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Maison d'édition de la Ligue vaudoise De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Cahiers de la Renaissance vaudoise sont une maison d'édition suisse indépendante fondée en 1926 par Marcel Regamey, liée à la Ligue vaudoise. Parfois revue, parfois collection, les Cahiers publient des essais de philosophie politique et de théologie ; ils traitent aussi de sujets d'histoire vaudoise et de problèmes de politique suisse, sans négliger la dimension littéraire et musicale. Dès sa fondation, la collection est animée et gérée par des personnes bénévoles, et soutenue par un cercle de souscripteurs réguliers.
Cahiers de la Renaissance vaudoise | |
Repères historiques | |
---|---|
Création | 1926 |
Fondée par | Marcel Regamey |
Fiche d’identité | |
Statut | éditeur indépendant |
Siège social | Lausanne (Suisse) |
Spécialités | philosophie politique, théologie, histoire et politique vaudoise et suisse |
Site web | https://www.ligue-vaudoise.ch/cahiers |
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En 1926, Marcel Regamey, étudiant en droit, a vingt et un ans et, sous le nom d'Ordre et Tradition, publie le premier des « Entretiens politiques, philosophiques et littéraires » : L'Ordre dans l'État d'inspiration maurrassienne[1].
Avec le numéro 14, en 1935, apparaît le nom utilisé depuis lors : Cahiers de la Renaissance vaudoise, avec l'écusson à la lance.
« Notre vœu le plus cher est qu'ils [les Cahiers] deviennent un centre de vie vaudoise où se rencontrent non seulement les adhérents d'une même et impérative doctrine, mais tous ceux qui éprouvent cet amour intelligent de la Patrie vaudoise, que nous plaçons au centre de notre effort. »[2]
— Marc Chapuis
Jusqu'en 1953, chaque fascicule contient plusieurs articles et comptes rendus. Dans cette série sont publiées les études de base de Marcel Regamey et Richard Paquier sur l'histoire du Pays de Vaud. Durant cette période, la revue est administrée par Victor de Gautard, à Saint-Légier. En , pour le 150e anniversaire du Canton, paraît un important fascicule (le numéro 34-35). Sous le titre Contribution à l'étude des libertés vaudoises, Olivier Dessemontet et François Gilliard publient le procès-verbal de la remise du Pays de Vaud au Prince de Piémont en 1456.
Puis, durant sept ans, aucun titre ne paraît. En 1960, Le Mythe du Golfe de Marcel Regamey inaugure le « règne » de Bertil Galland[3]. La collection cesse alors d'être une revue : elle a un seul titre par numéro. Jusqu'en 1971, Bertil Galland publie 48 Cahiers, presque exclusivement littéraires. Mentionnons les poèmes de Maurice Chappaz, son Portrait des Valaisans (1964) et son Match Valais-Judée (1969), ainsi que les nouvelles de Corinna Bille. Il accueille Jean Cuttat, Alexandre Voisard et Lorenzo Pestelli, découvre Anne-Lise Grobéty. Il fonde la revue Écriture, dont les sept premières livraisons paraîtront aux Cahiers[4]. Ce panorama éditorial montre bien comment, aux Cahiers, ont été accueillis des poètes, des romanciers, des voyageurs de Suisse romande et d'ailleurs, à l'époque où ni L'Âge d'Homme ni les Éditions de l'Aire n'existaient.
Si le Portrait des Vaudois de Jacques Chessex avait suscité l'enthousiasme en 1969, son Carabas provoqua, en 1971, la rupture entre Bertil Galland et Marcel Regamey[5]. Le scandale que fit l'ouvrage n'était pas seul en cause ; la politique éditoriale (coéditions avec Grasset), la visée trop exclusivement littéraire, le nombre et le tirage des livres ne correspondaient plus aux buts initiaux, ni à la gestion financière simplifiée de la collection. Bertil Galland se mit à son compte et, dès 1972, continua sous son nom ses éditions durant une douzaine d'années.
