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général et homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Juchault de Lamoricière[2],[alpha 1], né le à Nantes[4] et mort le à Prouzel (Somme)[5],[3], est un général de division et homme politique français.
Député de la Deuxième République française Assemblée nationale législative Sarthe | |
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Ambassadeur de France en Russie | |
Ministre de la Guerre | |
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Membre de l'Assemblée constituante de 1848 Sarthe | |
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Membre de la Chambre des députés Septième législature de la monarchie de Juillet (d) Sarthe | |
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Gouverneur d'Algérie | |
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Vice-président Assemblée nationale législative |
Naissance | |
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Décès |
(à 59 ans) Château de Prouzel |
Sépulture |
Chapelle Lamoricière de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (d) |
Surnom |
Bou Chechia |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Homme politique, diplomate, militaire |
Famille | |
Conjoint |
Amélie Gaillard de Ferré d'Auberville (d) (à partir de ) |
Enfants |
Propriétaire de |
Château de Prouzel, château du Chillon (d) |
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Armes | |
Unité |
Bataillon des tirailleurs franco-belges (d) |
Grade militaire | |
Conflit | |
Lieu de détention | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 7 YD 1170)[1] |
Ses actions décisives sur le plan militaire ont contribué à la colonisation de l'Algérie. Promu général de division en 1843, au cours de la campagne dirigée par le général Bugeaud contre l'émir Abd el-Kader en Algérie, Lamoricière s'investit également dans le domaine politique et se fait élire à l'Assemblée législative. Il est nommé ministre de la Guerre en 1848, et participe activement à la répression des journées de Juin. Exilé après le coup d'État du 2 décembre 1851 à cause de son opposition à Louis-Napoléon Bonaparte, il revient en France puis se met en 1860 au service de la cause pontificale dans la lutte contre Garibaldi, jusqu'à la défaite de Castelfidardo.
Lamoricière est considéré comme le « père des zouaves », unités qu'il a organisées en Algérie dans les années 1830[6].
La famille Juchault de Lamoricière est issue de la branche cadette de la famille Juchault des Jamonières, originaire de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu au sud de Nantes.
Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière[2] est le fils de Christophe Sylvestre Joachim Juchault de Lamoricière (ou la Moricière[alpha 2]), propriétaire de 32 ans, et de son épouse Louise Sophie Désirée, née Robineau de Bougon, 22 ans[4].
Il fait ses études secondaires à Nantes et intègre l'École polytechnique[2] dans la promotion 1824[alpha 3], passe par l'École d'application de Metz[alpha 4], et est nommé lieutenant en second au 3e régiment du génie le .
En 1830, il participe à l'expédition d'Alger, notamment à l'attaque du fort l'Empereur le qui aboutit à la prise de la ville, le . Il est affecté au corps des zouaves, créé par le commandant en chef Clauzel en et promu capitaine le . Il commande le 2e bataillon[7] . Lamoricière commence alors à apprendre l'arabe dialectal.
Après le départ du commandant en chef Savary en , son successeur par intérim, le général Avizard décide d'établir un « bureau des affaires arabes »[7], service de renseignement et de contrôle des populations autochtones. En raison de sa connaissance de l'arabe, Lamoricière est appelé à diriger ce service, dont un autre membre éminent est Edmond Pellissier de Reynaud.
Lamoricière reprend un service combattant au commandement du corps des zouaves dès , au cours de l'expédition de Bougie dirigée par le général Trézel[7]. Le bureau des affaires arabes est d'ailleurs supprimé par le gouverneur général Drouet d'Erlon en [7],[alpha 5].
Lamoricière combat en le lieutenant d'Abd el-Kader, Hadj-el-Sghir, bey de Miliana.
En 1837, il prend part à l'expédition de Constantine sous les ordres du gouverneur général Damrémont. Il est promu colonel cette même année.
Il passe ensuite deux années à Koléa, durant la période où, à la suite du traité de la Tafna, le , conclu par Bugeaud, existe une paix entre la France et l'émir Abd el-Kader, qui contrôle les provinces d'Oran et du Titteri (sauf les zones occupées par les Français). Puis, après l'expédition des Portes de Fer en , la guerre reprend.
Lamoricière participe à la bataille du col de Mouzaïa, le puis au combat du bois des Oliviers le suivant.
