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unités françaises d'infanterie légère d'origine nord-africaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les zouaves sont des unités françaises d'infanterie légère appartenant à l'Armée d'Afrique, ayant existé de 1830 à 1962.
Le corps des zouaves est créé lors de la conquête de l'Algérie en 1830 par l'incorporation de soldats de la régence d'Alger, mercenaires algériens recrutés parmi la confédération des zouaouas qui fournissait des troupes à la régence d'Alger dans ses guerres contre les puissances européennes.
« Légendes de l'armée d'Afrique », les zouaves sont souvent associés à l'image des batailles du Second Empire et connus pour leur uniforme singulier[1].
Unités mixtes à l'origine, à partir de 1842, leur recrutement est exclusivement européen mais redevient mixte de novembre 1942 à mai 1945[2], après la reformation de l'armée française en Afrique du Nord.
Lamoricière, qui a organisé les premières unités, est considéré comme le « père des zouaves »[3].
Les régiments de zouaves sont avec les régiments de tirailleurs algériens parmi les plus décorés de l'armée française[4].
Ils sont familièrement appelés les zouzous[5],[6].
D'autres pays ont créé, pour des durées plus brèves, des unités de zouaves avant (Empire ottoman) ou sur le modèle des troupes de l'armée française : les États-Unis pendant la guerre de Sécession (1861 – 1865) et le Brésil pendant la guerre du Paraguay (1865 – 1870) ainsi que les États pontificaux.
Selon l'opinion la plus répandue[7], le mot zouave, est tiré du terme Zouaoua, confédération tribale kabyle du Djurdjura[8],[9],[10]. Ainsi Quentin Chazaud définit leur origine en ces termes : « le « corps des zouaves » est improvisé en 1830 sur le terrain algérien puis régularisé par ordonnance royale entre 1831 et 1832 pour encadrer, en les dotant d'officiers et sous-officiers français, les supplétifs kabyles de la tribu des Zwawa, anciens fournisseurs de janissaires pour la régence barbaresque. »[1],[11]. Toutefois Marcel Emerit précise que si le mot « "zouave" est sans doute la déformation française de Zaouaoua nom d'une tribu kabyle qui fournissait des mercenaires aux Turcs », le terme était utilisé avant 1830. Il cite un document daté de 1623 qui traite de la population de la ville d'Alger dans lequel on peut lire : « Dans le nombre susdit il peut avoir des gens pour porter les armes 20 000 personnes dans lequel nombre y sont compris 10 000 genisseres payés, et à ce nombre aussy comprins 5 000 zouaves c'est-à-dire mores de paye ». Selon lui la forme française « zouave » existait donc déjà bien avant 1830 et « il est probable qu'elle se conserva dans les milieux d'Alger où l'on parlait notre langue. »[12],[13].
Selon une autre opinion, celle d'un interprète militaire de Tlemcen, le substantif masculin « zouave », prononcé /zwav/, est emprunté à l'arabe algérien adjectif verbal du verbe « zahafa » qui signifie ramper, évoquant l’idée du tirailleur se déplaçant à l’abri des regards indiscrets, dont le gérondif est zouaf. Toutefois selon l'amicale des anciens du 2e zouaves il s'agit d'une « hypothèse étymologique intéressante qui ne résiste pas aux faits historiques »[14].
En juin 1830, l'armée française débarque à Sidi-Ferruch et après la bataille de Staoueli suivie de la prise du fort de l'Empereur obtient la reddition d'Alger le , l'antique métropole des pirates barbaresques.
Le , le commandant en chef de l'expédition, le comte de Bourmont, sur les conseils du colonel Alfred d'Aubignosc, procède au recrutement des 500 premiers zouaves à partir du contingent qui a servi l'Empire ottoman. Son successeur, le général Clauzel, annonce le 1830 dans une lettre au général Gérard, ministre de la guerre, la formation d'un « corps d'Arabes zouaves » [15],[16] et prescrit, par arrêté du , l'organisation, sous le nom de Zouaves, de deux bataillons, placés sous les ordres des capitaines Duvivier et Maumet, formant corps et composés de 8 compagnies de 100 hommes. Les officiers, sous-officiers et caporaux sont choisis parmi les volontaires de toutes armes du corps expéditionnaire et les militaires qui ont combattu avec les Grecs et viennent chercher de nouvelles aventures en Algérie. Les soldats doivent être tous indigènes. Ce recrutement n'allant pas rapidement, le général grossit l'effectif en y incorporant les volontaires de la Chartre et en autorisant l'enrôlement d'étrangers[17]. Les débris des Zouaouas qui avaient été au service du Dey d'Alger ainsi que des Arabes, des Maures, des Koulouglis rejoignent le corps des zouaves. Quoique le recrutement soit mixte, les soldes sont identiques pour les indigènes et pour les Français. Une tentative d'incorporer des « volontaires parisiens » se solde par un échec et ces volontaires forment ensuite le 67e régiment d'infanterie.
L'ordonnance royale du 21 mars 1831 confirme cette formation ainsi que celle de deux escadrons de zouaves à cheval, sous la dénomination de « chasseurs algériens », dont le premier commandant est le capitaine Marey-Monge[18], formation éphémère intégrée dès mars 1832 aux chasseurs d'Afrique.
