Lugdunum (musée)
musée archéologique de Lyon De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Lugdunum[n 1], anciennement musée gallo-romain de Fourvière et musée de la Civilisation romaine[n 2], est un musée archéologique situé à Lyon, en France. Il comprend un espace muséal couvert et depuis novembre 2017 les théâtres romains sur la colline de Fourvière, colline située autrefois au cœur de la cité romaine de Lugdunum. Le musée est géré par la métropole de Lyon. Il accueille régulièrement des expositions temporaires.
Nom local |
Musée gallo-romain de Fourvière Musée de la Civilisation romaine |
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Type | |
Ouverture |
novembre 1975 |
Visiteurs par an |
160 000 (2023) |
Site web |
Label |
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Architecte | |
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Protection |
Pays |
France |
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Commune | |
Adresse |
17 rue Cléberg69005 Lyon |
Coordonnées |
Lugdunum (Lyon), capitale de la province Lyonnaise, était une cité gallo-romaine importante et prospère qui a laissé de nombreux vestiges découverts au fil des siècles, d'abord présentés au Musée des Beaux-Arts et dans un autre lieu appelé « Antiquarium ».
La plus grande partie du mobilier archéologique découvert lors du dégagement des théâtres à partir de 1937 est entreposée au fur et à mesure des fouilles à proximité du site, dans l’ancien couvent de ND de la Compassion, puis dans la maison Magneval, au 3 de la rue Cléberg, deux bâtiments appartenant à la Ville de Lyon. Ce dépôt est bientôt dénommé Antiquarium, par référence à l’Antiquarium créé à Rome par les papes pour leurs collections de sculpture. En 1938, Paul Gélis, architecte en chef des monuments historiques chargé de la circonscription de Lyon, propose la création d’un musée lapidaire et d’un centre archéologique à la place des bâtiments de l’ancien couvent, mais son projet est abandonné en avril 1944[1]. Une salle de la maison Magneval est aménagée entre 1952 et 1954 sous le direction de Pierre Wuilleumier, pour être ouverte au public[2].
L’Antiquarium récupère en 1957 plusieurs pièces importantes déposées au Musée des Beaux-Arts, comme la Table claudienne, le calendrier de Coligny et le char de la-Cote-Saint-André. Le musée du Louvre lui remet aussi un buste de Caracalla, puisque ce dernier est né à Lugdunum. Des maquettes explicatives sont réalisées, présentant les théâtres et un modèle du mécanisme de lever de rideau du théâtre, réalisé vers 1960. L’Antiquarium demeure néanmoins un musée réduit à trois salles dans des locaux vétustes, disproportionné face à l’importance des collections archéologiques. Le remplacement de l’Antiquarium est décidé en 1967, par la construction d’un grand musée archéologique sur le même emplacement, en raison de sa proximité du site des théâtres. L’Antiquarium ferme en définitivement en 1969, pour être démoli[3]. Ses collections sont mises en caisse, et entreposées à proximité rue Roger-Radisson. La période de construction du nouveau musée, jusqu’en 1975, est mise à profit pour restaurer ou nettoyer les collections. Durant cette période, plusieurs mosaïques remarquables (mosaïque du Bestiaire bossu, mosaïque d’Orphée et une troisième non identifiée) sont détruites dans le sinistre de l’atelier d’un restaurateur[4].
Envisagé dès 1938, le musée actuel est construit en 1971 par l’architecte Bernard Zehrfuss et inauguré le .
Lorsque le chantier archéologique de la colline de Fourvière débute en 1933, le seul lieu à Lyon destiné à la conservation des antiquités est le Musée des beaux-arts de Lyon, où est organisé un musée lapidaire sous les portiques de l'ancien cloitre. Toutefois, la masse des objets découverts lors de ses fouilles empêchent leur accueil dans cet endroit, déjà surchargé[5].
