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messe pour les âmes des défunts De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le requiem (forme à l'accusatif du latin requies signifiant repos), ou messe de requiem, est une messe de l'Église catholique célébrée lors de funérailles ou de cérémonies du souvenir. Cette prière pour les âmes des défunts est aussi connue sous le nom latin de Missa pro defunctis ou Missa defunctorum (Messe pour les défunts ou Messe des défunts). Elle est parfois pratiquée par d’autres Églises chrétiennes comme les Églises anglicane et orthodoxe.
Son nom vient du premier mot (l'incipit) de l’Introït : Requiem æternam dona ei [ou eis], Domine, et lux perpetua luceat ei [ou eis] (Donne-lui/donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle luise pour lui/pour eux).
Un requiem est également une composition musicale entendue lors d'un service liturgique pour les défunts ou interprétée en concert. À l'origine, ces œuvres étaient conçues pour être intégrées à la liturgie. Elles étaient essentiellement chantées par un chœur, précédé par une intonation brève (sur le simple mot Requiem) chantée par le célébrant sur les quatre notes du plain-chant. Ces vastes compositions musicales s'éloignèrent de la liturgie quand on y adjoignit d'importantes parties de solistes vocaux et d'accompagnement orchestral.
Le texte de la messe pour les défunts, dite de requiem, appartient à la catégorie des messes votives. La messe de requiem diffère des messes solennelles par le fait qu'elle ne comporte ni Gloria, ni Credo ni Alleluia (qui est remplacé par un Trait) et par l’existence d'une Séquence qui lui est propre, le Dies iræ. En chant grégorien, la Messe de Requiem comporte des mélodies qui lui sont propres, pour le Kyrie, le Sanctus et l'Agnus Dei.
Le Dies iræ est devenu facultatif dans le requiem en 1967 et a été supprimé de la Messe en 1969, laquelle a inversement réintroduit l'Alleluia dans cette liturgie.
L'Introït de la messe des défunts en usage depuis le Concile de Trente, dont l'incipit (premier mot) a donné son nom à cette messe, commence par le verset « requiem æternam dona eis Domine et lux perpetua luceat eis » dont le texte est inspiré d'un passage du Quatrième livre d'Esdras (4 Esdras 2, 34-35)[1]. Le Quatrième livre d'Esdras ne fait pas partie du canon de la Bible latine catholique, défini aux conciles de Florence et Trente, mais il se trouve dans de nombreux manuscrits anciens de la Bible latine [2].
Le formulaire de la messe « requiem æternam », décrit ci-dessous, est absent de l'antiphonaire romain primitif[3]. Il faut attendre le Xe siècle pour le voir apparaître, notamment dans l'antiphonaire de type romain, édité par les Mauristes[4]. Dans le rite romain, depuis le concile de Trente, le formulaire des textes de la messe des défunts en usage a été réduit à un seul formulaire, bien que certains ordres anciens et des traditions locales aient continué à recourir à un patrimoine plus diversifié hérité du répertoire ancien. À la fin du Moyen Âge, en France et notamment à Paris, plusieurs formulaires différents ont été en usage jusqu'au XIXe siècle[5].
Voici les textes actuels du requiem dans la liturgie catholique[6]
Ces textes sont ceux de la messe proprement dite. Le requiem selon le rite parisien manque de Dies iræ et contient du motet de l'élévation Pie Jesu : ce sont par exemple les messes de requiem de Dvořák, Fauré, Duruflé ; le Libera me termine de nombreux requiem : le répons est chanté pour l’Absoute et l'antienne l'est après la messe, lorsqu'on va au cimetière attenant à l'église pour placer le corps dans son lieu de sépulture).
« Pie Iesu Domine, dona eis requiem. Dona eis requiem sempiternam. »
La forme ordinaire du chant de la messe pour les défunts est en grégorien. La première version polyphonique connue a été composée par Johannes Ockeghem vers 1461 ou 1483 ; son requiem est considéré comme copié d’un compositeur légèrement plus ancien, Guillaume Dufaÿ (mais l'œuvre de ce dernier est perdue)[7]. Les premiers requiem utilisent différents textes de plusieurs liturgies européennes avant que le Concile de Trente n’adopte le texte ci-dessus. Le Requiem d'Antoine Brumel (avant 1519 : 1516 ?) est le premier à inclure le Dies iræ.
À ce jour plus de deux mille requiem ont été composés. Les versions de la Renaissance sont en principe a cappella (c'est-à-dire sans accompagnement instrumental) et environ mille six cents compositeurs ultérieurs ont choisi d’utiliser des instruments pour accompagner le chœur et emploient également des chanteurs solistes.
La plupart des compositeurs omettent des parties de la liturgie, la plupart du temps le Graduel et le Trait. Gabriel Fauré et Maurice Duruflé n’ont pas inclus le Dies iræ (seule ce qu'on pourrait appeler la préfiguration ancienne et encore très peu développée de cette prière apparaît dans le Libera me du requiem de Fauré). Dans les époques précédentes, le texte complet de la Séquence médiévale avait souvent été utilisé par les compositeurs dans des œuvres indépendantes.