D' à , ils combattent le bey de Tittery et occupent Blida et Médéa. Leur premier succès remarqué a lieu le au col de Mouzaïa, lorsqu'ils couvrent la retraite de la garnison de Médéa.
Après l’euphorie des débuts (égalité de traitement entre Indigènes et Français), pour certains, deux erreurs majeures empêchèrent le développement normal du corps des zouaves. En effet, les capacités de recrutement en Indigènes de la région d’Alger auraient été largement surestimées, et plus grave encore, aucun des cadres français n'aurait pensé à l’adaptation à l’activité militaire d'indigènes ayant d’autres habitudes de vie et une autre religion. Ceci provoque l'ordonnance du qui dissout les deux bataillons pour en créer un seul (environ 1 400 hommes), commandé par Lamoricière (entré au corps des zouaves comme capitaine le 1er novembre 1830), toujours mixte, à dix compagnies, dont huit compagnies indigènes et deux entièrement françaises, mais avec des conditions de recrutement désormais plus strictes pour les Indigènes (durée du service…). Ainsi on peut accroître le recrutement parmi les Français qui se sont installés à Alger. Les résultats ne se font pas attendre et, dès décembre 1835, un deuxième bataillon mixte est levé formant un régiment placé sous le commandement de Lamoricière. Un troisième bataillon est créé en 1837.
Les zouaves de Lamoricière se distinguent ensuite lors du siège de Constantine du 10 au .
Le 3 juillet 1840, le colonel Lamoricière est promu maréchal de camp. Le colonel Cavaignac prend le commandement des zouaves.
L'ordonnance du , qui réorganise la composition de l'Armée française, indique la formation d’un régiment de zouaves formé de trois bataillons de neuf compagnies constitués dorénavant presque exclusivement (seul subsiste une compagnie indigène par bataillon) de métropolitains et de Français d'Afrique du Nord avec une forte minorité de Juifs algériens (souvent près d'un quart) pour un effectif d'environ 3 100 hommes[19]. Cette ordonnance reçoit son effet en mars 1842. Le colonel Cavaignac, déjà à la tête du corps depuis juillet 1840, devient le commandant du régiment ; les trois chefs de bataillon sont Saint-Arnaud, d'Autemarre et Frémy. À la même période, les autochtones forment alors les tirailleurs algériens, les Turcos, créés par l'ordonnance du .
Les zouaves se distinguent à nouveau lors de l'expédition de l'Ouarsenis (1842), à la bataille d'Isly (1844), et prennent Zaatcha en 1849.
Avant la création des trois premiers régiments en 1852, les premiers chefs de corps des zouaves auront été Duvivier et Maumet (1830), Lamoricière (1833), Cavaignac (1840), Ladmirault (1844), Canrobert (1848), d'Aurelle de Paladines (1850) et Bourbaki (1852)[20].
Le , Louis-Napoléon signe un décret portant à trois le nombre de régiments de zouaves, chacun des trois bataillons existants formant le noyau des nouveaux régiments ainsi créés. Et pour les distinguer entre eux, une couleur est appliquée au tombeau[21] de la veste : ils sont de toutes les campagnes de la pacification en Algérie : prise de Laghouat (1852), expédition des Babors (1853), Kabylie (1857)[22], insurrection de 1871[23]
Par décret du , Napoléon III porte leurs effectifs de trois bataillons à trois régiments, puis à quatre en 1854 (le quatrième étant affecté à la Garde impériale). Les zouaves se distinguent en plusieurs occasions lors des campagnes du Second Empire.
La guerre de Crimée est la première campagne des zouaves en dehors de l'Algérie.
En Crimée, à la bataille de l'Alma, le 3e régiment de zouaves prend par surprise les Russes en gravissant des escarpements rocheux, en s'emparant de leur artillerie puis en la retournant contre eux. Cette action participe grandement à faire tourner la bataille en faveur des alliés.
C'est en hommage à cette victoire qu'est réalisé le zouave du pont de l'Alma, sur la Seine, à Paris. Pour sa part, le maréchal de Saint-Arnaud, qui dirige les forces françaises, leur rend hommage en demandant à une de leurs compagnies d'escorter sa dépouille. Ceci incite l’empereur Napoléon III à créer un régiment de zouaves pour sa Garde impériale, en récompense.
Ils font encore des prouesses lors des batailles de Balaklava et d'Inkerman.
Trois des sept régiments qui participent à la prise de la tour Malakoff sont des régiments de zouaves. Ils y ont gagné une renommée immortelle pour leur rôle dans la chute du siège prolongé et coûteux du port forteresse de Sébastopol. Le , le maréchal MacMahon conduisit des soldats du 1er régiment de zouaves dans une charge qui envahit le Malakoff, l'immense tour fortifiée en pierre qui était la cheville ouvrière des défenses de la ville russe. Cela a mis fin au siège de Sébastopol de 349 jours, et finalement à la guerre de Crimée[24].
La guerre paraissant inévitable avec l'Autriche, un décret du organisa les régiments de zouaves à 3 bataillons de guerre à 6 compagnies et un dépôt formé avec les 7e, 8e et 9e compagnies de chaque bataillon.
