Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel et Valangin, prince de Wagram, né le à Versailles et mort le à Bamberg, est un général français puis maréchal d’Empire.

Faits en bref Fonctions, Prince de Neuchâtel ...
Louis-Alexandre Berthier
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Le Maréchal Berthier en tenue de Grand veneur par Jacques-Augustin-Catherine Pajou en 1808.
Fonctions
Prince de Neuchâtel

(9 ans, 2 mois et 2 jours)
Prédécesseur Frédéric-Guillaume III
Successeur Frédéric-Guillaume III
Vice-connétable de l'Empire

(6 ans, 7 mois et 16 jours)
Monarque Napoléon Ier
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction abolie
Grand veneur de France

(9 ans, 4 mois et 2 jours)
Monarque Napoléon Ier
Prédécesseur Louis-Alexandre de Bourbon
Successeur Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu
Ministre de la Guerre

(6 ans, 10 mois et 11 jours)
Monarque Napoléon Ier
Gouvernement Ministres de Napoléon Ier
Prédécesseur Lazare Carnot
Successeur Henri-Jacques-Guillaume Clarke

(5 mois et 25 jours)
Chef du gouvernement Napoléon Bonaparte
Gouvernement Gouvernement du Consulat
Prédécesseur Edmond-Louis-Alexis Dubois-Crancé
Successeur Lazare Carnot
Membre de la Chambre des Pairs

(9 mois et 16 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Napoléon Alexandre Berthier (indirectement)
Biographie
Titre complet Prince de Wagram, de Neuchâtel, de Valangin
Surnom « L'organisateur de la Grande armée»
Date de naissance
Lieu de naissance Versailles
Date de décès (à 61 ans)
Lieu de décès Bamberg
Nationalité Drapeau de la France française
Père Jean-Baptiste Berthier
Mère Marie-Françoise L'Huillier de La Serre
Conjoint Marie-Élisabeth en Bavière
Enfants 3 enfants dont : Napoléon Alexandre Berthier
Famille Famille Berthier
Diplômé de École royale du génie de Mézières
Profession homme politique, militaire
Distinctions Ordre national de la Légion d'honneur Grand-croix de l'Ordre de la Légion d'honneur
Ordre royal et militaire de Saint-Louis Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Religion Catholicisme

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Prince de l'Empire
armes
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Né de parents tous deux au service du roi, il devient ingénieur-géographe comme son père et participe à la guerre d'indépendance américaine. Colonel en 1778, il passe dans la Garde nationale puis remplit les fonctions de chef d'état-major sous divers généraux, le plus notable étant Napoléon Bonaparte. Berthier participe sous ses ordres aux campagnes d'Italie puis d'Égypte et soutient le coup d'État du 18 Brumaire. Sous le Consulat, il reçoit le portefeuille du ministère de la Guerre qu'il conserve jusqu'en 1807. Lors de l'instauration du régime impérial en 1804, Napoléon l'élève à la dignité de maréchal d'Empire puis le fait prince souverain de Neuchâtel et Valangin en 1806.

En qualité de major général de la Grande Armée — l'équivalent de la fonction de chef d'état-major —, Berthier participe à toutes les campagnes de l'Empire : il s'y révèle comme un officier de talent, doté d'une grande capacité de travail et d'une compréhension intuitive des intentions de l'Empereur, dont il est l'un des principaux collaborateurs. Il n'exerce toutefois que rarement un commandement sur le champ de bataille, où il se montre piètre stratège, comme au début de la campagne d'Autriche en 1809. Fait prince de Wagram et colonel général des Suisses la même année, il reste aux côtés de l'Empereur jusqu'à l'abdication de ce dernier en 1814. Il se rallie alors à Louis XVIII qui le fait pair de France. Rentré dans sa famille à Bamberg, il y meurt défenestré, dans des circonstances mal éclaircies, le .

Sa mort, survenue peu avant la bataille de Waterloo, affecte Napoléon qui dira de lui : « Nul autre n'eût pu le remplacer »[1].

Biographie

Origines et famille

Son père, Jean-Baptiste Berthier (né en 1721 à Tonnerre, mort en 1804 à Paris), ingénieur-géographe de l'armée, lieutenant-colonel, avait été anobli par Louis XV pour services rendus. Sa mère, Marie-Françoise Lhuillier de la Serre (née vers 1731, morte le à Versailles), est femme de chambre de Monsieur (futur roi Louis XVIII).

Louis-Alexandre est l'aîné des quatre fils qui survivent à leur père. Tous embrassent l'état militaire. Les deux plus âgés, César Berthier et Victor Léopold Berthier, sont généraux de division et le plus jeune, issu d'un second mariage, Joseph-Alexandre Berthier, 1er vicomte Berthier (1821) est maréchal de camp.

