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commune française du département de l'Oise De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Roberval est une commune française située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France.
Roberval | |||||
La balance, à l'entrée de la commune. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Oise | ||||
Arrondissement | Senlis | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes des Pays d'Oise et d'Halatte | ||||
Maire Mandat |
Michel Verplaetse 2020-2026 |
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Code postal | 60410 | ||||
Code commune | 60541 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Robervallois | ||||
Population municipale |
352 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 73 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 17′ 25″ nord, 2° 41′ 19″ est | ||||
Altitude | Min. 34 m Max. 150 m |
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Superficie | 4,83 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Pont-Sainte-Maxence | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Oise
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | roberval60.fr | ||||
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La commune de Roberval est située à l'est de la forêt d'Halatte et à une distance orthodromique de 54,0 km au nord-est de la cathédrale Notre-Dame de Paris[1].
Roberval ne compte que trois communes limitrophes : Pontpoint au nord et à l'ouest ; Rhuis au nord et à l'est ; et Villeneuve-sur-Verberie au sud-est (hameau de Noël-Saint-Martin) ainsi qu'au sud. La commune n'atteint pas l'Oise et ne comprend aucune parcelle de la forêt d'Halatte, mais de nombreux bois privés et communaux (dont le bois de la Gruerie attenante à la forêt d'Halatte).
Roberval a la particularité d'être composée de hameaux, au nombre de sept, et de ne comporter aucun bourg sur le territoire de la commune. Dans le sud du Oise, ce type d'organisation spatiale de l'habitat constitue l'exception et ne concerne que de rares cas, comme notamment la commune voisine de Pontpoint (où toutefois l'ensemble des hameaux s'aligne le long d'un axe routier).
Le nom de la commune provient du hameau en face du château, sous le haut viaduc de l'autoroute A1, au carrefour de la RD 100 et de trois chemins communaux. Au nord de ce hameau de Roberval, le long de la RD 100, et délimité par l'ancien moulin au carrefour avec la route de Rhuis au sud et par le carrefour avec la route de Moru au nord, s'étale le hameau de Guidon. Ensuite, le hameau suivant est Moru, appartenant pour sa majeure partie à la commune de Pontpoint, sauf pour la rue des Écoles au sud de ce hameau, qui appartient à Roberval. C'est là que se situe l'école commune aux trois communes de Roberval, Rhuis et Pontpoint (pour son hameau de Moru). - En revenant au château, l'on trouve au sud-est, quasiment en continuité, le hameau des Carrieuses, et au sud-ouest, le hameau de Fosse. Au sud, c'est le hameau de Noël-Saint-Remi, dont le noyau est constitué par les maisons autour de l'église. La mairie-école a été construite à mi-chemin entre le hameau initial de Roberval et Noël-Saint-Remi, et le nom de ce dernier est tombé en désuétude, ne paraissant plus sur les cartes topographiques : les deux hameaux sont aujourd'hui considérés, dans leur ensemble, comme le village de Roberval. Finalement, reste à signaler le hameau du Fond-Maillet, à plus d'un kilomètre au sud-ouest de Noël-Saint-Remi en lisière de la forêt d'Halatte. C'est le plus petit des hameaux ; contrairement aux autres, il ne s'agit pas d'un alignement de maisons le long d'une rue, mais d'une ferme et d'une poignée de maisons s'agglomérant derrière.
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le ru de Roucanne et[4],[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 789 km2 de superficie, délimité par trois bassins versants en totalité ou en partie (Aisne, Oise et Aronde). Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le , puis révisé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Oise-Aronde[5].
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 °C)[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 731 mm, avec 10,1 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Creil à 15 km à vol d'oiseau[8], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 662,2 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Au , Roberval est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (68,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (47,8 %), forêts (31,1 %), zones agricoles hétérogènes (19,1 %), zones urbanisées (1,9 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
L'autoroute A1 qui traverse la commune en son milieu et dont le viaduc domine la place du village ne profite pas directement à Roberval. L'échangeur le plus proche dénommé « Pont-Sainte-Maxence » est éloigné de huit kilomètres et se situe près de Verberie, sur la commune de Longueil-Sainte-Marie.
Roberval est traversée par une route départementale d'importance locale, la RD 100 qui mène de Moru, hameau de Pontpoint voisin de la commune, au Plessis-Belleville. Depuis Moru, la RD 123 permet de rejoindre Pont-Sainte-Maxence ou Verberie.
