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avion militaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Dassault Mirage F1 est un avion militaire conçu et construit en France par Dassault. Il se distingue des autres avions de la famille des Mirage par l'utilisation d'une aile en flèche, au lieu d'une aile delta. Décliné en version de reconnaissance et version d'attaque, il a été construit à plus de 700 exemplaires, utilisés par onze pays différents. Les Mirage F1 français ont réalisé leur dernier vol à l'occasion du défilé militaire du 14 juillet 2014, néanmoins à cette date, l'avion reste encore en service dans d'autres pays.
Un Mirage F1 de l'armée de l'air française. | ||
Constructeur | Dassault Aviation | |
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Rôle | Avion multirôle | |
Statut | • Retiré du service en France • Toujours en service au Congo, au Gabon, en Iran, en Libye et au Maroc • Avion d'entrainement aux États-Unis jouant le rôle d'agressor. |
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Premier vol | ||
Mise en service | 1973 | |
Date de retrait | (en France) | |
Nombre construits | Plus de 720 | |
Équipage | ||
1 pilote | ||
Motorisation | ||
Moteur | Snecma Atar 9 K 50 | |
Nombre | 1 | |
Type | Turboréacteur avec postcombustion | |
Poussée unitaire | à sec : 49,03 kN avec PC : 70,61 kN |
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Dimensions | ||
Envergure | 8,40 m | |
Longueur | 15,00 m | |
Hauteur | 4,5 m | |
Surface alaire | 25 m2 | |
Masses | ||
À vide | 7 400 kg | |
Carburant | 4 100 L, soit 3 095,5 kg | |
Avec armement | 11 130 kg | |
Maximale | 16 200 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 2 335 km/h (Mach 2,2) | |
Plafond | 20 000 m | |
Vitesse ascensionnelle | 12 780 m/min | |
Rayon d'action | 900 km | |
Autonomie | 2 h 15 min avec un réservoir ventral et deux Super 530 | |
Charge alaire | 450 kg/m2 | |
Rapport poussée/poids | 0,64 | |
Armement | ||
Interne | 2 canons DEFA de 30 mm, approvisionnés à raison de 150 coups chacun | |
Externe | 7 points d'emport pour un total de 6 300 kg de charges diverses (missiles air-air, bombes, roquettes, etc.) | |
Avionique | ||
Radar Cyrano IV, détecteur d'alerte radar | ||
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En 1963, l'Armée de l'air française émet une demande pour un avion multirôle, capable aussi bien de missions d'interception à vitesse supersonique que de pénétration à basse altitude par tous les temps. Elle demande également un rayon d'action supérieur à celui du Mirage III et exige que l'avion puisse utiliser des pistes courtes ou des terrains rudimentaires, avec une vitesse d'approche inférieure à 140 nœuds (260 km/h). Ces spécifications sont très proches du projet MRCA qui va donner naissance au Panavia Tornado, mais auquel la France décide finalement de ne pas participer.
De son côté, Dassault commence aussitôt à travailler sur un projet désigné Mirage III F, appareil équipé d'un réacteur américain Pratt et Whitney TF-106 et d'une aile en flèche dotée de dispositifs hypersustentateurs réduisant la vitesse de décrochage. En effet, l'aile delta utilisée jusqu'ici sur les Mirage III impose des vitesses trop élevées lors de l'atterrissage. En 1965, trois prototypes d'une version biplace désignée Mirage III F2 sont commandés.
Le premier prototype, propulsé par un Pratt & Whitney TF30, fait son vol inaugural le . À la fin de l'année, il a démontré sa capacité à atteindre Mach 2 et à atterrir en moins de cinq cents mètres. En parallèle, Dassault a fait réaliser une version monoplace plus petite et équipée du même réacteur que le Mirage IV : l'Atar 9 K. Désigné Mirage F1 01, l'avion fait son premier vol le , piloté par René Bigand, chef pilote de Dassault. Début , lors de son quatrième vol, il atteint Mach 2. Le 18 mai 1967, au cours d’un vol à basse altitude et à grande vitesse, les empennages horizontaux du Mirage F1 01 se détachent à la suite d’un phénomène de vibration divergent appelé « flottement ». L’avion percute le sol près de Fos-sur-Mer. René Bigand décède[1].
Malgré les bonnes performances du Mirage III F2 et du Mirage G à géométrie variable qui en est dérivé (premier vol effectué le ), le budget de l'Armée de l'air ne permet pas de financer ces projets. Finalement, seul le programme du Mirage F1 est retenu, avec la commande de trois avions de présérie :
Le premier avion de série décolle le et est livré un an plus tard.
L'avion est alors vu par l'Armée de l'air française comme une machine de transition entre le Mirage III et le futur ACF "super mirage" biréacteur. Tant et si bien qu'aucune version biplace d'entrainement n'est réclamée dans un premier temps[2].
En 1973, Dassault construit un exemplaire d'une version E pour « Europe », avec projet pour 2 exemplaires : 1 pour le test du réacteur M53-02 et 1 pour le test du système de navigation et d'attaque. Ce Mirage F-1E participa au Marché OTAN de 1973. Il était équipé d'un réacteur Snecma M53.