Sous l'Ancien Régime

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Louis-Alexandre Berthier, maréchal de camp, chef d'état-major en 1792 (1753-1815), François-Gabriel Lépaulle, d'après Antoine Jean Gros (1834).

Destiné à l'état militaire, Louis-Alexandre Berthier bénéficie d'une éducation soignée. Reçu à l’École royale du génie de Mézières en 1764, il est nommé ingénieur-géographe le , à douze ans, et fait la guerre d'indépendance des États-Unis sous les ordres du marquis de La Fayette, y gagnant le grade de colonel en 1778.

La Révolution française

Au début de la Révolution française, comme major général de la garde nationale à Versailles, il facilite l’émigration de diverses personnalités dont le comte d’Artois, les Polignac et les deux tantes du roi, Mesdames Adélaïde et Victoire de France. Il est successivement employé par Rochambeau, La Fayette et Luckner, comme chef d'état-major mais est destitué après le 10 août 1792, les patriotes ayant à lui reprocher la dureté avec laquelle il rétablit l'ordre lors du ravage du palais de Bellevue. En , Berthier est rappelé et nommé chef d’état-major du duc de Biron en Vendée. Trois semaines plus tard, il est à nouveau révoqué.

Le , il est nommé chef d’état-major de l’armée d'Italie sous les ordres de Napoléon Bonaparte[2]. En 1797, il remet au Directoire le traité de Campo-Formio en compagnie de Monge. Lorsque Bonaparte part pour le congrès de Rastatt, il doit accepter, à contrecœur, le commandement de l’armée. Le , il occupe Rome et prend possession du château Saint-Ange, renversant le gouvernement papal pour proclamer la république romaine[3].

Bonaparte l’emmène en Égypte, toujours comme chef d’état-major[4]. Berthier revient en France avec son chef pour préparer le coup d'État du 18 Brumaire. Durant le Consulat, Bonaparte l'emploie comme ministre de la Guerre.

L'Empire

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Portrait par Andrea Appiani (1754–1817). Berthier y porte la Légion d'honneur (écharpe et grand aigle) et l'ordre de l'Aigle noir.

Berthier fait partie de la promotion de maréchaux de 1804, et est nommé Grand veneur la même année. Comblé de faveurs, il obtient la principauté de Neuchâtel en 1806[5], occupée en son nom et celui de l'Empereur par le général Nicolas-Charles Oudinot (il ne s'y rendra toutefois jamais, et qu'il rétrocède à la Restauration au royaume de Prusse). Il est ensuite nommé vice-connétable de l'Empire en 1807, et enfin prince de Wagram en 1809.

Le , Napoléon le marie à Marie-Élisabeth en Bavière[6], fille du prince Guillaume de Bavière (arrière-grand-père d'Élisabeth de Wittelsbach ainsi que beau-frère et cousin du roi de Bavière Maximilien Ier, lui-même beau-père du prince Eugène) qui lui donne trois enfants[7], dont un fils : Napoléon Alexandre Berthier.

Il fait toutes les campagnes de Napoléon comme major général de l'armée[8]. À Marengo, Austerlitz et Iéna, il remplit avec le plus grand zèle les importantes fonctions de chef d'état-major[9], et contribue puissamment, en 1809, à la victoire de Wagram. Il représente Napoléon, à Vienne, au mariage avec Marie-Louise. Durant la campagne de Russie, il tente de convaincre Napoléon de ne pas poursuivre vers Moscou. Il donne alors sa démission et est disgracié. Enfin, durant la campagne de France, il est blessé d'un coup de lance sur la tête au combat de Brienne le .

La Restauration

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Louis-Alexandre Berthier.

Le , il adhère au décret du Sénat qui exclut Napoléon du trône. À la Première Restauration, Louis XVIII lui fait bon accueil, en souvenir de son attitude passée à Versailles ; Berthier est fait capitaine de l'une des compagnies des gardes du corps du roi et pair de France le . Au retour de l’île d'Elbe, il suit le roi à Gand, contrairement à d’autres maréchaux.

Mort

Il se réfugie ensuite dans son château à Bamberg en Bavière près de son beau-père et y meurt peu après son arrivée, le , en tombant de la fenêtre du troisième étage pendant un accès de fièvre chaude. D'autres sources évoquent un suicide ou encore un assassinat perpétré par des hommes masqués, demeurés depuis inconnus[10]. Son décès précède de quelques jours la bataille de Waterloo, où l'absence de cet excellent chef d'état-major se fait cruellement sentir pour l'empereur Napoléon[11]. Soult, qui le remplace, est en effet largement inférieur à la tâche qui lui est confiée, endossant une part des responsabilités dans la défaite face aux Anglo-Prussiens.

