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Char léger. Equipage 2 hommes. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le char Renault FT (souvent improprement nommé FT17 ou FT-17 qui est le nom donné par l'armée allemande dans un Taschenbuch der Tanks[4] (livre d'identification) des années 30, qui classifie les blindés ennemis[5]) a été le véhicule de combat blindé et chenillé le plus efficace[6] de la Première Guerre mondiale. Environ 3 700 chars FT sortirent d'usine en dix-huit mois, la plupart fabriqués chez Renault, mais aussi chez Berliet, Somua et Delaunay-Belleville.
Char Renault FT | ||||||||
Char Renault FT exposé au musée de l'Armée des Invalides (Paris, France). | ||||||||
Caractéristiques de service | ||||||||
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Type | Char léger d'infanterie | |||||||
Service | 1917-1949 | |||||||
Utilisateurs | France |
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Conflits | ||||||||
Production | ||||||||
Concepteur | Louis Renault Rodolphe Ernst-Metzmaier[2] |
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Année de conception | 1916 | |||||||
Constructeur | Renault (52 % de la production) SOMUA (17 %) Berliet (23 %) Delaunay-Belleville (8 %) |
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Production | Août 1917-août 1919 | |||||||
Unités produites | 3 728 exemplaires | |||||||
Variantes | Char canon Char mitrailleuse Char signal / TSF FT 75 BS FT modifié 31 M1917 Six-tons tank (États-Unis) Ruskiy Reno (URSS) Renault FT CWS (Pologne) Renault M26/27 FIAT 3000 (Italie) T-18 (URSS) FT-Ko (Japon) Panzerkampfwagen 17R/18R 730(f) (Allemagne) |
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Caractéristiques générales | ||||||||
Équipage | 2 (un conducteur et un commandant-tireur-chargeur) | |||||||
Longueur | 5,00 m (avec queue)[3] 4,10 m[3] |
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Largeur | 1,74 m[3] | |||||||
Hauteur | 2,14 m[3] | |||||||
Garde au sol | 50 cm[3] | |||||||
Masse au combat | 6,7 tonnes (version canon)[3] 6,5 tonnes (version mitrailleuse)[3] 7,0 tonnes (version TSF et FT 75 BS)[3] |
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Blindage (épaisseur/inclinaison) | ||||||||
Type | Acier laminé riveté | |||||||
Frontal (caisse) | 16 mm[3] / 17−70 ° | |||||||
Latéral (caisse) | 16 mm[3] / 0−30 ° | |||||||
Dessus (caisse) | 8 mm[3] / 65−90 ° | |||||||
Plancher (caisse) | 6 mm[3] | |||||||
Frontal (tourelle) | 16 mm[3] / 12° ou 22 mm / 12° (tourelle améliorée)[3] |
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Latéral (tourelle) | 16 mm[3] / 12° ou 22 mm / 12° (tourelle améliorée)[3] |
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Arrière (tourelle) | 16 mm[3] / 12° ou 22 mm / 12° (tourelle améliorée)[3] |
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Haut (tourelle) | 8 mm[3] / 73−90 ° | |||||||
Armement | ||||||||
Armement principal | Un canon Puteaux SA18 L/21 de 37 mm (225 obus et 12 boites à mitraille)[3] ou Une mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm (4 800 coups)[3] |
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Mobilité | ||||||||
Moteur | Moteur Renault à quatre cylindres de 4,48 litres à refroidissement liquide Carburateur Zénith sous pression Allumage par magnéto Graissage mécanique par pompe à huile. |
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Puissance | 18 ch[3] (13,2 kW) | |||||||
Transmission | Mécanique à quatre vitesses avant / une arrière | |||||||
Suspension | Ressorts verticaux hélicoïdaux | |||||||
Pression au sol | 0,7 kg/cm2[3] | |||||||
Vitesse sur route | 8 km/h en 4e vitesse [3] | |||||||
Pente franchissable | 10 % | |||||||
Puissance massique | 2,7 ch/tonne | |||||||
Réservoir | 105 l (réservoir "droit")[3] ou 95 l (réservoir en "arche")[3] |
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Consommation | 160 l/100 km | |||||||
Autonomie | 60 km | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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Le Renault FT allait définir le type même du char de combat moderne : armement en tourelle pivotante tous azimuts, groupe moteur situé à l'arrière et chenilles débordantes à l'avant. Le char Renault FT a été fabriqué sous licence aux États-Unis (950 chars) à partir de 1918, puis utilisé par l'armée américaine pendant les années 1920-30 sous le nom de « 6 Ton Tank ». Enfin, il fut adopté et utilisé à la même époque par l'URSS sous le nom de « Russki Reno ».
