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écrivaine française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Muriel Cerf, née le à Paris 9e et morte le à Anet en Eure-et-Loir, est une écrivaine française.
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Muriel Gisèle Jacqueline Cerf |
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Fille de Jacques Cerf, expert-comptable[1] et de Jacqueline Lefebvre, secrétaire[2], son père s'est suicidé en 1977[1], Muriel Cerf naît à Paris IXe[3] dans une famille paternelle juive d'origine néerlandaise[4]. Elle fréquente le lycée Lamartine et est élevée par sa grand-mère « Mamita »[1].
Après des études à l'École du Louvre[5], elle parcourt le monde au début des années 1970 avec son amie Zita[6], en pleine période hippie, pour satisfaire sa curiosité artistique[4],[1] : Asie, Calcutta, le Népal, Bangkok, Singapour, Bali, le Brésil, Le Caire, découvrant, de passage au Maroc, la trilogie Sexus, Plexus, Nexus, d'Henry Miller.
Maîtrisant alors l'anglais et le chinois à son retour à Paris, elle continue de prendre des cours de langue, de dessin et de peinture[1]. Elle fait une école de publicité et devient stagiaire pendant trois mois au service artistique du Figaro, ce qui lui permet d'aller au théâtre ou à l'opéra pratiquement chaque soir[1]. Elle repart en voyage à New York et en Jamaïque[1].
Elle envisage dans un premier temps de devenir antiquaire mais, à vingt-deux ans, se trouve « acculée à écrire, comme si c'était la seule chose décente à faire, aussi, par rapport aux fleurs, à l'accueil des Berbères et à ce ciel du désert, la nuit, cette beauté à laquelle on doit tout, c'est-à-dire de faire de son mieux[7]. »
C'est son périple asiatique qui lui inspire son premier livre, L'Antivoyage[8]. Le manuscrit est repéré par Roger Caillois[6],[1], lecteur chez Gallimard, et aussitôt publié au Mercure de France. Salué par la critique, en 1974, comme la révélation d'une « jeune surdouée de la littérature »[9],[10], il connaît un succès immédiat[4]. André Malraux lui écrit alors : « Vous possédez un don des dieux, le talent narratif[10]. » Son second roman, intitulé Le Diable vert, suite de L'Antivoyage, est récompensé du prix Valery-Larbaud.
À trente ans, elle est renversée par une voiture qui lui brise les jambes et la contraint de cesser de voyager pour devenir sédentaire et recluse, dans son appartement parisien rue La Fayette[4],[1].
Son roman Une passion, paru en 1981, est un hommage à Belle du Seigneur d'Albert Cohen, l'un de ses maîtres[4].
Son style d'écriture est apparenté à celui de Proust, de Céline ou de Chateaubriand, inscrit dans une langue française contemporaine au souffle épique, qui puise son inspiration autour des thématiques de la séduction, de la possession et de la passion sous couvert fantasque et baroque, usant de « labyrinthes linguistiques » et d'acrobaties syntaxiques[11],[12],[13]. Les personnages récurrents de la grand-mère dévouée[1], de la mauvaise mère et de l'anorexique empruntent à sa propre biographie[4]. Outre son talent littéraire, on remarque sa beauté fragile de Madone[10],[1].
Le , elle épouse à la mairie du 18e arrondissement Stéphane Pietri, publicitaire, informaticien, auteur et compositeur, travaillant sous le pseudonyme de « RootCat ». Elle décide en 1994 de lui dicter tous ses ouvrages et sa correspondance, étant rebelle à l'écriture sur ordinateur mais passionnée par l'outil Internet comme source de recherches.
En 2006, elle publie Bertrand Cantat ou le Chant des automates, issu d'une correspondance avec le chanteur incarcéré à Vilnius à la suite du meurtre de sa compagne, Marie Trintignant[10]. L'ouvrage, dernier paru de son vivant, cherche une explication aux coups criminels de Cantat et provoque diverses polémiques[9],[14],[15], dont une altercation avec Lio dans l'émission télévisée Tout le monde en parle du , présentée par Thierry Ardisson, où elle arrive en marchant avec difficulté, et au cours de laquelle la chanteuse lui reproche une forme « d'absolution » de Cantat[16]. Après cet affrontement, elle annule sa participation à l'émission On a tout essayé qui a lieu quelques jours plus tard, le 10 janvier 2006[15].
Muriel Cerf aura écrit 37 ans auprès de sa grand-mère « Mamita », Julia M.[1], en couvrant ses pages manuscrites de paperolles et à l'aide d'une Underwood[1], et dicté 20 ans à son mari Stéphane jusqu'à la fin de sa vie[17].
Elle meurt à son domicile d'Anet des suites d'un cancer, le [18], dans son lit et dans les bras de son mari, en présence de Charles Hurbier, un ami musicien de Stéphane depuis 40 ans[17]. Le procureur de la république de Chartres ordonne une autopsie dont les conclusions lèvent toute suspicion et permet la remise du corps à sa famille[19]. Elle est inhumée dans la plus stricte intimité[20].
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, lui rend hommage en saluant son « très beau périple littéraire »[10].
Muriel Cerf a publié plus d'une trentaine de romans fournis. Brillants soleils, entrepris en 2008 et achevé quatre jours avant sa mort, est publié à titre posthume, en deux tomes, en 2016[17]. Elle laisse derrière elle de nombreux inédits (terminés mais non remis à leurs éditeurs respectifs), comme Opera Seria, la fin de la saga des Antonella[21], 350 feuillets tapuscrits corrigés à la main, Mexica (quatre volumes de 450 pages chacun) ainsi qu'un certain nombre de courts romans déjà dictés à l'ordinateur.
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