Le GR 12, en tronc commun avec le GR 655, traverse la commune de Roberval en venant de la forêt d'Halatte et en se dirigeant vers Rhuis et les rives de l'Oise. Toutefois, en l'absence de sentiers de randonnée à proprement parler, leur itinéraire emprunte des routes, dont la RD 100 fortement fréquentée à certaines heures, pendant 350 m. Il est également possible de relier Pontpoint à pied, en passant par des chemins communaux peu fréquentés par la circulation et des routes forestières, en lisière de la forêt d'Halatte. La commune de Roberval possède aussi de nombreux chemins ruraux qui se prêtent bien à la marche à pied ; l'inconvénient étant que la plupart de ces chemins se termine aujourd'hui en cul-de-sac pour avoir été absorbé par les surfaces agricoles ou pour manquer d'entretien. C'est notamment le cas des chemins au fond des cavées des Rois et de Fosse.
La gare la plus proche, desservie par le TER Hauts-de-France, est celle de Pont-Sainte-Maxence, principale gare entre Creil et Compiègne sur la ligne Paris - Saint-Quentin, située à près de neuf kilomètres au nord-ouest.
La commune est desservie, en 2023, par les lignes 640, 6221, 6305 et 6323 du réseau interurbain de l'Oise[15]. Elle est également desservie par le service de transport à la demande gratuit TAD'OHM mis en place par la communauté de communes des Pays d'Oise et d'Halatte.
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Roberti valle (vers 1171) ; Robertval (1211-12) ; apud robertval (1218) ; Odo de Robertval (1264) ; Roberti vallis (1267) ; Robertivilla (XIIIe) ; Roberval (1336) ; Roberval-la-Vallée (1794)[16].
On trouve les premières traces d'occupation humaine vers -100 000 ans (Acheuléens) dans l'Oise et vers Moru. Des sites néolithiques sont mis au jour à Harcelay, Long-Champ, Sur-Fosse, Haute-Borne.
La limite entre les tribus bellovaque et suessione est fixée sur le Rouanne. Les vallons (Fosse) et plateaux (Taillis-Bois, Long-Champ…) sont peuplés et cultivés par les Gaulois.
Des villas sont bâties sur les plateaux méridionaux, tous les 800 m (sites du Chemin-Blanc, du Long-Champ, des Taillis-Bois), dans les vallons se dressent des villages (Roberval, l'Épinette) et des hameaux (Fosse, Derrière-Hour, Guidon). Il y a une fonderie (Cornouiller) et un hameau (Harcelay) sur les plateaux.
L'église de Roberval est dédiée à saint Rémi, évêque de Reims, très vénéré sous la dynastie mérovingienne dès sa mort intervenue vers 533. Il existe quatre-vingt-quatre titulatures à saint Rémi en Picardie, dont Barbery et Orrouy. Ce vocable est peut-être choisi dès la construction de la chapelle de Noël-Saint-Remy (ancien nom du village), mais la vie d'Hincmar, archevêque de Reims, indique qu'il trouva la mort vers 882 en fuyant devant les Normands avec les reliques de saint Rémi. Son rôle dans le règlement de la querelle des deux évêques (voir infra le chapitre sur l'église) et dans la propagation du culte de saint Rémi (il a écrit des mémoires) a peut-être poussé un évêque de Beauvais de cette époque à dédier à saint Rémi la chapelle du hameau de « Noël-en-Beauvaisis » de lors. Sa fête est officiellement fixée au 1er octobre, anniversaire d'une translation de reliques, mais la fête patronale de Roberval a lieu le premier dimanche d'octobre[17].
Le moulin à eau de Roberval, connu comme le moulin Henri, est cité pour la première fois en 1211 à l'occasion d'un conflit qui oppose les moines du prieuré Saint-Nicolas-d'Acy-lès-Senlis au chevalier Roger de Verberie, prévôt royal de ce bourg. Roger représente aussi les intérêts de Robert de Sacy, du chevalier Hugues de Longueau et des Venatores de Villers. Après beaucoup de discussions, ils en viennent à l'accord suivant : le prieur de Saint-Nicolas aura la moitié du moulin, libre de toute coutume, comme elle lui a été confirmée par le roi Louis VII le Jeune (qui régna de 1131 à 1179), et les autres la deuxième moitié en indivision. Le paiement du cens et des autres dépenses générées par le moulin sera partagé pour moitié entre le prieur et les autres personnes. Il a été aussi ajouté que nul ne prendra, sous prétexte du défaut de sa partie, les meules du moulin ni les ferrements. La famille de Sacy possède encore des droits sur ce moulin jusqu'en 1274, date à laquelle Gilles de Sacy vend tous ses droits aux moines de Saint-Nicolas d'Acy.
Quelques années plus tard, un conflit d'un autre genre oppose le nouveau seigneur de Roberval aux moines de Saint-Nicolas. Jean de Roberval dit le Gaigneur (Johannes dictus Lucrator, Dominus de Roberti-Valle) se soumet en mai 1291 à l'arbitrage de l'abbé de Saint-Denis. Il s'était emparé du moulin Henry et d'un jardin situé à Roberval, et dépendant du prieuré de Saint-Nicolas d'Acy, sous prétexte que les devoirs féodaux étaient négligés. On lui promit un cens annuel de vingt sols parisis. Il rendit les biens. Le moulin est vendu en 1528 par Olivier Bohuon, maire de Rhuis à Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval.