Le Renault FT est resté en service réduit dans l'armée française jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. Il fut utilisé en petit nombre par la Wehrmacht, après 1940, à des tâches de maintien de l'ordre et d'entraînement[7].
Pour compléter la gamme des chars Schneider ou Saint-Chamond expérimentés en 1916, le colonel Estienne, pionnier de l'aviation militaire mais aussi père du char de combat français, préconisa un blindé léger construit en très grand nombre afin de saturer les défenses ennemies. Le but était de franchir les réseaux de fils de fer barbelés puis de supprimer les nids de mitrailleuses ennemies, malgré le caractère chaotique du champ de bataille.
L'automitrailleuse à chenilles Renault FT, premier char équipé d'une tourelle pivotante à 360°, constituait une révolution dans l'armée blindée naissante. Par la suite, les tourelles de char pivotantes sont devenues quasiment universelles. L'armement du Renault FT était constitué soit d'un canon de 37 mm Puteaux SA 18 à culasse semi-automatique et lunette de visée, soit d'une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914[8].
Par la disposition de son armement, il rompait avec la formule du char casemate, retrouvant la proposition méconnue du lieutenant autrichien Gunther Burstyn (de)[9] en 1911.
Les chenilles à 32 patins étaient constamment et automatiquement maintenues en état de tension. Les deux poulies de renvoi étaient en bois « mosaïque », c'est-à-dire formé de plusieurs pièces assemblées par des coins et cerclées de fer, disposition qui leur permettait de continuer leur service même lorsqu'elles avaient été frappées par un projectile et qui les préservait en même temps du gauchissement. Il existait également une poulie à sept rayons venue en fonte et munie d'un carter en tôle (poulie Berliet).
L'alimentation en carburant (essence) et en huile moteur s'effectuait par deux pompes maintenues sous pression, ce qui permettait le fonctionnement normal du moteur dans les pentes les plus raides et les plus difficiles.
Louis Renault et un de ses ingénieurs, Rodolphe Ernst-Metzmaier, prirent une part décisive dans la création de ce qui fut le premier char de combat à dispositions modernes : tourelle rotative à 360 degrés, groupe moteur/boîte de vitesses à l'arrière du char, enfin chenilles débordant largement à l'avant.
Les caractéristiques détaillées du char Renault FT furent proposées à l'armée par Renault dès novembre 1916. Un premier prototype fonctionnel fut essayé par Louis Renault devant une commission militaire en mars 1917. Cette démonstration fut suivie par deux commandes fermes : la première en avril 1917 et l'autre en juin de la même année. Louis Renault est alors très optimiste et s'engage à livrer 2 000 FT entre juillet et novembre 1917 soit 400 par mois, mais l'entreprise ne réussit qu'en livrer effectivement que 84 durant l'année 1917. Ce qui conduisit l'armée française à demander à Peugeot de travailler également sur un char Peugeot qui n'a finalement pas été retenu[10], la production du FT dépassant les 200 par mois en 1918.
Des sources indiquent en 1990 qu'au moins 3 530 exemplaires furent produits, et peut-être plus de 3 700[11]. En 2009, une compilation de dossiers indique jusqu’à un maximum 4 398 unités. À la date du 15 janvier 1919, 3 660 Renault FT avaient été livrés au Ministère de la Guerre [12] et l'armée française dispose, après 485 pertes au combats et entre 422 et 427 livraisons à des pays étrangers, de 3 491 chars légers le 20 janvier 1920[13].
Au tout début, en 1917, ces chars de combat étaient équipés d'une tourelle moulée, qui fut remplacée par une tourelle octogonale et rivetée appelée « tourelle Berliet ». Enfin, une nouvelle tourelle arrondie et moulée (tourelle Girod) suivit en 1918. Aux États-Unis, 950 exemplaires furent construits sous licence, la plupart après la guerre.