Le , il devient maréchal de camp (général de brigade). Il laisse le commandement des zouaves au colonel Cavaignac et reçoit le commandement de la division militaire d'Oran en [8]. Il obtient ce poste après avoir exposé à Thiers un projet pour la province d'Oran, fondé sur la destruction des villes de l'émir (Mascara, Tagdemt...) ; une fois nommé, il entraîne ses troupes à la guerre de razzia et organise un service de renseignement, faisant notamment établir des cartes de la région[8].
À partir de , le gouverneur général est le général Bugeaud, que Lamoricière va seconder avec efficacité dans sa stratégie de dévastation du territoire de l'adversaire. Dans sa correspondance, Lucien de Montagnac, officier français responsable de nombreux massacres à l'encontre des populations civiles, écrit enthousiaste le : « Vive Lamoricière ! Voilà ce qui s'appelle mener la chasse avec intelligence et bonheur ! [...] Ce jeune général qu'aucune difficulté n'arrête, qui franchit les espaces en un rien de temps, va dénicher les Arabes dans leurs repaires, à vingt-cinq lieues à la ronde, leur prend tout ce qu'ils possèdent : femmes, enfants, troupeaux, bestiaux, etc.»[9]
Il est l'un des acteurs de l'affaire de Tagdempt, et, comprenant le premier[réf. nécessaire] la nécessité de porter le centre des opérations militaires au-delà de la première chaîne de l'Atlas, il marche contre la tribu des Hachem, qui est celle d'Abd el-Kader, présente dans la région de Mascara (la plaine d'Eghriss) et défait Abd el-Kader.
En 1843, après de nombreux raids chez les Flittas et dans tout le cercle de Mostaganem, il obtient la reddition de ces tribus ; le , il est promu au grade de lieutenant général (général de division).
Il participe à la prise de la smala d'Abd el-Kader le .
Par la suite, l'émir, réfugié au Maroc, s'efforce d'impliquer le sultan Abderrahmane, dont les troupes entrent sur le territoire algérien ; en 1844, Lamoricière défend à la frontière le camp de Lalla-Maghrnia contre les envahisseurs, et le contribue à la victoire de l'Isly. À la suite de cette victoire, un traité franco-marocain met, entre autres, Abd el-Kader hors-la-loi au Maroc comme en Algérie.
En 1845, Bugeaud confie à Lamoricière l'intérim du gouvernement général. Une reprise de l'insurrection, notamment dans les régions centrales avec Bou Maza dans l'Ouarsenis, montre que la situation n'est pas totalement sous contrôle.
En , Bugeaud renonce à son poste et est remplacé par le duc d'Aumale, qui maintient le général Lamoricière à Oran.
Abd el-Kader, alors réfugié dans le Rif, est en butte à l'hostilité active du sultan, qui souhaite la fin de la guerre menée en Algérie. L'émir, ayant défait une colonne marocaine, tente de fuir vers le Sud, mais le sultan fait informer Lamoricière de ce mouvement ; les troupes françaises établissent un barrage au col de Guerbous[10]. La situation d'Abd el-Kader est désormais sans issue et il décide de faire sa reddition plutôt que de fuir en abandonnant les siens.
Il négocie par messagers les conditions de sa reddition avec Lamoricière qui, le , s'engage [10] à ce qu'il soit emmené à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre et non pas fait prisonnier ; le lendemain, à Nemours, près de la frontière avec le Maroc, la reddition a lieu devant le duc d'Aumale, qui confirme l'engagement pris par Lamoricière. Cette promesse ne sera pas honorée : Abd el-Kader, emmené en France, est victime de la chute de Louis-Philippe en et reste prisonnier presque cinq ans[11].
Lamoricière portait, entre autres, le surnom de Bou Chechia. Sa connaissance du terrain et sa détermination (souvent sanglante[12]) en font un chef de guerre efficace et respecté.
Député de la Sarthe (Mamers) dès 1846[5], ministre de la Guerre en 1848, vice-président de l'Assemblée législative, son ascension politique est rapide lorsque les évènements politiques se précipitent.
Le , le gouvernement fait appel à tous les noms qu'il croyait pouvoir, dans la crise, exercer quelque influence sur le peuple et sur l'armée. Le général Lamoricière paraît sur les boulevards, en uniforme de colonel de la garde nationale, proclamant la régence de la duchesse d'Orléans et la fin des hostilités ; mais, dans la rue de Rohan, son cheval est tué d'un coup de feu et il reçoit lui-même, au bras, un coup de baïonnette. On parle de le mettre à mort ; des ouvriers le défendent, l'emportant dans une maison devant laquelle ils montent la garde ; et dans la soirée il regagne son domicile[réf. nécessaire].