Au Moyen Âge, le moulin est entouré de prés, de bois d'aulnes et de tourbières : en 1390, un dénombrement de la seigneurie de Rhuis mentionne un lieu-dit « es tourbières de Vaulx dessoux le Valet Lambert, tenant au pre du molin Henry ». Un autre dénombrement de 1416 précise que « deux arpens d'aulnoy souloient estre près séans du moulin Henry ». Des « Joyeux », soldats du bataillon d'infanterie légère d'Afrique (disciplinaire), sont logés en 1914 au moulin qui s'appelle alors Moulin Darche, du nom du dernier meunier, Édouard Darche (1891). Une lampe tombe dans la paille et met le feu. Les Joyeux s'enfuirent en sautant par les fenêtres du premier étage car celles du rez-de-chaussée étaient grillagées. Le moulin est définitivement détruit en 1918 par le maçon Georges Lequeux, il reste la grange, la rivière et le bief[17].
Charles de Rohan, prince de Soubise et d'Epinoy et duc de Ventadour, hérita de la seigneurie de Roberval, Rhuis et Saint-Germain-lès-Verberie en 1749 à l'âge de trente-quatre ans. Il succède à son fameux grand-père, Hercule-Mériadec de Rohan-Guéméné, mort sans enfant vivant, et devient ainsi duc de Rohan-Rohan. La seigneurie appartient depuis 1641 à la célèbre famille qui donna à la France un archevêque (Henri de La Mothe-Houdancourt, seigneur de Roberval de 1641 à 1684), une gouvernante des enfants de Louis XIV (Charlotte, duchesse de Ventadour, seigneur de nos villages de 1684 à 1691) et plusieurs princes dont Louis-Charles de la Tour d'Auvergne, prince de Turenne, seigneur de 1691 à 1692.
Très attaché à sa seigneurie, pourtant modeste, de Roberval, Soubise y vient surtout entre 1749 et 1756, avant d'être occupé par la guerre de Sept Ans. C'est probablement ce prince qui fait profondément modifier l'aspect du château de Roberval pour le mettre à la toute dernière mode. Lorsqu'il en hérite, le bâtiment date encore pour l'essentiel de l'époque de Larocque, le colonisateur du Canada. Il présente alors un plan en croix et une décoration qui évoque la deuxième Renaissance française (vers 1530/1560).
Le prince de Soubise fait abattre l'aile nord, puis redécore la façade et les intérieurs dans le style Louis XVI (en vogue de 1755 à 1780 environ et inspiré par la découverte de Pompéï). La façade, entièrement modifiée dans un style assez sobre et très élégant, est ornée d'un balcon supporté par deux colonnes aux chapiteaux doriques, elles-mêmes encadrées par deux « échelles » de pierre typiques du style Louis XVI. Le parc est sans doute également réaménagé, mais on ignore le rôle exact du prince de Soubise dans son aspect actuel. Il est sans doute le commanditaire du jardin potager à la française, attribué à l'école de Le Nôtre. Le prince de Soubise donne ensuite de grandes réceptions au château et le loue parfois également (il faut bien rentabiliser les travaux !) à de grandes familles comme celle des Trudaine, riches négociants d'Amiens.
En 1753, Soubise fait réaliser une promenade-perspective (l'actuelle route de l'Église, à Roberval) entre son château et l'église du village, afin de remplacer le chemin tortueux et souvent inondé qui partait de l'actuelle « Basse Cour » du château. Les travaux sont réalisés gratuitement par les Robervallois au titre de l'impôt féodal de la corvée. Soubise, bon prince, offre le terrain nécessaire. La Chaussée Neuve, comme on l'appelle alors, est un axe rectiligne de 1 540 m de développement constitué d'un fort remblai planté d'arbres. La moitié de ces arbres, devenus centenaires, seront d'ailleurs abattus en 1853 pour financer la construction de l'école. (La SANEF a choisi de planter en 1964 deux piliers du viaduc au beau milieu de la perspective, rompant ainsi un des seuls exemples d'urbanisme du siècle des Lumières dans un village de l'Oise.)