De temps en temps, les compositeurs divisent certains des textes de cette liturgie en deux ou plusieurs épisodes à cause de leur longueur. Ainsi, le Dies iræ, qui comprend vingt strophes, est le plus souvent divisé en plusieurs parties (c'est le cas dans le requiem de Mozart). L’Introït et le Kyrie, qui se chantent à la suite l'un de l'autre dans la liturgie catholique, sont souvent rassemblés en un seul épisode.
De la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle, de nombreux compositeurs ont écrit des requiem si longs ou utilisant tant d'interprètes qu’ils ne pouvaient pas être exécutés pendant un service funèbre religieux normal ; les requiem de Gossec, Berlioz, Saint-Saëns, Verdi et Dvořák sont des oratorios. Une contre-réaction à ce mouvement vint du Mouvement cécilien qui recommandait un accompagnement restreint pour la musique liturgique et voyait d’un mauvais œil l’utilisation de solistes vocaux.
Le terme requiem est aussi utilisé pour désigner n'importe quelle composition sacrée au texte religieux approprié pour des funérailles, en particulier les Requiem des autres confessions. Les requiem allemands composés au XVIIe siècle par Schütz et Praetorius font partie des plus anciens requiem de ce type ; ce sont des adaptations luthériennes du requiem catholique. Ils ont servi d'inspiration au célèbre Ein deutsches Requiem (Un Requiem allemand) de Brahms.
Les requiem non catholiques :
Le Livre de la prière commune (1552) anglican contient sept textes connus sous le nom de funeral sentences ; plusieurs compositeurs ont écrit à partir de ces sept textes connus sous le nom de service funèbre. Les principaux compositeurs de requiem anglicans sont Thomas Morley, Orlando Gibbons, et Henry Purcell.
Le texte des seven sentences tiré du Livre des Prières publiques :
Le Kaddish des endeuillés fait partie des rituels de deuil dans le judaïsme. Les mots d'ouverture de cette prière sont inspirés du verset 38,23, une vision de Dieu "devenant" grand aux yeux de toutes les nations.
La ligne capitale du kaddish dans la tradition juive est la réponse de la congrégation « Que Son grand Nom soit béni pour toujours et pour toute l'éternité » (cf. traité Berakhot 3a). Il s'agit d'affirmer la grandeur et l'éternité de Dieu[8].
La première mention d'un Kaddish pendant le service a été faite dans un Halakha au XIIIe siècle par Isaac ben Moses de Vienne.
Le Kaddish de la fin du service fut dénommé le Kaddish Yatom (קדיש יתום) ou Kaddish des endeuillés (littéralement le Kaddish de l'orphelin)[9].
Dans les églises orthodoxes, le requiem est la forme complète du service funèbre (Grec : Parastás, Slave : Panikhida). Le service funèbre normal est une forme abrégée des matines mais le requiem contient tous les psaumes, lectures et hymne utilisés lors des matines, des vêpres et Prime. Le requiem complet dure environ trois heures et demie. Dans cette configuration il représente clairement le concept de Parastás qui signifie littéralement Veiller toute la nuit. On rencontre souvent un autre service le matin suivant en l'honneur du défunt.
À cause de leur longueur, les requiem sont souvent dans une version abrégée. Cependant, au moins dans la tradition liturgique russe, un requiem sera souvent célébré la veille de la canonisation d'un saint lors d'un service spécial appelé le dernier Panikhida.
Depuis 2001, l'Académie française emploie ce mot avec minuscule mais invariable : des requiem[10].
Le requiem a évolué dans de nouvelles directions au siècle dernier. Le genre Requiem de Guerre, qui consiste en des œuvres dédiées à la mémoire de personnes tuées en temps de guerre, est peut-être le plus notable. Ce genre inclut souvent des poèmes non liturgiques ou pacifistes ; par exemple le War Requiem de Benjamin Britten juxtapose le texte latin avec des poésies de Wilfred Owen et dans Mass in Black[11], Robert Steadman (en) entremêle la poésie écologiste et les prophéties de Nostradamus.
Pour finir, le XXe siècle a vu le développement des requiem profanes, écrits pour être joués sans rapport avec la religion ou avec la liturgie (par exemple le Requiem d'époque stalinienne, écrit par Kabalevski avec les poèmes de Robert Rojdestvenski), et certains compositeurs ont écrit des œuvres purement instrumentales portant le nom de requiem comme la Sinfonia da Requiem de Britten.
Liste non exhaustive par ordre chronologique
Voir aussi Musique de la Renaissance
Voir aussi Musique baroque
Voir aussi Musique de la période classique
Voir aussi Musique romantique
Voir aussi Musique contemporaine
Anglais avec latin
Allemand
Français, anglais, allemand avec latin
Français, grec, avec latin
Polonais avec latin
Russe
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