Le Mirage F1 C entre en service dans l'Armée de l'air fin 1973 au sein de l'escadron de chasse 2/30 Normandie-Niémen stationné sur la base aérienne 112 Reims-Champagne, où les premiers F1 C se posent le 20 décembre. Il faudra au total huit ans pour que se termine la transformation des escadrons composant la 30e escadre de chasse (basée à Reims), la 5e escadre de chasse (basée à Orange) et la 12e escadre de chasse (basée à Cambrai), sans oublier l'escadron de chasse 1/10 Valois transféré à Reims en 1985 pour intégrer la 30e escadre de chasse.
Rapidement, de nouveaux volets sont installés pour améliorer la manœuvrabilité de l'appareil en combat aérien. Un détecteur d'alerte radar de type BF matérialisé par deux capteurs, est ajouté au sommet de la dérive à partir du F1 C no 79. Enfin, à partir du numéro de série 202, une perche de ravitaillement en vol est montée en série (le 201 étant le no 1 modifié). Cette perche est fixe.
Initialement, le seul armement disponible est le missile air-air à moyenne portée Matra R530. À la fin des années 1970, arrivent les Matra R550 Magic – missiles à courte portée alors installés sur des rails montés en bout d'aile – et le Matra Super 530 F, version nettement améliorée du Matra R530. Celui-ci, combiné au radar Cyrano IV, permet d'aller chercher une cible hostile volant à Mach 3 (3 140 km/h) à 60 000 pieds avec un dénivelé de plus 10 000 pieds par rapport à l'intercepteur.
Plusieurs versions font peu à peu leur apparition :
Les Mirage F1 sont exportés en Afrique du Sud dès 1974 puis en Grèce (1975), en Espagne (1976), etc. Au total, onze pays se portent acquéreurs de cet avion et il était encore en service dans la grande majorité d'entre eux en 2006. Différents programmes de modernisation ont eu lieu de façon indépendante dans certains de ces pays. Certains Mirage F1 vendus à l'export sont capables de tirer le missile américain AIM-9 Sidewinder, équivalent au R550 Magic II français.
À la fin des années 1990, l'Espagne a lancé un programme de modernisation de ses Mirage F1 (amélioration des performances du radar et mise à niveau de l'avionique), dont la réalisation a été confiée à Thomson-CSF[7]. Cette opération a également permis de remettre tous les avions au même standard, ce pays disposant en effet de 2 versions différentes (F1 CE pour l'interception pure et F1 EE aux capacités air-sol améliorées) et ayant racheté quelques F1 C à la France soit un total de 93 appareils.
En 2006, le Maroc a signé un contrat avec Astrac pour la modernisation de 27 Mirage F1[8],[9] : mise à niveau de l'avionique et du poste de pilotage, nouveau radar, nouveaux équipements d'autoprotection, capacité d'emport de missiles MICA et de l'armement air-sol modulaire (AASM). Cette modernisation se termine en 2011, et est associée à un renommage des appareils en Mirage F1 MF2000[10].
La Libye a signé fin 2006 un contrat de remise en état de vol de 12 de ses avions[11]. Selon le quotidien français Marianne ce contrat, confirmé fin 2007 lors de la visite du colonel Kadhafi à Paris, de « simple remise en état de vol » (et non de modernisation) des Mirage F1 libyens a été conclu. Le contrat est attribué à Dassault et d'autres entreprises et porte sur un montant d'un peu plus de 100 millions d'euros. Il s'agit de permettre à ces 12 Mirage F1 de reprendre l'air, sur les 32 qui avaient été livrés par la France dans les années 1970 mais dont la plupart avaient disparu. Trois ans plus tard, seuls 4 avions ont été remis en état de vol sur les 12 prévus, et 2 d'entre eux se réfugient à Malte au début de la guerre civile libyenne[12].
Prospects
Bien avant avant sa mise en service, le Mirage F1 bénéficia de l'aura et de la communauté de client de son prédécesseur le Mirage III et suscita l’intérêt de plusieurs pays notamment Israël (processus stoppé suite à l'embargo de 1967) et la Belgique (sélection du F-16 lors du "contrat du siècle").
Les appareils sud-africains ont été utilisés de 1978 à 1982 durant le conflit frontalier avec l'Angola[13]. Deux MiG-21 angolais ont été abattus par un F1 CZ. Un F1 CZ a été touché par un missile sol-air[14] angolais puis réparé en utilisant des éléments d'un avion hors-service.
Le , des Mirage F1 équatoriens ont abattu deux Su-22 péruviens, lors de la guerre du Cenepa[15].
