontière turco-syrienne), en Israël[9], dans les pays d'Afrique du Nord, du Sahara, du Sahel et sur les côtes de la Corne de l'Afrique.
Il est également pratiqué dans la diaspora arabe.
L'arabe standard moderne est reconnu en tant que langue officielle de 25 États[10], ce qui le place en troisième position après l'anglais et le français :
Le Somaliland, non reconnu internationalement, utilise également l'arabe comme langue officielle, en plus du somali.
Par ailleurs, la langue officielle de Malte, le maltais, est une langue dérivée de l'arabe sicilien du Moyen Âge.
Plusieurs organisations internationales ont l'arabe pour langue officielle :
La linguistique distingue différents registres de la langue arabe. La diglossie oppose langue littéraire et langues vernaculaires.
L’arabe littéral est un terme générique qui regroupe quatre périodes historiques de la même langue au cours desquelles se déploient successivement l'arabe classique puis l'arabe standard moderne.
L’arabe ancien est celui de la poésie préislamique.
L’arabe coranique est la langue du texte sacré des musulmans, le Coran, et des textes religieux.
L’arabe classique proprement dit est la langue de la civilisation arabo-musulmane.
L’arabe standard moderne naît au début du XIXe siècle en Égypte, après l’introduction de l’imprimerie et les publications de livres modernes. Il a été adopté par les pays de l’Afrique du Nord un siècle et demi plus tard. C’est la langue écrite commune de tous les pays arabophones.
Les langues vernaculaires orales, différentes l’une de l'autre dans chaque région, et influencées par l’arabe standard sont appelées arabe dialectal[11], les substrats, superstrats et emprunts diffèrent selon les régions.
Les langues arabes, regroupées en quatre groupes principaux, étant difficilement intercompréhensibles à l'intérieur de ces groupes, on est conduit à distinguer une quinzaine de langues très différentes (au moins autant que les langues latines) au sein desquelles les variantes dialectales sont suffisamment fortes pour être notées.
Les variantes arabes sont issues d'une matrice elle-même diverse, la Fassiha, forme sémitique hétérogène, langue des poètes et sa forme « lingua franca » des négociations inter-tribales.
L'arabe, désormais, constitue un ensemble de dialectes qui sont de plus en plus différents les uns des autres, et ressemble au cas de la langue latine qui donna naissance au français, à l'italien, à l'espagnol, etc. À titre d'exemple, l'arabe algérien parlé en Algérie est aussi différent de celui parlé au Yémen que le français peut l'être de l'espagnol, alors que ces deux derniers sont issus, l'un et l'autre, du latin. Cependant on ne parle pas encore de langues différentes, bien que l'arabe, comme le latin, tende à se différencier en plusieurs langues et dialectes propres. Pour le moment, seule l'écriture semble faire l'unité de la langue arabe.
En Occident par exemple, l'arabisation a commencé par l'implantation de camps arabes en Espagne et en province d'Afrique (Tunisie et Algérie orientale), phénomène à l'origine des langues andalouses et ifriqyennes, il s'est poursuivi par arabisation[pas clair] par contamination commerciale et administrative sur la population « romaine » autochtone, tandis que la ruralité « amazigh » a gardé la langue amazighe, les communautés urbaines maures sont apparues avec cette constante influence andalouse et ifriqyenne, notamment à Kairouan, Fès, Tlemcen, etc. et les nécessités liturgiques arabes dans ces centres universitaires, puis de l'arabisation administrative, surtout à partir des Mérinides (XIIIe siècle).
En parallèle, depuis le XIe siècle, et surtout le XIIIe siècle, des populations arabes bédouines (sinaïtes, libyennes, cyréniennes et peut-être yéménites) ont peuplé le Maghreb central et oriental, ainsi que les espaces sahariens, influençant, chacun avec leur dialecte propre (lié à leur origine singulière et leurs développements autonomes propres...) les populations berbères les plus sensibles.
Le groupe maghrébo-hassani, et les trois types de langue maghrébine (« aroubi », « maure », ifriquien) et la hassânya, tout en gardant des différences fortes, n'ont cessé d'échanger à l'intérieur d'espaces cohérents, et sont désormais absorbés par les dialectes nationaux standards.[réf. nécessaire]
Ils ne sont pas du tout intercompréhensibles, mais une forme de maghrébin simplifié permet une intercompréhension entre les commerçants par exemple, mais souvent le français prend le pas dans la diplomatie et le grand commerce.