Entre plusieurs escarmouches contre des tribus sans cesse en révolte en Kabylie, la campagne d'Italie contre les Autrichiens est engagée. Les zouaves s'illustrent aux batailles de Magenta et de Solférino[25]. Le drapeau du 2e Zouaves se pare de l'ordre de la Légion d'honneur le , récompense pour la prise du drapeau du 9e régiment d'infanterie autrichien à la bataille de Magenta (fait d'armes de l'adjudant Savien et du zouave Daurière).
Les zouaves se distinguent pendant toute la campagne d'Italie, de même le 3e régiment de zouaves à la bataille de Palestro, le . À la suite de cette bataille, le régiment promeut le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II, caporal d'honneur du régiment.
Pendant l'expédition du Mexique, les 1er, 2e et 3e régiments de zouaves se distinguent. Pour couvrir les immenses étendues mexicaines, des unités de zouaves montés sont recréées, de façon éphémère. Ce sont les escadrons de zouaves à cheval. Le le drapeau du 3e zouaves est décoré de la l'ordre de la Légion d'honneur. Lors de cette période, des opérations impliquant des unités de zouaves sont menées au Maroc.
En , la France déclare la guerre à la Prusse, et malgré les infortunes des combats, les régiments de zouaves se couvrent de gloire, surtout à la bataille de Frœschwiller-Wœrth, où les trois régiments sont fort éprouvés dans des charges désespérées à la baïonnette de leur fusil Chassepot. Le régiment des zouaves de la Garde impériale s’engage dans les combats de Rezonville. Mais, après le drame de Sedan et au lendemain de la proclamation de la République, il est dissous. C’est alors au sein de l’armée de la Défense nationale que le est levé le 4e régiment de zouaves, qui participe aux batailles de Châtillon, Villiers-sur-Marne, Champigny ou encore Héricourt dans l’Est. Mais la terrible défaite française ébranle l’armée française et ses zouaves.
Les quatre régiments de zouaves sont reconstitués en 1872. Ils participent à des opérations de maintien de l'ordre d'ampleurs diverses en Algérie et en Tunisie (années 1880 et 1890), puis à la pacification du Maroc. De 1907 à 1912, de nombreuses opérations au Maroc aboutissent au traité de Fès en 1912, et au Protectorat français sur la région. Les zouaves envoient huit bataillons au Maroc, par le biais des régiments de marche.
En 1881, la Tunisie passe sous protectorat français, Tunis (caserne Saussier et La Manouba) et Bizerte (caserne Japy) deviennent les villes de garnison du 4e Zouaves. La couleur du tombeau de la veste est le bleu foncé, qui est la couleur du fond.
À partir de 1883, les événements à Hanoï au Tonkin, contraignent la France à envoyer ses troupes en Indochine, les expéditions du Tonkin, et les zouaves prennent tout naturellement part à cette campagne, notamment par la création d’un « régiment de marche de zouaves » pour l’expédition de Chine en 1900, dissous après cette même expédition.
Des éléments zouaves sont envoyés lutter contre les Pavillons noirs au Tonkin (1883). Le 3e occupe le Tonkin et l'Annam (1887).
À la suite de la loi du , et dès 1901, chaque régiment de zouaves envoie un bataillon en France métropolitaine. Le 5e bataillon des 1er et 4e vient autour de Paris (forts de Rosny, de Choisy et de Nogent), et pour les 2e et 3e régiments, ces bataillons cantonnent près de Lyon (camps de Sathonay et La Valbonne), ce qui rend la tenue des zouaves familière et populaire auprès de la population.
Suivant le plan de mobilisation, les zouaves prennent part à la Grande Guerre par « régiments de marche de zouaves » (RMZ), ce qui permet de laisser en Afrique du Nord une unité de dépôt correspondante. Quelques régiments se composent de deux bataillons de tirailleurs et d'un de zouaves, ils forment alors les « régiments mixtes » (RMZT).
, arrivent au front des bataillons sortis des quatre régiments d’active. Les bataillons du 2e régiment de marche servent au Levant.
En décembre 1914 et en janvier 1915, se forment de nouveaux régiments de zouaves, trois formés en Algérie :
Deux formés au Maroc :
Après les premières batailles, l'état-major consent à réformer la tenue du zouave - dite « à l'orientale » - jugée trop voyante et inadaptée pour le théâtre des opérations en métropole (de même que celle du tirailleur), en adoptant en 1915, la tenue de drap kaki - dite « moutarde » - si caractéristique de l'armée d'Afrique et des troupes coloniales d’alors. Seules la chéchia et la ceinture de laine bleue permettent alors de discerner les zouaves des autres combattants français, et de très près, les pattes de collet de fond kaki à soutaches et numéros garance[27].
Plusieurs unités seront décorées lors de cette guerre :
Le les drapeaux des 8e et 9e Zouaves sont décorés de la Légion d’honneur et le 3e Régiment de la médaille militaire.
Les zouaves seront alors avec les tirailleurs nord-africains parmi les régiments les plus décorés[28]. Un site porte leur nom (la vallée des Zouaves) en souvenir des durs combats qu'ils menèrent à Souchez (Pas-de-Calais) en 1915.
