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écrivain suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Maurice Chappaz, né à Lausanne le et mort à Martigny le [2], est un écrivain et poète suisse.
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Archives littéraires suisses (CH-000015-0: ALS-MC)[1] |
Né en 1916, Maurice Chappaz passe son enfance entre Martigny et l'abbaye du Châble, dans le canton suisse du Valais. Issu d'une famille d'avocats et de notaires, neveu du conseiller d'État valaisan Maurice Troillet, il fait ses études au collège de l'abbaye de Saint-Maurice, puis il s'inscrit à la Faculté de droit de l'Université de Lausanne, mais la quitte bientôt pour s'inscrire à la Faculté des lettres de l'Université de Genève, qu'il quitte également au bout de quelques mois.
Convaincu que seule la création peut lui enseigner la littérature, Maurice Chappaz publie, sous le pseudonyme de Pierre, son premier texte : Un homme qui vivait couché sur un banc, en décembre 1939, à l'occasion d'un concours organisé par la revue Suisse Romande. Il reçoit les encouragements de Charles-Ferdinand Ramuz et de Gustave Roud. Une importante amitié doublée d'une correspondance commence ainsi entre ce dernier et Chappaz, qui ne s'arrêtera qu'avec la mort de Roud[3].
Mais dès l'été 1940, la guerre interrompt sa disponibilité[4]. Il est alors amené à parcourir les frontières suisses et publie dans la revue Lettres Lettres plusieurs textes qui formeront en 1944 Les Grandes Journées de Printemps, saluées par Paul Éluard. En 1942, il rencontre S. Corinna Bille, qu'il épousera en 1947 et avec qui il aura trois enfants, Blaise, Achille et Marie-Noëlle. Après le décès de Corinna en 1979, il se remariera, en 1992, avec Michène Caussignac, veuve de l'écrivain Lorenzo Pestelli[5].
Après la guerre, Maurice Chappaz voyage en Europe. Sans profession régulière et désirant consacrer son temps à l'écriture, Chappaz est correspondant occasionnel pour la presse (collaboration régulière à la revue Treize Étoiles entre 1960 et 1980) et parallèlement gère le domaine viticole de son oncle en Valais. Traversant une grave crise personnelle, il multiplie les errances et les questions, et s'essaye à plusieurs métiers, travaillant notamment comme ouvrier sur le chantier de la Grande Dixence, expérience dont il tirera un livre.
En 1953, la publication du Testament du Haut-Rhône couronne une quête poétique d’une dizaine d’années. L’œuvre, remarquée par Charles-Albert Cingria[6], est un succès (son auteur se voit décerner le Prix Rambert[7]), cependant, sa réalisation et sa réussite même remettent à nouveau le poète en question et le plongent dans un désespoir profond[8]. Pour aborder le monde sous un nouvel angle, il décide de s’engager sur le chantier du barrage de la Grande Dixence où il jouera le rôle d’aide-géomètre. Cette expérience le réconcilie avec la poésie[9] et se traduit par l’écriture du Chant de la Grande-Dixence (écrit dès 1959, mais publié en 1965). Suivront Le Valais au Gosier de Grive (1960), le Portrait des Valaisans en Légende et en Vérité (1965), Office des Morts (écrit en 1963, et publié en 1966) ou encore Tendres Campagnes (écrit en 1962, et publié en 1966).
Maurice Chappaz accomplit encore de nombreux périples autour du globe : Laponie (1968), Paris (1968), Népal et Tibet (1970), Mont Athos (1972), Russie (1974 et 1979), Chine (1981), Liban (1974), Québec et New York (1990).
Très engagé dans la protection de l'environnement, il se mobilisera à plusieurs reprises contre l'envahissement de sites naturels (notamment la forêt de Finges) par l'armée ou l'industrie immobilière. Dans les années 1970, la publication de son ouvrage les Maquereaux des Cimes Blanches (1976, réédité et augmenté en 1984), qui est un pamphlet contre l'industrie du tourisme qui saccage le Valais authentique, divisera la presse et la population valaisannes. C'est à cette occasion que des étudiants de Saint-Maurice inscriront en gigantesques capitales blanches Vive Chappaz sur la falaise qui domine l'abbaye[10].
Dès la mort de Corinna Bille, en 1979, il quitte Veyras, où ils avaient emménagé en 1957, et il s'établit dans l'abbaye maternelle du Châble, dans la vallée de Bagnes. Il publie alors des poèmes balancés entre le burlesque et le ton funèbre (À rire et à mourir, 1983), commence un Journal de 6000 pages, tenu sans interruption de 1981 à 1987, et rédige un récit et des proses poétiques sur le thème du deuil (Octobre 79 et Le Livre de C., 1986).
Préoccupé d'éditer les inédits laissés par Corinna Bille à sa mort, reprenant la traduction de Virgile pour les éditions Gallimard (1987) et Les Idylles de Théocrite (1992), il ébauche une évocation de l’antique civilisation alpine, Valais-Tibet (2000).
En 1997, Maurice Chappaz obtient le plus prestigieux des prix helvétiques, le Grand Prix Schiller, et il se voit attribuer cette même année, en France, la Bourse Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre. À l’automne 2001, l'Évangile selon Judas, récit de théologie-fiction, paraît chez Gallimard.
En 2002, il écrit un texte intitulé Lettre d'une forêt à l'autre qui paraît dans la revue d'art Trou (n° 12) ; l'édition de tête (100 exemplaires numérotés et signés) contient le fac-similé du manuscrit de son discours de remerciements pour son titre de Commandeur des Arts et des Lettres, prononcé à Martigny à l'automne 2001 à l'intention de l'Ambassadeur de France. En 2008, paraît aux éditions de la Revue Conférence son ultime livre, La pipe qui prie & fume, méditation sur la nature, l'âge, le temps et l'approche de la mort.
Maurice Chappaz est mort le à l'hôpital de Martigny. Son fonds d'archives se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne.
En 2016, les éditions Zoé publient sous le titre Jours fastes. Correspondance 1942-1979, les lettres échangées par Maurice Chappaz et Corinna (décédée en 1979). Cet ensemble épistolaire offre un éclairage sur la vie culturelle et littéraire de la Suisse romande.
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