Racisme : le mot, appliqué à des attitudes mentales antérieures au XIXe siècle, a longtemps choqué. [...] Je me souviens d'un philosophe [...] expliquant à la fin des années 1970 que parler de racisme avant le triomphe, au XIXe siècle, de l'État-nation (comme si celui-ci était l'unique cause de celui-là) "relevait de l'anachronisme". [...] Grâce à des travaux plus récents et plus approfondis (tels que, en France, ceux de Léon Poliakov), deux points au moins ont été éclaircis. D'abord, même si le mot "racisme" est un mot du XXe siècle, et même si les grandes doctrines racistes structurées comme des systèmes scientifiques datent du XIXe siècle, c'est dans les théories biologiques (ou pseudo-biologiques) du XVIIIe siècle que ces doctrines s'enracinent. Ensuite, c'est dans un fonds fort ancien de croyances "naturalistes" (communes, dès la fin du Moyen Age, au peuple et aux lettrés) que ces théories, à leur tour, trouvent leurs racines. [...] Le racisme antinoir des Européens est donc déjà solidement constitué lorsque Colomb aborde aux rivages d'Amérique. C'est pour cette raison que les conquistadores éprouvent si peu de difficultés (et si peu de remords) à introduire l'esclavage dans le Nouveau-Monde.
Une Histoire de l'esclavage, de L'Antiquité à nos jours,
Christian Delacampagne, éd. Le Livre de Poche, 2002, p.
188
La « préférence nationale » (thème cher, là encore, au Front national) va directement à l'encontre des principes fondamentaux qui ont inspiré la Révolution de 1789 : tous les habitants d'un pays, qu'ils en aient ou non la nationalité, doivent être traités de la même façon par les lois. On pourrait même défendre, avec de bons arguments, l'idée selon laquelle un étranger, étant par définition un « hôte », devrait bénéficier, dans le pays ou il s'est expatrié, d'une protection particulière. Au surplus, le destin d'un étranger, lorsqu'il demeure longtemps dans un pays autre que le sien, n'est-il pas de finir par s'y assimiler ?
Le fait que le racisme scientifique prédarwinien se soit davantage épanoui en France et aux États-Unis qu'en Angleterre tient peut-être en partie, aussi paradoxal que cela puisse paraître, à leur héritage révolutionnaire d'États-nations fondés sur l'égalité des droits de tous les citoyens. Face à des normes égalitaires, il fallait trouver de bonnes raisons pour exclure. [...] Le seul principe d'exclusion que les tenants de l'égalité civique pouvaient admettre sans difficulté était l'inaptitude biologique à une citoyenneté pleine et entière. Les mêmes arguments qui servaient à refuser aux femmes, aux enfants et aux malades mentaux le droit de vote et l'égalité devant la loi pouvaient être appliqués qu'aux groupes raciaux que la science jugeait incapable d'assumer les droits et les devoirs de la citoyenneté démocratique. En France, le problème restait théorique car il n'y avait pas de minorités raciales importantes. Mais aux États-Unis, une véritable "démocratie de la race des seigneurs" vit le jour.
La variante civique de l'appartenance nationale, celle ou la citoyenneté est en principe fondée sur des droits humains universels et non sur des particularités ethniques, peut se révéler extrêmement tyrannique et discriminatoire quand une fraction de la population est exclue du genre humain. En revanche, lorsque le racisme biologique peut être réfutée ou discrédité, un régime inspiré par les idéaux des Lumières peut devenir une démocratie inclusive du point de vue racial. Là où la nationalité est définie en termes ethniques et ou l'on considère que l'appartenance ethnique relève du sang ou des gènes, ceux qui ne possèdent pas les bons gènes ne pourront jamais être reconnus comme fils ou filles de la nation.
Ce qu'on appelle « le nouveau racisme » aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France est une façon de concevoir la différence qui réifie et essentialise non pas le patrimoine génétique, mais la culture, autrement dit qui fait jouer à la culture le rôle de la race. L'arrivée en Angleterre et en France d'un grand nombre d'immigrés des anciennes colonies a favorisé le recours à la « culture » pour les distinguer des Britanniques ou des Français « de souche ». [...] La culture et même la religion peuvent être essentialisées au point de se transformer en équivalents fonctionnels du racisme biologique, ainsi qu'on a pu l'observer récemment dans la perception des Noirs aux États-Unis et en Grande-Bretagne, et celles des musulmans dans divers pays à majorité chrétienne.
C'est avec l'adoption des lois de Nuremberg en 1935 que l'Allemagne devint effectivement un régime raciste comparable à celui qui existait déjà dans le Sud de États-Unis ou à celui qui était en gestation en Afrique du Sud. L'une de ces lois restreignait le bénéfice de la citoyenneté à ceux qui avaient une ascendance allemande ou apparentée, ce qui excluait d'office les Juifs (Les Noirs du Sud des États-Unis étaient des citoyens américains, mais ils s'étaient vus privés de tous les droits afférents à la nationalité américaine.) Les Juifs allemands devinrent ainsi, dans leur pays natal, des résidents étrangers. Une autre loi interdisait les mariages et les relations sexuelles entre Juifs et allemands. Les lois américaines contre les mariages entre Blancs et personnes de couleur, alors en vigueur dans une majorité d'États, étaient les principaux précédents d'un telle législation. [...] D'un point de vue comparatif, il est intéressant de noter, cependant, que la définition nazie du Juif ne fut jamais aussi rigoureuse que la « règle de l'unique goutte de sang » (one-drop rule) qui, dans le sud des États-Unis, déterminait la classification des Noirs dans les lois sur la pureté de la race.
Grâce à la campagne mondiale qui a été menée contre elle et qui représente l'une des plus grandes victoires du XXe siècle, la race n'offre plus le même paradis qu'autrefois à ceux qui se sentent aliénés et désenchantés. En revanche, la religion absolutiste conserve tous ses attraits, et pour peu qu'elle prenne un tour militant et se politise, elle possède ce qu'il faut pour devenir, au XXIe siècle, la principale cause des conflits et de violences entre les groupes humains.
Les concepts de hiérarchie des races, de races supérieures et de races inférieures, ne sont pas l'invention du XIXe siècle, mais la création des Lumières ! Notamment de Montesquieu, découvreur d'un ordre des climats qui range l'humanité en classes d'inégale valeur, et de Voltaire, jongleur en sarcasmes cruels, qui en appelle à un bon sens caricatural qu'il croit étayé !
Haïti au XVIIIe siècle: richesse et esclavage dans une colonie française (1797), Alexandre-Stanislas baron de Wimpffen, éd. Karthala, 1993, Introduction de l'historien Pierre Pluchon, spécialiste de l'histoire coloniale sous l'Ancien Régime, p. 24
Tous les hommes ne sont pas identiques à ceux de ce pays-ci. Déjà, dans notre petit village, il y a des blonds et des bruns qui sont assez différents les uns des autres. Vous savez qu'un Flamand, grand et blond, ressemble encore moins à un provencal, petit et très brun. Un Allemand et un Italien sont encore plus dissemblables. Mais enfin, tous les peuples de notre Europe ont la peau blanchâtre comme la nôtre, la figure régulière, le nez droit, la mâchoire d'aplomb, les cheveux plats mais souples, ou même ondulés. Au contraire les Chinois ont la peau jaunâtre, les cheveux plats, durs et noirs, les yeux obliques, les dents saillantes. Les Nègres ont la peau noire, les cheveux frisés comme de la laine, les mâchoires en avant, le nez épaté; ils sont bien moins intelligents que les Chinois, et surtout que les Blancs [...]. Il faut bien voir que les Blancs étant plus intelligents, plus travailleurs, plus courageux que les autres, ont envahi le monde entier et menacent de détruire ou de subjuguer toutes les races inférieures. Et il y a de ces hommes qui sont vraiment inférieurs. Ainsi l'Australie est peuplée par des hommes de petite taille, à peau noirâtre, à cheveux noirs et droits, à tête très petite, qui vivent en petits groupes, n'ont ni culture ni animaux domestiques (sauf une espèce de chien), et sont fort peu intelligents. Certaines peuplades humaines ne savent même pas faire du feu.