Dès cette date, les Cahiers sont dirigés par Olivier Delacrétaz : Beethoven sans légende de Romain Goldron (n° 84) et Évangile et politique de Marcel Regamey (n° 85) sont publiés, suivis de petits fascicules sur les problèmes politiques du moment. De 1972 à 2015, septante volumes ont paru, parmi lesquels la réédition du Canton de Vaud de Juste Olivier (1978), les Mélanges Marcel Regamey (à l'occasion de ses 75 ans, en 1980) et ses derniers ouvrages, dont le n° 100, Par quatre chemins, à côté des livres de Romain Goldron : Artistes et autres menteurs (1976) et Une drôle de fille (1978).
En 1985, Yves Gerhard reprend la direction de la collection, à laquelle il collaborait activement depuis 1978. Un effort particulier s'est porté sur les ouvrages consacrés au fondateur de Mouvement de la Renaissance vaudoise : Le chemin de Marcel Regamey, Sa vie, ses écrits, son action et La plume de Marcel Regamey, Choix d'articles (1989). Ils éclairent cette personnalité, mais aussi l'histoire de la Ligue vaudoise et sa doctrine politique et philosophique.
On peut aussi mentionner la polémique contre le français renouvelé, illustrée brillamment par Les linguistes sont-ils un groupe permutable? de Jean-Blaise Rochat (1988) et les ouvrages collectifs sur le rôle de la Suisse dans le monde : La Suisse et l'ONU (1985), EEE la nébuleuse (1992) et Soldats dans le bleu (1996). Parmi les autres titres : L'Universel enraciné, Remarques sur le racisme et l'antiracisme d'Olivier Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise (1993), La lutte contre la drogue dans les cantons romands de Georges Perrin (1993) et Vinet, Regards actuels par une brochette de personnalités (1997).
En 2000 paraissent en trois volumes les Œuvres de Paul Budry, écrivain, critique d'art et animateur (1883-1949)[6]. Cette édition est suivie d'un essai biographique dû à Yves Gerhard, Paul Budry, L'homme-orchestre (2008, en fait le no 146), puis d'un tome IV des Œuvres, La Suisse est belle, en 2014. Pour critiquer et compléter le Rapport Bergier, les Cahiers ont édité, sous la direction de Jean-Philippe Chenaux, l'important recueil Les Conditions de la survie : la Suisse, la Deuxième Guerre mondiale et la crise des années 90 (2002), qui réunit les contributions de onze historiens, économistes et politologues. En 2003, ils procuraient la seule édition disponible de L'Acte de Médiation de 1803.
Benoît Meister reprend la direction des Cahiers en 2010 ; il publie en 2015 le n° 150, qui contient la plupart des articles théologiques de Marcel Regamey. En 2013, durant la campagne contre l'initiative du GSsA pour l'abolition du service militaire obligatoire, le cahier collectif Servir pour être libres rassemble les plumes de diverses personnalités politiques et militaires. En hommage à leur président, les Cahiers publient un recueil d'éditoriaux de La Nation sous le titre Septante ! 70 articles d'Olivier Delacrétaz encore meilleurs que les autres (No 153, 2017)[7].
Depuis 2017, les Cahiers sont dirigés par Claire-Marie Schertz qui édite Suivez le guide, Balade historique à travers le vieux Lausanne d'Ernest Jomini (2018)[8]. La collection "Pagus. De la terre au pays" comporte trois titres, publiés en 2022 : ils se concentrent sur l'écologie appliquée au niveau où l'action politique est le plus efficace, le Canton[9].
En 2022 paraît aussi Un Académicien chez les Vaudois : Edmond Jaloux, Ramuz, Roud, Crisinel, Simond, Weber-Perret et la Société de Poésie de Jean-Philippe Chenaux[10], ouvrage qui "se penche en particulier sur la Société de Poésie de Lausanne, fabuleuse aventure qui dura un peu moins de quatre années (1944-1948) et qui organisa un peu partout à Lausanne des soirées de poésie, certes, mais également des concerts, des spectacles de danse, des conférences, etc."[11] Dans Vies parallèles de C. F. Ramuz et de Paul Budry, Yves Gerhard fournit en 2023 le 6e et dernier Cahier consacré à Paul Budry.
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