Lessay (commune déléguée)
ancienne commune de la Manche, France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Lessay est une ancienne commune française du département de la Manche et la région Normandie.
Lessay commune déléguée | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche |
Statut | Commune déléguée |
Code postal | 50430 |
Code commune | 50P12 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 13′ 08″ nord, 1° 31′ 46″ ouest |
Altitude | Min. 5 m Max. 42 m |
Superficie | 22,23 km2 |
Élections | |
Départementales | Créances |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Lessay Lessay |
Localisation | |
modifier |
Le , elle fusionne avec sa voisine Angoville-sur-Ay au sein de la commune nouvelle de Lessay ; elle prend alors le statut administratif de commune déléguée[1], statut supprimé le , la fusion devenant totale.
Lessay se trouve dans la péninsule du Cotentin dans le Bocage normand. La bourgade est arrosée par l'Ay et est pratiquement située sur la côte de la Manche, au fond de l'estuaire du fleuve côtier formant le havre de Lessay (ou havre de Saint-Germain-sur-Ay).
Lessay est à 85 km à vol d'oiseau à l'ouest de Caen.
Le point culminant (42 m) se situe sur une pente au point extrême nord du territoire, près du lieu-dit le Moret. Le point le plus bas (5 m) correspond à la sortie l'Ay du territoire et son entrée dans le havre de Lessay, à l'ouest.
Lessay est sur le tracé de l'ancienne ligne de chemin de fer entre Sottevast et Coutances.
L'agglomération est accessible par la route départementale 900. Elle fait partie du réseau du transport en commun départemental par bus (Manéo) via les lignes 106 Montebourg - Barneville-Carteret, 300 Mortain - Saint-Hilaire-du-Harcouët - Avranches - Cherbourg-Octeville, 301 Cherbourg-Octeville - Lessay - Coutances et 302 Granville - Coutances - Cherbourg-Octeville.
Le nom de la localité est attesté sous la forme Exaquium en 1056[3].
Jusqu'à la Révolution, la paroisse s'appelait Sainte-Opportune ou Sainte-Opportune-de-Lessay. Elle prit le nom de Lessay en 1793.
Le nom de Lessay est un toponyme ayant pour origine un mot du latin tardif *exaquium, non attesté, mais qui s'apparente au verbe *exaquare, reconstitué comme possible origine de l'ancien français essever, essiaver qui signifie « laisser s'écouler ». Le substantif « essai » est attesté en jersiais. Il a pour signification « passage pratiqué pour l'écoulement des eaux » et renvoie plus généralement à l'oïl essai « conduit d'eau, rigole, canal d'écoulement »[3]. Le rapport avec Lessay est évident puisque cette bourgade est au débouché d'un cours d'eau, l'Ay, et est environnée de marécages aujourd'hui partiellement asséchés.
Au cours d'une opération préventive de diagnostic menée, en 2016, rue du Hamet, il a été mis au jour, et ceci pour la première fois, des indices structurés d'une occupation gallo-romaine à Lessay. Ils sont à rapprocher des données anciennes qui placent le passage de la voie Corialo (Cherbourg) / Cosedia/Constancia (Coutances) à moins de 500 m vers l’ouest[5].
La baronnie de Cavilly (également sur La Feuillie) était l'un des huit fiefs relevant de l'abbaye de Lessay[6].
C'est au cours du XIIIe siècle qu'est créée, à l'initiative de l'abbaye de Lessay[7], la foire annuelle de la Sainte-Croix, drainant des marchands vers la commune[8].
Lors de la Révolution française, Jean-Jacques Lemoucheux (1726-1806) avocat, député de Lessay aux États Généraux de Coutances de 1789, premier maire, juge de paix et officier de police, sera accusé de faiblesse[9].
La commune subit de lourds dégâts les et , lors des bombardements stratégiques alliés préalables à la bataille de Normandie dans le Cotentin. Déjà très endommagée, l'abbaye est minée par les Allemands avant leur départ. Lessay est libérée le suivant[10] après une difficile avancée lors de la bataille des Haies.
En 1960, le territoire accueille le zoo de la Fosse à la Reine, près de l'actuel rond-point du Ferrage[11], créé par un éleveur de Marchésieux. Il est transféré en 1977 à Jurques.
En 2015, les communes de Lessay et de Angoville-sur-Ay décident de créer une commune nouvelle baptisée « Lessay ». L'arrêté préfectoral fixant les conditions de cette création est publié le et entre en vigueur le [1]. Le , la fusion est transformée en fusion simple, les communes déléguées étant supprimées[12].
