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Les taxis parisiens sont soumis, comme ceux de province, à une réglementation nationale et sous la tutelle du ministère de l'Intérieur et non de celui des Transports. Leur nombre atteint 17 137 en 2013 pour 2,268 millions d'habitants à Paris selon l'Insee. Ils assurent 0,5 % des déplacements parisiens[1]. La zone qu'ils desservent couvre Paris intra-muros, les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), le parc des expositions de Villepinte, les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d’Orly. Le préfet de police de Paris est chargé de leur administration en fixant le nombre de leurs licences et en veillant au respect de la réglementation qu'il fait évoluer en concertation avec les représentants syndicaux.
Pour exercer leur profession, les chauffeurs de taxi doivent passer un examen pour obtenir une carte professionnelle, se soumettre régulièrement à une visite médicale et présenter périodiquement leur véhicule à un contrôle technique. Ils sont limités à onze heures de travail quotidien[2].
Les équipements obligatoires sont constitués de cinq éléments. Hormis l'horodateur, les autres équipements concernent tous les taxis de France[19].
1 - Lumineux taxi : Sa fonction est d'indiquer la commune de rattachement du taxi et, par sa couleur, la disponibilité du taxi. Il peut être de différentes formes ; il comporte également trois globes lumineux (A, B, C) indiquant à l’extérieur le tarif appliqué.
2 - Taximètre (ou compteur horokilométrique) : il applique automatiquement le tarif horaire au lieu du tarif kilométrique selon la vitesse du taxi et le tarif A, B ou C. Le prix et les majorations sont fixés par un arrêté du ministère de l’Économie publié au Journal officiel.
3 - Horodateur : il indique le quantième et l'heure de fin de service. Il est fixé sur la plage arrière du véhicule mais est directement intégré au compteur pour les modèles les plus récents. Il indique par sa couleur de fond le statut du chauffeur, bleu pour les artisans, rouge pour les actionnaires et les locataires, jaune pour les véhicules à deux sorties journalières (salarié ou locataire).
4 - Affichette : rédigée en français et en anglais, elle indique le numéro d’immatriculation du véhicule ainsi que les informations relatives aux tarifs appliqués et aux suppléments qui peuvent s'ajouter au prix de la course. Elle comporte des indications sur la réglementation des taxis parisiens. L'adresse de la préfecture de police y figure afin de permettre au client de savoir où il peut formuler une éventuelle réclamation.
5 - Numéro de la carte de stationnement : il est marqué dans une plaque fixée sur l'aile avant droite du taxi. Le numéro de la licence est accompagné d'une estampille de la préfecture de police de Paris.
L'artisan : Le chauffeur de Taxi parisien peut devenir artisan dès l'obtention de sa carte professionnelle après un investissement pour l'achat de la licence. L'acquisition du matériel et du véhicule est à la charge du chauffeur. Tout artisan peut salarier un autre chauffeur (en possession de la carte professionnelle de taxi), avec son véhicule.
L'actionnaire : Il fournit son véhicule et achète des parts d'actions dans une société. Le véhicule est immatriculé au nom de la société dans laquelle le chauffeur sera actionnaire. À l'image d'une coopérative, il exploite une licence qui appartient à la société. L'entretien du véhicule est à la charge du chauffeur. Chaque mois une somme forfaitaire est versée à la société, qui comprend les cotisations sociales, l'assurance du véhicule et les divers frais administratifs. Quand le chauffeur le désire, il peut revendre ses actions et faire immatriculer le véhicule à son nom.
Locataire : Comme l'artisan et l'actionnaire, il est travailleur indépendant ; il loue le véhicule, équipé selon les normes taxis, moyennant un règlement hebdomadaire ou à la décade. Le prix de cette location comprend l'utilisation du véhicule à temps complet ou en doublage (un chauffeur de jour et un chauffeur de nuit), l'entretien, l'assurance du véhicule et les cotisations sociales ; seul, le carburant est à la charge du chauffeur. Ce statut précaire oblige souvent les chauffeurs locataires à travailler sept jours sur sept, et le prix d'une location revient à la journée entre 120 et 190 euros selon le type de véhicule loué hors carburant.
