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prêtre et saint catholique français, fondateur de congrégations, XVIe et XVIIe siècles De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Vincent de Paul ou Vincent Depaul[2],[3], né le [N 1],[4],[5] au village de Saint-Vincent-de-Paul (Landes)[6] près de Dax et mort le à Paris, est un prêtre et une figure du renouveau spirituel, apostolique du catholicisme français du XVIIe siècle. Fondateur de congrégations, il œuvra tout au long de sa vie pour soulager la misère matérielle et morale. Il a été canonisé en .
Vincent de Paul | |
Portrait de saint Vincent de Paul : le nez empâté, la barbe et la moustache courtes, il porte sa robe et sa calotte noire bien connue[1]. | |
Saint | |
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Naissance | Pouy, Royaume de France |
Décès | (79 ans) Paris, prieuré de Saint-Lazare, Royaume de France |
Autres noms | Monsieur Vincent |
Ordre religieux | Lazaristes et Filles de la charité |
Vénéré à | Chapelle Saint-Vincent-de-Paul de Paris |
Béatification | par Benoît XIII |
Canonisation | par Clément XII |
Fête | |
Saint patron | Œuvres de charité, orphelins, hôpitaux, infirmiers |
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Vincent de Paul est né le (en pleines guerres de Religion), à la ferme de Ranquines près du village du Pouy[N 2] (rebaptisé « Saint-Vincent-de-Paul » en son honneur en 1828), situé à environ cinq kilomètres de la ville de Dax dans le département des Landes, dans le sud-ouest de la France.
Le lieu de sa naissance, connu aujourd'hui sous le nom de « Berceau de saint Vincent de Paul », propose un modeste bâtiment de briques et de poutres de bois d'allure maison landaise, très proche de la maison où Vincent serait né en . Il n'existe aucun enregistrement de sa naissance, les registres de catholicité aussi anciens ayant de nombreuses lacunes en raison des destructions volontaires durant les guerres de Religion[N 3].
Dans sa biographie le père José-Maria Roman ne doute pas de l'origine landaise et française de Vincent de Paul, le saint parlant lui-même de son origine gasconne[7]. Un autre lazariste le père Bernard Koch, après des recherches dans les différentes archives françaises, s'est rendu compte que le nom des Depaul ou Paul était courant dans toute la moitié sud, dans le pays de langue d'Oc. Les différents biographes (Abelly, Collet, Maynard, etc.) parlent d'un parent de Vincent de Paul qui était prieur de Poymartet pas très loin de la basilique Notre-Dame de Buglose (sanctuaire marial landais fondé en 1620 sur la commune actuelle de Saint Vincent de Paul). D'après un document de 1577, Étienne Depaul était en possession d'un prieuré sur le chemin de Saint-Jacques, au sud de la commune de Gourbera, relais Jacquaire en fort mauvais état à cause des guerres de religion. Mais cette parenté a été récemment contestée[N 4].
Il est le troisième d’une fratrie qui comprend quatre garçons et deux filles. Vincent aime se présenter comme un « misérable porcher », fils d'un « pauvre laboureur ». En réalité, son père Jean de Paul est un exploitant agricole (agriculteur et éleveur) appartenant à une vieille lignée de « capcazaliers », paysans propriétaires de leurs terres, certes roturiers, mais que certaines franchises fiscales apparentaient à la noblesse[8]. Sa mère, Bertrande de Moras, appartient à une famille d'une lignée bourgeoise, peut-être de la petite noblesse locale[9].
Si Vincent est amené très tôt à apporter son aide à ses parents qui peinent à nourrir une famille nombreuse et passe ses premières années comme berger à garder des moutons, des vaches et des cochons, il quitte toutefois son foyer familial pour Dax où son père l’inscrit au collège des Cordeliers, tenu par les franciscains. Son père espère ainsi le préparer à obtenir quelques « bons bénéfices » grâce auxquels il pourra compléter les revenus familiaux.
Vincent y reste trois ans pendant lesquels il suit avec succès des cours de grammaire et apprend le latin. Il est pour ses camarades un exemple de travail acharné, si bien qu’au bout de peu de temps, Monsieur Comet (juge de Pouy et avocat au présidial de Dax), un ami de famille, lui demande de devenir le précepteur de ses fils. À quinze ans, le , il reçoit dans l'église collégiale de Bidache, des mains de l'évêque de Tarbes Salvat d'Iharse, la tonsure et les ordres mineurs[10].
