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cuisinière française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mélanie Rouat, née le à Riec-sur-Bélon et morte le dans la même commune, est une cuisinière française.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 76 ans) Riec-sur-Bélon |
Nom de naissance |
Marie-Françoise Mélanie Catherine Rouat |
Surnom |
Mimi |
Nationalité | |
Activité |
épicière, ostréicultrice, cheffe de cuisine |
Palourdes grillées, homard à la crème, dinde farcie, poularde |
Elle doit sa notoriété au critique culinaire Curnonsky qui l'a fait connaître et s'est réfugié chez elle pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1946[1].
Marie-Françoise Mélanie Catherine Rouat naît à Coat-Bazoin, dans la commune de Riec-sur-Bélon[2],[3]. Elle est la fille de Louis Rouat, cultivateur, et Marie-Françoise Le Gac, son épouse.
Elle commence comme ouvrière dans un élevage ostréicole. Après son mariage en 1896 avec Louis Rouat (1871-1914[4], homonyme de son père[5]), elle produit des huîtres, puis tient un magasin d'épicerie et d’huîtres[6]. Des légendes courent sur sa décision d'ouvrir un restaurant (en 1917 ?), des comédiens de la Comédie-Française[7] affamés l'en auraient incitée a préparer un repas de homards[8] ou une omelette parfaitement réussis.
Le journaliste et écrivain Curnonsky fait la connaissance de Mélanie Rouat en 1922 — époque où il commence la rédaction de La France gastronomique — alors qu'elle tient l'Hôtellerie Mélanie Rouat à Kerfany-les-pins[9]. En 1941, il raconte : « Ma vieille Mélanie, je la connais depuis plus de vingt ans, raconte Curnonsky. Je viens d’ailleurs à Riec-sur-Belon depuis 1903. On ignorait encore Mélanie. Elle n’a commencé qu’en 1919. Elle ne faisait d’ailleurs à manger que pour sept ou huit habitués. J’en étais avec Carco et Kisling. C’est moi qui dis, un jour, à Mélanie : "Vous avez un génie de chef. Il ne faut plus faire la cuisine pour quelques clients. Il faut ouvrir un grand restaurant". C’est ainsi que Mélanie commença à faire les choses en grand. Ce ne fut pas une maison de régime. Mais un restaurant de Cur... »[10]. C'est finalement avec deux amis peintres, Fernand Jobert[Note 1] et Maurice Asselin[Note 2], que Curnonsky lance en 1923 le restaurant de Mélanie Rouat à Riec[11].
Au début du XXe siècle la cuisine bretonne attire l'attention des gastronomes : Julia Guillou de Pont-Aven avec un homard au cari[12] (lire homard au curry, 1909[13]), le Père Batifoulier à l'hôtel d'Audierne[14]. Curnonsky cite notamment la Mère Bacon rendez-vous d'artistes au port de Brigneau (Moëlan)[15] qu'il aurait fréquenté dans les années 1920[16]. En 1929, il mentionne aussi Mélanie Rouat (homard à la crème, palourdes des Glénans, dinde rôtie farcie aux foies de volailles, admirables poulardes[17]), la bonne mère Clémence à la Chebuette (la papesse du Beurre blanc), Mme Lozivit à Concarneau (cotriade), Mme Anastasie Lecadre à Rochefort-en-Terre[18].
Le restaurant Chez Mélanie est breton : serveuses en habit traditionnel de Pont-Aven (elle-même en porte toujours la coiffe[20]), peintures d'artistes bretons au mur. Il est fréquenté par les présidents Vincent Auriol, René Coty, par Roland Dorgelès, Graham Greene[21]. Le Guide Michelin lui donne un macaron en 1932, puis deux en 1934[22]. Sa pièce de bœuf rôtie au sarrasin séduit Curnonsky qui en fait les éloges et fait part de sa découverte aux membres de l'Académie des Gastronomes[23]. Gaston Derys écrit en 1937 : « A Riec-sur-Belon opère un des grands cordons bleus de France : c’est Mélanie Rouat, en face de l’église, dont les palourdes farcies, le homard à la crème, les crêpes Mélanie sont de grandes choses. On déguste chez Mélanie, qui possède des parcs sur la rivière de Belon, des huîtres admirables. »[24].
Pendant la guerre, Curnonsky aurait avoué à son hôtesse avoir des difficultés à régler les additions. Ce à quoi elle aurait répondu : « Quand on a aidé à bâtir une maison, on a bien droit à une ardoise. »[25] Le célèbre aphorisme du gastronome est répété dans les derniers vers d'une poésie qu'il lui avait dédiée en souvenir d’une omelette inoubliable : « La Cuisine ?… c’est quand les choses / Ont le goût de ce qu’elles sont »[26].
Mélanie Rouat meurt en 1955[3]. C'est sa sixième enfant, Marie Rouat (1910-1982[6]), qu'elle a formée, qui reprend le restaurant, conservant un macaron Michelin (timbale de moules, homard Mélanie)[27],[28].
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