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Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2008, publié le , est un livre blanc chargé de définir une stratégie globale de défense et de sécurité pour la France de 2009 à 2020. Le programme, élaboré par une commission, servira de bases aux deux prochains projets de lois de programmation militaire, qui seront votés par le Parlement français.
Ce livre blanc fait suite à deux précédents livres blancs sur la Défense nationale publiés en 1972 par Michel Debré et en 1994 par le gouvernement d’Édouard Balladur. Il a été remplacé par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013.
Un rapport de l'Assemblée nationale sur l'exécution de la loi de programmation militaire 2003-2008 (LPM) suscite de fortes préoccupations, notamment financières, pour l’avenir de la défense : la LPM « met en lumière le fait que l’on atteint la limite de la sollicitation de l’enveloppe budgétaire que la France affecte à sa propre défense ; ce qui n’est pas sans conséquence sur la dynamique qu’elle souhaite insuffler à la construction de la Défense européenne et sur le rôle qu’elle entend jouer dans le concert mondial des nations »[1]
La commission fut présidée par l'ancien secrétaire général de la Défense nationale (SGDN), Jean-Claude Mallet, à qui le président de la République française demande en outre, le , de surveiller la préparation de la loi de programmation militaire 2009-2014. Elle compta, entre autres membres, le haut fonctionnaire, écrivain, spécialiste des questions sur la défense et la sécurité nationale et, sous le gouvernement de Dominique de Villepin, ancien directeur de cabinet du ministère délégué aux Anciens Combattants, Patrick Levaye.
La commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de l'année 2007-2008 fut installée par Nicolas Sarkozy, peu après son investiture à la fonction de président de la République française, et est rattachée administrativement au Premier ministre.
Cette commission fut chargée, jusqu'à la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, le , de définir, pour les quinze prochaines années, une stratégie globale de défense et de sécurité pour la République française.
Les objectifs du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale sont : 1o assurer la sécurité de la République française et des Français ; 2o préserver (ou d'accroître) les intérêts (politiques, militaires, géopolitiques) de la France et des Français (en France ainsi qu'à l'étranger) ; 3o continuer, entre autres, le processus de professionnalisation de l'Armée française, initié par l'ancien président de la République française, François Mitterrand, avec le Livre blanc sur la Défense nationale de 1994.
La Commission compta sept groupes de travail. Elle comprenait, également, quatre parlementaires français, au titre de la représentation nationale ; des personnalités dites « qualifiées » telles que Olivier Debouzy (avocat au barreau de Paris et Bruxelles), Danièle Hervieu-Léger (présidente de l'École des Hautes études en sciences sociales), Olivier Darason (président de l'École des Hautes études de la Défense nationale), et Bruno Racine (président de la Bibliothèque nationale de France), entre autres.
La commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale comprenait, aussi, une équipe de rapporteurs, charnière de la Commission, dont les membres furent, entre autres, le colonel Emmanuel de Romémont (ancien pilote de chasse), Julia Maris (administratrice civile du ministère de la Défense, spécialiste des questions internationales et européennes) et Patrick Levaye (écrivain, Haut Fonctionnaire et, entre autres, spécialiste des questions sur la défense et la sécurité nationale).
Les membres de la commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale furent soumis au « Confidentiel Défense ».
Le pilotage et le suivi de la réforme se font au plus haut niveau du ministère de la Défense :
Par ailleurs, un rapport de l'Assemblée nationale sur la mise en œuvre et le suivi de la réorganisation du ministère de la Défense est publié en [2].
Un nouveau livre blanc est publié le sous la présidence de François Hollande et le projet de programmation militaire 2014-2019 annonce des réductions d'effectifs et de parc de matériel en service en baisse par rapport à ce qui est annoncé ci-dessous[3].
Le volume de forces terrestres projetables est évalué à environ 30 000 hommes déployables pour une durée d’un an, sans renouvellement[4]avec une « concentration de nos moyens sur un axe allant de l’Atlantique à l’océan Indien, en passant par la Méditerranée », selon Jean-Claude Mallet[5], préférée à « la création de quatre ou cinq grandes bases à l’étranger ou une option à dominante aéromaritime ou enfin une option de repli sur le territoire national avec de fortes capacités de projection aéroterrestres ».
En permanence, la France conservera en outre une capacité de réaction ou de renfort autonome, avec un dispositif d’alerte opérationnelle de l’ordre de 5 000 hommes pour les forces terrestres[4].