La deuxième année d'enseignement scientifique,
Paul Bert, éd. Armand Colin, 1887, p.
17-18
La race espagnole actuelle est très vraisemblablement une résultante complexe de plusieurs rameaux indo-européens (Celtes, Romains, Visigoths) fondus: a) avec la race primitive ibérienne (lusitanienne et cantabre) [...] originaire de Chaldée par l'Afrique
; b) avec la race syro-arabe (Sémites),[...] surtout par Carthage [...]
; c) avec les Maures d'Afrique, qui, dans les temps modernes, ont possédé l'Espagne pendant une longue suite de siècles, avec un éclat et une puissance favorables aux croisements. Par ces origines, on peut affirmer que le sang africain a été par trois fois largement infusé dans les veines espagnoles, et que la température élevée de cette péninsule a dû conserver à ce sang sa facile adaptation aux climats tropicaux. Ne doit-il pas aussi à ces sources africaines une entente plus cordiale avec le nègre,... avec la négresse notamment [...]. Mais tandis que le mulâtre de l'Anglo-Saxon est débile et sans postérité valable, le mulâtre espagnol est
fort vivace et capable d'une longue lignée.
Encyclopédies
La Race Blanche, au profil harmonieux, régulier, progresse dans une activité fiévreuse, triomphe dans la Science après avoir excellé dans les Arts, s'efforce de plus en plus vers un idéal mesuré, raisonnable, pratique. La Race Jaune, épuisée sans doute d'avoir engendré une des premières civilisations et les plus anciennes philosophies, réagit partiellement contre un passé qui l'écrase et, hostile aux conceptions modernes, passe dans ses villes murées des jours gris, ombre diaphane, d'aspect fragile, aux yeux bridés, au nez épaté, qui semble vouloir se volatiliser parmi l'âcre fumée de l'opium. Sommeil ? léthargie ? où se préparent peut être des forces nouvelles ? [...] La Race Rouge, sauvage à la façon des grands oiseaux de nuit que la lumière du jour éblouit, disparaît peu à peu d'un monde où la forêt vierge, où la place elle-même, lui sont de plus en plus mesurées. La Race Noire, enfin, - la plus proche de la nature, - brutale, solide dans sa taille bien prise, la face et le crâne en bélier, le nez écrasé, l'œil bestial et la chevelure crépue, dispute à l'invasion blanche ses villages, ses chasses, ses libertés. Ainsi, entre les quatre races qui peuplent la terre, des différences profondes, physiques et morales, existent, insondables.
Les Merveilles des races Humaines, Collectif, éd. Hachette, 1908, p. 55
Parler de race française, c'est ne pas savoir ce qu'est une race. Il n'y a pas de race française. Il y a une ethnie française, dans la constitution somatique de laquelle entrent les éléments de plusieurs races.
- Montandon fut l'une des cautions scientifiques du racisme avant la Seconde Guerre mondiale.
La nature a fait une race d'ouvriers. C'est la race chinoise d'une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment d'honneur ; gouvernez-la avec justice en prélevant d'elle pour le bienfait d'un tel gouvernement un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c'est le nègre : soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l'ordre; une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien.
La Réforme intellectuelle et morale (1871), Ernest Renan, éd. Éditions Complexe, 1990, p. 94
Après l’élimination des races inférieures, le premier pas dans la voie de la sélection, c’est l’élimination des anormaux [...] On va me traiter de monstre parce que je préfère les enfants sains aux enfants tarés [...] Ce qui fait l’homme c’est l’intelligence. Une masse de chair humaine, sans intelligence, ce n’est rien.
Claude Vacher de Lapouge
Le racisme est né de parents français.
- Claude Vacher de Lapouge, fils de Georges Vacher de Lapouge, célèbre théoricien de l'eugénisme racial, dans la préface du livre de Hubert-Thomas Chevallier publié en 1943
Le racisme français, Hubert-Thomas Chevallier, éd. Geroges Thomas, 1943, préface de Claude Vacher de Lapouge, p. IX
La vérité n'est pas dans la Convention de Genève mais dans son application, les règles du jeu de l'asile évoluent à travers les interprétations qui en sont faites, elles sont souples et joyeuses, elles ondulent selon le contexte, elles chatoient selon la lumière du moment. Ne soyez donc pas naïve au point de croire que les fonctionnaires ayant validé ce dossier miteux n'aient pas compris de quoi il retournait. Autre époque autres mœurs, aujourd'hui naturellement une telle demande ne passerait plus, mais en 1980 cela n'avait rien d'exceptionnel, les migrants venus de l'Est bénéficiaient d'un bonus guerre froide, leur choix de passer à l'Ouest était comme une petite victoire, une confirmation de la supériorité du modèle démocratique-capitaliste, du coup leur dossier était traité avec bienveillance et décontraction.
L'Asie et l'Afrique sont habitées par plusieurs couleurs d'hommes, la polygamie est le seul moyen efficace de les confondre pour que le blanc ne persécute pas le noir, ou le noir, le blanc. La polygamie les fait naître d'une même mère ou d'un même père. Le noir et le blanc étant frères, sont assis et se voient à la même table. Aussi en Orient, aucune couleur n'affecte la supériorité sur l'autre. Lorsqu'on voudra, dans nos colonies, donner la liberté aux noirs, et détruire les préjugés des couleurs, le législateur autorisera la polygamie.
Campagnes d'Égypte et de Syrie 1798-1799 (dictées par lui-même à Saint-Hélène au gén. Bertrand), Napoléon Bonaparte, éd. Comon et cie, 1847, t. 1, Affaires religieuses, p. 233
Celui-ci [Franz Joseph Gall] veut fonder sur la structure du crâne la prétendue infériorité morale des Nègres; et quand on lui oppose le fait de beaucoup de Nègres dont les talents sont incontestables, il répond qu'alors leurs formes cranologiques se rapprochent de la structure des Blancs, et réciproquement il suppose que des Blancs stupides ont une conformation qui les rapproche des Nègres.
De la littérature des nègres (1808),
Henri Grégoire, éd. Maradan, 1808, p.
24
Les colons peignent avec raison comme des monstres les Nègres de Saint-Domingue, qui usant de coupables représailles, ont égorgé des Blancs, et jamais ils ne disent que les Blancs ont provoqué ces vengeances, en
noyant des Nègres, en les faisant dévorer par des chiens.
De la littérature des nègres (1808),
Henri Grégoire, éd. Maradan, 1808, p.
56
Alexander von Humboldt
En maintenant l'unité de l'espèce humaine, nous rejetons, par une conséquence nécessaire, la distinction désolante de races supérieures et de races inférieures. Sans doute il est des familles de peuples plus susceptibles de culture, plus civilisées, plus éclairées ; mais il n'en est pas de plus nobles que les autres. Toutes sont également faites pour la liberté, pour cette liberté qui, dans un état de société peu avancé, n'appartient qu'à l'individu, mais qui, chez les nations appelées à la jouissance de véritables institutions politiques, est le droit de la communauté tout entière.
Cosmos, essai d'une description physique du monde,
Alexander von Humboldt, éd. Gide et J. Braudy, 1847, t.
1,
p.
430
La théorie de l'inégalité des races repose sur un fait réel ; elle devrait se formuler : l'inégalité des peuples, car il est de toute évidence que la destinée des différents peuples n'a pas été semblable, mais cela ne veut pas dire que l'inégalité de ces peuples fut originelle. Cela veut dire simplement que certains peuples se trouvèrent dans des conditions géographiques, climatériques et historiques, plus favorables que celles dont jouirent d'autres peuples, qu'ils purent par conséquent se développer plus complètement, plus harmoniquement, et non qu'ils eurent des dispositions meilleures, ni une cervelle plus heureusement conformée. La preuve en est que certaines nations appartenant à la race blanche, dite supérieure, ont fondé des civilisations de beaucoup inférieures aux civilisations des jaunes ou même des noirs. Il n'y a donc pas de peuples ni de races originairement supérieurs, il y a des nations qui "dans certaines conditions ont fondé des empires plus puissants et des civilisations durables".