En 1938, Paul Gélis, architecte en chef des monuments historiques chargé de la circonscription du Rhône, propose de créer sur le site acquis par la ville un lieu d'exposition des découvertes réalisées. En 1940, il réalise et expose le plan d'un bâtiment qu'il nomme « musée lapidaire », et qui serait installé à l'emplacement de l'ancien couvent des sœurs de la Compassion, le long de la rue de l'Antiquaille. Il imagine alors un groupe de quatre galeries où seraient installées les pièces importantes. En 1943, il relance son projet en le complétant. Il envisage d'étendre le musée vers le jardin Magneval pour y adjoindre un centre d'étude et une bibliothèque. La municipalité, ayant de lourdes difficultés en raison de la guerre, renonce au projet en avril 1944 ; sa priorité est de dégager le terrain pour entreposer les découvertes[6].
En 1958, Lyon organise des festivités pour célébrer le bimillénaire de sa fondation, dans ce cadre, la municipalité relance l'idée d'un musée dédié à ses merveilles archéologiques. L'année précédente, elle fait appel à André Donzet[7], architecte des monuments historiques. Pour l'occasion, Lyon sollicite et obtient le soutien du directeur des musées de France, et une promesse d'aide financière[8].
Le projet de Donzet est inspiré du travail de Paul Gélis et il envisage également d'installer le musée le long de la rue de l'Antiquaille. Souhaitant un édifice discret pour mettre en valeur le théâtre et l'odéon, il prévoit un édifice en pierre au toit en tuiles creuses. Il serait doté de grandes verrières au sein des espaces d'expositions pour admirer l'odéon. Sachant que cet emplacement est celui d'une voie romaine non encore fouillée, il propose de prévoir une section basse du musée qui serait au niveau de la voie antique, pour l'intégrer directement à la muséographie. Il propose un autre élément novateur pour l'époque, celui de présenter les mosaïques au sol, pour améliorer leur visibilité. Les parcours des collections seraient établis pour présenter la civilisation gallo-romaine, en quatorze sections. Donzet complète le musée lui-même par plusieurs zones annexes, une salle de conférence, un bibliothèque, des bureaux, une salle de dessin archéologique, un laboratoire photographique, etc[8].
Le projet prend du retard pour des raisons financières, notamment car l'établissement du bâtiment sur un site non fouillé complique l'estimation des travaux. Mais surtout, des oppositions se font jour qui reprochent l'emplacement même du site, qui bloque la vue vers les monuments antiques. Charles Delfante, directeur de l'atelier d'urbanisme municipal, en particulier, estime que les proportions du musée sont trop importantes en regard des théâtres. En 1966, Bernard Zehrfuss, inspecteur général des bâtiments civils et palais nationaux est sollicité et il tranche contre le projet. En juillet 1966, il est abandonné[8].
Dès sa visite du site en 1966, Bernard Zehrfuss a l'idée d'un musée placé sur le côté, inscrit dans la colline[n 3]. Cette idée est bien accueillie, même si des voix soulèvent certaines craintes. Ainsi, les ingénieurs et géologues de la ville demandent plusieurs expertises pour être certain qu'il n'y ai pas de glissement de terrain. Pour anticiper d'éventuelles découvertes majeures lors des terrassements, Amable Audin procède à des sondages archéologiques[9]. Pendant le temps des fouilles, Zehrfuss finalise son projet d'un musée enterré, sur trois niveaux avec quinze salles thématiques. Il prévoit également un dépôt lapidaire, une salle de conférence, une bibliothèque, des bureaux, deux logements de service, et des parkings pour les visiteurs[10].
Le projet est soutenu par le directeur des musées de France qui met à disposition des équipes le spécialiste de la muséographie Claude Poinssot. Il joue un rôle important de coordinateur entre les conservateurs, Amable Audin et son adjoint Jacques Lafargues, et les équipes du cabinet d'architecte. Le 27 janvier 1969, le conseil municipal entérine le projet de Zehrfuss, pour un montant de 12.610.000 de francs. Les surcoûts portent finalement le montant à 21 430 000 francs, financés à hauteur de 40 % par l'État[10].