Un premier vecteur de rayonnement est la religion musulmane. L'arabe est resté une langue liturgique dans la plupart des pays musulmans, bien que l'arabe coranique se soit éloigné de la langue arabe moderne.
Un deuxième vecteur de rayonnement est la littérature en prose et poétique. Des écrivains non arabes ont utilisé la langue arabe pour leurs publications, comme le médecin et philosophe perse Avicenne. Les rois normands de Sicile se piquaient de parler l’arabe.
Un troisième vecteur de rayonnement sont les médias contemporains, journaux, radio, télévision (chaînes d'information panarabes, telles Al Jazeera ou Al-Arabiya) et les possibilités multiples d'internet.
Un vecteur important plus ancien est l’emprunt à l'arabe de mots et expressions par les langues non arabes, telles les langues romanes, comme le français.
La langue de l'islam étant l'arabe, de nombreux mots du domaine religieux sont d'abord apparus dans cette langue, et certains mots religieux n'existent qu'en arabe, ou possèdent un sens plus précis en arabe.
L'arabisation est fortement liée à l'influence culturelle, commerciale et administrative d'États se réclamant tout d'abord de la religion coranique.
Ainsi, en dehors du monde arabe proprement dit, plusieurs langues et de nombreux peuples ont été ou sont marqués de manière plus ou moins importante par la langue arabe et ont souvent adopté l'alphabet arabe.
Quelques écrivains arabes célèbres sont :
L'arabe est une langue internationale. Toutefois, en dehors du monde arabe, il est moins enseigné en tant que langue étrangère que d'autres langues internationales. On ne le trouve guère que dans les universités et certains instituts spécialisés. Le manque de volonté politique pour promouvoir la langue ainsi que l'écart plus ou moins important entre l'arabe littéral et les différentes formes d'arabe dialectal sont peut-être des obstacles à l'internationalisation réelle de l'arabe[13]. Mais, l'essor de nouvelles chaînes d'information panarabes, telles Al Jazeera, Al-Arabiya, ou encore l'utilisation de l'arabe par des chaînes étrangères telles que la chaîne française France 24, BBC Arabic Television, Russia Today, la Télévision centrale de Chine, Euronews ou l'américaine Al-Hurra entrainent un renouveau de la langue arabe, attesté par la création depuis quelques années de tests, comme CIMA développé par l'Institut du monde arabe avec le CIEP, pour certifier le niveau de langue.
L’arabe a légué une série de mots aux langues romanes (et de là aux autres langues d’Europe dont le français), surtout à l'espagnol, à l'italien et au portugais.
On trouve des mots d'étymologie arabe en français. Ces emprunts se sont faits soit :
Il n'est pas toujours possible de déterminer s'il y a eu un intermédiaire occitan ou non, entre l'espagnol ou l'italien et le français[Note 1].
D’autre part, l’arabe a transmis au français des mots originaires d’autres langues, notamment l’hindi (bonduc, candi)[réf. nécessaire], le persan ( alkékenge, alkermès, aniline, aubergine,azur, babouche, borax, bore, douane, orange, timbale, etc.)[réf. nécessaire], mais aussi le grec ( alambic,almanach, antimoine, etc.)[réf. nécessaire].
Citons enfin le cas du mot abricot, qui vient du latin praecoquum (qui a donné le doublet précoce) et qui est revenu en français sous cette forme après un voyage par l’intermédiaire du grec ancien πραικόκιον / praikókion, de l’arabe أَلْبَرْقُوق (ʾal-barqūq) (qui veut dire prune ou pruneau), de l’espagnol albaricoque ; un intermédiaire catalan albercoc avait donné aubercot, mot qui ne s’est cependant pas imposé contre albricòt de l'occitan pour abricot[14].
En ce qui concerne les noms propres, beaucoup de noms d’étoiles viennent également de l’arabe : Aldébaran, Bételgeuse, Algol, Alioth, Véga, Mizar, Fomalhaut, Altaïr, Saïph (Kappa Orionis), etc.
L’article défini dans les langues romanes dérive des démonstratifs latins comme ille, illa[15]. Il existe par ailleurs, indépendamment, dans les langues germaniques (par exemple l'allemand der, die, das), ou en grec ancien et moderne. De même, l’article indéfini provient du nombre signifiant « un » dans les langues indo-européennes (uno, una dans certaines langues romanes, ein en allemand, etc.).
Mais une théorie[De qui ?] croit y voir un emprunt à l’arabe dans les langues romanes[réf. nécessaire], se fondant sur la ressemblance avec a- ou al, l’unique article défini arabe (on a al normalement quand le mot arabe commence par une « consonne lunaire », c’est-à-dire principalement q, m, k et b ; et a- quand il commence par une « consonne solaire », c’est-à-dire principalement d, r, s, t et z.