L'armée de l'air française a engagé ses Mirage F1 sur plusieurs théâtres d'opérations, du Tchad dans les années 1980 (le 19 février 1986, un Mirage F1 de l'armée de l'air aurait abattu un Tupolev Tu-22 libyen à 110 km de N'Djaména[16],[17]) à la guerre d’Afghanistan et l'intervention militaire en Libye de 2011, en passant par la guerre du Golfe (1990-1991) où ces avions furent cependant en retrait dans un premier temps, car l'Irak disposait des mêmes appareils et l'on risquait donc des confusions malheureuses. En revanche, avant le déclenchement de l'opération Tempête du désert, les États-Unis demandèrent à la France de pouvoir tester en conditions de combat aérien et attaque air-mer les capacités des Mirage F1 vendus à l'Irak. Deux avions de type F1 EQ, similaires aux appareils irakiens, demeurant la propriété de Dassault Aviation car ils n'avaient pas encore été livrés à l'Irak avant l'embargo, furent utilisés pour ces combats aériens simulés, contre de nombreux avions de combat de l'US Air Force ou de l'US Navy. Les pilotes américains découvrirent alors les grandes capacités de ces appareils monoréacteurs, à l'équipement de guerre électronique très sophistiqué, et apprirent à s'en méfier[18],[19].
Début , des Mirages F1 basés à N'Djaména ont effectué des missions d'appui feu en République centrafricaine en soutien des troupes françaises lors de la reconquête de la ville de Birao[20].
Le , deux Mirage F1 français engagés dans l'intervention militaire en Libye à court de carburant ont atterri d'urgence à Malte pour se réapprovisionner. Ils sont repartis au bout de deux heures après s'être ravitaillés. Le , deux Mirage F1 (dont un ayant atterri le 20 avril) ont effectué un atterrissage d'urgence à Malte en raison d'une panne du système hydraulique de l'un d'eux[21].
En janvier 2013, deux Mirage F1CR ont été employés au Mali lors de l'opération Serval pour des missions de reconnaissance et de bombardement dans le cadre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le Mirage F1 a été engagé par l'Irak au cours de la guerre Iran-Irak, période au cours de laquelle il remporta plusieurs victoires aériennes, notamment contre des F-4, F-5 et F-14 de l'armée de l'air iranienne, la première victoire étant sur un F-4 “Phantom” en décembre 1981[22]. À l'inverse, plusieurs Mirage F1 irakiens ont été abattus par des F-14 iraniens[23],[24]. Un F-100F Super Sabre turc a été abattu le 17 septembre 1983 par un missile Matra R530 à la suite d'une violation de frontière[25]. Les Mirage F1 Irakiens vont également se distinguer dans des attaques de précision avec le missile AS-30 Laser. En particulier contre les cibles de hautes valeurs comme les installations pétrolières de l'ile de Kharg (aout 1986), le viaduc de Ghotour (juillet 1986) ou le chantier de la centrale nucléaire de Bouchehr (novembre 1987). Les avions irakiens ont également effectué des attaques anti-navires avec des Exocet, touchant plusieurs pétroliers. L'attaque, le , d'un bâtiment américain, l'USS Stark (officiellement, une erreur de tir) attribuée à un Mirage F1 EQ 5 aurait été en réalité effectuée par un Falcon 50 modifié[26]. Au total, 46 Mirage F1 ont été perdus par l'Irak pendant cette guerre, dont 32 abattus par des F-14[26].
Plusieurs Mirage F1 irakiens ont été abattus durant la guerre du Golfe (1990-1991), d'autres se sont réfugiés en Iran et figurent maintenant dans l'arsenal de l'armée de l'air iranienne.
Le , deux pilotes de chasse libyens ayant fait défection ont atterri à Malte pendant la révolte libyenne de 2011[27].
Dans les années 1980, le Maroc a utilisé ses Mirage F1 dans des missions d'appui contre les forces du Front Polisario, durant la guerre du Sahara occidental. Il a actuellement 27 appareils.
Les principales versions du Mirage F1 sont les suivantes :
Dans la pratique, la désignation des versions d'export – dont l'équipement varie d'un pays à l'autre – est assez confuse, car certains avions appelés Mirage F1 A sont en fait des Mirage F1 E ou inversement. De plus, la désignation comporte une ou deux lettres supplémentaires par pays, qui peuvent être placées soit avant soit après la lettre désignant la version. Ainsi, par exemple, l'Équateur a reçu des Mirage F1 JA qui sont en fait des Mirage F1 E modifiés et non des Mirage F1 A, et les Mirage F1 CK du Koweït sont plus proches du Mirage F1 E que du Mirage F1 C.
Le Mirage F1 est mis en scène dans les jeux vidéo et autres simulateurs suivants :
Le prototype du Mirage F1 apparaît aussi dans le roman L'avion qui tuait ses pilotes écrit par Jean-Michel Charlier contenant des illustrations de Jijé publié en 1971 dans la collection « Bibliothèque verte »[82]. Ce roman sera adapté en bande dessinée en 2017 dans la série Tanguy et Laverdure Classic dans laquelle est donc visible le Mirage F1. Dans cette histoire, il est question du crash d'un F1 en mer au large de la Camargue, lors d'une campagne d'essai à Istres. Il est assez probable que Jean-Michel Charlier se soit inspiré du crash du chef pilote de Dassault, René Bigand, dans la même zone et au départ du même terrain quatre ans auparavant.
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