Juin: expédition de Saladin à l’est du Jourdain[1]. Il met le siège devant Kérak et Montréal[2]. Nur ad-Din marche vers le sud pour le rejoindre, mais Saladin, prétextant la maladie de son père Ayyoub, reprend la route de l’Égypte à son approche. Ayyoub, qui vient de sombrer dans le coma à la suite d’une chute de cheval meurt effectivement le 9 août[3]. Nur ad-Din, constatant qu’il n’a plus aucun homme de confiance en Égypte, décide de prendre en main personnellement les affaires du pays.
Juillet: Nur ad-Din, en campagne contre le sultan de RumKılıç Arslan II prend Marash. Un traité d'alliance contre les Croisés est signé entre les deux hommes. Il ne remet pas en cause l'alliance byzantine de Kılıç Arslan[4].
25 septembre: traité entre Pise et Saladin[5]. Pise, éclipsée un moment en Égypte par la conquête ayyubide, retrouve ses droits commerciaux et obtient même de nouvelles concessions (droit d’utiliser ses propres poids et mesures et suppression de pratiques vexatoires: vente forcée, exaction des douaniers). Elle importe du bois, du fer, de l’or et de l’argent et achète des épices et surtout de l’alun. Les matériaux apportés par les Italiens permettent à Saladin de reconstruire sa flotte.
Après la fin de la dynastie Fatimide, le chef de la secte des Assassins, Rachid ad-Din Sinan («le vieux de la montagne») envoie une ambassade à Amaury Ier de Jérusalem pour discuter des conditions de la conversion au christianisme des adeptes de la secte. Les Assassins possèdent alors plusieurs forteresses et villages en Syrie centrale. Beaucoup d’adeptes de la secte, devenus de paisibles paysans, versent un tribut régulier aux Templiers. En promettant de se convertir, le «vieux» espère exempter ses fidèles du tribut, que seuls les non-chrétiens sont tenus de payer. Les Templiers, décidés à faire échouer les pourparlers, tendent une embuscade aux envoyés à leur retour de Jérusalem et les massacrent[9].
27 mai: Pierre Valdès harangue le peuple sur la place publique, à Lyon. Riche marchand de Lyon, il décide de tout quitter pour prêcher avec ses disciples la pénitence et la pauvreté. Le 15 août, il distribue ses derniers biens[19]. Il fonde la secte des «Pauvres de Lyon» (Vaudois).
Août: Guillaume le Lion, roi d’Écosse, se joint à la révolte contre Henri II et envahit le Northumberland et le Cumberland mais échoue à prendre aucun château. En représailles, les partisans d'Henri II brûlent Berwick et ravagent le Lothian. Guillaume envahit de nouveau l’Angleterre en , mais est capturé en et emprisonné à Falaise. Il ne sera libéré que contre rançon et reconnaissance de souveraineté[26].
Novembre: Aliénor est capturée par son mari alors que, vêtue d’un habit masculin, elle tentait de se réfugier auprès du roi de France. La reine est enfermée au château de Chinon (fin en 1189)[29].
Permutatio, traité entre l’archevêque de Lyon Guichard de Pontigny et le comte de Forez Guy II. Ce dernier renonce à ces possessions lyonnaises au profit des archevêques de Lyon en contrepartie du versement de onze cents marcs d'argent et de la rétrocession des possessions de l'Église en Forez[30].
Cahiers de civilisation médiévale: Xe – XIIesiècles, Numéros 157 à 160, Université de Poitiers. Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, (présentation en ligne)