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héros du folklore anglais, archer, hors-la-loi-voleur vers 1400 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robin des Bois (en anglais : Robin Hood)[1] est un personnage de fiction britannique, héros légendaire[1],[2] et archétypal du Moyen Âge anglais. D'abord sujet d'une tradition orale, il devient un personnage littéraire au XIVe siècle, avec des œuvres telles que Piers plowman (« Pierre le Laboureur ») de William Langland, puis le héros de diverses gestes du XVe siècle telles que The Lytell Geste of Robin Hood.
Robin des Bois | |
Nom original | Robin Hood |
---|---|
Alias | Robin of Loxley |
Origine | Royaume-Uni |
Sexe | Masculin |
Espèce | Humain |
Cheveux | Bruns |
Yeux | Marron |
Caractéristique | Prendre aux riches pour donner aux pauvres |
Arme favorite | Arc |
Adresse | Forêt de Sherwood |
Famille | Marianne, sa femme |
Entourage | Frère Tuck Petit Jean Joyeux Compagnons |
Ennemi de | Shérif de Nottingham Prince Jean Guy de Gisbourne |
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Selon la légende telle qu'elle est répandue aujourd’hui, Robin des Bois était un brigand au grand cœur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood et de Barnsdale. Habile braconnier, mais aussi défenseur avec ses nombreux compagnons des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches au profit des pauvres ou rendait au peuple l'argent des impôts prélevés, selon les idéaux des auteurs.
Hood signifie en anglais « capuche, capuchon », mais peut aussi signifier « truand », Robin Hood étant peut-être originellement « Robin le Truand »[3]. Ainsi, la capuche pourrait être un élément ajouté a posteriori par la légende anglo-saxonne pour expliquer son nom anglais par cette coiffe, et ne plus l'associer à son côté criminel[4].
L'anglais Robin Hood signifie donc littéralement « Robin à la capuche »[5], ou « Robin au capuchon »[3]. Le français « Robin des Bois » provient d'une erreur de traduction issue d'une confusion entre hood (« capuche, capuchon») et son paronyme wood (« bois »)[5],[6].
La première mention de Robehod ou Hobbehod date de 1228 dans un document judiciaire : un parchemin recense un Robinhood mis en prison pour non-paiement d'une dette ou d'une amende. La majorité des références datent de la fin du XIIIe siècle : entre 1261 et 1300 en Angleterre, on retrouve pas moins de huit références à un certain Rabunhod[7].
Au début du XIVe siècle, des ballades populaires célèbrent les aventures de Robin des Bois, notamment d'un Robin, chef d'une équipe de lutteurs qui apparaît lors des fêtes paroissiales[8]. Il est dès lors suffisamment connu dans la tradition orale[2] pour apparaître dans la littérature : la première mention manuscrite d'une œuvre littéraire de Robin des Bois se trouve dans Pierre le laboureur (Piers Plowman) de William Langland (1377)[2], où Sloth, un prêtre paresseux, déclare : « Je connais des rimes de Robin des Bois. » Trois ans plus tard, le chroniqueur écossais Jean de Fordun écrit que le personnage de Robin des Bois dans les ballades « plaît mieux que tous les autres. »
Au cours du XVe siècle se forge la légende de Robin des Bois dans plusieurs ballades qui s'étoffent : A Gest of Robyn Hode (La geste de Robin des Bois) est un conte enfantin, compilation de plusieurs poèmes du XIVe siècle, qui le présente comme un hors-la-loi au grand cœur, affrontant un système corrompu avec son arc long (arme ignoble au sens étymologique du terme) ; Robin et le moine, histoire sanglante dans laquelle il détrousse les riches pour son propre compte et tue des gens avec flegme ; Robin et le potier, conte comique dans lequel il berne le shérif de Nottingham grâce à la femme de ce dernier ; Gest (ou The Little Geste)[2],[9] présente une version complète de l’histoire de Robin des Bois (avec les personnages du bûcheron Petit Jean et de Stuteley, chef du groupe de paysans que Robin a sauvé de la potence).