En , il est nommé membre de la commission de Défense nationale. Élu à l'Assemblée nationale dont il a été plusieurs fois vice-président, il refuse tous les commandements qui lui sont offerts par le gouvernement provisoire, déclarant qu'en cas de guerre seulement, il accepterait une division marchant à l'ennemi ; mais dans les sanglantes journées de Juin, son collègue d'Afrique, le général Cavaignac, ayant été mis à la tête du pouvoir exécutif, le général Lamoricière se positionne contre l'insurrection et accepte le portefeuille de Ministre de la Guerre, du jusqu'au . Il participe activement à l'écrasement des journées insurrectionnelles de , en particulier pendant la journée du lorsque ses troupes attaquent la barricade de la rue Saint-Maur[13].
Élu à l'Assemblée législative, il provoque le décret de cette Assemblée du , qui ouvre un crédit de 50 millions pour l'établissement des colonies agricoles en Algérie. Des études préparatoires pour la colonisation de la province d'Oran avaient été antérieurement faites et publiées sous sa direction.
En , il remplit une mission en qualité d'ambassadeur extraordinaire auprès de l'empereur de Russie.
Lamoricière est arrêté lors du coup d'État du 2 décembre 1851 dans son « modeste appartement » du 11, rue Las-Cases, dans le 7e arrondissement de Paris[14], car il est un fervent opposant de Louis-Napoléon Bonaparte. Il est emprisonné à la prison Mazas[15] de Paris puis au fort de Ham[5]. Il est exilé pendant cinq ans, exil qu'il passe essentiellement dans les villes allemandes du bord du Rhin[5] et en Belgique.
Il se présente néanmoins aux élections législatives de dans une circonscription du département de la Seine, mais est sévèrement battu[5].
L'empereur l'invite à revenir en France au chevet de son second fils malade en , mais celui-ci est déjà mort lorsque Lamoricière est de retour[5].
En 1860, après en avoir demandé l'autorisation à l'empereur[5], Lamoricière se dévoue à la cause pontificale, le Saint-Siège se trouvant menacé par les troupes de Giuseppe Garibaldi ainsi que par le Piémont-Sardaigne qui lutte pour unifier l'Italie sous la couronne de son roi Victor-Emmanuel. Le camérier secret du pape Pie IX, Xavier de Merode, ancien militaire devenu pro-ministre des armes, décide de faire appel au général de Lamoricière pour réorganiser et commander l'armée pontificale. Pour augmenter les effectifs, Lamoricière recourt à l'enrôlement volontaire et fait appel aux États catholiques.
Son enthousiasme et son expérience ne peuvent rien contre des puissances nettement supérieures : la défaite de Castelfidardo le marque la fin de l'aventure. Il poursuit néanmoins une mission de réformes militaires au Vatican et publie un rapport peu flatteur : il retourne rapidement ensuite en France[5].
Lamoricière épouse, le , Marie-Amélie Gaillard de Ferré d'Auberville, (1827-1905), fille de Louis Adolphe Gaillard de Ferré d'Auberville, et de Marie Paule Sophie de Montagu Beaune[2]. Elle était la sœur de Sabine Gaillard de Ferré d'Auberville, mariée avec Louis Raymond de Montaignac de Chauvance, contre-amiral, député, ministre de la Marine, puis sénateur. Elle était aussi l'arrière petite fille de Jean Louis Paul François de Noailles, 5e duc de Noailles. Le couple eut quatre enfants :
Il consacre les dernières années de sa vie à l'éducation de ses deux filles dans le château de Prouzel[5], propriété de son épouse en Picardie. Il possédait également le château du Chillon au Louroux-Béconnais.
Lamoricière mourut en 1865, âgé de 59 ans.
En remerciement de ses services, le pape Pie IX fait élever un cénotaphe dans la cathédrale de Nantes[16], inauguré en 1879, tandis que la ville de Constantine fait ériger un monument à sa mémoire[17] inauguré en 1909, mais qui est rapatrié à l'issue de la guerre d'Algérie et finalement installé à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, la ville d'origine de sa famille. Un autre monument avec la statue de Lamoricière fut également inauguré le à Koléa (dpt. d'Alger).
La mémoire du général Lamoricière a été honorée :
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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