L'antisémitisme, son histoire et ses causes (1894), Bernard Lazare, éd. L. Chailley, 1894, p. 252
L'humanité et tous ses attributs existent dans l'espèce noire, comme dans la blanche, et si les facultés sont plus développées dans l'une que dans l'autre, cela ne fait rien à leur nature propre. Jamais personne n'a prétendu en voyant parmi nous, tant de gens d'une intelligence au-dessous du médiocre, que ces gens là n'avaient pas d'âme spirituelle. Or beaucoup de ces individus ne sont pas au dessus du nègre quant à l'intelligence. Encore une fois, la question ne saurait être posée sérieusement. Mais c'est ici l'occasion de faire remarquer que la race nègre, placée dans des conditions propres à
favoriser le développement de ses facultés, ou simplement soustraite à l'influence de celles qui la dégradent, manifeste un degré d'intelligence qui la met de niveau avec plus d'une nation appartenant au type blanc. Il suffit pour cela de citer la république haïtienne , qui fonctionne aussi bien pour le moins que la plupart des républiques espagnoles du nouveau continent, et peut-être mieux que certaines nations d'origine sémitique.
Catéchismes philosophiques, polémiques, historiques, dogmatiques... (1848),
Jacques Paul Migne, éd. Migne, 1848, t.
1,
p.
129
Le mélange, la fusion des races dans de justes proportions, me semble le plus grand élément de civilisation et de progrès.
«
Sur l'ouvrage de M. De Gobineau
: Essai sur l'inégalité des races humaines
»
(1857), dans
Bulletin de la Société de géographie,
Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, éd. Delagrave, 1857, t.
13,
p.
206, 210
Tous les Européens étaient de vrais sauvages quand déjà les Chinois et les Égyptiens étaient civilisés. Si ces derniers avaient jugé de nos ancêtres comme nous jugeons trop souvent des races étrangères, ils auraient trouvé chez eux bien des signes d'infériorité, à commencer par ce teint blanc dont nous sommes si fier et qu'ils auraient pu regarder comme accusant un étiolement irrémédiable.
Lamartine a dit de Toussaint [Louverture] : «Cet homme est une nation». Cette parole est vraie autant qu'elle est belle. La race qui a produit un tel homme ne peut être considérée comme une race inférieure.
Vie de Toussaint Louverture (1889),
Victor Schoelcher, éd. Karthala, 1982, Egalité de la race blanche et de la race nègre,
p.
403
Au cours des siècles, l'histoire des peuples n'est qu'une leçon de mutuelle tolérance, si bien que le rêve final sera de les ramener tous à l'universelle fraternité, de les noyer tous dans une commune tendresse, pour les sauver tous le plus possible de la commune douleur. Et, de notre temps, se haïr et se mordre, parce qu'on n'a pas le crâne absolument construit de même, commence à être la plus monstrueuse des folies.
Nouvelle campagne (1896),
Émile Zola, éd. Bibliothèque-Charpentier, 1897, p.
204
Toutes les races sont supérieures. Toutes ont leur génie propre. Je m'explique. Une race humaine n'est pas seulement une unité zoologique. C'est aussi un devenir, c'est-à-dire un passé, une culture, une histoire, un destin. Il est évident qu'un individu qui naît au sein d'une culture, quelle qu'elle soit, est avantagé pour la comprendre et pour s'y intégrer, par rapport à quelqu'un qui ne la percoit que de l'extérieur. Personnellement, j'ai toujours eu beaucoup de sympathie et d'admiration pour les civilisations de la Chine et du Japon. Les contacts que j'ai eus avec les Noirs aux États-Unis, les Arabes au Proche-Orient, ont été passionnants. Mais l'intérêt que je porte à ces cultures, si vif qu'il puisse être, ne me permettra jamais de les apprécier de l'intérieur. C'est pourtant cela qui me permettrait de vraiment les comprendre. Il faut donc nous résigner à admettre l'existence d'un seuil dans la compréhension " interculturelle ". En ce sens, globalement parlant, toute appartenance raciale est un avantage par rapport aux valeurs propres à la race à laquelle on appartient : ici, le sociologue et l'anthropologue se donnent la main. On peut donc dire que chaque race est supérieure aux autres dans la mise en œuvre des réalisations qui lui sont propres. Parler de la " race supérieure " dans l'absolu, comme si l'on classait des entités scolastiques, n'a strictement aucun sens. Et c'est précisément lorsqu'on fait d'une appartenance un absolu que le racisme commence...
[Q]ui pourrait, en France, parler de « race » ? Les Maghrébins sont de race blanche et notre Midi a sa pinte de sang sarrasin, espagnol, andalou. [...] Tant d'« immigrés », depuis si longtemps, depuis notre Préhistoire jusqu'à l'histoire très récente, ont réussi à faire naufrage sans trop de bruit dans la masse française que l'on pourrait dire, en s'amusant, que tous les Français, si le regard se reporte aux siècles et aux millénaires qui ont précédé notre temps, sont fils d'immigrés. Très diverse, la France ne peut-elle courir le risque de le devenir, biologiquement, davantage encore ?
L'identité de la France - Les Hommes et les Choses (1986), Fernand Braudel, éd. Flammarion, 1990, p. 215
Le Barbare est de même race, après tout, que le Romain et le Grec. C'est un cousin. Le Jaune, le Noir n'est pas du tout notre cousin. Ici il y a une vraie différence, une vraie distance, et une très grande, ethnologique. Après tout, la civilisation n'a jamais été faite jusqu'à présent que par de Blancs.
Émile Faguet, 1897, dans
L'avenir de la race blanche, paru chez F. Alcan, 1897, p.73, Aleksandrovich Novikov.
La race ne se confond ni avec la langue, ni avec la nationalité, ni avec la culture, ni avec la religion. Il n'existe pas de race latine, ni de race française, ni de race bretonne, ni de race aryenne, mais une culture latine, une nation française, un peuple breton, des langues aryennes ou indo-européennes.
La France n'est pas une race, mais une nation. Si le racisme était la vérité, la France n'aurait qu'une chose à faire : se dissoudre.
J'étais l'ami du maréchal Pétain,
René Gillouin, éd. Plon, 1966, p.
274
Plus aucun état n'inscrit aujourd'hui le racisme au premier rang de sa politique. Le racisme s'est donc dépolitisé pour se "psychologiser" : il est devenu un sentiment diffus. Par ailleurs, la détermination biologique, même si elle subsiste (la couleur de la peau reste pour le raciste anti-Noir le signe décisif et le critère de son aversion), est passée au second plan : la culture l'a remplacée.
Le comptoir philosophique,
Christian Godin, éd. First Editions, 2007, p.
324
Il n'y a pas de race humaine. Conséquence : Tout discours sur "l'égalité des races" tombe dans la contradiction, puisqu'il admet dès le départ le présupposé même de l'idéologie qu'il prétend combattre.
Le comptoir philosophique,
Christian Godin, éd. First Editions, 2007, p.
324
Kama Sywor Kamanda
Souvent, le racisme sert de manteau à l'ignorance, à la petitesse, aux frustrations et aux aigreurs des personnes complexées et faibles d'esprit.
La joueuse de kora, Kama Sywor Kamanda, éd. L'Âge d'Homme, 2006, p. 31
Le racisme est une théorie biologiquement sans fondement au stade où est parvenue l'espèce humaine, mais dont on comprend la généralisation par la nécessité, à tous les niveaux d'organisation, de la défense des structures périmées.
Éloge de la fuite (1976),
Henri Laborit, éd. Robert Laffont, 1976, p.
29
Il n'existe pas de race latine, pas de race française, ni de race basque, mais une culture latine, une nation française, un peuple basque.
Sciences humaines et sociales : l'homme, la société et la médecine,
Guy Lazorthes, éd. Masson, 2000, p.
