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œuvre littéraire, théâtrale, filmique ou vidéoludique dont l'histoire précède une œuvre antérieurement créée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une préquelle[1],[2], également appelé un préquel[1],[2], présuite[3] ou antépisode[4] au Canada francophone (de l'anglais prequel), est, en littérature, au cinéma, dans les séries télévisées, en musique ou dans les jeux vidéo, une œuvre dont l'histoire précède celle d'une œuvre antérieurement créée[5],[6],[7].
La préquelle, qui raconte notamment l'origine des personnages et des événements de l'œuvre originale, s'oppose donc à la suite (sequel en anglais). Par rapport à une suite, une préquelle est désavantagée du point de vue du suspense narratif : pour un film par exemple, le spectateur sait que les personnages de l'œuvre originale ne peuvent pas mourir dans une préquelle.
La différence avec le flashback ou l’analepse est l'étendue : la préquelle constitue une œuvre autonome et non un passage.
D'après l’Oxford English Dictionary, le terme anglais « prequel » apparaît d'abord en 1958, dans un article d'Anthony Boucher publié dans le Magazine of Fantasy & Science Fiction. Ce néologisme est un mot-valise créé à partir du préfixe pre- et du substantif sequel. Le concept désigné par ce néologisme est très ancien puisque les Chants cypriens, composés postérieurement à l’Iliade, narrent des événements antérieurs, mais le terme lui-même demeure relativement marginal jusqu'à ce que l'expression anglaise se voie largement médiatisée par la sortie de la seconde trilogie Star Wars (1999-2005), qui relate les événements précédant la naissance de Luke Skywalker.
L'anglicisme « prequel » apparaît alors rapidement dans la langue française[8], pour désigner un phénomène autrefois exprimé par des périphrases ou dans un jargon narratologique (« continuation analeptique » par exemple). Le mot s'impose auprès du public et est par exemple utilisé pour la traduction du livre First King of Shannara de Terry Brooks, intitulé en français Le Premier Roi de Shannara - Préquelle de Shannara. Son orthographe est francisée en « préquel » puis décliné au féminin en « préquelle »[1],[2].
En 2005, à la suite d'une proposition du comité de terminologie de Radio-Canada, l'Office québécois de la langue française propose le terme « antépisode »[4].
En 2010, la Commission d’enrichissement de la langue française en France recommande le terme « présuite »[3].
D'autres choix de positions d'une œuvre ont reçu des noms spécifiques en anglais, sans que des traductions françaises se soient répandues :
Une préquelle peut consister en un épisode ou en un cycle entier. Il en va ainsi pour le manga Bad Company par rapport à Young GTO, ou de l'ennéalogie[9] Star Wars (dans ce dernier exemple, il existe même une expression spécifique pour la trilogie constituant une préquelle : « prélogie »).
Le terme prequel est également utilisé pour des œuvres créées avant qu'il ne se répande, par exemple pour des opéras. De nombreux écrivains se sont penchés sur la jeunesse de leur héros après en avoir écrit plusieurs aventures.
Le Silmarillion est qualifié de préquelle du Seigneur des anneaux alors qu'il a été ébauché bien avant les autres œuvres du même univers. Il est resté inachevé (les héritiers de John Tolkien ont fait un minimum de modifications pour publier une œuvre cohérente).
Un cas un peu plus complexe est celui de la saga James Bond : le premier livre de la série, Casino Royale ou Espions, faites vos jeux, était le seul à ne pas avoir été adapté dans le cycle officiel des films (la première adaptation de Casino Royale était télévisée). Vu les termes en lesquels Ian Fleming a négocié les droits, l'adaptation cinématographique fut longtemps impossible). En 2006, un nouveau film de James Bond sortit, adaptant enfin le roman. Il s'agissait d'une préquelle aux autres films au sens où Bond y était un espion débutant, tandis que même le premier film réalisé (James Bond 007 contre Dr. No) le représentait expérimenté. Mais l'action du film sorti en 2006 se déroule clairement au XXIe siècle (au vu des technologies visibles et des références faites au ) alors que les premiers films de James Bond se déroulaient pendant la guerre froide (qui prit fin en 1991). Une explication peut être trouvée : le personnage de James Bond est intemporel ; l'époque n'a donc pas véritablement d'importance. Seul le personnage compte.
De même, certains critiques qualifièrent Batman Begins de préquelle[17], quoique ce film soit une nouvelle adaptation du personnage de Batman, indépendante de tout film ayant existé précédemment, avec même une volonté de se démarquer des précédents films : on parle aussi dans ce cas-là d'un reboot. D'ailleurs, en 2008, la suite de Batman Begins, The Dark Knight : Le Chevalier noir, présentait un personnage du Joker complètement incompatible avec celui du film Batman de 1989.
Terminator Renaissance est un autre cas curieux : la saga Terminator implique de nombreux voyages dans le temps. Les trois premiers films sortis se déroulent dans le présent du spectateur. Terminator Renaissance se passe dans le futur, mais est tout de même considéré comme une préquelle parce qu'il raconte la genèse des personnages venus du futur apparaissant dans les autres films. C'est en quelque sorte un cercle temporel.
Toujours au cinéma, Le Roi lion 3 est à la fois une préquelle et un midquel du film d'animation Le Roi lion, sorti dix ans plus tôt. Il met en effet en scène à la fois des évènements se déroulant avant Le Roi Lion puis d'autres se déroulant en même temps, bien qu'en parallèle.
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