Salarié : Le véhicule est au nom de la société et il s'agit souvent d'un véhicule en doublage. Le conducteur doit ramener en fin de service le véhicule au garage et sera rémunéré au pourcentage de la recette journalière, plus les pourboires et un fixe journalier. Le véhicule est fourni par la société, qui aura à sa charge l'entretien et le carburant.
Avant l’exercice du métier de chauffeur de taxi parisien, le candidat doit réussir à l'examen en vue de l'obtention d'une carte professionnelle appelée aussi « Certificat de capacité » (CDC). Plusieurs épreuves sont prévues sur des sujets divers basés sur les réglementations nationale et locale et sont suivies d'une épreuve de conduite. L'examen est constitué de quatre unités de valeur.
Depuis , l'examen comprend :
L'examen se passe auprès de la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) de chaque département[22].
Des centres de formation agréés par les préfectures peuvent former à la préparation de l'examen.
Les nouvelles cartes professionnelles délivrées par l'imprimerie nationale comportent maintenant un code bidimensionnel[23].
Au sein de l'agglomération parisienne, la zone de desserte couvre Paris y compris le bois de Boulogne et le bois de Vincennes et les communes des départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne)[24]. Cependant, certaines de ces communes, autrefois situées dans l'ancien département de Seine-et-Oise supprimé le , ont conservé leur service de taxis communaux ; dans ce cas, un taxi parisien ne pourra pas prendre de clients le hélant dans la rue des communes en question. Ceci explique la réticence de certains chauffeurs pour ces destinations. Les aéroports de Roissy et d'Orly, ainsi que le parc des expositions de Paris-Nord Villepinte ne sont pas concernés par cette délimitation et restent rattachés à la zone de Paris.
Le marché des centrales d'appel et de réservation des taxis parisiens existe depuis 1956 dans la capitale. Actuellement, trois principaux opérateurs se partagent le marché parisien :
D'autres standards se sont spécialisés au niveau communal ou départemental, comme l'Abbaye taxis, ou Taxis 2000. Il existe aussi d'autre types de standards surnommés dans la profession « taxis magouille » qui n'ont aucune existence officielle. Le prix de revient pour un chauffeur est approximativement de 400 euros par mois pour la location et l'utilisation du matériel. La borne fait également partie des moyens pour faire appel à un taxi. Elles sont 150 dispersées à travers les près de 400 stations de taxi de la capitale, et environ 50 dans la zone extra-muros de l’agglomération parisienne. Le point fort de ce moyen est le choix du client pour la proximité des stations, plutôt bien réparties par arrondissements, ce qui permet une estimation régulière du parcours d'approche[28].
À Paris, un chauffeur peut rouler jusqu'à onze heures par jour, quel que soit son statut. Cette durée peut être interrompue par trois coupures d'un total maximum de cinq heures, avec une durée minimum d'une demi-heure par coupure[29].
Une licence de taxi en France est gratuite et délivrée par les préfectures. Jusqu’en 1973, les licences qui ne sont plus exploitées devaient être remises à l’autorité. Depuis 1995 et la loi Pasqua[30], les propriétaires des licences ont obtenu le droit de les revendre à un prix obéissant à la loi de l’offre et de la demande. Ce prix a plus que doublé au cours de ces dix dernières années passant d'environ 100 000 en 2000 à 240 000 euros à la fin de 2012. Afin de continuer à faire monter le prix de revente des licences, les chauffeurs de taxi soutiennent la politique de numerus clausus à laquelle est soumis le nombre de licences en France. Les nouvelles licences mises sur le marché sont ainsi rares et attribuées sur la base d’une liste d’attente de société et de chauffeurs inscrits sur cette liste. Le délai pour l’obtention d’une licence est compris entre 15 et 18 ans. L’offre est ainsi très faible, à l’inverse de la demande, et alors que les taxis avaient jusqu’ici le monopole de leur activité, le cours des licences augmente presque chaque année. En 2012, un chauffeur désirant revendre sa licence peut gagner jusqu’à 250 000 euros ; elle redescend en 2015 et se négocie alors à 180 000 euros. En 2019, la valeur d'une licence de taxi parisien se stabilise aux alentours de 120 000 euros[31].