Entre 1919 et 1920 : Démobilisation et liquidation des régiments de marche issus de la Grande Guerre. On ne conserve que six régiments (Les quatre « vieux », ainsi que les 8e et 9e ).
Entre 1920 et 1927, le 2e Zouaves fait campagne au Maroc. Les autres régiments sont représentés par un ou plusieurs bataillons lors de la guerre du Rif en 1925 et 1926.
Le , une loi reconditionne la structure militaire en spécifiant que cette organisation doit en outre pourvoir, en tout temps, à la défense des colonies et pays de protectorat, et de s’adapter aux exigences nouvelles. C’est ainsi qu’une distinction rigoureuse est établie entre celles des forces permanentes qui ne doivent pas quitter le territoire métropolitain et celles auxquelles échoit normalement la protection des colonies. Les zouaves font donc normalement partie de ces forces appelées troupes d’Afrique, et couvrent les départements français d'Algérie (Algérois, Constantinois et Oranais), ainsi que la Tunisie et le Maroc, alors sous statut de protectorat.
Chaque régiment ayant normalement 1 580 hommes, se dispose ainsi :
À la mobilisation de septembre 1939, les régiments de zouaves sont renforcés par l’arrivée des réservistes qui les portent à l’effectif de guerre. Ainsi ils passent de 1 850 hommes à entre 2 400 (effectif normal d’un régiment de tirailleurs, pour mémoire) et 3 000. Ainsi par exemple, le 4e Zouaves passe à 81 officiers, 342 sous-officiers et 2 667 zouaves, dès octobre 1939.
L’armée française engage quinze régiments de zouaves en 1939 :
Seuls quatre de ces régiments formés en France sont affectés à des divisions, le 15e Zouaves reste à l’état de centre mobilisateur.
Quatre régiments sont créés en Afrique du Nord, et y sont restés comme régiments de dépôt et de protection :
Dix régiments de zouaves, les 1er, 3e, 4e, 5e, 8e, 9e, 11e, 12e, 13e et 14e, combattent pendant la bataille de France en mai-juin 1940. Ils sont jetés dans la bataille sans réels moyens et sont sacrifiés, comme leurs aînés de la Grande Guerre, sans le moindre profit stratégique. Ils sont bousculés, brisés, pris sous le feu de l’aviation et de l’artillerie adverse, et sont pour la plupart capturés. Les 1er, 3e, 4e et 9e RZ sont cités chacun une fois[29].
Le protocole d'armistice de 1940 prévoit leur dissolution[réf. nécessaire].
Après le débarquement allié en Afrique du Nord en , et avec la crise des effectifs pour la reformation de l'armée française, les zouaves deviennent des unités mixtes et recrutent aussi des musulmans[2].
Trois régiments, les 1er, 3e et 4e participent à la campagne de Tunisie en 1942-1943.
Aucune formation de zouaves n'est engagée en 1944 en Italie.
Neuf bataillons prennent part aux campagnes de France et d'Allemagne en 1944-1945 : 3 bataillons de Zouaves Portés (BZP) à la 1re division blindée en 1944-1945, le 9e RZ à la suite de la 1re armée française en Alsace et Allemagne enfin le 4e RZ dans les poches de l'Atlantique.
Toutes les unités sont citées une fois au cours de la période.
Dès le début de la guerre d'Algérie, les zouaves, majoritairement composés d’appelés et de rappelés de Métropole ou des départements d’Algérie, sont affectés au maintien de l'ordre. Ceux-ci démantèlent alors de nombreux réseaux du FLN et tentent d’assurer l'ordre et la sécurité en ville, jusqu’à la fin de la guerre et le départ des troupes françaises et leur dissolution en 1962.
Au cessez-le-feu du marquant la fin de la guerre d'Algérie, les unités de zouaves en activité sont :
L'uniforme des zouaves, inspiré de la tenue traditionnelle masculine algérienne est fixé en 1831 par le général Lamoricière et dessiné par le commandant Duvivier[1]. Cet uniforme des zouaves, très élaboré, ne changera presque pas de 1830 à 1962. Mais à partir de 1915, il ne sera plus que la tenue de tradition, porté pour les cérémonies et prises d'armes. En effet si son exotisme participa à la notoriété des zouaves, il se révèle peu pratique[1] pour un usage militaire.