En 1597, il rejoint l'université de Toulouse où il étudie la théologie pendant sept ans.
En 1598, il reçoit le sous-diaconat puis, deux mois plus tard, le diaconat en la cathédrale Notre-Dame de la Sède à Tarbes, en Bigorre (aujourd'hui, département des Hautes-Pyrénées), par l'évêque de cette ville dans laquelle il séjourne quelque temps. Le , il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque (Dordogne) par l'évêque de Périgueux François de Bourdeilles dans la chapelle du château épiscopal. Il est nommé par le Vicaire Général de Dax curé de la paroisse de Tilh mais ne semble pas s'y être rendu[11], étant au début plus en quête des avantages de cette condition sacerdotale que de son exercice.
Il continue ses études et obtient, le le diplôme de bachelier en théologie[12].
Enseignant à l'université de Toulouse en prévision d'un doctorat, il est, selon ses dires[N 5], capturé en 1605 au large d'Aigues Mortes, par des Barbaresques sur la voie du retour d'un voyage pour Marseille où il se rend pour recueillir un modeste héritage. Il aurait été vendu à plusieurs maîtres successifs (notamment à un alchimiste pour lequel il marquera un intérêt profond[13]) pendant deux ans d'esclavage en Afrique du Nord. Il aurait convaincu son dernier maître, un renégat originaire de Nice « vivant à la musulmane », de se repentir et de se sauver avec lui de Tunis. Il l'aurait emmené avec ses trois femmes à Rome, pour qu'ils se fassent pardonner par le pape. Cet épisode compte parmi la légende de Vincent de Paul dans le cadre des dossiers et témoignages apportés à Rome dans le cadre de sa béatification et de sa canonisation. Louis Abelly, son premier biographe en 1664 en fait l'éloge[N 6] mais l'authenticité de cet événement, pour célèbre qu'il soit[N 7], est débattue par les historiens[14],[15],[16].
Grâce aux recommandations du Saint-Siège, il devient en 1610 aumônier de l'ancienne reine de France Marguerite de France, qui, depuis son vaste hôtel particulier parisien consacre alors un tiers de ses revenus à des œuvres de charité, notamment à la Confrérie des frères de Saint-Jean-de-Dieu connus sous le nom de « Frères de la Charité ». Il s'en inspirera pour créer les « Filles de la Charité »[17].
En 1612, il remplace à Clichy le curé François Bourgoing qui souhaite rentrer à l'Oratoire. Âgé de 31 ans, il devient donc le curé de Saint-Sauveur-Saint-Médard à Clichy (aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine), où il fait ses débuts en pastorale paroissiale.
Il reconstruit l'église qui tombe en ruine avec les deniers du culte, des paroissiens et des notables de 1622 à 1630. Cette église existe toujours[N 8]. Le futur cardinal de Bérulle, représentant majeur de l'École française de spiritualité qui est devenu le directeur spirituel de Vincent depuis 1609[18], le fait nommer curé. Il prend possession de la cure le [19]. C'est dans cette période parisienne que Vincent, par l'intermédiaire de Bérulle, rencontre Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran[20].
Grâce à Bérulle, Vincent de Paul entre en 1613 comme précepteur, dans la maison de Philippe-Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Pendant son séjour dans la maison de Gondi, où il doit « faire sa résidence continuelle et actuelle », il peut aussi retourner aisément dans sa paroisse, surtout lorsque les Gondi séjournent à Paris dans leur hôtel de la rue Pavée Saint-Sauveur.
Il devient confesseur de Madame de Gondi, qui l'emmène en Picardie pour ses œuvres de charité, où il découvre la misère des paysans. On le trouve également dans la Marne en 1613, à Montmirail, toujours comme précepteur au sein de la famille de Gondy (sic) [21]. Vincent de Paul traverse à cette époque une grave crise spirituelle et morale et vit dans le désenchantement. En janvier 1617, il est appelé auprès d’un vieillard mourant dans le village de Gannes, qui lui fait une confession publique et générale.
