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homme de lettre et philosophe britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mark Fisher, né le et mort le , est un écrivain, critique et philosophe britannique. Enseignant au département des cultures visuelles au Goldsmiths College, il est principalement connu pour son blog écrit sous le nom de k-punk entre 2003 et 2015 où il traitait de philosophie politique, de musique et de culture populaire. Fisher a écrit pour de nombreuses publications, parmi lesquelles The Wire, The Guardian, New Statesman ou encore Sight and Sound, sur une variété de sujets. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de philosophie politique et théorie culturelle parmi lesquels Le Réalisme capitaliste. N'y a-t-il pas d'alternative ? (2018 [2009]) ou Ghosts of My Life: Writings on Depression, Hauntology and Lost Futures (2014). Il se suicide en , peu avant la parution de son dernier ouvrage, The Weird and the Eerie.
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité |
Britannique |
Formation | |
Principaux intérêts | |
Idées remarquables |
Hantologie, réalisme capitaliste |
Œuvres principales |
Le Réalisme capitaliste. N'y a-t-il pas d'alternative ? (2009) Ghosts of My Life: Writings on Depression, Hauntology and Lost Futures (2014) k-punk blog (2003-2015) |
Influencé par | |
A influencé |
Issu d'un milieu modeste[1], il obtient un baccalauréat des arts de l'université de Hull en 1989, puis un doctorat de l'université de Warwick en 1999 après la publication d'une thèse intitulée Flatline Constructs: Gothic Materialism and Cybernetic Theory-Fiction[2]. Pendant cette période, il est un membre fondateur d'un collectif interdisciplinaire au sein de l'université de Warwick connu sous le nom de Cybernetic Culture Research Unit[1],[3] et enseigne également la philosophie dans un institut de formation continue[4].
Il commence à écrire son blog en 2003, vite connu comme « un des blogs les plus réussis de théorie culturelle »[5]. Le critique musical Simon Reynolds en parle comme « le magazine d'un seul homme supérieur à la plupart des magazines britanniques »[1]. Il fonde aussi un forum avec l'écrivain Matt Ingram intitulé Dissensus[1].
Mark Fisher rejoint ensuite le Goldsmiths College, où il enseigne au sein du département des cultures visuelles. Éditeur à Zero Books (en), qui publie la plupart de ses ouvrages, il écrit dans Speculative Realism de l'Edinburgh University Press et pour le magazine The Wire. En 2009 il publie Le Réalisme capitaliste, une analyse des effets du néolibéralisme sur la culture contemporaine. En 2014, il publie Ghosts of My Life, où il traite notamment de dépression et d'hantologie à travers le prisme de la musique ou du cinéma. En 2016 il contribue à une anthologie sur le thème de l'ère post-punk avec Kodwo Eshun et Gavin Butt intitulée Postpunk Then and Now[6].
Il se suicide le à l'âge de 48 ans, peu avant la publication de son ouvrage The Weird and the Eerie et alors qu'il préparait un nouveau livre qu'il souhaitait intituler Acid Communism[1],[7].
À la fin des années 2000, Fisher utilise le terme « réalisme capitaliste » (« capitalist realism » en anglais) pour évoquer « l’idée généralement répandue que le capitalisme est non seulement le seul système politique et économique viable, mais aussi qu’il est même impossible d’imaginer une alternative cohérente à celui-ci »[8]. Il reprend ce concept dans son ouvrage de 2009, Le Réalisme capitaliste[9], où il argumente que ce terme décrit le mieux la situation idéologique depuis la chute de l'Union soviétique[9]. D'après lui la logique capitaliste en est venue à délimiter les limites de la vie politique et sociale, ce qui n'est pas sans effet significatif sur l'éducation, la santé mentale, la culture populaire et jusqu'aux façons de résister[9]. Pour lui le réalisme capitaliste a par ailleurs créé une « ontologie des affaires » (« business ontology » en anglais) selon laquelle toutes les activités, y compris la santé et l'éducation, devraient être conduites comme une entreprise privée[9]. Il en résulte donc une situation où il est « plus facile d'imaginer la fin du monde que celle du capitalisme »[9].
Dans Le Réalisme capitaliste il écrit ainsi :
« Le réalisme capitaliste tel que je le conçois ne peut être confiné à l’art ou au fonctionnement quasipropagandiste de la publicité. Il est plutôt une atmosphère généralisée, qui conditionne non seulement la production culturelle, mais aussi la règlementation du travail et de l’enseignement, et qui agit comme une sorte de frontière invisible contraignant la pensée et l’action. »
— Le Réalisme capitaliste. N'y a-t-il pas d'alternative ?, Genève-Paris, Entremonde, 2018 (2009), p. 10
En tant que concept philosophique, le réalisme capitaliste est influencé par une vision althusserienne de l'idéologie ainsi que par les travaux de Fredric Jameson ou Slavoj Žižek[9]. Selon Fisher, dans un cadre capitaliste il n'y a pas d'espace où concevoir des formes alternatives de structures sociales. De plus, les jeunes générations ne sont même pas intéressées par la recherche de formes alternatives. Ces arguments sont selon lui prouvés par les suites de la crise financière mondiale débutant en 2007 : en effet, plutôt que de conduire à rechercher des solutions alternatives, celle-ci a renforcé l'idée que des modifications devaient être opérées dans le système existant[9].
Fisher a contribué à populariser le terme d'hantologie introduit par Jacques Derrida pour décrire un sens diffus que la culture contemporaine est hantée par les « futurs perdus » de la modernité, futurs délibérément effacés par la postmodernité et le néolibéralisme[10].
Selon lui, le passage à des économies post-fordistes à partir des années 1970 a « graduellement et systématiquement privé les artistes des ressources nécessaires pour créer de la nouveauté »[10]. En opposition avec la nostalgie de la postmodernité, Fisher définit l'art et la culture hantologiques comme caractérisés par « un refus d'abandonner le désir du futur »[11].
Sur la pertinence politique du concept, il a écrit :
« À une époque de réaction politique et de restauration, quand l'innovation culturelle a cessé de progresser et a même reculé, quand "le pouvoir (...) opère de façon prédictive autant que rétrospective" (Kodwo Eshun, 2003), une fonction de l'hantologie est de continuer à insister sur le fait qu'il existe des futurs au-delà de la ligne terminale de la postmodernité. Quand le présent a abandonné le futur, nous devons écouter les reliques de ce dernier dans les potentiels non activés du passé[note 1]. »
— Mark Fisher, « The Metaphysics of Crackle: Afrofuturism and Hauntology », Dancecult: Journal of Electronic Dance Music Culture, volume 5, no 2, 2013
L'hantologie a pu être décrite comme le désir d'un futur qui n'est jamais arrivé, manifesté au premier plan de disjonctions ontologiques et historiques. Le livre de Fisher, Ghosts of My Life examine ces idées à travers des sources culturelles comme la musique de Burial et Joy Division, les films de Christopher Nolan et Stanley Kubrick ou encore les ouvrages de David Peace et John Le Carré[11].
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