Les fouilles préliminaires à la construction du nouveau musée n’ont concernées qu’un petit secteur au sud de l’emplacement de l’Antiquarium. Les sondages ont repéré quatre sections de murs parallèles orientés nord-sud et l’angle d’un cinquième mur perpendiculaire, délimitant quatre pièces. La plus à l’ouest au sol en opus sectile comporte deux blocs-cuisines et deux foyers. Les tessons d’amphores soutenant le radier du sol pourraient dater des IIIe ou IVe siècle. La troisième pièce est décorée de fresques très détériorées et d’un sol en opus signinum avec un panneau central de 2,10 mètres de côté. Son décor est constitué de cercles inscrits dans des octogones tangents. En bordure du panneau central, ont été retrouvés divers fragments de mosaïques, dont un représente un homme foulant le raisin au-dessus de deux jarres. La quatrième pièce contenait un fragment de mosaïque noir et rouge de 40 cm, au motif de canard et trident[11].
A son ouverture en 1975, le musée appartient à la ville de Lyon. En 1991, il est transféré au département du Rhône, qui l'associe au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal. En 2015, il a été transféré à la Métropole de Lyon[12].
Le bâtiment est inscrit en bordure du site antique, enterré dans le versant de la colline. Intérieurement, il est constitué d'une rampe en béton brut descendant en spirale et se ramifiant vers des paliers destinés à l'exposition des collections du musée sur 4 000 m2. Le 8 novembre 2017, le musée est renommé Lugdunum[13].
Le musée est aménagé de façon à offrir des vues sur les vestiges encore visibles du Théâtre et de l’Odéon. Il rassemble les découvertes faites sur le site antique de Lyon, de la région, voire d'ailleurs pour certaines pièces.
Le musée a été pensé par Zehrfuss pour mettre en valeur les œuvres, certaines parties du musée ayant été, dans une discussion constante entre l'architecte et le conservateur, conçues pour accueillir spécifiquement une pièce majeure. De même, le musée a été organisé pour éviter une accumulation illisible, mais au contraire pour ne présenter qu'une sélection d'œuvres parmi les plus intéressantes[14].
La volonté de Zehrfuss est de rompre avec la construction muséographique traditionnelle, en insistant sur la lisibilité du parcours, sur l'ouverture sur l'extérieur pour que l'architecture s'adapte aux pièces présentées, et non l'inverse. « Contrairement aux circuits labyrinthiques qui caractérisaient encore beaucoup de musées traditionnels, la visite thématique se déroule au fil d'une promenade continue et des cadrages justes prolongent à l'extérieur le circuit de visite, Bernard Zehrfuss rompt aussi délibérément avec les typologies des musées palatiaux fermés sur eux-mêmes »[14].
Les collections du musée s'étendent de la fin du Ier siècle av. J.-C. à la fin du IIIe siècle, c'est-à-dire du début de l'époque romaine à l'abandon des quartiers de Lugdunum avant l'arrivée du christianisme, et contiennent en principalement des objets trouvés à Lyon. Elle contient trois œuvres majeures : le char de l'âge du bronze de La Côte-Saint-André, le calendrier gaulois de Coligny et la mosaïque de l'ivresse d'Hercule trouvée à Vienne[15].
Le musée consacre une large place à l'artisanat gallo-romain : céramique, mosaïques mais aussi art du métal et verrerie.
Un four de potier évoque une activité essentielle pour la vie quotidienne et le commerce. Des entraves métalliques pour esclaves rappellent que les activités industrieuses reposaient sur l’exploitation d’une main d’œuvre servile. Balances et poids affirment la vocation commerciale de Lyon entre Rhône et Saône.
Le musée contient également des objets de l'époque celte, antérieure à l'occupation romaine.