De nombreuses versions imprimées de ces ballades apparaissent au début du XVIe siècle au moment où l'imprimerie connaît ses premiers essors en Angleterre. Son image a cependant changé : il n'y est plus question d'un personnage aussi cruel qu'au siècle précédent, et Robin est désormais qualifié de gentleman, ce qui à cette époque signifie un commerçant ou un fermier indépendant. Ce n'est qu'à la fin du siècle qu'il acquiert dans les pièces élisabéthaines (par exemple en 1601 The Downfall and Death of Robert, Earl of Huntingdon, La chute et la mort de Robert, comte de Huntingdon) un titre de noblesse et prend le nom de « Robin de Loxley », ou encore de « Robert Fitz Ooth, comte de Huntingdon » : de hors-la-loi, les auteurs des pièces de théâtre le transforment (phénomène de gentrification) en noble dépossédé volant les riches pour donner aux pauvres.
Son association romantique avec Marianne (ou « Marion », parfois appelée « Mathilde ») date de cette dernière période. L'association de ces deux personnages provient d'une pastourelle lyrique du poète français Adam de la Halle, Le Jeu de Robin et Marion (vers 1283). À part les noms, rien cependant ne permet d'établir une correspondance entre cette œuvre et les ballades sur Robin des Bois. Le couple se rencontre soit dans les fêtes paroissiales (ballades dans lesquelles ils font partie tous deux du petit peuple, elle étant présentée comme une danseuse), soit dans la demeure seigneuriale du père de Lady Marianne (pièces de théâtre les présentant comme des nobles). Marianne devient même le double féminin de Robin au XIXe siècle (combattant à cheval). Apparaît à la même période le frère Tuck, confesseur de Marianne[10]. En 1521, John Major situe l'histoire du Roi des voleur vers les années 1190 au moment où le roi Richard Cœur de Lion part pour la troisième croisade ainsi que dans le contexte de la captivité du Roi Richard à son retour[11].
Au XVIIe siècle, Robin des Bois figure dans The Sad Shepherd (Le Triste Berger, 1641) de Ben Jonson. Puis, au XIXe siècle, Robin des Bois devient un des héros du roman Ivanhoé (1819) de Walter Scott, ce qui en fait un personnage mondialement popularisé. L'idée que Robin est un rebelle saxon combattant les seigneurs normands et vole aux riches pour donner aux pauvres[12] date de cette époque. Thomas Love Peacock, qui fait paraître le célèbre Maid Marian trois ans après Ivanhoé, est accusé de plagiat - soutenant toutefois que son livre avait été écrit en 1818, un an avant la parution de celui de Scott. L’influence de Rabelais y est sensible, notamment à travers le personnage de frère Tuck. Ce dernier ouvrage servira de base pour une grande partie des adaptations cinématographiques.
Les ballades font évoluer Robin des Bois à Barnsdale, dans une zone se situant entre Pontefract et Doncaster, dans le comté de York, ou dans la forêt de Sherwood, au sein du comté du Nottinghamshire (Sherwood est spécifiquement mentionné dans la ballade Robin Hood et le moine). Les versions modernes ont retenu la seconde localisation, et pour cette raison, le comté revendique le personnage : depuis 2011 une silhouette de Robin des Bois est représentée sur le drapeau du comté tout comme les grands panneaux routiers entrant dans le comté représentent Robin des Bois avec son arc et une flèche, l'accueil des personnes à « Robin Hood County ». La BBC de Nottingham utilise aussi l'expression « Robin Hood County » sur ses programmes réguliers.