Il se compose d'une coiffe arabe dite « chéchia », sorte de bonnet de feutre rouge, agrémenté d'un gland à franges de couleur variable jusqu'au Second Empire puis bleu moyen par la suite, et d'un turban de coton blanc roulé en boudin autour de la chéchia. La « bedaïa », veste-boléro de forme algérienne, en drap bleu foncé avec passepoils et tresses garance, est portée sur le « sédria », gilet algérien sans manche en drap bleu foncé à tresses garance. Le « tombô » de la veste, sorte de fausse poche dessinée par une arabesque formée par la tresse décorative, est à la couleur du régiment. Le pantalon arabe, le « sarouel » (dit aussi « saroual », « seroual » ou encore « serouel ») est d'une forme très ample et sans séparation d'entre-jambe. Il possède même un trou au fond, le « trou Lamoricière[1] », prévu pour laisser écouler l'eau lors des passages de rivière[1]. Une ceinture de laine bleu indigo vient s'enrouler à la jonction du bas du gilet et du haut du sarouel (cette ceinture est destinée à tenir les intestins au chaud pour lutter contre la dysenterie). La ceinture, qui mesurait 40 centimètres de large pour quatre mètres de long, était l’élément le plus difficile à mettre, le zouave devant souvent appeler à l’aide un de ses compagnons. En guise de manteau, le zouave possède un collet à capuchon, sorte de pèlerine ample mais courte, fabriquée en drap de couleur « gris de fer bleuté ». De hautes guêtres de drap bleu foncé ou de toile blanche selon la saison ou la circonstance, portées avec des souliers cloutés de cuir noir, complètent la silhouette du zouave. Les guêtres sont remplacées vers 1905 par des bandes molletières en drap de la couleur du collet. Le style de cet uniforme, partagé avec les troupes indigènes de tirailleurs et de spahis en Algérie, variant totalement de celui des autres troupes d'infanterie française, a pour origine le style vestimentaire des populations kabyles de l'époque, dont la tenue traditionnelle s'inspirait très largement de celle des envahisseurs turcs qui occupaient le pays depuis des décennies.
Cet uniforme que portent les zouaves, a une implication des plus importantes dans l’esprit de corps de ces hommes hors du commun à forte proportion d’engagés volontaires et de rengagés, ce qui explique la ténacité, la force et la cohésion au sein des divers régiments. De ce fait la tenue « à l’orientale » si remarquable ne subira pratiquement aucune modification, du moins pour la troupe, pendant toute sa période de dotation.
Une tenue aussi étrange et romantique tient plus d’une mode et d’une fascination pour les choses exotiques lors de la dernière moitié du XIXe siècle, que d’une réelle exigence bien fondée et raisonnable en termes d’habillement militaire. Ainsi l’on tente de concilier l’inconciliable, car le zouave a besoin d’une tenue chaude pour les nuits fraîches et d’une tenue fraîche pour les journées chaudes. Et ces effets comportent énormément de défaillances : son pantalon large s’accroche dans les broussailles, veste et gilet découvrent le cou, le collet à capuchon ne protège pas les jambes ni les cuisses du froid et de la pluie, et la chéchia ne protège contre rien... et pourtant, le prestige eut le dessus.
À partir de fin 1914, alors que les régiments métropolitains adoptent dans l'urgence de nouveaux effets en drap bleu horizon, le drap kaki est octroyé en priorité aux régiments de l'armée d'Afrique et à une partie des troupes coloniales (même s'il faut attendre encore un an pour qu'en plus de la vareuse, la capote soit également couleur kaki). Tout d'abord de teinte allant du marron jaune au vert caca d'oie, la nouvelle tenue des zouaves relègue l'uniforme oriental aux effets de sortie ou de prise d'armes. Le « sarouel » adopte une forme moins ample et à jambes séparées, dite « culotte cycliste » ou « culotte russe », la veste de coupe européenne remplace les effets arabes, les chéchias, lorsqu'elles ne sont pas remplacées par le casque Adrian, modèle 1915, sont masquées par des manchons de toile sable ou cachou.
De ces premiers essais restés sous le sobriquet de drap « moutarde » naitra la nuance kaki, un vert foncé, qui s'impose pour toute l'armée après 1922.
Les zouaves, à l'instar de leurs camarades tirailleurs et spahis retrouveront leur tenue orientale pour les prises d'armes, les cérémonies et en tenue de sortie, à partir de 1928.
Les officiers de zouaves, par décision ministérielle parue au bulletin officiel du , se voient autorisés à porter leurs tenues à l'orientale d'avant-guerre au titre de tenue de sortie, de même que les officiers de spahis, tirailleurs et chasseurs d'Afrique.
Cette tenue subit de légères modifications à l'occasion de la réapparition de la grande tenue, décrite au bulletin officielle du , pour l'ensemble des officiers de l'armée de terre.
Pour les décorations et les citations, les zouaves, avec les tirailleurs nord-africains, viennent juste après les deux régiments les plus décorés de l'armée française (le Régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM), appartenant aux troupes coloniales, et le Régiment de marche de la Légion étrangère, appartenant à l'Armée d'Afrique)[30].
Il n’y a pas de liaison directe entre le port d’une fourragère et l’attribution au drapeau de la décoration correspondante, car c’est uniquement le nombre de citations à l’ordre de l’Armée qui est pris en compte pour l’attribution de la fourragère à une unité.
Au cours de la Grande Guerre, les 8 régiments de zouaves (mixtes zouaves-tirailleurs non inclus) obtiennent :
Le , un décret du président de la République Raymond Poincaré, attribue la Légion d'honneur ou la Médaille militaire (pour ceux étant déjà décorés de la Légion d'honneur) aux drapeaux de 14 régiments[Note 1] qui se sont illustrés au cours de la Première Guerre mondiale, sur plusieurs centaines ayant servi. On dénombre parmi eux quatre régiments de zouaves (3e, 4e, 8e et 9e), trois de tirailleurs (2e, 4e et 7e) et un mixte zouaves-tirailleurs (4e) sur un total de vingt-cinq régiments de zouaves ou tirailleurs en activité au [31].