Depuis le , les licences délivrées sont incessibles. Elles sont valables cinq ans renouvelables. Seules les licences attribuées avant cette date peuvent être revendues[32].
Le prix de la course dépend de l'heure, du jour et du lieu où circule le taxi[33]. Le montant de la prise en charge est de 2,60 €, quelle que soit la course.
Le prix minimum de la course est fixé à 7,30 €. Il n’y a pas de supplément pour le fauteuil d'un passager handicapé, mais il existe un supplément de 4,5 € par adulte à partir de la cinquième personne, 4 € pour une « réservation immédiate » (commande du taxi pour venir maintenant) et 7 € pour une « réservation à l’avance » (commande du taxi à une heure donnée).
Trois tarifs sont applicables, selon le tableau ci-après, étant précisé que :
Depuis le , les tarifs forfaitaires pour les aéroports (dans les deux sens) sont fixés à :
Ces forfaits ne peuvent varier même si le trafic est dense ou perturbé. Aucun supplément n'est dû pour les bagages. Si le passager demande un détour, le tarif compteur s'applique.
Zone urbaine Paris (boulevard périphérique inclus) |
Zone suburbaine Territoire de Paris situé au-delà du boulevard périphérique et territoire des communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ayant adhéré au statut des taxis parisiens ; desserte des aéroports d’Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Parc des Expositions de Villepinte |
Au-delà de la zone suburbaine |
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Du lundi au samedi :
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Du lundi au samedi :
| quels que soient le jour et l’heure : tarif C |
Dimanche
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Dimanche : tarif C | |
Jours fériés
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Jours fériés : tarif C |
Un chauffeur de taxi est obligé de prendre en charge un client. Il peut cependant refuser de le conduire lorsqu'il est en état d'ébriété manifeste, ou s'il est à proximité d'une station de taxis avec des taxis libres, ou encore quand il y a un risque de détérioration du véhicule. Par ailleurs, le véhicule doit avoir une longueur de 4,20 mètres minimum et faire l'objet d'un contrôle technique annuel[34].
Depuis le , date à laquelle est paru le décret d'application de la loi Thévenoud, le taxi doit être obligatoirement équipé d'un terminal de paiement pour carte bancaire[35].
Un sondage réalisé en par le site « Hotels.com » auprès de 1 900 voyageurs dans le monde classe les taxis parisiens les derniers sur dix autres grandes villes du monde. Ils n'obtiennent que 10 % de satisfaction contre 56 % pour leurs collègues londoniens qui se hissent en haut du palmarès. Sont mises en cause, leur impolitesse (presque aussi grande que celle des New-Yorkais selon les sondés) et leurs connaissances insuffisantes des langues étrangères, malgré la propreté de leurs véhicules et des tarifs plus bas que ceux de leurs voisins anglais[36].
En 2011, les taxis parisiens sont une nouvelle fois mal classés sur le site Hotels.com et se retrouvent en 16e position[37]. En 2012, ils perdent une nouvelle place et arrivent 17e[38]. On leur reproche alors notamment leurs coûts trop élevés et leur mauvaise humeur.
Le principal reproche fait par les usagers parisiens est l'indisponibilité des taxis aux heures de pointe. Il s'agit d'un vrai conflit d’intérêts entre les clients qui veulent plus de taxis, et les artisans et les sociétés opposés à l'augmentation du nombre de licences gratuites pour protéger leurs investissements et revendre plus cher leur licence par la suite. Par conséquent, la préfecture de police et la mairie de Paris se trouvent face à une équation difficile à résoudre : trouver une solution pour avoir plus de taxis aux heures de pointe sans en augmenter le nombre. Plusieurs débuts de solutions ont été apportés sans résultat notable, notamment :
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