229
La multiplication contre nature et de plus en plus rapide des faibles d'esprit et des malades psychiatriques, à laquelle s'ajoute une diminution constante des êtres supérieurs, économes et énergiques, constitue un danger pour la nation et pour la race qu'on ne saurait surestimer... Il me semble que la source qui alimente ce courant de folie
devrait être coupée et condamnée avant que ne s'écoule une nouvelle année.
- (en) The unnatural and increasingly rapid growth of the feeble-minded and insane classes, coupled as it is with a steady restriction among all the thrifty, energetic and superior stocks, constitutes a national and race danger which it is impossible to exaggerate... I feel that the source from which the stream of madness is fed should be cut off and sealed up before another year has passed.
Je ne comprends pas la pruderie que l'on manifeste envers l'utilisation du gaz. Je suis profondément favorable à l'utilisation de gaz-poison à l'encontre de tribus barbares.
- (en) I do not understand the squeamishness about the use of gas. I am strongly in favour of using poisonous gas against
uncivilised tribes.
Regardez l’histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l’oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilà l’histoire de votre civilisation ! [...] Et c’est un pareil système que vous essayez de justifier en France, dans la patrie des droits de l’homme ! [...] Non, il n’y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. [...] N’essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de devoir. La conquête que vous préconisez, c’est l’abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires, pour s’approprier l’homme, le torturer, en extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n’est pas le droit, c’en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c’est joindre à la violence, l’hypocrisie.
Georges Clemenceau, 30 juillet 1885, la Chambre des députés, dans Marianne et les colonies, une introduction à l'histoire coloniale de la France, paru à la Découverte, Paris, 2003, p 106-107, Gilles Manceron.
Races supérieures ! Races inférieures ! C'est bientôt dit. Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure !
Georges Clemenceau, 30 juillet 1885,
la Chambre des députés, dans
Clémenceau journaliste: les combats d'un républicain pour la liberté et la justice, paru chez L'Harmattan, Paris, 2005,
(ISBN 2747584755), p. 72, Gérard Minart.
Ces malheureux sauvages ont la taille rabougrie, le visage hideux, couvert de peinture blanche, la peau sale et graisseuse, les cheveux mêlés, la voix discordante et les gestes violents. Quand on voit ces hommes, c’est à peine si l’on peut croire que ce soient des créatures humaines. On se demande souvent quelles jouissances peut procurer la vie à quelques-uns des animaux inférieur ; on pourrait se faire la même question, et avec beaucoup plus de raison, relativement à ces sauvages.
Voyage d’un naturaliste autour du monde, Charles Darwin (trad. Edmond Barbier), éd. C. Reinwald, 1875, p. 229
La mort d'un Français est un événement dans le monde moral; celle d'un Cosaque n'est guère qu'un fait physiologique: une machine fonctionnait qui ne fonctionne plus. Et quant à la mort d'un sauvage, ce n'est guère un fait plus considérable dans l'ensemble des choses que quand le ressort d'une montre se casse, et même ce dernier fait peut avoir de plus graves conséquences, par cela seul que la montre en question fixe la pensée et excite l'activité d'hommes civilisés.
L'Avenir de la science - pensées de 1848, Ernest Renan, éd. Calmann-Lévy, 1890, p. 522
Après l’élimination des races inférieures, le premier pas dans la voie de la sélection, c’est l’élimination des anormaux [...] On va me traiter de monstre parce que je préfère les enfants sains aux enfants tarés [...] Ce qui fait l’homme c’est l’intelligence. Une masse de chair humaine, sans intelligence, ce n’est rien.
L'Arabe déteste le travail, il est essentiellement paresseux : pendant neuf mois de l'année il ne s'occupe que de ses plaisirs. Le Kabyle travaille énormément et en toute saison; la paresse est une honte à ses yeux. [...] L'Arabe est menteur. Le Kabyle regarde le mensonge comme une honte.
- le général Daumas compare les Arabes et les Kabyles
Mœurs et coutumes de l'AlgérieTell, Kabylie, Sahara,
Eugène Daumas, éd. Hachette, 1858, p.
201
Contrairement aux résultats universels de la foi islamique, en Kabylie nous découvrons la sainte loi du travail
obéie, la femme à peu près réhabilitée, de nombreux usages où respirent l'égalité, la fraternité, la commisération chrétiennes. [...] Plus on creuse dans ce vieux tronc, plus, sous l'écorce musulmane, on trouve de sève chrétienne. On reconnaît alors que le peuple kabyle, en partie autochthone, en partie germain d'origine, autrefois chrétien tout entier, ne s'est pas complétement transfiguré dans sa religion nouvelle. Sous le coup du cimeterre, il a accepté le Koran, mais il ne l'a point embrassé; il s'est revêtu du dogme ainsi que d'un burnous; mais il a gardé, par dessous sa forme sociale antérieure, et ce n'est pas uniquement dans les tatouages de sa figure qu'il étale devant nous, à son insu, le symbole de la Croix.
Mœurs et coutumes de l'AlgérieTell, Kabylie, Sahara,
Eugène Daumas, éd. Hachette, 1858, p.
254-255
Au point de vue zoologique, depuis le début de l'époque tertiaire, l'Afrique du Nord, au nord du Sahara, fait partie de l'Europe. Cela est vrai à la fois des animaux et des races humaines. Les Berbères de l'Afrique du Nord sont identiques comme race aux Espagnols et aux Italiens du Sud.
Le déclin de la Grande Race (1916),
Madison Grant, éd. L'Homme Libre, 2002, chap. V-La race méditerranéenne,
p.
137
La perfection que nous avons reconnue dans tous les organes de la vie intérieure et dans ceux de la vie de relation chez les Arabes, annonce en effet une intelligence innée proportionnée à cette perfection physique, et sans doute supérieure, toutes choses égales d'ailleurs, à celle, par exemple, des peuples du nord de la terre. [...] Il est vraisemblable que le climat de l'Arabie, la vie sobre, régulière et simple de cette race d'homme qui a pris naissance dans cette riche et fertile contrée, ont contribué à leur donner cette perfectibilité d'organes et cette intelligence rare qui en fait, en quelque sorte, une espèce à part. [...] On est loin de trouver cette perfectibilité physique chez les nations mélangées d'une partie de l'Asie, de l'Amérique, et surtout chez celles de l'Europe septentrionale. D'après cela, je me persuade que le berceau du genre humain se trouve dans le pays que nous avons désigné [...] J'ai trouvé chez les Espagnols, les Basques et les Catalans une grande analogie dans les qualités physiques et instinctives avec les Arabes desquels sans doute la plupart des habitants de l'Espagne et de nos montagnes pyrénéennes sont descendus; je pourrais y ajouter les habitants de la Corse et ceux de plusieurs autres îles de la Méditerranée. Les peuples ou les individus des autres contrées de la terre, dont les formes de la tête et la structure des organes s'approchent le plus de l'état physique des vrais Arabes, ont nécessairement une perfectibilité proportionnée dans leurs fonctions sensitives et dans leurs facultés intellectuelles.
Relation médicale de campagnes et voyages de 1815 à 1840, Dominique-Jean Larrey, éd. J.-B. Baillière, 1841, Remarques sur la constitution physique des Arabes (1838), p. 279-283
En Afrique, cet amour anormal [l'homosexualité] est entré si profondément dans les mœurs que les Arabes semblent le considérer comme aussi naturel que l'autre. D'où vient cette déviation de l'instinct ? De plusieurs causes sans doute. La plus apparente est la rareté des femmes, séquestrées par les riches qui possèdent quatre épouses légitimes et autant de concubines qu'ils en peuvent nourrir. Peut-être aussi l'ardeur du climat, qui exaspère les désirs sensuels, a-t-elle émoussé chez ces hommes de tempérament violent la délicatesse, la finesse, la propreté intellectuelle qui nous préservent des habitudes et des contacts répugnants. Peut-être encore trouve-t-on là une sorte de tradition des mœurs de Sodome, une hérédité vicieuse chez ce peuple nomade, inculte, presque incapable de civilisation, demeuré aujourd'hui tel qu'il était aux temps bibliques.