Avec un format général de 131 000 personnes, l'Armée de terre constituera une force opérationnelle de 88 000 hommes[6], l'Armée de l'air aura un format de 50 000 personnels et de 44 000 pour la Marine nationale, confirmant la déflation constante des effectifs depuis la fin de la guerre froide avec 54 000 suppressions de postes prévu par rapport aux effectifs civils et militaires de 2008[7]. En 2011, l'Armée de terre dispose de 107 000 militaires et 15 000 civils, la Marine de 37 300 militaires et 6 000 civils, l'Armée de l'air de 51 000 militaires et 7 000 civils. En 2015, l'Armée de terre dispose de 93 000 militaires et 8 000 civils, la Marine nationale de 37 000 militaires et 3 000 civils, l'Armée de l'air de 44 000 militaires et 6 000 civils.
Le nombre de chars de combat Leclerc sera réduit à 250, soit 4 régiments équipés de 60 chars Leclerc contre 4 à 80 en 2008[8]. L'Armée de terre perdrait toute capacité de frappe de saturation, en vertu du traité sur les bombes à sous-munitions de . Alors que, selon un rapport de l'Assemblée nationale de 2007[9], « le potentiel des principaux aéronefs apparaît en effet en nette diminution depuis 2004, la baisse s’accélérant en 2008 », l'aéromobilité de l'Armée de terre devrait être renforcée : l'Aviation légère de l'Armée de terre devrait bénéficier de « la résorption du déficit capacitaire en aéromobilité (hélicoptères de manœuvre) » avec une flotte de 130 hélicoptères de manœuvre (NH90, quelques Puma et Cougar modernisés)[10]. Pour ce qui est des hélicoptères de combat, l'ALAT a reçu en 2005, après une longue attente, ses premiers Tigre dont la totalité des 80 exemplaires ont été commandés à ce jour pour remplacer les Gazelle SA341 canons et les Gazelle SA342 Mistral. La livraison de ces 80 engins devrait être terminée en 2020[11].
La flotte d'avions de combat (Armée de l'air et aviation navale) sera réduite à 300 appareils (Rafale et Mirage 2000 D modernisés), soit des effectifs et une puissance de feu inférieure à l'US Marine Corps américain[12] mais qui restera équivalent à celle des autres grandes nations européennes qui réduisent également leurs forces.
Comparaison des formats de la Marine nationale | ||||
Bâtiments et aéronefs | Statut 2008 | Modèle Armée 2015 | Livre blanc 2008 (-2020) | Livre blanc 2013 (-2025) |
---|---|---|---|---|
Porte-Avions | 1 PAN classe Charles de Gaulle[14] | 1 ou 2 | 1 PAN classe Charles de Gaulle
+ 1 "PA2" (jamais confirmé) |
1 PAN classe Charles de Gaulle |
Porte-Hélicoptères
et navires amphibies |
2 BPC classe Mistral
2 TCD classe Foudre |
4 | 3 ou 4 BPC classe Mistral | 3 BPC classe Mistral |
SNA | 6 classe Rubis[14] | 6 | 4 classe Rubis | 3 classe Rubis |
SNLE | 3 classe Le Redoutable 1 classe Le Triomphant[14] | 4 | 4 classe Le Triomphant | 4 classe Le Triomphant |
Total sous-marins | 10 | 10 | 10 | 10 |
Frégates antiaériennes | 2 FAA70 classe Cassard
2 FDA classe Forbin[14] |
4 | 2 FDA classe Forbin
2 FREDA |
2 FDA classe Forbin
2 FREMM DA |
Frégates ASM | 2 F67 classe Tourville | 8 | 8 à 9 classe Aquitaine
(8 programmées) |
6 Classe Aquitaine
+ 5 FTI |
Total frégates de 1er rang | 13 | 12 | 13 | 15 |
Frégates polyvalentes
de second rang |
5 FLF classe La Fayette
6 FS classe Floréal 9 Avisos A69 classe d'Estienne d'Orves |
14 | 5 FLF classe La Fayette
6 FS classe Floréal |
(5 FLF classe La Fayette)
6 FS classe Floréal |
Total frégates et avisos | 31 | 26 | 24 | 26 |
Patrouilleurs
hauturiers et côtiers |
1 BSE D'Entrecasteaux (ex BHO)