Le lendemain, , à la demande de Madame de Gondi, il lance un appel à la confession au cours d'un sermon mémorable dans l'église de Folleville. La réponse massive des villageois à cet appel lui fait brusquement prendre conscience de l'importance de sa mission. Les lazaristes font d'ailleurs du sermon du mercredi 25 janvier 1617[22] l’origine de la fondation de leur Congrégation de la mission en 1625 (ils en célèbrent l'anniversaire[23],[24] et réparent en sa mémoire la chaire de l’église Saint-Jacques-le-Majeur-et-Saint-Jean-Baptiste de la commune de Folleville en 1868[25],[26]).
Saint Vincent s'engage alors dans la fondation de congrégations, d'œuvres et de mission.
Affecté comme curé de campagne, dans la paroisse de Châtillon-sur-Chalaronne, en Dombes, au nord de Lyon, il y fonde le , avec les dames aisées de la ville, les Dames de la Charité (Confrérie des Servantes et des Gardes des pauvres ou Charité de Châtillon) pour venir en aide aux pauvres.
Accompagnant Philippe-Emmanuel de Gondi dans ses visites des prisons détenant les criminels condamnés aux galères, il prend les galériens en pitié et est nommé par le roi le Aumônier général des galères[27].
Grâce au soutien financier de madame de Gondi, St-Vincent-de-Paul fonde, en 1625 la Congrégation de la Mission. Vouée à l'évangélisation des pauvres des campagnes, la congrégation prendra le nom de Lazaristes (car demeurant dans le quartier Saint-Lazare de Paris, l'enclos Saint-Lazare). Vincent de Paul, qui forme de nombreux prêtres, crée un séminaire de la Mission. Les premiers lazaristes sont envoyés à Alger en 1646, puis à Madagascar en 1648 et en Pologne en 1651.
Le , il fonde les Gardes des Pauvres sous la responsabilité de Louise de Marillac (1591-1660) avec Marguerite Naseau. Elles prennent ensuite le nom de « Compagnie des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul ». Elles sont vouées au service des malades et au service corporel et spirituel des pauvres ; il en confie la formation à la veuve Le Gras et leur nombre se multiplie rapidement. L'ordre des Filles de la Charité installe sa maison mère à Clichy que Vincent a quitté en 1627[12]. La ville reste sa maison mère du début du XVIIe siècle et jusqu'aux années 1970.
En 1635, il envoie des secours aux populations du Duché de Lorraine et de Bar, ravagés par les troupes françaises et suédoises.
En 1637, il soutient Marie Madeleine de La Peltrie, une jeune veuve du Perche qui veut partir en mission, alors que sa famille veut la remarier par intérêt.
En 1638, débute l'œuvre des "Enfants-Trouvés". En 1648, il convoque une assemblée de dames charitables et prenant la parole, il rappelle que l'œuvre avait déjà sauvé six cents enfants, mais que les ressources manquaient pour poursuivre l’œuvre entreprise. Ses paroles furent pathétiques et convaincantes, puisque, le jour même, l'Hôpital des Enfants-Trouvés de Paris reçut les capitaux nécessaires, pour poursuivre sa tâche.
En 1651, Vincent organise également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes de la guerre en Picardie, Champagne et Île-de-France. Bien que membre de la compagnie du Saint-Sacrement, il prêche pour la modération à l'égard des protestants.
En 1652, avec Marie Lumague, fondation de Union-Chrétienne de Saint-Chaumond ; cet institut est, dès l’origine destiné à l’éducation des enfants et des jeunes filles.
En 1653, il fonde l'hospice du Saint-Nom-de-Jésus[28], à Paris, à l'est de l'enclos Saint-Lazare[29].
Vincent de Paul institue également des retraites spirituelles, au cours desquelles se retrouvent des gens de toutes conditions, le pauvre et le riche, le laquais et le seigneur priaient ensemble et prenaient leurs repas au même réfectoire.
Vincent de Paul sait mobiliser, au service des pauvres, non seulement la reine Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII et régente pour son fils, Louis XIV, de 1643 à 1651 les princesses du sang comme Charlotte-Marguerite de Montmorency, Princesse de Condé, mère de Louis II de Bourbon-Condé, vainqueur de la bataille de Rocroi, qui sera un appui financier de Louise de Marillac ou Louise-Marie de Gonzague, très mondaine, très assidue à visiter les malades de l'Hôtel-Dieu, qui, mariée au roi de Pologne, tint absolument à avoir des Sœurs de Charité et des Missionnaires ; mais aussi les dames de la noblesse et de la bourgeoisie françaises, parmi lesquelles :
Louis XIII veut être assisté par lui dans ses derniers moments, pour se confesser et mourir dans ses bras le .