« Régiment d'élite, qui a surpassé au cours de la campagne les plus glorieuses traditions d'une histoire qui lui avait déjà valu la croix de la Légion d'honneur et de la valeur militaire italienne. Jeté dans la bataille, le 23 août 1914, sur la Sambre, il fait énergiquement tête à l'ennemi, le 23, à Mettet et à Wagnée, le 29, à Guise. Les 15, 16, 17 septembre, après la brillante défense des bois de Cuts et de Caisnes, il marque à Tracy-le-Val et au bois Saint-Mard le terme définitif de l'offensive des armées allemandes sur la route de Noyon à Paris et s'empare, le 19. du drapeau allemand du 85e régiment d'infanterie bavarois. Le-28 septembre 1915, il prend part à la bataille de Champagne dans un élan magnifique au cours duquel son propre drapeau tombe et est relevé plus de vingt fois. Il attache ensuite son nom, pendant deux années consécutives, à l'héroïque défense de Verdun. Les 23, 24 et 25 février, à Louvemont et à la côte du Poivre, d'avril à juillet, au bois d'Avocourt, il contient l'ennemi. Le 15 juillet, il engage, devant Fleury; la magnifique contre-offensive qui se poursuivit ensuite sans arrêt jusqu'au 15 décembre 1916, date à laquelle, dans un élan splendide, il rejette définitivement l'ennemi dans la Woevre et au-delà de Bezonveaux. Après avoir combattu glorieusement, le 16 avril 1917, en Champagne, il termine la brillante série de ces combats, devant Verdun, par l'enlèvement de la cote 344, le 25 novembre 1917. Porté devant Amiens en avril 1918, il tient tête à l'ennemi, reprenant le terrain pied à pied, pendant trois mois. Enfin, les 8, 9 et 10 août, bousculant l'ennemi dans une course ardente de 20 kilomètres, il ouvre la route de Roye; amené sur la Divette il s'empare de Noyon, Chauny, Tergnier, déployant dans une poursuite acharnée ses brillantes qualités d'endurance et de ténacité. A peine retiré de ces combats, il est reporté de nouveau sur la Serre et continue la poursuite en direction d'Hirson et de la Belgique où il s'arrête, le 11 novembre, aux portes de Couvin, capturant, au cours de cette merveilleuse épopée 74 canons dont sa lourds, plus de 1 500 prisonniers et un important matériel de guerre . »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Médaille militaire au drapeau du 3e RMZ - Président de la République
« Magnifique régiment animé de toutes les vertus guerrières qui a généreusement versé son sang sur les principaux champs de bataille de la grande guerre et a connu le succès chaque fois qu'il a fait revivre en l'ennoblissant encore par la constance et la ténacité de ses efforts, la tradition des Zouaves de Crimée, d'Italie, du Frœschwiller. A participé aux batailles les plus importantes de la campagne 1914-1918, s'est couvert de gloire sur la Marne et sur l'Yser en 1915, a arraché la victoire à Douaumont (24 octobre 1916), Louvemont (15 décembre 1916), Hurtebise (24 avril 1917), La Malmaison (23 octobre 1917), Longpont (18 juillet 1918), sur l'Oise (2 août au 4 septembre 1918) et en donnant tout entier et à fond, a arrêté net la ruée déjà victorieuse de l'ennemi à Orvillers-Sorel (28 mars au 1er avril 1918) et à Carlepont (29 mai au 5 juin 1918). »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la croix de chevalier de la Légion d'honneur au drapeau du 4e RMZ - Président de la République[Note 2]
« Régiment superbe d'héroïsme et de vaillance qui, pendant quatre ans de guerre, sans jamais faiblir, a dressé devant l'envahisseur la foi sacrée d'une troupe qui sait mourir pour la défense de son sol. Entré le 28 août 1914 en contact de l'ennemi, ils manœuvrent en retraite sans faiblir jusqu'au 8 septembre ou les zouaves s'arrêtent et font face. Au château de Mondement et dans les marais de Saint-Gond, ils battent la garde prussienne. Beaux de dévouement, de courage et de sacrifice, ils dressent, dans la boue de Belgique, à Boesinghe et à Nieuport, le mur inébranlable de leurs poitrines. Le 9 mai, le 16 juin et le 25 septembre 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Modelon, ils se lancent à l'attaque de la crête de Vimy et de la butte de Souain. Le 9 juillet 1916, ils se sacrifient et meurent sur les fils de fer de Barleux. Puis, sous les ordres de lieutenant-colonel Lagarde, ils s'emparent, le 17 avril 1917, du Mont-Sans-Nom, réputé imprenable. Le 20 août, ils éloignent à jamais le Boche de Verdun, la citadelle inviolée. L'année 1918 les trouve prêt encore à toutes les audaces et à tous les sacrifices; le 26 avril, ils attaquent Villers-Bretonneux et barrent la route d'Amiens. Les 29 at 30 mai, alors que menaçant et terrible monte le flot ennemi, ils accourent, se sacrifient héroïquement pour défendre la route de Soissons à Paris. Ils sont encore debout, le 18 juillet, pour pousser de l'avant et chasser l'ennemi de Chaudun et de Charantigny. Et c'est en vain que, du 28 août au 15 septembre, l'ennemi essayera de s'accrocher aux falaises de l'Aisne, de tenir Neuville-sur-Margival et le ravin de Vauxaillon, la fougue impétueuse de ceux qui, par sept fois déjà, les ont vaincus, commencera leur défaite. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau du 8e RMZ - Le Président de la République