Les recherches ont montré que le site de la ville était occupé dès le 5e millénaire av. J.-C.. On a aussi trouvé des armes et des outils bien antérieurs, abandonnés par des chasseurs-cueilleurs. L'ensemble des objets préhistorique a été collecté principalement dans l'actuel quartier de Vaise, le long de la Saône[16]. Telles des pointes en silex de petite taille ou microlithes, datant d'environ 9 000 ans av. J.-C., et une gaine d'outil en bois de cerf, datant d'environ 3 000 ans av. J.-C., découvertes lors de fouilles préventives du périphérique nord dans le 9e arrondissement de Lyon, entre 1994 et 1997[17].
Une jarre en terre cuite de 43 cm à quatre anses, servant à stocker des denrées alimentaires et datant de 1900 à 1800 av. J.-C., a été trouvée lors de fouilles préventives du périphérique nord dans le 9e arrondissement de Lyon, entre 1994 et 1997[18].
Deux dépôts d'objets en bronze, mis au jour lors de fouilles sur le site de Feuilly à Saint-Priest, donnent pour l'un 80 pièces dans un vase de terre cuite, et pour l'autre 700 pièces représentant l'un des plus importants ensembles trouvés en France sur cette période. Ils contiennent des éléments de parure, comme des pendeloques, des bracelets ou des épingles, ainsi que des outils[19].
Un char processionnel en bronze composé de quatre roues, un seau ou situle et un bassin à été trouvé par hasard dans un tumulus lors d'une collecte de cailloux en 1888 sur la commune de La Côte-Saint-André. Il est racheté puis conservé au Musée de Lyon en 1889[20]. Les roues ont été fondues chacune d'une seule pièce avec la technique de la cire perdue, l'une d'elles se distinguant par la perfection de sa réalisation[21] ; leur diamètre varie entre 495 et 518 mm, et leur poids entre 10 et 15 kg[22]. Le seau et le bassin étaient à l'état de fragments de feuilles de bronze, mais ces éléments étaient suffisants pour reconstituer leur forme d'origine : le seau en forme de tronc de cône renversé mesure 64,5 cm de haut, et le bassin en forme de calotte sphérique mesure 32,5 cm de diamètre pour un peu plus de 5 cm de profondeur[23]. L'ensemble est composé d'un alliage principalement constitué de cuivre et d'étain, variant légèrement d'une pièce à l'autre, mais très similaire aux proportions modernes[24]. Le petit diamètre des roues et leur poids important oriente leur utilisation vers un support mobile de vase[25]. L'association unique pour l'époque avec un seau soutient l'hypothèse d'un char de culte utilisé lors de processions[26]. Le seau et le bassin font penser à un culte solaire, toujours associé à l'eau[27]. La comparaison avec d'autres objets similaires datés, ainsi que l'étude dendrochronologique des pièces de bois, placent ce char entre l'âge du bronze final et la culture de Hallstatt[28].
Dès le IIe siècle av. J.-C., le site de Vaise à Lyon importe d'Italie des amphores de vin. La fondation de la colonie de Lugdunum développe le commerce avec des importations massives d'amphores de vin, d'huile et de garum depuis l'Italie, l'Espagne, l'Afrique du nord et les îles grecques, pour la consommation locale et la redistribution vers la Gaule du nord et la Bretagne[29]. En périphérie de la colonie en raison du caractère polluant des fours, se développent à la Muette des ateliers de fabrication de céramique, implantés par des artisans italiens avec des moules provenant d'Arezzo dans les années vers / jusque dans les années /[30]. D'autres ateliers leur succèdent au Ier siècle, entre la Saône et le pied de la colline de la Croix-Rousse, pour une production d'usage domestique d'assiettes, de gobelets, de lampes à huile, d'amphores, etc.[31].
Le musée possède un grand nombre de objets en verre, dont certains sont exposés. Il illustre la production lyonnaise connue au travers de plusieurs ateliers découverts lors de fouilles archéologiques, dont celui de la Montée de la Butte où quatorze fours de verriers ont été mis à jour en 2000[32].