Au Soleil (1884), Guy de Maupassant, éd. Pocket Classiques, 1998, Province d'Alger, p. 65-66
Il est certain que la terre, entre les mains des [Européens], donnera ce qu'elle n'aurait jamais donné entre les mains de Arabes. Il est certain aussi que la population primitive d'Algérie disparaitra peu à peu; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il est révoltant qu'elle ait lieu dans les conditions ou elle s'accomplit.
Au Soleil (1884), Guy de Maupassant, éd. Victor Havard, 1884, p. 125
Que ne ferait-on pas en certaines villes du littoral pour une belle fille fraîche et saine ? Car elles ne manquent pas, les filles, en Afrique ! Elles foisonnent, au contraire, mais pour continuer ma comparaison, elles y sont toutes aussi malfaisantes et pourries que le liquide fangeux des puits sahariens.
- Marroca : texte publié dans la première édition du recueil Mademoiselle Fifi, 1882
Boule de suif, Mademoiselle Fifi (1882), Guy de Maupassant, éd. Adamant Media Corporation, 2001, p. 177
[N]on seulement les Berbères et les Arabes sont des Europoïdes, mais, comme les Espagnols, comme une partie des Français et des Italiens, ils appartiennent à la même race méditerranéenne.
- Sur la population d'Afrique du Nord (Berbères, Arabes et colons européens)
C'est une erreur de la géographie que d'avoir attribué l'Espagne à l'Europe ; elle appartient à l'Afrique : sang, mœur, langage, manière de vivre et de combattre en Espagne, tout est africain. Les deux nations ont été mêlées trop longtems, les Carthaginois venus d'Afrique en Espagne, les Vandales passés d'Espagne en Afrique, les Maures séjournant en Espagne pendant 700 ans, pour qu'une aussi longue cohabitation pour que ces tranfusions de peuples et de coutumes n'aient pas confondu ensemble les races et les mœurs des deux contrées. Si l'Espagnol était Mahométan, il serait un Africain complet ; c'est la religion qui l'a conservé à l'Europe.
Mémoires historiques sur la révolution d'Espagne (1816),
Dominique de Pradt, éd. Perronneau, 1816, p.
70
Les Berbères, dont une partie conservent encore la peau claire et souvent même les yeux bleus, ne remontent pas aux raids ultérieurs des Vandales, mais bien à la très ancienne vague aryenne atlanto-nordique. De nombreux chasseurs Kabyles, par exemple, sont aujourd'hui encore irréfutablement d'origine nordique.
Le nègre est stupide ; il est plus abruti que l'esclave romain, mais il est moins dépravé.
Astolphe de Custine
Fallait-il venir si loin pour m'avouer à moi-même l'horrible vérité ? Je doute...Pourquoi y a-t-il des nègres ? Qu'ai-je fait à Dieu pour tomber dans la perplexité où me jette l'apparition de cette espèce d'hommes dont je me vois séparé par la nature, et pourtant à laquelle je ressemble trop encore pour rester entièrement étranger à ses destins ? Je frémis en pensant qu'il peut exister des hommes qui n'auraient pas la même origine que moi, et qui seraient un produit particulier du terroir comme les plantes. Il m'est presque impossible de combiner l'existence de cette race, qui me paraît primitive, avec la doctrine de la Bible fondée sur l'existence d'un seul couple, source unique du genre humain.
L' Espagne sous Ferdinand VII, Astolphe de Custine, éd. Wahlen et Cie, 1838, t. 3, p. 272
La plus dégradée des races humaines, celle des nègres, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont
l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier, ni à la moindre apparence
de connaissances suivies, n'a conservé nulle part d'annales ni de tradition.
Recherches sur les ossemens fossiles de quadrupèdes,
Georges Cuvier, éd. Deterville, 1812, p.
14
La race nègre est confinée au midi de l’Atlas, son teint est noir, ses cheveux crépus, son crâne comprimé et son nez écrasé ; son museau saillant et ses grosses lèvres la rapprochent manifestement des singes : les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares.
Le règne animal distribué d'après son organisation (1817),
Georges Cuvier, éd. Hauman et compe, 1836, chap. 2-Des différentes races d'hommes,
p.
48
Quoi qu'en général les Nègres aient peu d'esprit, ils ne manquent pas de sentiment. Ils sont sensibles aux bons et aux mauvais traitements. Nous les avons réduits, je ne dis pas à la condition d'esclaves, mais à celles de bêtes de sommes; et nous sommes raisonnables! et nous sommes chrétiens!
Denis Diderot, 1772, Encyclopédie, dans Diderot et l'Encyclopédie, paru chez Armand Colin, 1962, p.417, Jacques Proust.
Je n'ai jamais vu nulle part de gens mieux faits pour la domesticité que les nègres de race pure. Ils sont doux, silencieux, actifs, et leur intelligence bornée les garantit de la maladie morale des besoins factices. Pourvu qu'on les
laisse vivre à leur manière, ils sont heureux.
Alger, étude (1862),
Ernest Feydeau, éd. Michel Lévy frères, 1862, p.
205
Quant aux négresses, ce sont, comme les nègres, des êtres à part. Elles arpentent les rues lestement, d'un pas viril, ne bronchant jamais sous leur charge et marchant avec l'aplomb propre aux gens dont l'allure est aisée, le geste libre et le cœur à l'abri des tristesses. Elles ont beaucoup de gorge, le buste long, les reins énormes : la nature les a destinées à leurs doubles fonctions de nourrices et de bêtes de somme. — Anesse le jour, femme la nuit, — dit un proverbe local, qui s'applique aux négresses aussi justement qu'à la femme arabe.
Étrange race [la race noire], inquiétante à voir comme un sphinx qui rirait sans cesse; pleine de contrastes et de contradictions ;
à l'état de nature, aussi libre que les animaux; partout transportée, acclimatée, asservie, j'allais dire, — que l'humanité me pardonne ! — apprivoisée comme eux.
Ce qui fait que les nègres sont en général stupides, ce n'est pas qu'ils aient le crâne écrasé, le crâne n'y fait rien; c'est qu'ils sont aussi camards que la mort elle-même.
Les grotesques (1856),
Théophile Gautier, éd. Lévy Frères, 1856, Cyrano de Bergerac,
p.
182
Prodigieusement malléables, les Nègres deviennent le plus souvent ce que l’on croit qu’ils sont, ou ce que l’on souhaite, je ne les crois pourtant capables que d’un très petit développement, à cause de la nature qui les a dotés d’un cerveau gourd et stagnant le plus souvent dans une nuit épaisse.
Voyage au Congo (1927),
André Gide, éd. Gallimard, 1998, p.
142
Moins le blanc est intelligent, plus le noir lui paraît bête.
Voyage au Congo (1927),
André Gide, éd. Gallimard, 1928, p.
21
C'était à l'occasion de ce désastreux décret du 15 mai 1791, par lequel l'Assemblée nationale de France admettait les hommes de couleur libres à l'égal partage des droits politiques avec les blancs.
- Par la suite à partir des années d'exil Hugo s'élevera à plusieurs reprises contre l'esclavage, tout particulièrement aux États-unis.
Le moyen ridicule qu'il (Biassou) venait d'employer avec tant de succès pour déconcerter les ambitions toujours si exigeantes dans une bande de rebelles, me donnait à la fois la mesure de la stupidité des nègres et de l'adresse de leur chef .
- Par la suite à partir des années d'exil Hugo s'élevera à plusieurs reprises contre l'esclavage, tout particulièrement aux États-unis.
Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieurs à la race blanche.
Il n’y a jamais eu de nation civilisée d’une autre couleur que la couleur blanche, ni d’individu illustre par ses actions ou par sa capacité de réflexion. Il n’y a chez eux ni engins manufacturés, ni art, ni science. [...] Sans faire mention de nos colonies, il y a des Nègres esclaves dispersés à travers l’Europe, on n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d’intelligence.