« Régiment d'élite. Engagé dans les plus durs combats. À chaque fois fait preuve de magnifiques vertus guerrières. S'affirme dès le début troupe de premier ordre à Carlepont, dans la région de Compiègne; se distingue de nouveau sur l'Yser, en Artois et à Maisons-de-Champagne. Montre, à Verdun, dans une défense opiniâtre, de superbes qualités de dévouement, de ténacité et d'abnégation. Va chercher de nouveaux lauriers sur les lignes d'Hardecourt et de Maurepas, prend une part glorieuse à l'attaque du chemin des Dames et aux opérations du printemps 1918. Dans l’offensive finale, provoque l'admiration de tous par sa fougue indomptable, bousculant l'ennemi partout où il le rencontre. Insoucieux de ses pertes, puise dans chaque combat une ardeur nouvelle, se couvrant d'une gloire immortelle à Cœuvres, Vauxbuin, Soissons, au bois de Moreuil, à Villers-les-Royes, à Hangest-en-Santerre, Erches et Andéchy, sur la Vesles et sur l'Aisne, à Berry-au-Bac, Romains, Ventelay et Guyencourt, et enfin, à Villers-le-Sec et à Parpeville, à la Ferme Villancey, à Landifay et Berlegnement. »
— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau du 9e RMZ - Le Président de la République
Créés lors de la Première Guerre mondiale avec deux bataillons de Tirailleurs algériens et un bataillon de Zouaves. Ils perdent leur bataillon de Zouaves entre avril et et deviennent alors entièrement composés de tirailleurs. Les 2e et 3e sont transformés respectivement en 13e RMT et 6e RMT alors que les 1er et 4e conservent leur nom de mixte jusqu'en 1920.
Une statue représentant un zouave se trouve sur le pilier du pont de l'Alma à Paris. Il est surtout connu des Parisiens comme indicateur de l'intensité des crues de la Seine. La statue fut installée, avec trois sculptures représentant les troupes ayant participé à la guerre de Crimée, sur les piles de l'ancien pont de l'Alma, nommé d'après la bataille éponyme (1854) où des zouaves s'étaient illustrés. Œuvre de Georges Diebolt, c'est la seule qui subsiste depuis la construction du nouveau pont en 1974.
Un monument en souvenir et en hommage aux Zouaves a été érigé (49° 29′ 20″ N, 3° 02′ 56″ E) le à Moulin-sous-Touvent, dans l'Oise. Ce monument jouxte un tertre, dit « Butte des Zouaves », où des zouaves furent ensevelis au cours d'un bombardement lors de la Première Guerre mondiale.
À Souchez dans le Pas de Calais, un lieu porte le nom de « vallée des Zouaves » en souvenir des durs combats qu'ils menèrent en 1915.
À Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis une voie porte le nom de rue du 4e Zouaves (abréviation de 4e régiment de Zouaves, source de confusions orthographiques).en hommage au fait que l'un de ses bataillons était stationné au fort de Rosny, Il en est de même pour d'autres motifs à Sélestat, La Roche-Posay, Bry-sur-Marne,Chavignon, Saint-Martin-de-Ré, Orvillers-Sorel, Tracy-le-Val et Médis
À Munster dans le Haut-Rhin, une voie porte le nom de Rue du 9e Zouaves, (abréviation de 9e régiment de Zouaves, source de confusions orthographiques) en hommage à ce régiment qui a libéré Munster de l'occupation nazie le . Il en est de même à Trosly-Loire dans l'Aisne car ce 9e Zouaves a tenu bon le pont de la Tinette situé entre Trosly-Loire et Champs lors de la bataille de l'Ailette entre le et le .
Le prestige gagné par les régiments français de zouaves au cours du XIXe siècle en Algérie et surtout en Crimée vont donner l'idée à d'autres armées de créer des unités similaires[1].
Les premiers créés[1] sont les zouaves pontificaux (Zuavi Pontifici) en 1860 à l'appel du pape Pie IX ; leur organisation est confiée au général français de La Moricière qui avait réorganisé les zouaves en Algérie en 1841. Opposé à Napoléon III, il s'était exilé en 1851[1].
Les zouaves pontificaux se battent victorieusement le à Mentana contre les troupes de Garibaldi qui souhaitent conquérir Rome afin de l'unir au royaume d'Italie. Après l’entrée des troupes italiennes de Victor-Emmanuel II à Rome en 1870, leur unité est dissoute[1]. Ils rejoignent alors en France les Garibaldiens[1] qui se battent aux côtés du Gouvernement de la Défense nationale lors de la guerre franco-prussienne, et sont de nouveaux dissous après l’entrée des Prussiens dans Paris.