Le fonds épigraphique est très riche, alimenté à Lyon depuis le XVIe siècle. Les inscriptions lapidaires, épitaphes funéraires, ex-voto, gravées dans la pierre ou dans le marbre, sur la statuaire, les sarcophages, les stèles funéraires, les autels, les cippes, apparaissent en nombre, source précieuse sur l'économie et la sociologie de la cité&. Le musée en conserve plus de 600 (recensées en 2005)[34].
Plusieurs centaines d'épitaphes lyonnaises se terminent par la formule sub ascia dedicavit, (c'est-à-dire tombe « dédiée sous l'ascia »). L'ascia est un outil non identifié figuré sur les monuments funéraires, très fréquement à Lugdunum et dans sa région, et aussi dans la partie occidentale de l'Empire romain. Sa signification religieuse ou rituelle reste une énigme[35].
La pièce la plus remarquable du musée est la Table Claudienne. C'est une plaque de bronze de 193 × 139 cm qui transcrit un discours de l'empereur Claude, prononcé en l'an 48 devant le Sénat romain[36]. Le musée conserve aussi l'exceptionnel Calendrier de Coligny, un calendrier gaulois comportant l'une des rares transcriptions écrites de la langue gauloise.
Sont aussi présentés plusieurs autels tauroboliques dont l’un est dédié en 160 pour le rétablissement de la santé de l’empereur Antonin le Pieux, qui a donné lieu à l'identification des vestiges lyonnais connus sous le nom de Sanctuaire de Cybèle, interprétation revue à la fin du XXe siècle.
Parmi les autres pièces comportant des inscriptions gravées, on trouve :
Le nombre important et la qualité des mosaïques découvertes à Lyon témoignent de l'implantation d'une école de mosaïstes à Lugdunum. Leur style apparait reconnaissable à ses motifs géométriques, torsades, entrelacs[39]. Les motifs géométriques et les fleurons caractérisent les mosaïques des ateliers de Vienne[40].
Au fil des siècles, elles ont été retrouvées sur le site antique de Fourvière et dans les faubourgs antiques de la ville. Voici les plus connues et les plus grandes, classées par la date de leur mise à jour :
Des pans de revêtement mural, remarquablement conservés, donnent une idée de la décoration peinte.
Plusieurs grands sarcophages sont exposés, dont le Sarcophage du triomphe de Bacchus et le sarcophage de Balazuc, un sarcophage paléochrétien du IVe siècle.
Le sarcophage en marbre blanc des Acceptii, une riche famille lyonnaise, a été extrait parmi d'autres d'un mausolée ressemblant à un petit temple, situé sur la rive gauche du Rhône au bord d'une route menant à Vienne et à l'Italie. En forme de cuve et importé de Rome, il est décoré de hauts-reliefs illustrant le culte de Bacchus-Dionysos. L'épitaphe décrit Quintus Acceptius Firminus, « décurion de la colonie Copia Claudia Augusta de Lyon » ; il a été duumvir municipal, c'est-à-dire qu'il a été chargé du gouvernement de la cité[45].
Le sarcophage du triomphe de Bacchus a été découvert lors de travaux au XIXe siècle à l'église Saint-Irénée. D'une grande densité de personnages, le tableau est très vivant, avec des effets de profondeur Réalisé au début de IIIe siècle, probablement au sein d'un atelier de Rome, il symbolise le triomphe de Bacchus sur la mort[46].
Une statue de la Victoire, découverte dans la Saône en 1886, passe pour une possible représentation en miniature des statues qui se trouvaient au sommet de l'autel du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, par analogie avec la représentation trouvée sur des as : elle mesure 22,5 cm de haut et date du Ier ou IIe siècle[47].
Le musée conserve 2410 monnaies et 79 moules monétaires[réf. nécessaire]. La plupart ont une provenance archéologique plus ou moins ancienne.