- (en) I am apt to suspect the Negroes to be naturally inferior to the Whites. There scarcely ever was a civilized nation of that complexion, nor even any individual, eminent either in action or speculation. No ingenious manufactures amongst them, no arts, no sciences. [...] Not to mention our colonies, there are Negro slaves dispersed all over Europe, of whom none ever discovered any symptoms of ingenuity.
The Philosophical Works of David Hume,
David Hume (trad. Wikiquote), éd. Little, Brown, 1854, Essai XXI, Of National characters (1753),
p.
228
Je suis donc amené à penser, mais ce n’est là qu’un sentiment, que les noirs, qu’ils forment une race distincte ou qu’ils aient subi une séparation due au temps et aux circonstances, sont inférieurs aux blancs quant au corps et à l’esprit.
- (en) I advance it, therefore, as a suspicion only, that the blacks, whether originally a distinct race, or made distinct by time and circumstance, are inferior to the whites in the endowments both of body and mind.
Political Writings,
Thomas Jefferson (trad. Wikiquote), éd. Joyce Appleby and Terence Ball, 1999, IX Race and Slavery (1781),
p.
480
Les nègres d'Afrique n'ont reçu de la nature que le goût des sornettes. Monsieur [David] Hume défie qui que ce soit de lui citer l'exemple d'un nègre qui ait montré des talents et il affirme que parmi les centaines de mille de noirs transportés loin de leur pays et dont un grand nombre cependant ont été mis en liberté, il ne s'en est jamais trouvé un seul pour produire quelque chose de grand dans les arts, dans les sciences ou dans quelque autre noble discipline, tandis qu'il n'est pas rare de voir des blancs issus de la plèbe susciter l'admiration du monde par l'excellence de leurs dons. [...] Les noirs sont extrêmement vaniteux, à la manière des noirs, et si bavards qu'il faut les disperser à coup de bâton.
Observations sur le sentiment du beau et du sublime (1764), Emmanuel Kant (trad. R.Kempf), éd. Vrin, 1992, Des caractères nationaux dans leur rapport au beau et au sublime, p. 60
Au sud de ce Nil existe un peuple noir que l'on désigne par le nom de Lemlem. Ce sont des païens qui portent
des stigmates sur leurs visages et sur leurs tempes. Les habitants de Ghana et de Tekrour font des incursions dans le territoire de ce peuple pour faire des prisonniers. Les marchands auxquels ils vendent leurs captifs les conduisent dans le Maghreb, pays dont la plupart des esclaves appartiennent à cette race nègre. Au delà du pays des Lemlem, dans la direction du sud, on rencontre une population peu considérable; les hommes qui la composent ressemblent plutôt à des animaux sauvages qu'à des êtres raisonnables. Ils habitent les marécages boisés et les cavernes; leur nourriture consiste en herbes et en graines qui n'ont subi aucune préparation; quelquefois même ils se dévorent les uns les autres : aussi ne méritent-ils pas d'être
comptés parmi les hommes.
Les prolégomènes (1377),
ibn Khaldoun, éd. Imprimerie impériale, 1863, t.
1,
p.
115
Ces Nègres, sans doute, sont susceptibles de culture; mais l'infériorité naturelle de cette race d'hommes
paraît démontrée par une longue expérience et par les plus sûrs témoignages.
C'est en vain que quelques philanthropes ont essayé de prouver que l'espèce nègre est aussi intelligente que l'espèce blanche. Un fait incontestable et qui domine tous les autres, c'est qu'ils ont le cerveau plus rétréci, plus léger et moins volumineux que celui de l'espèce blanche. Mais cette supériorité intellectuelle qui selon nous ne peut être révoquée en doute, donne-t-elle aux blancs le droit de réduire en esclavage la race inférieure ? Non, mille fois non. Si les nègres se rapprochent de certaines espèces animales par leurs formes anatomiques, par leurs instincts grossiers, ils en diffèrent et se rapprochent des hommes blancs sous d'autres rapports dont nous devons tenir grand compte. Ils sont doués de la parole, et par la parole nous pouvons nouer avec eux des relations intellectuelles et morales, nous pouvons essayer de les élever jusqu'à nous, certains d'y réussir dans une certaine limite. Du reste, un fait plus sociologique que nous ne devons jamais oublier, c'est que leur race est susceptible de se mêler à la nôtre, signe sensible et frappant de notre commune nature. Leur infériorité intellectuelle, loin de nous conférer le droit d'abuser de leur faiblesse, nous impose le devoir de les aider et de les protéger.
Pierre Larousse, 1872, "Grand dictionnaire universel du XIXème siècle", Article "Nègre", dans Histoires des Civilisations, paru chez Belin, 1981, p.300, François Lebrun, Zanghellini.
Le Nègre est une monstruosité intellectuelle, en prenant ici le mot dans son acceptation scientifique. Pour le produire, la nature a employé les mêmes moyens que lorsqu’elle enfante ces monstruosités dont nos cabinets offrent de nombreux exemples. [...] Il a suffi pour atteindre ce résultat que certaines parties de l’être s’arrêtassent à un certain degré de leur formation. De là, ces fœtus sans tête ou sans membres, ces enfants qui réalisent la fable de cyclope [...]. Eh bien ! Le Nègre est un blanc dont le corps acquiert la forme définitive de l’espèce, mais dont l’intelligence tout entière s’arrête en chemin.
Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, 1er mars 1843,
"La Foride" in Revue des Deux Mondes, dans
L'énigme du dix-neuvième siècle, un jeu de patience, paru chez L'Harmattan, 2002, p.212, Philippe Riviale.
Si parfois le nègre est cruel, on peut affirmer que c'est moins par nature que par insouciance de la vie humaine, dont il est habitué à faire bon marché pour lui-même. S'il est indifférent aux souffrances d'autrui, c'est qu'il n'en a pas conscience, d'abord à cause de son insensibilité physique, fait acquis aujourd'hui; ensuite parce que son éducation lui enseigne qu'il y a une sorte de lâcheté, presque du déshonneur, à laisser paraître ses impressions douloureuses, soit que le mal touche au cœur, soit qu'il affecte le corps. On trouve cette indifférence du nègre pour les maux delà vie, particulièrement dans ses rapports avec les Européens. Je conclus donc, jusqu'à plus ample informé, que le nègre est bon naturellement et qu'il ne devient mauvais que par accident.
Nouveau voyage dans le pays des nègres (1856),
Jean-Baptiste Raffenel, éd. Imprimerie de N. Chaix et cie, 1856, p.
239
La race Noire n’a encore donné, ne donnera jamais un Einstein, un Stravinsky, un Gershwin.
Jules Romains, 1950, dans
Discours sur le colonialisme, paru chez Présence africaine, 1955, p.30, Aimé Césaire.
Je n’accepte la discussion qu’avec des gens qui consentent à faire l’hypothèse suivante : une France ayant sur son sol métropolitain dix millions de Noirs (descendants d'esclaves), dont cinq ou six millions dans la vallée de la Garonne. Comment les choses se passeraient-elles ? Le préjugé de race n’aurait-il jamais effleuré nos vaillantes populations du Sud-Ouest ? Aucune inquiétude, si la question s'était posée de remettre tous les pouvoirs politiques, militaires, judiciaires, municipaux, à ces nègres fils d'esclaves? [...] Il m'est arrivé d'avoir ainsi en face de moi une rangée d'une vingtaine de noirs, hommes et femmes, d'âges divers, une rangée pure, et de noirs purs [...]. Je ne reprocherai même point à mes nègres et négresses de mâcher tous ensemble du chewing-gum. Beaucoup de blancs des classes modestes leur ont enseigné cette élégance. J’observerai seulement, en toute objectivité, que ce mouvement a pour effet de mettre les mâchoires bien en valeur et que les évocations qui vous viennent à l’esprit [...] vous ramènent plus près de la forêt équatoriales que de la procession des Panathénées.
Jules Romains, 1971, dans
La revue des deux mondes, paru à la La Revue, Paris, 1971, p.433, Societe de la Revue des Mondes.