Leur tenue est très similaire à la tenue des zouaves de l'armée française (que Lamoricière avait fait adopter), ce qui fera dire à la cour de Pie IX : « C'est bien une idée de Français de vêtir les défenseurs du Pape en mahométans ! »[1]
L’un des zouaves pontificaux les plus connus est John Surratt (1844-1916), impliqué dans l'assassinat d'Abraham Lincoln en 1865 : ayant fui en Europe, il servit quelque temps dans la neuvième compagnie, sous le nom de John Watson[32].
Dans l'empire du Brésil, des compagnies de volontaires noirs appelés Zuavos baianos (« zouaves de Bahia »), provenant de la province de Bahia, ont combattu pendant la guerre du Paraguay (1864-1870)[33],[34].
Plusieurs unités de zouaves furent formées dans les deux camps, surtout du côté de l'Union[1], lors de la guerre de Sécession. L’armée nordiste a aligné plus de 70 unités de volontaires portant le nom de zouaves au long du conflit ; pour leur part, les Sudistes organisèrent plus de 25 compagnies de zouaves[35].
Au moins au début du conflit, les unités de zouaves tenaient le rôle de chasseurs à pied, des fantassins mobiles de l'infanterie légère déployés en ordre lâche[1] plutôt que l’ordre serré pour manœuvrer. Ils se déplaçaient au pas redoublé, tiraient et rechargeaient leur arme de préférence en position couchée ou à genoux.
Les Confédérés créent peu d'unités, essentiellement en Louisiane (Tigers zouaves, Coppen's Zouaves battalion, Louisiana zouaves). Leur création le à Camp Walker, près de la Nouvelle-Orléans est due aux quatre fils du baron français Auguste Coppens, en particulier Georges de Coppens, lieutenant-colonel tué en 1862 à la bataille d'Antietam à la tête du 8th Florida Régiment.
Celui-ci a commencé par commander le 1er bataillon de zouaves, avec pour lieutenant son frère Alfred, pour majors Fulgence de Bordenave, capitaine de zouaves français qui avait combattu en Algérie et en Crimée, Weldemar Hyllested, Jean-Baptiste Souillard, ancien ingénieur français du génie et Paul-François de Gournay qui édite le Daily Picayune. Le régiment est organisé à Pensacola en Floride en 6 compagnies portant chacun une lettre de A à F. La compagnie A devient le 1er bataillon d'infanterie des Zouaves de Coppens, les compagnies B et C deviennent le 7e bataillon de Louisiane, la compagnie E devient en 1862, le 1er bataillon d'artillerie lourde de Louisiane (12e bataillon de l'armée confédérée). Leur hymne de guerre est le « Rondeau des Zou Zou »[réf. nécessaire].
Il existe un monument en mémoire du bataillon Dupeire des Zouaves de Louisiane qui comportait 2 compagnies (Dupeire's Louisiana Zouaves battalion).
De son côté, au Nord, l'Union équipe de nombreux régiments de zouaves, zouaves parfois uniquement de nom. Leur création est due au Colonel Elmer E. Ellsworth (en) qui avait étudié les zouaves et avait été impressionné par les rapports sur leur combativité. Il fut conseillé par Charles de Villers, un médecin militaire français qui avait servi pendant l'expédition d'Alger en 1830 et fit adopter des tenues similaires.
Les plus célèbres sont le 5e régiment des volontaires de New York, surnommés les zouaves de Duryee ou les Red Devils[1], le 11e régiment des volontaires de New York, surnommés les zouaves de feu, le 9th New York (Hawkin's zouaves), le 10th New York (National Zouaves), le 62nd New York (Anderson zouaves), le 114th Pennsylvania (Collis Zouaves), le 165th New York, etc.
Le 11e fut d'abord commandé par le colonel Ellsworth (mort en 1861), puis durement entamé lors de la première bataille de Bull Run. Le 5e était considéré comme une unité d'élite de l'armée du Potomac, et incorporé dans la division de Sykes. À la seconde bataille de Bull Run, le 5e régiment de New York, accompagné du 11e régiment de New York (les zouaves nationaux), participa à l’attaque de flanc du corps de Longstreet pendant dix minutes cruciales, avant d'être mis hors de combat : sur 525 hommes, 120 furent tués et 330 blessés durant ces dix minutes.
À partir de 1863, l'uniforme de zouave est donné en récompense aux unités méritantes de l'armée nordiste et il y aura davantage d'unités de zouaves à la fin de la guerre qu'à son début. Dans les années 1870-1880 les zouaves furent progressivement assimilés aux unités régulières de l'US Army.
Les Zouaves de la mort (en) (en polonais Żuawi śmierci) sont une unité de zouaves formée lors de l'insurrection polonaise contre les Russes de 1861 à 1864. L'idée de leur création[1] est due au lieutenant français François Rochebrune à qui en est confiée l'organisation.
Ils participent à plusieurs batailles, comme Miechów, Chroberz, Grochowiska, Krzykawka, Pobiednik Mały, subissant de lourdes pertes comme l’annonçait leur devise « La Victoire ou la Mort ».
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