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ancienne principauté souveraine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La principauté d'Orange est une principauté souveraine du Saint-Empire romain germanique, créée en [1],[2] et supprimée en , à la suite de son occupation, puis de son annexion par le roi de France Louis XIV. Presque entièrement enclavée dans le Comtat Venaissin, elle avait sa capitale dans la ville d'Orange (actuel département de Vaucluse).
Armoiries des princes d'Orange aux siècles suivants : D'or, au cor d'azur, lié, enguiché et virolé de gueules. |
Statut | Monarchie, État vassal du Saint-Empire romain germanique |
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Capitale | Orange |
Langue(s) | Français, occitan (provençal) |
1181 | Érection en principauté |
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1713 | Traités d'Utrecht |
1181 | Bertrand Ier des Baux |
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1650-1702 | Guillaume III d'Orange-Nassau |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
En 1181, le comte Bertrand Ier des Baux ( – 1181) fait reconnaître un titre de prince d'Orange par l'empereur Frédéric Barberousse[2]. Le titre passe ensuite de la maison des Baux à la maison de Chalon, puis, en 1544, à la maison de Nassau, en la personne du plus célèbre des princes d'Orange, Guillaume Ier de Nassau, dit « le Taciturne », stathouder de Hollande et de Zélande, qui, à la tête du soulèvement des Pays-Bas (les « Dix-Sept Provinces », de Groningue à l'Artois) contre Philippe II d'Espagne, est à l'origine de la sécession des Provinces-Unies (1581) et de la dynastie régnant sur les actuels Pays-Bas, la maison d'Orange-Nassau.
Le titre de princesse d'Orange est actuellement porté par une descendante de Guillaume le Taciturne, la princesse héritière Catharina-Amalia des Pays-Bas.
Le nom de Guillaume d'Orange doit sa notoriété au Roman de Guillaume d'Orange, chanson de geste du XIIe siècle qui met en scène Guillaume Corb Noz ou le Pieux (752–812).
Le comté d'Orange, situé dans la partie nord de l'actuel département de Vaucluse, aurait été fondé par Charlemagne[réf. nécessaire].
À la suite du traité de Verdun (843), le territoire d'Orange fait partie de la Francie médiane, puis du royaume d'Arles, et passe finalement au Saint-Empire (1032).
Le comté d'Orange, devenu principauté d'Orange en 1181[3], était un fief du Saint-Empire romain germanique, car il faisait partie , avant son érection en principauté, du royaume d'Arles. Le comté puis la principauté bénéficiaient donc des droits féodaux et de la souveraineté propres aux terres d'Empire.
Le domaine passe vers 1070 à la Nice-Orange, puis est érigé en comté, et échoit en 1173 à la maison des Baux.
En 1181, le comte Bertrand Ier des Baux (–1181) fait reconnaître un titre de prince d'Orange par l'empereur Frédéric Barberousse[2].
La principauté passe à la maison de Chalon en 1393 à la mort de Raimond V[4], sa fille Marie des Baux d'Orange ayant épousé en 1386 Jean de Chalon d'Arlay.
En 1544, le dernier descendant de la maison de Chalon, René, fils de Henri III de Nassau-Breda et de Claude de Chalon, meurt sans descendance.
Il laisse la principauté à un cousin en ligne paternelle Guillaume de Nassau-Dillenbourg le Taciturne (1533-1584), qui n'est donc pas un descendant des princes originels.
Celui-ci, âgé de 11 ans, doit abjurer le protestantisme et vit ensuite aux Pays-Bas, sous le contrôle de la régente Marie de Hongrie, sœur de l'empereur Charles Quint, souverain des Pays-Bas ainsi que roi de Castille et d'Aragon. Devenu adulte, Guillaume d'Orange-Nassau entre au service de Charles Quint, alors très souvent en guerre contre la France (sixième à dixième guerres d'Italie), puis de son fils Philippe (onzième guerre d'Italie).
Occupée par l'armée française, la principauté d´Orange est annexée unilatéralement par le roi Henri II en 1551 et intégrée au Dauphiné. Cependant, en 1559, les traités du Cateau-Cambrésis prévoient qu'elle soit restituée à Guillaume. La restitution a lieu peu après la mort d´Henri II, sous le règne de François II.
Après le retour de la paix, Philippe part vers l'Espagne dont il est devenu le roi Philippe II, confiant la régence des Pays-Bas à sa demi-sœur, Marguerite de Parme. Guillaume d'Orange, membre du Conseil d'État, est un des premiers personnages du gouvernement au début des années 1560.