À partir de 1780, Soubise tente également de mettre en valeur les pentes sablonneuses des coteaux de Roberval-Rhuis en y faisant planter des pins noirs. Malgré les destructions dues au passage de l'autoroute, il en reste de magnifiques descendants au-dessus de Noël-Saint-Remy, dominant le vallon de leur majestueuse silhouette sombre. Mais le prince de Soubise ne pourra pas transmettre sa seigneurie à ses deux filles. Roberval sera en effet concerné par la célèbre escroquerie du « collier de la reine ». Pour résumer l'affaire, on dira que le cardinal de Rohan, frère de Soubise et amant de Marie-Antoinette, achète pour le compte de cette dernière, à crédit, un magnifique collier au prix faramineux de 1 600 000 livres. Il le confie ensuite à une certaine Jeanne de la Mothe-Valois qui promet que Marie-Antoinette le rembourserait. En fait, l'aventurière vend le collier et Marie-Antoinette, qui n'était pas au courant, refuse de payer le cardinal. Un procès suivra au cours duquel ce dernier sera innocenté mais devra néanmoins rembourser le bijoutier. La famille du cardinal l'aide alors à réunir la somme, et en particulier le prince de Soubise, qui doit vendre la seigneurie de Roberval. Celle-ci recouvre alors, outre Roberval, Rhuis et Saint-Germain-lès-Verberie, les hameaux de Bacouël, Noël-Saint-Remy, Noël-Saint-Martin et Montvinet. Soubise vend le domaine 190 000 livres le 27 novembre 1784 à Achille-René d'Avesne de Fontaine. Mais cette somme, dérisoire au regard du prix du collier, profitera surtout aux créanciers de Soubise. Roberval était hypothéqué !
Le prince de Soubise, beaucoup plus présent à Roberval que ses prédécesseurs, restera donc dans les mémoires locales pour avoir profondément modifié l'environnement des Robervallois en redécorant le château, en créant la promenade-perspective de l'église et en boisant les coteaux en pins noirs.
La construction d'un nouveau ce presbytère a été projetée dès 1787 sur l'emplacement d'une vieille grange appartenant au curé Clauzier, afin de remplacer l'ancien presbytère. Ce dernier, situé juste en face de l'église était en effet, d'après le curé, « envahi d'animaux de toutes espèces et inondé à chaque pluie depuis la suppression du mur de clôture qui le protégeait, les ravines ont envahi le canal et fait périr le poisson ». Les travaux ne sont entamés par le maçon Montarrain que le 8 juillet 1789, soit trois jours avant la prise de la Bastille. Ce n'est pourtant pas la Révolution qui va interrompre les travaux, mais la mauvaise volonté de certains habitants, non concernés, refusant de participer aux frais. Le presbytère reste longtemps inachevé. En 1798, il n'existe qu'une carcasse sans fenêtres ni portes, mal construite avec du mauvais mortier ; deux murs sont déversés, lézardés et calcinés. Il a été incendié et il est vendu en 1798 à un riche cultivateur de Verberie, Jacques Duvivier. Le presbytère ne sera terminé et livré au curé qu'après la Révolution[18],[19].
Un citoyen de Roberval est recruté comme volontaire sous la Convention ; c'est le capitaine Parage. Cet homme de guerre révolutionnaire fut promu capitaine de la Compagnie de Crépy-en-Valois à la bataille de Lille en 1792. Après 4 mois de combats, Parage retourne à l'arrière avec ce qui reste de sa compagnie. Il est reçu le 30 décembre 1792 à la mairie de Verberie, alors chef-lieu de canton. Le capitaine Parage demande la permission d'y déposer l'étendard de sa compagnie. Ce dépôt sera l'occasion d'une grande cérémonie patriotique le 6 janvier 1793.
Le capitaine Parage entre dans la salle des séances à la tête de ses 42 hommes. Il fait un discours dans lequel il rappelle les vertus civiques et le courage dont firent preuve ses hommes dans divers combats. Puis il déclare « je suis heureux de déposer à la mairie ce guidon qui a été le signe de ralliement devant l'ennemi ». Le maire de Verberie et ses conseillers font ensuite quelques discours avant d'accorder à ceux des soldats qui sont « restés fidèles au drapeau sous le feu de l'ennemi » une gratification de dix francs. Le capitaine Parage désigne alors 34 de ses hommes. Cette cérémonie nous montre l'importance que revêt le culte des valeurs civiques et la propagande pour la « défense de la Révolution » sous la Convention[19].
La Société du grand jeu d'arc de Roberval est refondée en juin 1823 par I.-C. Davène de Roberval et 21 Robervallois. Le jeu d'arc, constitué de deux petits édifices placés à chaque extrémité d'une allée, est bâti en 1830. Le « tirage de l'oiseau », placé en haut d'une perche, se faisait le premier dimanche de mai, après vêpres, et le vainqueur était proclamé « roi ». En janvier, il recevait le « bouquet » puis les archers allaient offrir le pain bénit à la messe. Interrompue à cause de la guerre de 1870, la compagnie est refondée en 1901 par Pierre de Roberval dans le café bien nommé « saint Sébastien » (patron des archers, voir « le café de Roberval ») et le jeu d'arc reconstruit à son ancien emplacement.