Les plus gros ensembles proviennent des fouilles réalisées au Clos du Verbe Incarné, à la rue des Farges et sur le quartier de Vaise. Les trésors de Vaise et Adolphe Max représentent également une part importante, totalisant à eux seuls 263 monnaies d'argent et de billon.
Quelques perles numismatiques sont présentes dans les collections. On peut citer un bronze au nom de Lucius Munatius Plancus[48], première monnaie frappée à Lyon connue à 4 exemplaires, deux aurei de Quintus Cornuficius, un sesterce de Néron au Portus[49] en état fleur de coin et un aureus de Gordien III monté en médaillon.
Pour le moment, seule une petite partie du médaillier est présentée :
Depuis la création de l'espace muséal en 1975 de nombreuses expositions temporaires ont été organisées au sein du musée.
Les fouilles archéologiques conduites sur la colline de Fourvière au cours de l'année 2010 ont livré des résultats intéressants permettant de documenter l'occupation humaine de la zone et son quartier urbain entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIIe siècle apr. J.-C. L'exposition permettait de rendre compte de ces découvertes et sur la base des vestiges mis au jour envisageait la maison romaine sous ses différents aspects architecturaux (technique de construction, élévation, décoration) et la répartition de ses espaces en lien avec les activités domestiques et artisanales.
Pour les 40 ans de la construction du musée, la programmation rendait hommage à son architecte Bernard Zehrfuss et à son œuvre en présentant de nombreux documents originaux, parmi lesquels des plans et des maquettes.
L'exposition ARCHÉOTERRA était consacrée à la terre crue. Ce matériau de construction ancestral ayant servi à l'édification de nombreuses structures parfois monumentales sur des chronologies très larges et dans divers endroits du monde était envisagé pour ses possibilités techniques (procédés de mise en forme et techniques de construction), mais aussi sous l'angle de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur de ces réalisations architecturales.
L'exposition AQUA, l'invention des Romains était consacrée à l'eau, ressource naturelle vitale, et aux différentes techniques et inventions romaines pour en garantir l'accès et la redistribution à la population. Appliqué à la réalité archéologique de Lugdunum, le discours de l'exposition, à partir de différents supports (maquettes, vestiges archéologiques et vidéos) retraçait le parcours de l'eau pour l'acheminer dans la ville et les défis techniques relevés pour fournir la cité en quantité suffisante.
L'exposition proposait un discours construit et poétique autour de la notion de ruines et confrontait différentes démarches artistiques pour les appréhender, en mettant en dialogue des gravures de Piranèse et les photographies de Ferrante Ferranti.
L'exposition présentée à Lyon, d'après l’exposition originale "Veni, Vidi, Ludique" du Musée romain de Nyon en Suisse, sous la direction de Véronique Dasen, professeure d’archéologie classique à l’Université de Fribourg, PI du projet ERC Locus Ludi. the Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity[56] en collaboration avec le Musée suisse du jeu de la Tour-de-Peilz, revient sur l'omniprésence du jeu dans l'Antiquité. À partir de plus de 300 objets archéologiques et ethnologiques, l'exposition présente les recherches récentes autour de ces pratiques ludiques en questionnant leurs valeurs sociales (éducation, rites de passage, pratiques divinatoires ou funéraires, etc.) dans l'Antiquité et en mettant en regard ce riche patrimoine avec celui des sociétés rurales contemporaines de l'Afrique du Nord et du Sahara.
Le musée est animé par une quinzaine de personnes, principalement dans le domaine de l'accueil et des collections. La direction est tenue par Claire Iselin, assistée d'un secrétaire et de quatre services[57],[58]. Un observatoire, chargée de comprendre les motivations des personnes qui visitent le musée doit permettre de l'adapter au public[57].
La politique du musée se veut inclusive et comprend donc des médiateurs et médiatrices spécialisées dans le handicap, l'accueil des jeunes publics et ceux plus âgés[59].
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