Les lettres « FT » ont fait l'objet d'interprétations diverses : « Faible Tonnage », « Faible Taille », voire « Franchisseur de Tranchées ». Si ces noms peuvent représenter des moyens mnémotechniques, ils ne traduisent cependant pas la réalité, qui est plus banale : il s'agit d'un code chronologique de la production Renault à l'époque. Le modèle précédent était « FS » et le suivant « FU » (ce dernier est un camion destiné au transport du Renault FT). Ce char n'a jamais porté pendant la Première Guerre mondiale ni le nom de « FT 17 » ni « FT 18 ».
Très rustique par rapport aux chars des années 1930 qu'il a côtoyés durant la Seconde Guerre mondiale, le Renault FT est manœuvré par un équipage de deux personnes, un chef de char/tireur et un conducteur. Le chef de char est soit debout, soit assis sur une sangle, juste derrière le conducteur. En raison de l'absence de système de communication interne et de cloison entre le poste de conduite et la tourelle pivotante sur 360 degrés (innovation technique), le chef de char donne ses ordres au conducteur en appuyant l'un de ses genoux contre son dos pour changer de direction, et en tapant sur son casque pour démarrer ou s'arrêter.
L'air de refroidissement du radiateur est aspiré par le ventilateur du moteur à travers le compartiment avant et le sommet de la tourelle, renouvelant sans arrêt l'atmosphère intérieure. Néanmoins, le char Renault FT se caractérise par la dureté, voire la quasi-absence, de sa suspension. Lors des franchissements, le conducteur joue avec l'embrayage et le frein pour éviter une chute brutale du char en avant, dommageable pour les vertèbres de l'équipage. De même, le conducteur doit être prudent en tout-terrain. L'étroitesse de la caisse et le centre de gravité relativement élevé peuvent entraîner un basculement latéral ou un retournement. Les premiers chars Renault FT furent également affectés par des problèmes de refroidissement du moteur, dus à des défaillances de la courroie de ventilateur, à l'origine en cuir.
Le char Renault FT fut engagé pour la première fois le 31 mai 1918 à partir de Saint-Pierre-Aigle en direction de Ploisy-Chazelle, pendant la troisième bataille de l'Aisne. Puis il fut employé en formations de plus en plus nombreuses et de plus en plus efficaces, en compagnie des chars Schneider CA1 et Saint-Chamond restants, jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918, date à laquelle il équipe vingt-et-un bataillons. Le char Renault FT fut le char de combat le mieux conçu de toute la guerre, à la fois efficace, économique et adapté à la production industrielle de masse. Il joua un rôle prépondérant dans les offensives de 1918 au cours desquelles il reçut le nom populaire de « char de la victoire »[14].
Après la guerre, il fut exporté dans de nombreux pays (Afghanistan[15] ,Finlande (30), Estonie, Lituanie, Pologne (120 au 20 janvier 1920), Roumanie (76 en 1919), Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Suisse (2 pour essais en 1921), Espagne (1 pour essais), Belgique, Pays-Bas, Brésil (12 au 20 janvier 1920), république de Chine, empire du Japon et Sublime État de Perse) et construit sous licence aux États-Unis à 950 exemplaires à partir d'octobre 1918 sous le nom de 6 Ton Tank ou char léger M1917. Les chars FT furent ainsi utilisés par la plupart des pays possédant une force blindée, en tant que char principal. Ils prirent part à de nombreux conflits ultérieurs tels que la guerre civile russe, la guerre polono-soviétique, la grande révolte syrienne[16], la guerre civile chinoise, la guerre du Rif et la guerre civile espagnole. L’Italie produisit un char presque identique, le Fiat 3000.
Les chars FT furent aussi utilisés au début de la Seconde Guerre mondiale, entre autres par la France et la Pologne, bien qu'ils fussent complètement obsolètes. Au , il en existait encore 2 850 dans l'armée française mais plus d’un millier étaient dépourvus d’armement à la suite du prélèvement de leurs canons de 37 SA-18, récupérés pour équiper les chars légers de la génération suivante, les Renault R35, Hotchkiss H35 et FCM 36. La Wehrmacht en récupéra 1 704 à l'armistice de 1940. L'armée d'occupation les utilisa encore comme « Beutepanzer » (chars de butin) pour des opérations de répression, notamment pendant la libération de Paris en .
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