À partir des années 1830, Roberval s'équipe de lavoirs afin d'améliorer l'hygiène et de faciliter le lavage du linge. Les lavandières faisaient d'abord « essanger » le linge (tremper dans de la lessive) puis le décrassaient au lavoir. Le lendemain, les lavandières faisaient bouillir le linge dans des « cuviers » en bois d'un mètre de diamètre et hauts de 40 cm. Elles déposaient au fond des bâtons de viorne ou des sarments de vigne puis un « cendrier » (drap dans lequel on mettait de la cendre) puis le linge à laver et des feuilles de saponaires séchées (ou, plus tard, de lessive de Marseille fondue à part dans une casserole). Le linge devait bouillir toute la journée. Il était ensuite transporté en brouette au lavoir pour le rincer à l'aide d'un battoir. Les lavandières s'agenouillaient dans des « bachots », boites emplies de paille et de foin, plus confortables que le sol. La lessive n'était alors faite que tous les deux mois, vu le gros effort de travail qu'elle demandait.
Au XIXe siècle, le café « Au Bien-Aller » se nommait « au Saint-Sébastien ». Le bâtiment actuel date de cette époque. Ce fut aussi un restaurant où la patronne préparait les repas dans une vaste cheminée de deux mètres de large. La spécialité était le « boudibi » ou « boudinée », charcuterie maison (saucisses, boudin, saucisson, jambon, etc.). On s'occupait aussi de vendre du bois de chauffage exploité dans le domaine du château. On buvait alors presque exclusivement de la « goutte » (eau-de-vie de cidre), le vin n'était guère consommé. Le dimanche, on buvait de l'absinthe, du malaga. Vers 1900, on produisait encore un peu de vin à Roberval. Les consommateurs se distrayaient en jouant aux cartes ou au billard. En septembre 1870, des soldats prussiens viennent au café, réclament un litre d'anisette et quatre paquets de cigares à M. Gacogne et partent sans payer. Le cafetier demandera le remboursement à la commune. À partir de 1908, une épicerie vint s'adjoindre au café, on y éditait des cartes postales de Roberval. Jusqu'en 1918, le café devait faire face à la « concurrence » de deux autres bars, qui ne servaient que de la goutte, sur la Place et à Guidon. Plus tard, le propriétaire fit le tour de Roberval avec une épicerie ambulante et donnait un bal tous les dimanches au café. Après 1945, des projections de films précédaient le bal du dimanche. Le café est rebaptisé « Au Viaduc » dans les années 1980 puis « Au Bien Aller » (terme de vénerie) en 1996.
La première mairie-école se dressait à gauche de l'église, sur la place de Noël-Saint-Remy. Maison basse couverte de chaume, elle était composée de trois pièces : la classe, la mairie et le logement de l'instituteur. Le bâtiment est quasiment en ruine en 1828, et la mairie et l'école doivent déménager dans des locaux provisoires au hameau des Carrieuses jusqu'à ce que le bâtiment soit réparé en 1835. La construction d'une nouvelle mairie-école s'avère toutefois indispensable. Entièrement financée par la vente du bois d'arbres appartenant à la commune et de l'ancienne école, le nouveau bâtiment est achevé en 1853.
La création d'un corps de pompiers est décidée en 1865 par le conseil municipal dirigé par le maire Edmond-Pierre Davène de Roberval. La municipalité achète des boyaux, des haches, des seaux, des casques, des ceintures et des sabres. Le maire offre pour sa part une pompe à incendie d'occasion. Vingt-cinq pompiers volontaires se présentent et M. Dupressoir est nommé sous-lieutenant de la Compagnie de Roberval.
La remise aux pompes est bâtie en 1866 en moellons, dans le prolongement des annexes de la mairie de l'époque. La pompe à incendie, trop vieille, doit être remplacée dès 1869, la nouvelle est montée sur charrette. Un « trapèze » (structure d'entraînement d'une vingtaine de mètres de haut) est édifié à proximité (où se dresse aujourd'hui l'arbre de la Victoire). Treize vestes de sapeurs pompiers sont achetées en 1889. La compagnie de Pompiers de Roberval est dissoute vers 1930. Les médailles glanées au cours de leurs exploits furent exposées dans la mairie jusqu'à leur destruction lors de l'incendie de 1993[17].