Les nègres comparés aux autres variétés sont la limite extrême des races inférieures; tout comme les blancs, le terme extrême des races supérieures ; les uns et les autres sont donc comme des points d'arrêt. En effet, les premiers ne peuvent pas descendre au-delà de leur imperfection et les seconds arriver à une plus grande perfection physique. Les nègres, les plus laids, les plus farouches et les plus stupides des hommes, ont suivi une direction bestiale, si l'on peut s'exprimer ainsi, tandis que les blancs ont conservé la direction intellectuelle propre à notre nature, et qui nous distingue d'une manière si éminente entre tous les êtres vivants.
Recueil des Actes de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux (1848),
Marcel de Serres, éd. Lawalle, 1848, De l'ancienneté des diverses races humaines,
p.
234
La laideur et l’irrégularité de la figure caractérisent l’extérieur du nègre ; les négresses ont les reins écrasés et une croupe monstrueuse, ce qui donne à leur dos la forme d’une selle de cheval. Les vices les plus marqués semblent être l’apanage de cette race ; la paresse, la perfidie, la vengeance, la cruauté, l’impudence, le vol, le mensonge, l’irréligion, le libertinage, la malpropreté et l’intempérance, semblent avoir étouffé chez eux tous les principes de la loi naturelle, et les remords de la conscience ; les sentiments de compassion leur sont presque inconnus ; seraient-ils un exemple terrible de la corruption de l’homme abandonné à lui-même ? L’on peut, jusqu’à un certain point, regarder les races des nègres comme des nations barbares, dégénérées ou avilies ; leurs usages sont quelquefois si bizarres, si extravagants, et si déraisonnables, que leur conduite, jointe à leur couleur, a fait douter, pendant longtemps, s’ils étaient véritablement des hommes issus du premier homme comme nous, tant leur férocité et leur animalité les fait, en certaines circonstances, ressembler aux bêtes les plus sauvages. On a vu ces peuples se nourrir de leurs frères, et dévorer leurs propres enfants.
Chez nous, le front avance et la bouche semble se rapetisser, se reculer, comme si nous étions destinés à penser plutôt qu'à manger; chez le nègre, le front se recule et la bouche s'avance, comme s'il était plutôt fait pour manger que pour réfléchir. [...] Ils excellent principalement dans la danse, l'escrime, la natation, l'équitation; ils font des tours d'adresse surprenants; ils grimpent, sautent sur la corde, voltigent avec une facilité merveilleuse et qui n'est égalée que par les singes, leurs compatriotes, et peut-être leurs anciens frères selon l'ordre de la nature.
Histoire naturelle du genre humain (1824),
Julien-Joseph Virey, éd. Crochard, 1824, De l'espèce nègre,
p.
41
Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des Nègres et des Négresses, transportés dans les pays les plus froids, y produisent toujours des animaux de leur espèce.
Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 2-Des différentes races d'hommes, p. 21
La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps.
Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 3-De l'antiquité des nations, p. 25
La plupart des lois raciales américaines ne doivent pas être comparées à celles appliquées par l'Allemagne nazie, ces dernières étant relativement plus libérales. Pour les nazis, les individus ayant moins d'un quart de sang juif pouvaient être qualifiés d'Aryens, alors que bon nombre de lois américaines précisent que les personnes ayant un huitième, un seizième, ou toute trace de sang noir, sont noirs aux yeux de la loi et soumis à toutes les restrictions régissant la conduite des Noirs. Le Code nazi de Nuremberg faisait une distinction entre les demi-Juifs et les quarts de Juifs, qui étaient classés respectivement comme Mischlings (mongrels) du premier et deuxième degrés, et les deux ne pouvaient se marier à des Aryens. Les lois américaines ne permettent pas de telles nuances: vous êtes blanc ou vous êtes noir.
- (en) Most of the American laws defining race are not to be compared with those once enforced by Nazi Germany, the latter being relatively more liberal. In the view of the Nazis, persons having less than one fourth Jewish blood could qualify as Aryans, whereas many of the American laws specify that persons having one-eighth, one-sixteenth, or any ascertainable " Negro blood " are Negroes in the eyes of the law and subject to all restrictions governing the conduct of Negroes. The Nazi Nurnberg Code made a distinction between half-Jews and quarter-Jews, who were classified respectively as Mischlings (mongrels) of the first and second degrees, and both were forbidden to marry Aryans. The American laws permit no such gradations: you are either white or nonwhite
Jim Crow Guide: The Way It Was (1955),
Stetson Kennedy, éd. Florida Atlantic University, 1990, chap. Who is colored where,
p.
48
Le fascisme a bien des visages, et le racisme en est un des plus laids. En Allemagne, les nazis brûlaient des Juifs; au États-Unis, les racistes blancs brûlent des Noirs. L'un des premiers actes des alliés après la défaite de Hitler a été d'abroger les lois racistes; et pourtant, en Amérique, des codes aussi néfastes se sont non seulement maintenus, mais encore renforcés.
- Avant-Propos de S.Kennedy dans son livre en 1955
Introduction à l'Amérique raciste (1955),
Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Avant-Propos,
p.
2
Si vous êtes un véritable Américain, c'est-à-dire un Indien américain, vous avez de la chance d'être vivant. Qu'il en ait eu conscience ou non, la conduite du blanc a été basée sur ce principe que « les seuls bon Indiens sont les Indiens morts ». C'est là, à coup sûr, la pierre de base sur laquelle les envahisseurs blancs de l'Amérique du Nord ont édifié la République des États-Unis d'Amérique.
Introduction à l'Amérique raciste (1955),
Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Pas de place pour les Peaux-Rouges,
p.
11
Pourquoi tirer aujourd'hui un tel squelette de notre placard national ? demanderons certains. Pour la même raison que nous cultivons le souvenir de l'Holocauste nazi, qui, sous des prétextes raciaux oblitéra près de dix millions de vie (dont six millions de Juifs) : nous espérons qu'une mémoire vivante empêchera que se reproduise une telle barbarie. Car la ségrégation raciale et son cortège de maux (qu'on les nomme « le système Jim Crow », « l'apartheid » ou autrement) fut aussi une forme d'holocauste, qui marqua au fer rouge la vie et l'âme de millions de gens.
- Préface de Stetson Kennedy dans la réédition de son livre en 1996
Introduction à l'Amérique raciste (1955),
Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Préface (1996),
p.
V
Je dirai donc que je ne suis pas ni n'ai jamais été pour l'égalité politique et sociale des noirs et des blancs, que je ne suis pas, ni n'ai jamais été, pour le fait d'avoir des électeurs ni des jurés noirs, ni pour le fait de les former à exercer ces fonctions, ni en faveur des mariages mixtes; et je dirai en plus de ceci, qu'il y a une différence physique entre la race blanche et la race noire qui interdira pour toujours aux deux races de vivre ensemble dans des conditions d'égalité sociale et politique. Et dans la mesure où ils ne peuvent pas vivre ensemble mais qu'ils coexistent, il faut qu'il y ait une position de supériorité et d'infériorité, et moi-même, autant que n'importe quel autre homme, je suis pour le fait que la position de supériorité soit attribuée à la race blanche.
- (en) I will say, then, that I am not nor have ever been in favor of bringing about in any way the social and political equality of the black and white races, that I am not, nor ever have been, in favor of making voters or jurors of negroes, nor of qualifying them to hold office, nor to intermarry with White people; and I will say in addition to this that there is a physical difference between the White and black races which will ever forbid the two races living together on terms of social and political equality. And inasmuch as they cannot so live, while they do remain together, there must be the position of
superior and inferior, and I, as much as any other man, am in favor of having the superior position assigned to the White race.
- Abraham Lincoln rédigea par la suite la proclamation émancipant les esclaves et signa le 13e amendement abolissant l’esclavage.
Speeches and Writings, 1832-1858,
Abraham Lincoln (trad. Wikiquote), éd. Library of America, 1989, Discours à Columbus, Ohio (1859),
p.