Il est ensuite nommé au Conseil de conscience (organe traitant des affaires ecclésiastiques) dès le par la régente Anne d'Autriche, dont il est également le confesseur. Régente, Anne d'Autriche préside le Conseil de conscience, le cardinal de Mazarin, en tant que Principal ministre, le dirige et Vincent de Paul en est le rapporteur.
En 1647, Vincent de Paul, alors membre du Conseil de conscience fait pression pour interdire la première traduction en français du Coran. Publiée sous le titre L'Alcoran de Mahomet, cette traduction d'André Du Ryer se propage en dépit de l'interdiction de l'ouvrage[30]. Durant ses années au Conseil de conscience (1643-1652), il participe également à la mise en place d'une politique anti-janséniste, afin de limiter l'essor d'un premier jansénisme naissant[31]. Il est écarté du Conseil de conscience par Mazarin en 1652[32].
Il fonde également un hospice pour les personnes âgées, qui devient l'hôpital de la Salpêtrière en 1657[33].
Mort en odeur de sainteté le [34], il est inhumé dans l'église Saint-Lazare, qui fait partie de la maison Saint-Lazare du faubourg Saint-Denis, le , dans un caveau creusé au milieu du chœur de la chapelle[35].
Son corps repose aujourd'hui dans la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, située au 95, rue de Sèvres dans le 6e arrondissement de Paris. Il s'agit du siège actuel des prêtres lazaristes de la Congrégation de la Mission. Les Lazaristes y ont été relogés en 1817, après les ravages et les destructions de la Révolution.
Figure majeure du renouveau spirituel du XVIIe siècle français[36], saint Vincent de Paul, fondateur, avec Louise de Marillac, des Filles de la Charité, et de la société des Prêtres de la Mission (lazaristes)[37], a écrit des ouvrages ou des sermons à leur destination ainsi qu'une correspondance très importante.
Aujourd'hui, la totalité des originaux de la correspondance qui ont pu être repérés avec exactitude — quelque 347 lettres — sont conservés en cinq lieux : à la Maison mère (« Dossier de La Mission »), à la Maison des Filles de la Charité, aux maisons lazaristes de Turin et de Cracovie, enfin auprès de la famille Hains[38].
Saint Vincent de Paul, un prêtre français du XVIIe siècle, est connu pour ses nombreux écrits spirituels et ses lettres. Ses œuvres principales incluent des lettres et conférences spirituelles où il partage ses réflexions sur la charité et le service des pauvres[39].
« Nous ne devons baser notre attitude envers les pauvres ni sur ce qui apparaît extérieurement, ni sur leurs qualités intérieures. Nous devons les voir à travers les lumières de la foi. Le Fils de Dieu a voulu être pauvre et être représenté par ces pauvres. Il n’avait presque pas la figure d’un homme, durant sa passion, et il passait pour fou dans l’esprit des gentils, et pour pierre de scandale dans celui des Juifs; et avec tout cela il se qualifie l’évangéliste des pauvres: « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4,18). Nous devons faire nôtres ces sentiments et faire ce que Jésus a fait : soigner les pauvres, servir les pauvres, les consoler, les secourir, les aider. »
— Cf. lett, 2546, etc…; Correspondance, entretiens, documents, Paris 1922- 1925.
Vincent est béatifié par Benoît XIII le [40] et canonisé par Clément XII le [41]. La béatification et la canonisation de Vincent de Paul ont toutefois connu des difficultés d'ordre politique. En effet, le Parlement de Paris s'est opposé à la bulle de canonisation émise par le pape Clément XII.
Le Parlement de Paris était alors animé par des raisons politiques d'ordre gallicane, voyant en cette bulle de canonisation un moyen pour le pape d'intervenir dans les affaires du royaume[N 9].
Actuellement son corps est exposé dans la chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris VIe, où ses reliques sont disposées dans une châsse en argent ciselé en 1830 (à l'exception de son cœur conservé dans un reliquaire dans la chapelle de la maison mère des Filles de la Charité[42] et d'une relique de son avant-bras, conservée à Clichy[43]).
En 1885, le pape Léon XIII l'institue « patron de toutes les œuvres charitables »[44].
Liste non exhaustive :
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