1 Espadon 50 classe Grebe 1 type Sterne |
(indéterminé) | 9 PHM classe d'Estienne d'Orves
(avisos A69 reconvertis) 4 P400 classe L'Audacieuse |
6 PHM classe d'Estienne d'Orves
(avisos A69 reconvertis) 1 Classe Lapérouse (ex BH): l'Arago 2 PLG classe La Confiance + BATSIMAR (à partir de 2024) |
Patrouilleurs de
service public et de surveillance des sites |
1 Patrouilleur Océanique: l'Albatros
1 classe Lapérouse (ex BH) : l'Arago 3 PSP OPV54 Classe Flamand 2 type Athos |
(indéterminé) | 1 Patrouilleur Océanique: l'Albatros
1 Classe Lapérouse (ex BH): l'Arago 1 type Le Malin 3 PSP OPV54 classe Flamand 1 type Fulmar 2 type Athos |
1 Navire Logistique Polaire B3M
1 type Le Malin 3 PSP OPV54 classe Flamand 1 type Fulmar |
Bâtiments de Soutien | 1 BAP classe Jules Verne
1 BSM Loire, classe Rhin[14] |
(indéterminé) | (remplacés par les FLOTLOG) | (remplacés par les FLOTLOG) |
Bâtiments de Ravitaillement | 4 BCR classe Durance | 4 | 4 FLOTLOG | 3 FLOTLOG |
Bâtiments de transport léger
et soutien outremer |
4 BATRAL classe Champlain | (indéterminé) | (statut indéterminé) | 4 B2M classe d'Entrecasteaux |
Avions de combat | 26 Rafale M (livrés)[15]+ 35 SEM | 60 | 60 Rafale M (programmés) | 60 Rafale M (programmés) |
Avions de guet aérien | 3 E2C Hawkeye | 3 | 3 E2C Hawkeye | 3 E2C Hawkeye |
Avions de patrouille maritime | 27 Atlantique 2 | 22 | 22 Atlantique 2 | 15 Atlantique 2 (modernisés) |
Avions de surveillance maritime
et de liaison |
7 Falcon 10MER
5 Falcon 200 Gardian 4 Falcon 50M |
10 | 5 Falcon 200 Gardian
4 Falcon 50M |
4 Falcon 50M
4 Falcon 50MS |
Hélicoptères lourds et moyens
(ASM, SAR, transport) |
7 SA-321 Super-Frelon SAR
1 EC-725 Caracal SAR (jusqu'en 2010) 26 Lynx HAS.2 |
(indéterminé) | 27 NH90 NFH (commandés)
22 Lynx HAS.4 (modernisés) |
27 NH90 Caïman NFH |
Hélicoptères légers
polyvalents (liaison,"Pedro", SAR, ASM) |
25 SA-316 Alouette III
13 AS365 Dauphin 2 16 AS565 Panther |
(indéterminé) | 13 AS365 Dauphin 2
16 AS565 Panther |
30 HIL marine (cible) |
Commandos marine | 6 | 6 | 5 | 5 Commandos groupes de combat
+ 2 Commandos d'appui[16] |
Sources[17],[18]. |
Sur le plan naval, le Livre blanc 2008 directement lié à la LPM 2009-2014 entérinera plusieurs choix importants pour l'avenir de la Marine nationale.
La Marine Nationale est encore équipée de 15 frégates de premier rang soit 5 classe La Fayette auparavant cataloguées comme navire de second rang, 2 classe Forbin et 8 classe Aquitaine[20] contre 26 croiseurs, destroyers et frégates de plus de 1 500 tonnes en 1985[21]. Le programme de six SNA de la classe Barracuda est confirmé (contre 2 SNA et 15 sous-marins diesels en 1985) mais le programme sera considérablement étalé : ainsi, le nombre de 250 (50 commandés en ) missiles de croisière naval (MdCN) devant équiper les SNA et les Aquitaine devrait être revu à la baisse..
Les quatre SNLE Classe Le Triomphant de la Force océanique stratégique restent au centre de la Force de dissuasion nucléaire française.
La décision de construire le PA 2 « devrait être prise aux alentours de 2011-2012 »[22], et le livre blanc rouvre le débat sur le mode de propulsion de celui-ci, classique ou nucléaire[23]
La décision du remplacement des 9 avisos classe d'Estienne d'Orves (type A69), corollaire de la mise en service de la classe Aquitaine, semble reportée. Par contre, des programmes de patrouille maritime à base de drones ou de radars navals trans-horizon seront lancés, peut-être en collaboration européenne.