À la fin du XIXe siècle, le chemin de fer industriel Villeneuve-sur-Verberie - Moru (commune de Pontpoint) fut construit à travers le village. Sa vocation fut le transport de la production de plusieurs carrières jusqu'aux péniches de l'Oise. Auparavant, les pierres et le sable étaient acheminés par tombereaux tirés par des chevaux. La remise à locomotives subsiste toujours, constitué de bâtiments de briques et d'un hangar. Derrière ce hangar se trouvent encore les vestiges du funiculaire qui permettait d'évacuer les pierres de la carrière du Plant. Le train était également alimenté par la carrière de Villeneuve-sur-Verberie (encore en activité) et par celle de Carnage, à Roberval (détruite lors de la construction de l'autoroute). Avant 1920, une douzaine de wagons par train étaient tirés par une locomotive à vapeur. Après cette date, et grâce à la pose d'une nouvelle voie provenant de Fleurines, des locomotives diesel tirent jusqu'à vingt-deux wagons de six tonnes chacun. Lors de la construction de l'autoroute, en 1964, la voie fut déposée et les matériaux sont désormais transportés par camions. Le dépôt des machines est depuis lors utilisé comme dépôt par diverses entreprises.
Les combats de la Première Guerre mondiale débutèrent dans la région avec la destruction du pont de Verberie par les Allemands le 31 août 1914. Une rude bataille oppose les Allemands aux Britanniques à Néry (29 morts et 80 blessés). Le clocher de l'église de Rhuis est criblé par un obus allemand tiré depuis l'Orméon en novembre 1914. Les habitants de Roberval sont évacués vers le sud (par exemple à La Ferté-Alais). Senlis est prise le 3 septembre, puis les Allemands sont repoussés au-delà de l'Aisne où le front se stabilise. Dans la cavée de Fosse, sur le versant nord, face à la lisière du bois, le génie de l'armée réalisa un abri constitué d'une pièce en rondins de hêtre recouverte d'une butte de terre. Cet abri ne servit jamais, et son entrée fut bouchée peu après la guerre par des riverains. De même, la tranchée creusée en 1914 sur le rebord du plateau du « Plant », orientée vers la vallée de Roberval, n'eut jamais à servir. Elle fut constituée d'un fossé de trente mètres de long, dont le plan en baïonnette est coupés à deux reprises par des chicanes de deux mètres de côté.
Les dommages de guerre subis par Roberval ne lui seront remboursés qu'en 1925 (ils se monteront à 102 francs).
En 1919, le maçon George Lequeux construit un four à chaux, constitué d'une tour en pierre, à flanc de talus. On le chargeait par le haut de couches de charbon de bois et de fagots et de couches de calcaire intercalées. On allumait le tout par l'ouverture voûtée en briques situées à la base. Quand le calcaire avait brûlé, il s'était transformée en chaux vive. Le maçon la retirait du four et l'éteignait partiellement avant de pouvoir s'en servir comme d'un ciment.
En 1939, un projet de liaison autoroutière Paris-Lille est mis à l'étude mais différé à cause de la guerre. Un premier projet prévoit de faire passer l'autoroute dans le vallon du Rouanne, entre les Carrieuses et Noël-Saint-Martin. Un deuxième projet prévoit de franchir le vallon au moyen d'un très haut talus. C'est finalement le viaduc qui est retenu. Le dessin du viaduc a été réalisé en fonction des recommandations et des plans de l'architecte en chef des Monuments historiques, M. Paquet, qui voulait « allonger la ligne générale de l'ouvrage pour mieux l'accorder au style du château tout proche ». C'est M. Paquet qui est l'auteur des piles, de section octogonale s'évasant de bas en haut pour s'épanouir par un arrondi en un chevêtre aux extrémités fines.
Les travaux débutent en mars 1964. On commence par battre des pieux qu'il faut enfoncer violemment jusqu'à 16 m de profondeur, le sol étant très tourbeux. La construction des piles commence en juin 1964. Le tablier est terminé en janvier 1965 et l'ouvrage est livré par l'entreprise Léon Ballot en avril 1965. Le résultat est un viaduc de 544 m de long, d'une hauteur maximale de 19 m avec une pente de 3,1 % soutenue par 32 piles creuses. La section Paris-Roye est ouverte à la circulation le 29 novembre 1965. Le trafic est de 34 000 véhicules par jour en 1972, 40 000 en 1987 puis explose par la suite (85 000 au début du troisième millénaire)[17].
La qualité exceptionnel du patrimoine paysager de Roberval est reconnue depuis longtemps par les naturalistes mais aussi, depuis les années 1970, par les différents services publics (Parlement européen, ministères de la Culture, de l'Agriculture ou de l'Environnement, etc.). C'est ainsi que toute une série de classements ont permis de garantir jusqu'à aujourd'hui une véritable qualité écologique à la commune. Certaines de ces protections, les moins contraignantes, concernent toute la superficie communale. D'autres sont plus restrictives et donc plus localisées.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2021, la commune comptait 352 habitants[Note 3], en évolution de −5,88 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2014 | 2019 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
371 | 356 | 352 | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 19,3 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 185 hommes pour 178 femmes, soit un taux de 50,96 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,0 | 0,0 | |
3,3 | 2,3 | |
16,5 | 16,5 | |
26,4 | 26,1 | |
20,3 | 22,2 | |
14,3 | 13,1 | |
19,2 | 19,9 |
Roberval est située dans l'académie d'Amiens.