33
Il y a dans la France continentale (en 1926) environ vingt millions de Français bien purs d'origine, à peu près dix millions de Français mélangés, contaminés par des infiltrations anciennes provenant de pays voisins, par des importations d'esclaves faits sur les musulmans, et même par des nègres introduits en grand nombre pendant les trois derniers siècles dans les provinces de l'Ouest, enfin près de dix millions de métèques arrivés d'hier ou depuis un siècle au plus, les uns naturalisés souvent par l'autorité de la loi et presque de force, les autres restant étrangers, les uns mariés à des françaises ou même fils de françaises, les autres mariés à des étrangères.
- Lapouge va fournir plus tard les éléments fondateurs de l'antisémitisme nazi.
Le prince, roi, ministre ou Parlement ne peut pas plus faire un Français d'un Grec ou d'un Marocain, qu'il ne peut blanchir la peau d'un nègre, débrider les yeux d'un Chinois ou changer une femme en homme. [...] Pour qu'un Français soit Français, il faut qu'il soit issu d'un Français et d'une Française, et de siècle en siècle. On ne devient pas Français, et d'ailleurs pas davantage Anglais, Russe ou Japonais. De telles choses ne sont possibles que dans le temps de la fondation, d'une nation neuve en pays inhabité.
- Lapouge va fournir plus tard les éléments fondateurs de l'antisémitisme nazi.
L'Aryen tel que je l'ai défini [...], c'est l'Homo Europaeus, une race qui a fait la grandeur de la France, et qui est aujourd'hui rare chez nous et presque éteinte.
Sont entrés chez nous, par une infiltration dont j'ai essayé en vain de trouver le secret, des centaines de mille Askenasis, échappés des ghettos polonais ou roumains, dont ils rejettent les règles spirituelles, mais non le particularisme, entraînés depuis des siècles à travailler dans les pires conditions, qui éliminent nos compatriotes, tout en détruisant leurs usages professionnels et leurs traditions, de tous les métiers du petit artisanat
: confection, chaussure, fourrure, maroquinerie, et, entassés par dizaines dans des chambres, échappent à toute investigation du recensement, du fisc et du travail. Tous ces émigrés, habitués à vivre en marge de l'État et à en éluder les lois, habitués à esquiver toutes les charges de la tyrannie, n'ont aucune peine à esquiver celles de la liberté
; ils apportent là où ils passent l'à-peu-près, l'action clandestine, la concussion, la corruption, et sont des menaces constantes à l'esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l'artisanat français. Horde qui s'arrange pour être déchue de ses droits nationaux et braver ainsi toutes les expulsions, et que sa constitution physique, précaire et anormale, amène par milliers dans nos hôpitaux qu'elle encombre.
En ce qui concerne les migrations provoquées par lui-même, notre État n'a pas eu plus de prévoyance. Il n'a jamais été guidé que par des considérations matérielles. D'abord, alors qu'il pouvait choisir parmi les races les plus voisines de la nôtre, il a favorisé l'irruption et l'installation en France de races primitives ou imperméables, dont les civilisations, par leur médiocrité ou leur caractère exclusif, ne peuvent donner que des amalgames lamentables et rabaisser le standard de vie et la valeur technique de la classe ouvrière française. L'Arabe pullule à Grenelle et à Pantin.
Concluons. Dans l'équipe toujours remarquable des hommes d'État qui prétendent à la conduite de la France, le seul qui aura compris, celui auquel il conviendra de tresser plus tard des coronnes aussi belles qu'au ministre de la paix, sera le ministre de la race [...]. Qu'importe que les frontières du pays soient intactes, si les frontières de la race se rétrécissent et si la peau de chagrin française est le Français ! [...] Le pays ne sera sauvé que provisoirement par les seules frontières armées : il ne peut l'être définitivement que par la race française, et nous sommes pleinement d'accord avec Hitler pour proclamer qu'une politique n'atteint sa forme supérieure que si elle est raciale, car c'était aussi la pensée de Colbert et de Richelieu.
J’ai eu à lutter, dès mon très jeune âge, contre des injustices et des préjugés différents, en particulier contre le racisme, qui est sans doute le préjugé le plus méprisable de tous. Je suis convaincu qu’il n’existe, à la longue, qu’une seule solution véritable : résorber le racisme dans le mélange des races.
« Jorge Amado — Un désir de métissage », interviewer non mentionné, Le Courrier de l’UNESCO (ISSN 0304-3118), nº 7, juillet 1989, p. 7
Il ne faut pas avoir peur des mots : c'est un véritable racisme anti-arabe qui constitua en dernière analyse le fondement majeur du rejet de l'Algérie. Les grands motifs philosophiques et généreux que l'on invoquait : liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes, lutte contre l'impérialisme, décolonisation, furent des leurres politiques, agités devant l'opinion, des leurres de propagande, habilement utilisés pour camoufler cette répugnance de se mélanger avec ces gens de là-bas, ceux qui ne seront jamais des Français.
Le Français peut tenir des propos racistes à l'occasion, mais quand une femme lui plaît, il ne craint pas de la prendre pour compagne quelle que soit la couleur de sa peau. C'est la vraie raison de l'hostilité des Français au "foulard islamique". Symboliquement, le "tchador" dit aux non-musulmans: "ne touchez pas à nos femmes". Cette interdiction est intolérable au Français exogame. A l'inverse, elle ne gêne en rien l'Anglo-Saxon endogame, qui ne songe absolument pas à se mettre en ménage avec la Pakistanaise - ce qui n'empêche pas certains intellectuels français de confondre son indifférence au "voile" avec de la tolérance. En réalité, elle est de nature raciste : ne songeant pas à épouser la femme voilée, l'Anglais et l'Américain se moquent pas mal de la manière dont elle est habillée !
Je suis raciste, partiale, excessive.
Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 52
Je vis ! Et que les racistes le sachent, je vis et je vivrai. Et je tiendrai. Il me suffit qu’ils le sachent. Qu’ils multiplient leur violence par un million, je tiendrai encore. Par dix millions, je tiendrai encore. Le monde n’est pas à eux. Les enfants qui me ressemblent ont toute légitimité au monde. Il faudra qu’ils s’y habituent. La lucidité les conduira à voir que les gens qui me ressemblent sont plus nombreux. Et qu’il vaut mieux ne pas trop défier ce monde-là.
Du reste, l’argument racial, n’ayant plus bonne presse, nombreux sont les racistes qui l’abandonnent volontiers…Ils n’en accusent pas moins, ils ne se privent guère pour cela d’agresser leurs semblables, si l’on peut dire en l’occurrence. Ils ont tant d’autres différences néfastes à leur reprocher! La psychologie, la culture, les mœurs, les institutions, la métaphysique même, fournissent leur contingent de scandales. Ils ne détestent plus les Arabes parce qu’ils ont le teint basané ou la physionomie levantine, mais parce qu’ils pratiquent "avouons-le" une religion ridicule, traitent mal leurs femmes, sont cruels, ou simplement, retardataires.
Le racisme. Description, definition, traitement. Paris : Gallimard/Idées,
Albert Memmi, éd. Gallimard, 1982, p.
96-97
Si le Front national peut revendiquer la paternité de la formule "racisme anti-Blancs", il n'a pas inventé la rhétorique qui la sous-tend. Celle-ci a été forgée au début de la IIIe République. Elle a servi au départ à alimenter l'antisémitisme. Toute l'argumentation raciste d'Édouard Drumont dans la France juive (1886) repose sur l'inversion des rapports de domination entre majorité ("nous, Français") et minorité ("eux, les juifs"). Pour Drumont, les juifs ne sont pas des victimes mais des agresseurs. Ses "preuves", il les trouve dans les faits divers colportés par la presse mettant en cause des juifs.
«
"Racisme anti-Blancs", non à une imposture
!
», Stéphane Beaud et Gérard Noiriel,
Le Monde, 14 novembre 2012 (
lire en ligne)
Le fait qu'un Français puisse être insulté (ou agressé) par un individu issu d'une minorité discriminée est condamnable, mais pas au nom des principes qui sous-tendent le combat antiraciste.
«
"Racisme anti-Blancs", non à une imposture
!
», Stéphane Beaud et Gérard Noiriel,
Le Monde, 14 novembre 2012 (
lire en ligne)