Dans de nombreux mots empruntés à l'arabe, le castillan notamment, a souvent conservé cet article défini et l’a agglutiné au substantif. En revanche, ce phénomène est beaucoup plus rare en italien dans les emprunts populaires. Par exemple à l'espagnol aduana, algodón, azúcar correspondent doana (ancien italien > douane), cotone (> français coton), zucchero (> français sucre). En français, les mots qui conservent l'article sont généralement des emprunts à l'espagnol ou au latin médiéval, par exemple : alcool (< espagnol alcohol), alcali (< latin médiéval sal alkali), algèbre (< latin médiéval algebra), etc. et du temps de Voltaire on parlait de l'Alcoran.
Les chiffres arabes, utilisés dans la numérotation occidentale, ont été empruntés aux Arabes, qui les avaient eux-mêmes empruntés aux Indiens[16].
Actuellement, dans le monde arabe, seuls les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie) utilisent les chiffres « arabes » dans leur forme occidentale ; les autres pays utilisent les anciens chiffres arabes, appelés naturellement « indiens » (mais ils sont différents des vrais chiffres hindis).
Les « chiffres arabes » dans leur forme actuelle ont été introduits en Europe par le mathématicien italien Fibonacci qui en a appris l’usage dans la ville de Béjaïa capitale de la petite Kabylie (Algérie) au Moyen Âge. En 1202, Fibonacci publie Liber abaci (« Le livre des calculs »), un traité sur les calculs et la comptabilité fondée sur le calcul décimal à une époque où l’Occident utilisait encore les chiffres romains et calculait sur abaque. Ce livre est fortement influencé par sa vie dans les pays arabes ; il est d’ailleurs rédigé en partie de droite à gauche. Par cette publication, Fibonacci introduit le système de notation arabe en Europe. Ce système est bien plus puissant et rapide que la notation romaine, et Fibonacci en est pleinement conscient. Il peina cependant à s’imposer avant plusieurs siècles. L’invention sera mal reçue car le public ne comprenait plus les calculs que faisaient les commerçants. En 1280, Florence interdit même l’usage des chiffres arabes par les banquiers. On jugea que le 0 apportait de la confusion et des difficultés au point qu'ils appelèrent ce système cifra (de sifr, zero en arabe), qui prit la signification de « code secret » en latin, tout comme le mot chiffre en français.
La linguistique tient compte de la diversité de la langue arabe qui se présente sous les formes diglossiques d'une langue classique, coranique et littéraire, mais aussi sous une multiplicité de formes dialectales.
La linguistique, appliquée à chacun de ces « niveaux de la langue », étudie successivement l'arabe aux points de vue suivants.
La prononciation de l'arabe est étudiée par trois sciences linguistiques complémentaires qu'il convient de ne pas confondre, la phonétique, la phonologie, et l'orthophonie. Cette dernière est normative et comprend l'étude de la cantillation des textes arabes liturgiques.
L'écriture de l'arabe est un phénomène qui peut être étudié, soit en tant que système graphique de l'arabe, soit au point de vue des modalités techniques de cette écriture.
L'étude du système graphique s'attache à décrire l'alphabet arabe et les signes diacritiques de l'arabe parmi lesquels se détachent les particularités de l'écriture de la hamza. Les chiffres arabes intègrent aussi ce système graphique de l'arabe. La linguistique étudie aussi les problèmes de translittération (telle la translittération baha'ie) et de transposition, mais aussi l'usage du système graphique arabe pour écrire des langues non arabes (comme le urdu) qui exige des adaptations de l'alphabet arabe à ce nouvel usage.
Les modalités techniques de l'écriture arabe sont la calligraphie, la typographie, la dactylographie, et l'usage contemporain des programmes informatiques.
L'arabe s'écrit de la droite vers la gauche.
La grammaire arabe étudie la formation des mots, la morphologie, et leur composition en phrases, la syntaxe.
L'étude sémantique de la langue arabe s'attache au sens des mots.
La lexicographie de l'arabe étudie le vocabulaire de cette langue et la composition de dictionnaires.
Plus spécifiquement, elle étudie le vocabulaire de l'islam, ainsi que la formation de prénoms arabes et de noms propres arabes.
La stylistique de l'arabe étudie la littéralité des textes arabes, et l'usage qu'ils font des figures de style, tant en prose qu'en poésie.
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