Les Romains ont employé comme bornage des Termes, une espèce de statue n'ayant que la tête de figure humaine et terminée en gaine par le bas, par allusion au culte de Terminus, le gardien des bornes.
Les bornes relèvent la particularité d'un lieu, et parfois particularisent elles-mêmes un lieu. Elles signalent de diverses manières:
un point sur un itinéraire, avec parfois mention de distance. Elles se trouvent alors le long d'une route ou d'un chemin (borne milliaire, borne kilométrique).
une limite de territoire, à la jonction de deux pays, de deux évêchés, de deux départements, de deux cantons, de deux bans de communes, ou de deux propriétés (bornage);
un point topographique, repéré avec précision — en France par l'IGN — dont on peut trouver les coordonnées exactes sur Internet; un point du cadastre repéré par de petites bornes avec têtes en plastique ou résine immobilisées et verrouillées par un ancrage métallique (ou amarre);
un événement (bornes commémoratives);
l'affirmation d'une autorité (bornes avec armoiries, qui signifient: « à partir d'ici, vous entrez dans la juridiction de ... »).
À l'origine, les bornes étaient constituées essentiellement de pierre puis le béton, pour sa facilité d'utilisation, a pris plus d'importance. Dans certains cas on a recours à des métaux ou des matières plastiques. Les bornes actuelles constituées avec plusieurs matériaux sont généralement composées d'une tête en résine, plastique ou métal et d'un ancrage métallique (acier galvanisé) verrouillable dans le sol. Cette technique possède l'avantage de pouvoir choisir des têtes de différentes couleurs, avoir des marquages (par exemple OGE pour « ordre des géomètres experts »...), un transport facilité par un poids réduit, une pose rapide.
Les têtes de bornes sont destinées à être visibles, et à marquer le point de mesure. Elles sont généralement de forme carrée et munies d'un trou pour le passage de l'ancrage. L'ancrage (appelé également amarre) qui permet de maintenir la borne en place est constitué d'un tube muni de tiges déployables dans le sol. Les tiges permettent ainsi de verrouiller la borne au moment de la pose et rend la borne difficilement arrachable.
Les têtes sont généralement disponibles en plusieurs couleurs (rouges, jaunes, blanches...) de manière à être visible de loin. Elles peuvent être carrées (petits cubes), rondes, hémisphériques...
Dans certains cas, on peut associer à la borne un accessoire ou repère visible de loin, comme une jalonnette plastique fixé au-dessus de la borne.
Pour tous ces cas particuliers, enlever, déplacer ou couvrir une borne constitue un délit, passible au minimum de la remise en état initial. Les déplacements frauduleux ou naturels de bornes peuvent être vérifiés grâce aux coordonnées géographiques (GPS, etc.). Dans le cadre d'un héritage ou lors de contestations de voisinage, il est parfois moins cher d'acheter la parcelle voisine (réunion de parcelles) que de réaliser de façon contradictoire le bornage.
repère de nivellement, c'est-à-dire d'altitude, marquée NGF (nivellement général de la France)
borne SNCF ancienne, si possible reconvertie en borne IGN
repère kilométrique SNCF et repère hectométrique SNCF, qui ne sont pas distants de 100 mètres à vol d'oiseau mais de distances de longueurs de rail qui varient selon la pente et la courbe
borne du cadastre, marquée CAD, sert généralement à délimiter le domaine public
borne de propriété privée, souvent marquée OGE (initiales de "Ordre des géomètres-experts"). Attention certaines bornes peuvent être décalées à l'intérieur de la parcelle, pour ne pas gêner les fondations d'un mur, d'une bordure, ..., ce qui fait qu'il faut consulter le procès-verbal de Bornage ou contacter le géomètre-expert ayant posée la borne pour savoir où se situe exactement la limite. Une borne non
piquet aussi appelé piquetage, bornage sur de longues distances, par exemple pour des palissades de travaux
clou d'arpenteur aussi appelé clou d'arpentage ou spit, par antonomase de la marque Spit, sert généralement à remplacer la borne de propriété privée lorsque la pose se fait dans de l'enrobé. Peut être également utilisé comme borne station.
borne ancienne, sert à délimiter une parcelle tout comme la borne de propriété privée. Se distingue par le fait d'être constituée par des matériaux comme la pierre, le béton, ...
borne de danger enterré, marquée en France GrDF (gaz), parfois Trapil (Transport Pipeline) ou autres sociétés concernées, sert à interdire de creuser à cet endroit mais aussi de pratiquer toute activité risquée en raison des émanations possibles (fuite de gaz)
borne topographique
borne polygonale, utilisée par le géomètre de terrain pour caler son levé
borne station, endroit où le géomètre de terrain a posé son appareil de mesure
Gérard Boudet, «Le canton de la Chaise-Dieu: bornes de domaines autour de La Chaise-Dieu», Chroniques historiques du Livradois-Forez, Ambert, t.hors série n°28, (lire en ligne[PDF])
Plus d'une trentaine de bornes parsèment les bois. Elles représentent le bâton en T de saint Robert où la crosse abbatiale, les paysans appellent pierre du beurre celles aux armes de Richelieu.
«Monsieur Jacques de Seauve, qui publie sur ce sujet une très intéressante étude dans l'Almanach de Brioude de 1935 en a compté une trentaine dans le bois de Lamandy et le long du ravin de la Belette» in Jean Clara, «Les Bornes sculptées de l’abbaye de La Chaise-Dieu», Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, Saint Etienne, (lire en ligne).
L’origine préhistorique fantasmée de ces pierres limites fut définitivement abandonnée en 1935, après la publication de la remarquable étude de Jacques de Seauve dans L’Almanach de Brioude. Il montra que par leur nombre, leur échelonnement et leur taille, elles ne furent installées qu’au Moyen-Âge pour jouer le rôle de bornes limitantes autour du domaine de l’abbaye de La Chaise-Dieu. in Bruno Mestre, «Les énigmatiques bornes sculptées de l’abbaye de La Chaise-Dieu», L'Éveil de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, (lire en ligne[sur L'Éveil de la Haute-Loire])