Mais les tensions entre le roi d'Espagne et les Néerlandais aboutissent au soulèvement de 1568, dont Guillaume prend la tête. En 1581, sept des dix-sept provinces font sécession, formant ce qui va devenir la république des Provinces-Unies. Guillaume est assassiné en juin 1584 par un agent de Philippe II.
En tant que prince d'Orange, Guillaume est notamment à l'origine de la publication en 1567 d'un recueil d'ordonnances de la principauté :
Louis XIV occupe plusieurs fois le territoire de la principauté dans le cadre des guerres contre les Provinces-Unies (couramment appelées « Hollande »), dont la personnalité politique principale est alors le stathouder Guillaume III d'Orange-Nassau (roi d’Angleterre et d’Écosse à partir de 1688) : en 1673, 1679, 1690 et 1697.
Après la mort de Guillaume III en 1702, Louis XIV profite des démêlés concernant sa succession pour occuper la principauté[5],[6].
Il engage un procédure devant le Parlement de Paris, qui lui reconnaît la propriété éminente sur la principauté en attribuant la propriété utile à François-Louis de Bourbon-Conti, héritier des Chalon.
Cette annexion est reconnue lors des traités d'Utrecht en 1713 par la maison d'Orange-Nassau, qui renonce à ses droits sur Orange.
La principauté d'Orange est réunie au Dauphiné en 1734.
En 1793, son territoire est réuni à celui du département de Vaucluse.
D'une superficie d'environ 180 km2, la principauté avait un territoire d'environ 19 km de long sur 15 km de large, s'allongeant du Rhône aux Dentelles de Montmirail.
La frontière sur le Rhône était limitrophe du royaume de France (vicomté de Nîmes, puis province du Languedoc), les autres du Comtat Venaissin.
Elle comportait aussi trois enclaves en Dauphiné, terre d'Empire qui devient française au XIVe siècle.
En plus d'Orange, la principauté comprenait les communautés d'habitants suivantes[C 1] :
La descendance des princes d'Orange est innombrable :
Guillaume III désigna dans son testament comme héritier Jean Guillaume Friso de Nassau, descendant en lignée mâle du frère du Taciturne et par les femmes du Taciturne lui-même. Jean-Guillaume Friso fut désigné héritier des princes d'Orange aux Pays-Bas, et plusieurs de ses descendants furent stadhouders. Cette prétention se fondait sur la loi salique et sur le testament de Guillaume III, mais sans possession territoriale réelle depuis 1702 († de Guillaume) / 1713 (Paix d'Utrecht). La France ne leur permit en effet jamais d'obtenir quoi que ce soit de la principauté elle-même, mais ils en portèrent le titre chez eux. C'est ainsi que ce titre fit partie, comme titre souverain, de la titulature des derniers stadhouders des Provinces-Unies et de la famille royale néerlandaise actuelle, la maison d'Orange-Nassau.
Après l'annexion par la France en 1673, Louis XIV autorisa en 1706 Louis de Mailly-Nesle, marquis de Nesle (1689-1764), héritier de la maison de Coligny (et de la maison de Chalon comme vu plus haut), à porter le titre de prince d'Orange[12]. Ce dernier n'eut que des filles, mais cela n'était pas un obstacle empêchant une éventuelle succession (par trois fois les femmes avaient transmis le titre : Tiburge d'Orange, Marie des Baux, Claude de Chalon), et Charles de Vintimille (bâtard présumé de Louis XV mais officiellement fils légitime de Pauline-Félicité de Mailly-Nesle et de Jean-Baptiste (1720-1777) comte de Vintimille du Luc) était sans doute apte à recueillir l'héritage. Cependant, une branche cadette de la famille de Mailly, non issue du bénéficiaire, prit ensuite le titre de courtoisie de « prince d'Orange » avec Adrien-Joseph-Augustin-Amalric (1792-1878) et son fils Ferry-Alexandre de Mailly d'Haucourt (1821-1872)[13],[14].
Louis XIV réunit Orange à la Couronne et donna cette principauté en 1712 à Louis Armand II de Bourbon-Conti (1695-1727 ; descendant de Marie de Luxembourg ci-dessus), fils de François-Louis, le Grand Conti (1664-1709), lui-même l'héritier de Jean-Louis d'Orléans dernier duc de Longueville, à la mort de ce dernier en 1694.