Le renseignement devient une priorité[24] avec l'augmentation du budget consacré au satellites-espion. En effet, l’autonomie nationale et européenne d’appréciation de situation et de prise de décision repose notamment sur l’imagerie spatiale : en relève du système Helios 2, pour sa composante spatiale optique et infrarouge qui devrait finir sa vie vers 2015, MUSIS (Multinational Space-based Imaging System for surveillance, reconnaissance and observation) offrira à la France et à ses partenaires européens des capacités de suivi de situation et de veille stratégique, une aide à la prévention et à l’anticipation des crises ainsi qu’à la planification et à la conduite des opérations. Il s’inscrit dans le cadre du renforcement de la fonction stratégique « connaissance et anticipation ». MUSIS améliorera les performances de la composante optique et infrarouge, selon deux axes d’effort : une meilleure résolution et une réduction des délais de survol (revisite) des sites d’intérêt. Des travaux de préconception du système MUSIS sont en cours, en vue du lancement de la phase de conception en 2009.
Au total, près de 7 700 personnes travaillent directement au sein de ces services de renseignement. Sur la période 2009-2014, il est prévu la création de 690 postes liés au renforcement de la fonction « connaissance et anticipation ». Dès 2009, ce sont 140 postes de techniciens et d’experts spécialisés qui seront créés.
De plus, des unités militaires spécialisées de l’armée de terre, de la Marine nationale et de l’armée de l’air remplissent des missions de renseignement d’intérêt militaire ; elles emploient 4 000 personnes.
Le renseignement au sein de la Défense est structuré autour de plusieurs services complémentaires, qui agissent en étroite coordination avec les autres services de renseignement nationaux :
Le Sénat français estime que les économies dues à la réduction des effectifs entre 2009 et 2014 porteront sur 4 147 millions d’euros [25]. Néanmoins, à la suite de la décision du président de la République française de lancer en un Plan de relance de l'économie française doté d'un budget de 26 milliards d'euros financé grâce à la dette de l'État, le ministère de la Défense bénéficie de 2,325 milliards d’euros, qu'il allouera « dans le respect du modèle du livre blanc » [26].
Le nouveau dispositif territorial poursuit trois objectifs :
Onze bases de Défense (10 en métropole[27] et 1 en République de Djibouti) sont constituées dès le . Elles ont pour rôle d’expérimenter le concept et de préparer la mise en place de l’organisation définitive. En 2014, les bases de Défense seront au nombre d’environ 90. Elles partageront des principes communs d’organisation, mais se différencieront par leur taille (la moitié sera d’une taille supérieure à 3 000 personnes), ou par leur composition (regroupant une seule ou plusieurs unités majeures, de la même armée ou d’armées différentes).
Elle sera composée de huit brigades de combat.
Réorganisation de la fonction transmission et appui au commandement par répartition des moyens appui au commandement au sein des RTRS (cinq régiments identiques) et par le rapprochement de l'EM et de ses deux employeurs (CFT et CRR-FR) :
Abréviation :
La fonction maintenance terrestre sera assurée par la Structure Interarmées de Maintien en condition des Matériels Terrestres (SIMMT) qui s'appuiera fonctionnellement sur deux entités distinctes : le COMmandement de la Maintenance Terrestre (COMMT), structure « Armée de Terre », intégrée au CFT, chargée de la maintenance opérationnelle, disposant de relais (AMAT) au sein des brigades et du CoFAT et le Service de Maintenance Industriel TERrestre (SMITER) structure intermarmées.
Dans ses conclusions, le livre blanc « préconise » le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN : « Ces réalités conduisent à préconiser une pleine participation de la France aux structures de l’Organisation Atlantique »[29].
Sans que l'événement ne soit directement lié, le , Bruno Cuche chef d'état-major de l'Armée de terre présente sa démission[30] au président de la République française, à la suite du drame de Carcassonne et des propos très durs tenus par ce dernier sur les militaires[31]. Plusieurs officiers supérieurs[32], dont le « groupe Surcouf » [33] et membres de la classe politique critiquent la baisse des moyens militaires. Selon ce groupe, plusieurs incohérences marquent le livre blanc[34] :
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