La commune administre, conjointement avec les communes voisines de Pontpoint et Rhuis, le groupe scolaire intercommunal « Gilles Personne de Roberval » avec une école maternelle et une école élémentaire. Ce groupe scolaire, mis en service en 1971, se situe rue des Écoles, au hameau de Moru (section appartenant à la commune de Roberval)[34].
Roberval n'a plus de curé en titre et dépend de la paroisse catholique Sainte-Maxence de Pont-Sainte-Maxence au sein du diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis, suffragant de l'archidiocèse de Reims. Mgr Jacques Benoit-Gonnin est l'évêque du diocèse depuis le 18 mars 2010. Des messes dominicales sont célébrées le deuxième dimanche du mois à 9h30 en alternance avec Rhuis de septembre à juin.
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 45 141 €, ce qui plaçait Roberval au 829e rang parmi les 31 347 communes de plus de 50 ménages en métropole[35].
En 2007, l'INSEE a recensé parmi la population de Roberval 165 actifs ayant un emploi et 27 chômeurs. Le taux d'activité de la population de 15 à 64 ans était de 76,5 %, ce qui représente une légère augmentation par rapport à 1999, quand ce taux était de 73,8 %. En raison de l'augmentation du taux de chômage, le taux des actifs ayant un emploi est toutefois passé de 69,9 % à 65,8 %. Vu la petite taille de la commune, seulement 34 emplois existent sur son territoire en 2007, chiffre qui a considérablement augmenté depuis 1999 quand il n'y avait que 22 emplois. Au total, 19 Robervallois travaillent sur leur commune de résidence en 2007, soit 11,6 %. Trois entreprises ont été créées à Roberval en 2010, appartenant aux secteurs du bâtiment, des services et transports, et du commerce et de la réparation auto[36].
Au 1er janvier 2010, Roberval comptait dix-huit établissement[37] actifs, c'est-à-dire des entreprises ou administrations ayant leur siège à Roberval, ou des antennes d'entreprises ayant leur siège en dehors de la commune. Trois établissements appartiennent au secteur de l'industrie, deux au secteur de la construction, douze au secteur des transports et des services divers, et une seule au secteur du commerce et de la réparation auto.
Des chiffres sur le personnel employé n'étant pas disponibles pour 2010, il faut regarder ceux du 31 décembre 2008. L'on voit que dix établissements n'occupaient alors aucun salarié, et que cinq établissements occupaient un total de treize salariés. Cinq salariés sont employés dans deux entreprises du secteur de la construction, deux dans le commerce et les services divers (en l'occurrence le café « Au Bien-Aller », l'unique commerce de proximité de la commune) et six dans l'administration et l'enseignement (en l'occurrence la mairie et l'école primaire)[38].
Roberval compte deux monuments historiques sur son territoire[39].
Cet espace escarpé et dominant le vallon de Fosse fut longtemps dévolu au pâturage itinérant des moutons. Cette utilisation pastorale a permis le maintien d'une pelouse rase aux espèces botaniques très variées. À la disparition de l'élevage ovin au début du XXe siècle, les lapins ont pendant un temps pris le relais pour entretenir ce milieu. Aujourd'hui, la végétation arborée est en passe d'envahir la pelouse qui a déjà disparu à environ 50 %. Au milieu des genévriers, des pins sylvestres (plantés) et des plantes aromatiques (origan vulgaire, thym, serpolet…), l'on peut trouver les orchidées les plus diverses et les plus somptueuses de nos régions et surtout les moins courantes. Parmi les espèces rares en France, citons la très étrange Limodore à feuilles avortées, à la longue hampe violette sans feuilles (protégée en Picardie) ainsi que l'Orchis guerrier, dont les trois pétales supérieurs se réunissent curieusement en forme de petits casques de soldats. D'autres orchidées sont un peu plus répandues comme l'Ophrys abeille et l'Ophrys mouche ressemblant à s'y méprendre aux insectes qui leur ont donné leur nom. On trouve aussi l'Orchis singe et l'Orchis bouc. Mais d'autres fleurs rares en France accompagnent les orchidées de Fosse, parmi lesquelles l'Anémone pulsatille, l'Epipactis brun rouge, (assez rare), l'Euphorbe de Séguier (rare), le Fumana vulgaire (rare, protégée en Picardie), le genêt des teinturiers, la germandrée des montagnes (assez rare, protégée en Picardie), la Véronique couchée (rare). La pelouse calcicole de Fosse est très menacée : par la croissance des arbres et le manque d'entretien, mais aussi parfois par l'érosion des sols provoquée par le piétinement et la pratique de la moto verte. Cet espace est néanmoins protégé au titre de site inscrit de la vallée de la Nonette et de ZNIEFF[43].