N° | Nom | Blason | Naissance | Créé prince d'Orange | Cessé d'être prince d'Orange |
Mort | Autres titres | Princesse d'Orange |
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1. | Bertrand Ier des Baux | 1110/1115 | 1173 Après la mort de son frère-frère, Raimbaut, comte d'Orange, le comté d'Orange aurait été élevé au rang de principauté en 1163 par l'empereur romain germanique Frédéric Ier Barberousse. |
avril/ | Seigneur des Baux | Thiburge II d'Orange | ||
2. | Guillaume Ier | 1155 | avant le | Coprince (avec ses frères); Seigneur des Baux | 1. Ermengarde de Mévouillon 2. Alix | |||
3. | Guillaume II | - | avant le | Coprince (avec ses frères); Seigneur des Baux | Précieuse | |||
4. | Raymond Ier | - | avant le | 1282 | Seigneur des Baux | Malberjone d'Aix | ||
5. | Bertrand II | - | 1282 | après le | Seigneur des Baux | Éléonore de Genève | ||
6. | Raymond II | - | après le | 1340, après le | Seigneur des Baux et de Condorcet | Anne de Viennois | ||
7. | Raymond III | - | après le | après le | 1. Constance of Trian 2. Jeanne de Genève | |||
8. | Marie des Baux | - | wikt:Dame d'Arlay, Cuiseaux et Vitteaux | Jean Ier |
Les seigneurs de Chalon et d'Arlay étaient une branche cadette de la maison régnante du comté de Bourgogne, appelée Maison d'Ivrée ou Anscarides. Elle accède à la tête de la principauté par le mariage de Jean III de Chalon-Arlay avec l'héritière des Baux-Orange.
N° | Nom | Portrait | Blason | Naissance | Créé prince d'Orange | Cessé d'être prince d'Orange |
Mort | Autres titres | Princesse d'Orange |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
9. | Jean Ier de Chalon | - | - | Seigneur d'Arlay, Cuiseaux et Vitteaux | Marie des Baux | ||||
10. | Louis Ier | - | 1390 | Seigneur d'Arlay, Arguel, Orbe et Echelens | 1. Jeanne de Montbéliard 2. Éléonore d'Armagnac 3. Blanche de Gamaches | ||||
11. | Guillaume II | - | - | Seigneur d'Arlay et Arguel | Catherine de Bretagne | ||||
12. | Jean II | - | 1443 | Comte de Tonnerre; seigneur d'Arlay, Arguel et Montfaucon; amiral de Guyenne | 1. Jeanne de Bourbon 2. Philiberte de Luxembourg | ||||
13. | Philibert | Vice-roi de Naples; prince de Melfi; duc de Gravina; comte de Tonnerre, Charny, Penthièvre; vicomte de Besançon; seigneur d'Arlay, Nozeroy, Rougemont, Orgelet et Montfaucon, lieutenant général de l'armée impériale | non marié |
René de Nassau hérita de son oncle Philibert la principauté d'Orange et prit alors le nom et les armes de la maison de Chalon-Orange. Il est resté dans l'histoire sous le nom de René de Chalon plutôt que comme « René de Nassau-Breda »[15]. À sa mort, sans héritier légitime direct, ses possessions passent à son cousin germain Guillaume, mettant fin au lien entre la maison de Chalon et la principauté d'Orange.
Guillaume Ier de Nassau (1544-1584), dit Guillaume le Taciturne, cousin du précédent, fut le premier stadthouder des Provinces-Unies. À l'origine comte d'un petit comté allemand faisant partie du duché de Nassau et héritier de son père de quelques fiefs en Hollande, il agrandit ses possessions aux Pays-Bas (seigneurie de Bréda entre autres) par l'héritage de son cousin René, prince d'Orange, alors qu'il n'avait que 11 ans.
À la suite de l'établissement du royaume uni des Pays-Bas pour Guillaume Ier (1772-1843), le titre de prince d'Orange devient par la loi le titre porté par l'héritier du trône.
Dans le roman catalan du XVe siècle Curial et Guelfe (Curial i Güelfa), la principauté d'Orange, et donc le titre, est octroyé au héros, Curial, par le roi de France[22].
Dans Le Poème du Rhône, de Frédéric Mistral, le personnage principal est le Prince héritier d'Orange, venu découvrir le pays de ses ancêtres[23].
Dans La Tulipe noire d'Alexandre Dumas, l'un des personnages principaux est le prince Souverain d'Orange, soutenu par les troupes orangistes face aux frères de Witt.
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