Un des plus fameux sites liés à Robin des Bois est le « Major Oak », un chêne pubescent de très grande taille dont les botanistes estiment l'âge entre 800 et 1000 ans, considéré comme le repaire du héros et de ses comparses, bien qu'au temps légendaire de Robin des Bois, il était au mieux un jeune et frêle chêneau. En revanche, l'université de Nottingham réalise en 2010 une étude des grottes des environs de Nottingham, dans le but « d'accroître le potentiel touristique de ces sites ». Le projet utilise un scanner laser 3D pour produire des fac-similé en trois dimensions permettant d'analyser et de localiser plus de 450 grottes de grès autour de Nottingham, où l'on pourrait trouver des traces de campements humains de l'époque de Robin des Bois.
Les environs de Tideswell se disputent aussi le lieu de l'action, les registres du tribunal local font état d'un grand nombre d'apparitions du nom « Robert de Lockesly » en 1245.
On peut mentionner aussi le petit village de Robin Hood's Bay sur la baie homonyme de la côte du Yorkshire, où une ballade anglaise et une légende racontent l'histoire de Robin des bois à l'assaut de pirates français, venus piller les bateaux et la côte nord-ouest. Les pirates se rendirent et Robin des bois rendit le butin aux pauvres du village, appelé désormais « Baie de Robin Hood ».
Plusieurs localités affirment posséder la tombe de Robin des Bois.
Lorsque Robin est identifié comme le seigneur de Locksley (chef-lieu du comté de Hallamshire), il est déclaré dépossédé de ses terres par le Shérif de Nottingham et déclaré hors-la-loi. Le shérif apparaît dans les premières ballades, où Robin finit par le décapiter. Ses autres ennemis sont un chasseur de primes du nom de Guy de Gisbourne, ainsi que de riches abbés, lesquels sont également tués par Robin. Robin des Bois est souvent représenté avec un chapeau à bec, vêtu de vert.
Les hommes de main de Robin des bois, en français les « Joyeux Compagnons », sont :
Dans les pays du bloc communiste, des ouvrages comme Robin Hood and Little John, or the merry men of Sherwood forest de Pierce Egan fils (en) (publié en français par Alexandre Dumas en deux parties : Le Prince des voleurs et Robin Hood le proscrit) ont été traduits et « adaptés » de manière à en faire un héros du peuple rebelle, rôle exemplaire et éducatif marxiste également dévolu à Spartacus, à Thierry la Fronde, à Gaspard de Besse et aux betyárs, haïdouks et bogatyrs locaux[13] qui, comme l'analyse Rodney Hilton, sont autant de symboles de la révolte des paysans asservis[14].
D'après Laurence Belingard, maître de conférences en histoire anglaise à l'université d'Avignon[15], le personnage décrit dans certaines ballades populaires n'a rien à voir avec l'image du noble justicier mais plutôt comme un brigand parfois cruel et violent. Elle note par exemple des passages où il décapite un moine, ou d'autres où il décapite un enfant. Dans les textes anciens, Robin des Bois apparaît comme un koulak, en anglais yeoman : fermier aisé qui ne met jamais en cause l'ordre établi, ne propose aucun idéal social et se prosterne devant le roi Richard Ier[10]. « Illusion bien médiévale que celle qui met le roi du côté des paysans, du fait des nombreux conflits qui l'ont opposé, uniquement pour l'intérêt de la couronne, aux propriétaires, oppresseurs des serfs », écrit Rodney Hilton. « Cette erreur aboutit au désastre populaire de 1381 »[16].
En 1953, dans le cadre du maccarthysme et de la chasse aux « communistes » ou supposés tels aux États-Unis[17], Robin des Bois est assimilé à de la « propagande communiste » par l'État de l'Indiana et retiré des bibliothèques[18].
Le mythe de Robin des Bois a connu énormément d'adaptations à l'écran[19].
Depuis la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), le rôle de Robin des Bois est joué par l'État et les organismes sociaux, dans le cadre de l'État providence, qui prélèvent, à titre obligatoire, des impôts et des cotisations sociales et les versent aux méritants sous forme de prestations diverses (allocations familiales, de chômage ou de revenus minimums)[22].
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