Il s'agit essentiellement de coteaux boisés appartenant aux habitats suivants : tillaie-frênaie des expositions froides à tilleul à grandes feuilles ; hêtraie-chênaie pédonculé avec présence de gaillet odorant, de lauréole et de laîche glauque ; hêtraie-tillaie des pentes colluvionnées avec présence de gouet tacheté et mercuriale vivace ; et chênaie pédonculée à primevère élevée. D'autres habitats plus courants se rencontrent aussi : fourrés à noisetiers communs et clématite des haies, frênes, saules marsault ou érables sycomores, etc. On trouve également ici le polystic à aiguillons (fougère assez rare, ayant déterminé la création de la ZNIEFF). Ce milieu n'est pour l'instant pas très menacé, sauf par le « grignotage » urbain. L'espace est protégé au titre de zone ND, de site de la vallée de la Nonette, de ZNIEFF et, prochainement, de site Natura 2000[44].
Les vallons de Roberval se terminent par des gorges étroites et encaissées, les « cavées ». Il y règne une forte humidité en toutes saisons, génératrice d'une végétation exubérante dont la densité se traduit par une pénombre permanente. Elles sont souvent empruntées par des chemins qui remontent au temps des Gaulois. On y trouve toute une série de fougères comme le Polystic à aiguillons (assez rare), le Cystopteris délicat ou la fameuse « langue de cerf » (la scolopendre). D'épais coussins de mousse (thuidie à feuilles de tamarins ou queue-de-renard) tapissent les rochers éboulés. Au-dessus des cavées croissent les hêtres, chênes, frênes, tilleuls, noisetiers, érables et saules déjà cités pour la cavée des Rois. Ces cavées sont les territoires de prédilection des chevreuils, des blaireaux, des renards, des lapins de garenne, des sitelles torchepot ou des roitelets huppés. Roberval compte quatre cavées : la cavée des Rois (zone Natura 2000, ND et ZNIEFF), la cavée de Fosse (zone ND et ZNIEFF), la cavée Martine (Zone ND) et la cavée Carnage (Zone ND). Ce milieu n'est pour l'instant pas très menacé, sauf par les risques de dépotoirs dans certains cas[45].
Il existe deux grottes naturelles sur le territoire de Roberval. La grotte du Calvaire est située au-dessus de l'église, sous une croix. La grotte aux Renards est située sur le coteau de Fosse. Ces deux grottes, la première assez vaste, la seconde plus réduite, sont issues de l'érosion des sables de Cuise (Yprésien) qui ont dégagé les entablements de calcaire lutétien qui les surmontaient. Ces grottes, à l'hygrométrie constante, abritent de nombreux terriers de renards ou de lapins mais aussi des chauves-souris comme les pipistrelles. À Fosse, deux espèces de chauves-souris très rares dans toute la France ont été identifiées dans des caves : le vespertilion de Bechstein et le vespertilion à oreilles échancrées. Une chauve-souris peut, en une nuit, attraper cinq cents à mille insectes. Ces espèces sont menacées par la modification de leur habitat (fermeture des caves), les pesticides, la diminution de la quantité d'insectes ou le dérangement. Toutes les chauves-souris sont protégées par la loi[46].
Plusieurs marécages et tourbières sont présents à Roberval (des Mégaphorbiaie eutrophes avec présence de la grande ortie et consoude officinale). Ces zones humides constituent de très riches biotopes : on y trouve des aulnes, des saules, des trembles, des carex, des roseaux (massettes ou Phragmites), des lentilles d'eau, du cresson, des joncs, des iris d'eau, etc. Ces zones marécageuses sont très fréquentées par les sangliers, chevreuils ou cerfs qui viennent y boire et se vautrer dans la boue (le souillard) pour se débarrasser des parasites. On y observe occasionnellement des hérons cendrés, des busards des roseaux, des chevaliers cul-blancs, des ragondins, des rainettes, etc.
Les trois zones humides de Roberval sont :
Ces marécages sont très menacés par le drainage, la plantation d'espèces étrangères (peupliers hybrides), le remblaiement ou le « grignotage » par l'urbanisation. C'est regrettable car ces zones humides jouent un rôle majeur dans l'équilibre hydrologique, agissant comme des éponges se gorgeant d'eau en saison humide et restituant cette réserve en été. Plus important encore, elles assurent l'épuration de l'eau avant de la restituer à la nappe phréatique[47].
Les armes de Roberval se blasonnent ainsi[48] : d'azur à trois rocs d'échiquier d'argent. |
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