Loading AI tools
musicologue, écrivain et sinologue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Laloy (Gray, - Dole, ) est un musicologue, écrivain et sinologue français.
Maire de Rahon | |
---|---|
- | |
Secrétaire général Opéra de Paris | |
- |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Léon Laloy (d) |
Conjoint |
Shoushanik Babayan (d) |
Enfant | |
Parentèle |
Anne-Marie Javouhey (grand-tante) Georges Ponsot (cousin) |
Distinctions |
---|
Fils de Léon Laloy (1842-1925), contrôleur des finances, et d’Aline Veith (1843-1931), il est le petit-neveu de la Bienheureuse Anne-Marie Javouhey (1779-1851) et le cousin de l’avocat Georges Ponsot (1876-1937), député du Jura de 1906 à 1919, qui refusa le secrétariat d’Etat aux Beaux-Arts en 1914[1].
En 1906, il épousa Susanik Babaïan (1879-1952), pianiste de concert, « qu’estimait le fort difficile Claude Debussy »[2]. Il eut de Susanik trois enfants : Nicolette (1908-1995), mariée à Fu-Yun Hsu (1905-2005), diplomate chinois ; Ninette (1910-1996), mariée à André Léculier (1908-2004), ingénieur agronome, résistant de la première heure dans le Jura[3], fils du Dr Henri Léculier, député puis sénateur du Jura ; Jean (1912-1994), ambassadeur et membre de l’Institut. D’Andrée Guérin (1916-2012), pianiste, il est père d’Isabelle, née en 1941, mariée à Jacques Fonfreyde.
Baignant dans un milieu musical par sa mère, originaire de Wissembourg (Bas-Rhin), liée à l’inspiratrice de Franz Liszt, la compositrice Marie Jaëll (1846-1925), qui lui dédia Voix du printemps[4], il est l’élève, au lycée Henri-IV, d’Henri Bergson, dont la fille unique Jeanne (1893-1961) sera la marraine de sa petite-fille, Catherine Laloy (1946-2016) et a comme condisciples en classe de philosophie Élie Faure, Léon Blum et Gustave Hervé. Reçu au concours de l’Ecole normale supérieure en 1893, il est agrégé des lettres en 1896 et docteur ès lettres en 1904, avec une thèse intitulée Aristoxène de Tarente et la musique de l’Antiquité. Son camarade de promotion Julien Luchaire relève que, « même dans ce milieu choisi, l’intelligence de cet aristocrate farouche était hors de pair »[5]. Il suit parallèlement les cours de composition musicale à la Schola cantorum, sous la direction de Vincent d’Indy, où il s’intéresse au chant grégorien, ce qui le rapproche de Dom André Mocquereau, qui dirige la Paléographie musicale à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes.
En 1906, il succède à Romain Rolland comme chargé du cours d’histoire de musique à la Sorbonne, sans jamais être titulaire d'une maîtrise de conférence ou d'un chaire. De 1913 à 1940, il est secrétaire général de l’Opéra, placé sous la direction de Jacques Rouché.
Dès 1902, il se lia d’amitié avec Claude Debussy, qui lui dédia, en 1907, Et la lune descend sur le temple qui fut, et pour lequel Louis Laloy écrivit Ode à la France, œuvre posthume publiée en 1928. En 1909, il fut son premier biographe, ce dont le compositeur le remercia ainsi : « Il y a déjà longtemps que vous avez été à peu près le seul à comprendre Pelléas. (...) L’émotion d’être compris d’aussi près est absolue»[6].
Avec Romain Rolland, il fonda Le Mercure musical[7] et devient rédacteur en chef de La Revue musicale. Son article « Musique de l’avenir », paru dans Mercure de France du , a prévu, relève le critique Jarocinski, « avec une exactitude étonnante les voies qu’allait suivre le développement de la musique électronique »[8]. Jacques Maritain considère que « Louis Laloy est certainement le plus érudit et le plus judicieux de nos critiques musicaux. C’est un esprit remarquablement jeune, ouvert et pénétrant »[9]. De 1936 à 1941, il assura la chaire d’histoire de la musique au Conservatoire national de Paris.
A la musique s’ajouta un vif intérêt pour la civilisation chinoise. À partir de 1925, il fut professeur d’esthétique à l’Institut des hautes études chinoises. Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le chargea, en 1931, d’une mission officielle en Chine, dont il pratiquait couramment la langue, étant proche par ailleurs de Sun Yat-sen (1866-1925), premier président de la République de Chine. Il en tira son ouvrage, Miroir de la Chine, publié en 1933. Vingt ans plus tôt, il avait fait part de son expérience avec l’opium, partagée avec son ami Victor Segalen[10], dans un ouvrage intitulé Le livre de la fumée. Il y initia Jean Cocteau après la mort de Raymond Radiguet[11].
Son attachement à sa province natale fut profond : « Cette personnalité parisienne de premier plan veut avant tout être maire de Rahon et cela l’honore »[12] ; il le sera de 1935 à 1940, date à laquelle il se retira dans sa maison de famille, inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1995. Au début de la guerre, il tint un « Journal de maire de village »[13]. Les cloches de l’église de Rahon inspirèrent à Debussy son morceau pour piano, Cloches à travers les feuilles (1907), après que Louis Laloy lui eut décrit « le touchant usage du glas qui sonne, depuis les vêpres de la Toussaint jusqu’à la messe des morts, traversant de village en village les forêts jaunissantes dans le silence du soir »[14].
Le salon de sa maison de la rue des Capucins, à Meudon-Bellevue (Seine-et-Oise puis Hauts-de-Seine), dominant tout Paris, à deux pas du domaine royal, réunissait des personnalités aussi diverses que Jean Cocteau, Georges Auric, Francis Poulenc, Manuel de Falla, Henri Bergson, André Gide, Romain Rolland, Gabriele d’Annunzio, André Breton, Serge Lifar, Jean Hugo, Reynaldo Hahn, les princesses de Cystria et Armande de Polignac ainsi que, venus en voisins, Auguste Rodin et Jacques Maritain[15]. Le , Debussy et Stravinsky y jouèrent ensemble la réduction pour piano à quatre mains du Sacre du printemps ; le suivant, Debussy écrivit à ce dernier : « J’ai encore dans ma mémoire l’exécution de votre Sacre chez Laloy. Cela me hante comme un beau cauchemar et j’essaie en vain d’en retrouver la terrible impression »[16]. Une plaque commémore l’événement.
Critique musical ou littéraire à Excelsior, Comoedia, la Revue des deux mondes, l’Ere nouvelle, la Grande revue, le Pays, le Temps, le Figaro, etc., Laloy est l’auteur du ballet Dolly, mis en musique par Gabriel Fauré, Sous le masque et Les enchantements d’Alcine, de Georges Auric, et de l’opéra-ballet d’Albert Roussel, Padmâvatî.
L’Académie française lui décerne le prix Montyon en 1933 et le prix Général-Muteau en 1941.
Il décéda subitement, à 70 ans, à Dole, peu après la libération de sa seconde fille, arrêtée par la Gestapo à la place de son mari, fondateur dans le Jura du mouvement Combat d’Henri Frenay. À sa disparition, Romain Rolland rendit hommage à ce « savant, artiste, écrivain, musicologue et sinologue de premier rang, qui fut l’intime de Debussy et de Sun Yat-sen. (...) Il eût pu se faire un nom retentissant et s’acquérir tous les honneurs. Il ne le chercha point. Il s’appliqua à réaliser l’harmonie complexe et raffinée de sa nature d’exception »[17].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.