Le conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et cinq adjoints[13].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1835 | 1840 | Gilles-Quirin Gohet[14] | ||
1886 | 1892 | André Fauvel | Notaire, conseiller général | |
1892 | 1842 | Maurice-Hippolyte Laigre de Grainville[15] | ||
1896 | 1926 | Léon Fauvel | Notaire, conseiller général | |
1926 | 1945 | Octave Lucas | FR | Notaire, député |
1945 | 1947 | Albert Le Grand | Pharmacien, conseiller général | |
1947 | 1977 | René Lecocq | Comptable, conseiller général | |
1989 | 1996 | Jean-François Le Grand | RPR | Vétérinaire, conseiller général, sénateur |
1996 | 31 décembre 2015 | Claude Tarin[13] | Cadre d'entreprise | |
Les données manquantes sont à compléter. |
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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2020 | Claude Tarin | Cadre d'entreprise |
En 2018, la commune comptait 1 994 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2005, 2010, 2015, etc. pour Lessay (commune déléguée)[16]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 1].
2018 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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1 994 | - | - | - | - | - | - | - | - |
L'Union sportive de Lessay fait évoluer trois équipes de football en divisions de district[19].
Chaque année, au cours du deuxième week-end de septembre, a lieu la grande foire dite « millénaire » de la Sainte-Croix (2e foire de ce genre en France), créée au XIe siècle par les moines bénédictins de Lessay[7], et confirmée par l'édit du roi Louis XIV en [20]. Elle accueille chaque année sur trois jours 1 500 exposants, ainsi qu'une fête foraine, et près de 400 000 visiteurs. La première mention connue de la foire remonte au début du XIIe siècle dans une bulle du pape Urbain III[21].
Les Heures musicales de l'abbaye de Lessay ont lieu chaque année depuis 1993 à l'intérieur de l'église abbatiale au mois de juillet et août. Il s'agit d'une manifestation musicale internationale principalement orientée autour de la musique sacrée et qui réunit des ensembles tels que William Christie et Les Arts florissants, Il Seminario Musicale et Gérard Lesne, Chœur de chambre Accentus et Laurence Equilbey, Gabriele Garrido et l'Ensemble Elyma, Jean Tubery et La Fenice, le quatuor Psophos, Chiara Banchini, Paul McCreesh et le Gabrieli Consort and Players, Emmanuel Krivine, Patrick Cohën-Akenine, Hervé Niquet et le Concert spirituel, Fabio Biondi et Europa Galante, Michel Corboz et l'Ensemble instrumental de Lausanne, ainsi que des organistes tels que Jean Guillou, Thierry Escaich, et des pianistes tels que Nicholas Angelich, Bruno Rigutto, Andreas Staier.
L'abbaye romane de Lessay des XIe, XVIIe – XXe siècles est l'un des principaux centres d'intérêts de la commune. Fondée vers 1056 par le baron de La Haye-du-Puits, Richard Turstin Haldup (ou Haloup), son épouse Anne et leur fils Eudes au Capel, l'abbaye bénédictine accueille les moines de l'abbaye du Bec. L'abbaye est richement dotée par ses bienfaiteurs, permettant la construction avant la fin du XIe siècle, de la salle capitulaire, du chœur, du transept et les deux premières travées de la nef. L’église abbatiale est consacrée, sans être achevée en 1178.
L'abbaye connaît son apogée religieuse et matérielle aux XIIe et XIIIe siècles avec 218 vassaux, neuf prieurés dont celui de Boxgrove (Sussex) et des bénéfices provenant de plus de 44 localités. Mais elle subit les ravages de la guerre de Cent Ans, détruite le par les Anglo-Navarrais. Reconstruite à l'identique entre 1385 et 1420, périclitant financièrement et spirituellement à partir de sa mise en commende en 1484, elle est réformée par la congrégation de Saint-Maur en 1707.
Bien national à la Révolution, les neuf chanoines abandonnent la vie monacale, les bâtiments conventuels sont vendus et l'église abbatiale devient paroissiale. Dynamitée le , par l’armée allemande en retraite, l'église abbatiale est rebâtie à partir de 1945 sous la direction de Yves-Marie Froidevaux, et rendue au culte en 1958. De nos jours, tout l'été, des concerts sont organisés dans l'abbaye. Le logis abbatial date quant à lui du XVIIIe siècle[22].
Elle est classée monument historique et abrite plusieurs œuvres également classées au titre objet[23] dont la tête du gisant d'Eudes au Capel (XIIIe), son fondateur[24].
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