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écrivain, journaliste et érudit français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Durand dit Pascal Pia, né le dans le 10e arrondissement de Paris où il est mort le , est un écrivain, journaliste et érudit français.
Naissance | |
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Pierre Durand |
Pseudonymes |
Charles Baudelaire, Léger Alype, Pascal Fely, Avinim Mireur, Pascal Rose |
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L'origine de son principal pseudonyme reste mystérieuse ; il en utilisa beaucoup d'autres comme : Avinin Mireur, Léger Alype, Pascal Rosé, etc.
Fils de Arthur Émile Durand, caissier, et de Rosine Bertrand, employée, domiciliés au 22 rue Philippe-de-Girard[3].
Ce que nous savons de son enfance est relaté par l'écrivain néerlandais Edgar du Perron. Après la mort de son père, tombé en Champagne en 1915 durant la Première Guerre mondiale, il semble que Pierre Durand ait quitté le domicile maternel, muni d'un certificat d'études, pour se réfugier dans le Midi auprès de son grand-père maternel. Revenu à Paris, il vit dans des hôtels, autour de Montmartre, assure l'implantation parisienne d'une revue anversoise, Ça ira, et travaille dans une compagnie d'assurances, mais aussi chez l'éditeur Albin Michel. À compter de la fin 1921, il publie des poèmes en prose dans quantité de revues comme Les Cahiers idéalistes français[4], la revue Action (aux côtés de Fernand Fleuret et Max Jacob)[5], Signaux, Montparnasse, L'Œuf dur, Le Disque vert. Dans Les Écrits nouveaux, Maurice Martin du Gard le range parmi les nouvelles voix prometteuses de la poésie[6] et il fait son entrée à La Nouvelle Revue française.
Mais c'est surtout avec son ami René Bonnel qu'il se lance en 1925 dans l'édition clandestine d'ouvrages érotiques. C'est ainsi qu'en 1928 il réalise par exemple les maquettes pour l'édition de Histoire de l'œil de Lord Auch (pseudonyme de Georges Bataille), illustré anonymement par André Masson. Il écrit aussi des poèmes, qu'il attribue faussement à Apollinaire, à Baudelaire et à Radiguet. Son pastiche de Baudelaire, À une courtisane (1925), a abusé la maison Gallimard, qui le fit paraître dans le premier volume consacré au poète dans la collection « La Pléiade ». Il renouvelle son talent de faussaire en faisant publier avec son ami Bonnel de prétendus inédits d'Apollinaire, comme Cortège priapique (1925)[7] et Le Verger des amours (1927), orné de six pointes-sèches de Foujita[8].
Le 12 novembre 1927, il épouse à Ixelles, Marie Ghislaine Yonnet[3].
En 1938, il est directeur d'Alger Républicain, où Albert Camus, qui lui dédiera Le Mythe de Sisyphe, fit ses débuts dans le journalisme. Albert Camus et lui publient de grandes enquêtes, puis fondent un nouveau titre quotidien en , Le Soir républicain, qui subira la censure.
À la mi-1943, il adhère au mouvement Combat sous le pseudonyme Pontault pour devenir le rédacteur en chef du journal clandestin. À la Libération, il devient l'éminence grise du quotidien Combat, derrière son brillant animateur Albert Camus. Il a dit alors : « Nous allons tenter de faire un journal raisonnable. Et comme le monde est absurde, il va échouer. » Son amitié avec Camus prend fin lorsque celui-ci quitte le journal en juin 1947. Mais il est possible aussi que Pia ait rompu avec Camus, à la suite de propos de celui-ci, qui lui auraient été rapportés. Pia fut aussi un proche d'André Malraux, rencontré en 1920 et qui lui dédiera son Saturne, essai sur Goya (Gallimard, 1950)[9].
Le , Pascal Pia préfaça La Chasse spirituelle, censé être un manuscrit inédit très recherché d'Arthur Rimbaud, texte que Verlaine prétend avoir oublié chez sa femme au moment de leur escapade en Belgique. Le journal Combat publia des extraits du recueil qui est publié la même année au Mercure de France. Mais André Breton dénonce rapidement l’imposture, et les comédiens Akakia-Viala et Nicolas Bataille reconnurent être les auteurs de ce faux[10].
Au début des années 1950 Pia crée un club du livre illustré, « Les Fermiers Généraux », liquidé en décembre 1953 et qu'il doit revendre en catastrophe aux Éditions du Cap[11].
Le 11 mai 1953 il est élu Satrape du Collège de 'Pataphysique[12], d'où naît une profonde amitié avec François Caradec[13].
Ses feuilletons littéraires publiés dans Carrefour ont été suivis par toute une génération de lecteurs : republiés, ils forment une excellente introduction à la littérature publiée entre 1954 et 1977. En juin 1953, pour un article publié dans ce même périodique, il est condamné pour propos diffamatoires envers Paul Auriol (1918-1992), le fils de Vincent Auriol[14].
Simultanément, Pia signe aussi des chroniques dans La Quinzaine littéraire et dans Le Magazine littéraire. Parallèlement à cette activité de chroniqueur, Pascal Pia se mue en une agence de renseignements littéraires dont bien des chercheurs, bibliographes ou universitaires auront profité. C'est ainsi qu'en 1978, prolongeant et développant les travaux d'Apollinaire, Fleuret et Perceau, il publie en deux volumes une somme, qui fait toujours référence, sur les livres de l'enfer de la Bibliothèque nationale de France où sont rangés les ouvrages réputés ou considérés comme contraires aux bonnes mœurs, compilation de centaines de notices sur des ouvrages licencieux, dont certains sont absents de la Bibliothèque nationale : Les Livres de l'Enfer. Bibliographie critique des ouvrages érotiques dans leurs différentes éditions du XVIe siècle à nos jours.
Mort le 27 septembre 1979 au 137 boulevard de Magenta[3], Pia était l'homme le plus fermement nihiliste et le plus « calmement désespéré », qui aurait mis la littérature au-dessus de tout s'il n'avait pensé qu'il y avait quelque chose au-dessus de l'écriture : le silence. À la fin de sa vie, refusant qu'on parle de lui, interdisant que l'on écrive sur lui après sa mort, il revendique le « droit au néant ».
Ouvrages posthumes :
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