Considérations

Faits en bref Naissance, Décès ...
Louis-Alexandre Berthier
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Berthier en tenue de Grand veneur (détail), Jacques Augustin Catherine Pajou, 1808 : Berthier y porte la Légion d'honneur (écharpe et grand aigle) et l'ordre de la Couronne de fer.

Naissance
Versailles (France)
Décès (à 61 ans)
Bamberg (Bavière)
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France (1764-1791)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France (1791-1792)
Drapeau de la France République française (1792-1804)
Drapeau de l'Empire français Empire français (1804-1814)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France (1814-1815)
Arme Génie
Cavalerie
Grade Maréchal d'Empire
Années de service 17641815
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution française
Guerre de Vendée
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Bataille de Saumur
Campagne d'Italie (1796-1797)
Campagne d'Égypte
Bataille de Marengo
Bataille d'Austerlitz
Bataille d'Eylau
Bataille de Friedland
Bataille d'Iéna
Bataille de Wagram
Bataille de la Moskowa
Bataille de Leipzig
Bataille de Brienne
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Commandeur de Saint-Louis
Ordre de Cincinnatus
Pair de France
Prince de Wagram Ordre de Saint-André
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
(23e colonne)
Autres fonctions Ministre de la Guerre
Vice-connétable de l'Empire
Grand-veneur de la Couronne
Colonel général des Suisses
Prince régnant de Neuchâtel et de Valangin (1806-1814)
Famille Jean-Baptiste Berthier (son père)
César Berthier (son frère)
Victor Léopold Berthier (son frère)
Joseph-Alexandre Berthier (son frère)
Napoléon Alexandre Berthier (son fils)
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Prince de l'Empire
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Berthier, le "Maréchal de l'ombre" était indispensable à Napoléon. Il avait une compréhension intuitive des ordres de l'Empereur et les transmettait mieux que quiconque. Sa mort, survenue peu avant la bataille de Waterloo, affecta Napoléon :

« Nul autre n'eût pu le remplacer. »

Son remplaçant, le maréchal Soult, ne se montre pas à la hauteur de sa tâche. La défaite de Waterloo est donc au moins en partie due à l'absence de Berthier.

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Première distribution des décorations de la Légion d'honneur dans l'église des Invalides, le , d'après Jean-Baptiste Debret (1812).

Comme organisateur, on lui doit : la formation de la garde des consuls () ; l'institution des armes d'honneur (1799) ; la création de la Légion d'honneur () ; la réunion à Metz des écoles d'application de l'artillerie et du génie (1802) ; l'école militaire spéciale de Fontainebleau () ; une loi qui accorde des propriétés territoriales aux vétérans, dans les 20e et 27e divisions militaires () ; la création de dix-huit maréchaux d'Empire (), etc.

S'il a les qualités d'un remarquable chef d'état-major, il se révélera incapable de diriger seul une armée, comme le démontre le catastrophique début de la campagne de 1809, avant que Napoléon n'arrive. Choyé par l'Empereur, il use de son pouvoir au détriment d'autres maréchaux (André Masséna) ou généraux, comme Antoine de Jomini, qui finit par préférer passer aux Russes en 1813.

Il rédige des relations de la Campagne d'Égypte (1800) et de la Bataille de Marengo (1804), et laisse des Mémoires qui sont publiées en 1826.

Décorations

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Berthier vers 1814-1815 : Légion d'honneur et ordre de Saint-Louis.
Drapeau du royaume de France Royaume de France / Drapeau de l'Empire français Empire français / Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière
Drapeau du Royaume de Wurtemberg Royaume de Wurtemberg
Drapeau du Royaume de Saxe Royaume de Saxe
 Royaume de Westphalie
Drapeau du Grand-duché de Bade Grand-duché de Bade
Drapeau du Grand-duché de Hesse Grand-duché de Hesse
 Grand-duché de Wurtzbourg
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Drapeau de l'Empire russe Empire russe

Archives

Un fonds d'archives concernant Louis Alexandre Berthier est conservé aux Archives de l'État de Neuchâtel et référencé dans le portail des archives neuchâteloises[13]. Il contient plus de 2 000 pièces inventoriées en 1895-1896 par Albert Dufourcq[14]. Le fonds comporte principalement la correspondance envoyée et reçue par le prince en rapport avec les affaires générales de la Principauté de Neuchâtel ou des affaires particulières. De nombreux documents concernent l'état des finances et des comptes de l'État, les questions fiscales, la monnaie, ainsi que les questions économiques comme la saisie des marchandises anglaises, la situation de l'industrie neuchâteloise, les besoins en travaux publics, etc. Il faut aussi relever la présence de mémoires retraçant l'histoire de la Principauté et de ses institutions.

Sources partielles

Les papiers personnels de Louis-Alexandre Berthier sont conservés aux Archives nationales sous la cote 173AP[15].

Dans la culture populaire

Notes et références

Bibliographie

Liens externes

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