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film de Christophe Gans, sorti en 2001 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Pacte des loups est un film français coécrit et réalisé par Christophe Gans, sorti en 2001.
Réalisation | Christophe Gans |
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Scénario |
Stéphane Cabel Christophe Gans |
Musique | Joseph LoDuca |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Davis-Films Eskwad |
Pays de production |
France Belgique Venezuela |
Genre | Aventures, horreur |
Durée |
142 minutes 150 minutes (Director's Cut) |
Sortie | 2001 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Il s'agit de l'adaptation de l'histoire de la bête du Gévaudan, qui fait de nombreuses victimes entre 1764 et 1767, présentée ici comme le résultat d'un complot ourdi par des ennemis des Lumières.
Il est l'un des plus grands succès du cinéma français dans le monde[1],[2], malgré les critiques lui reprochant un manque de rigueur historique. En France, il réunit 5 098 283 spectateurs en salles. Il est considéré comme un film culte aux États-Unis[3].
En 1765, le chevalier Grégoire de Fronsac (Samuel Le Bihan), naturaliste au jardin du Roi, est envoyé en Gévaudan pour brosser le portrait de la bête du Gévaudan. Il est accompagné de Mani, un Iroquois ramené de Nouvelle-France qui est son ami et frère de sang. Au cours de sa traque, de Fronsac se heurte au conformisme d'une noblesse locale qui semble avoir de troublantes affinités avec le monstre qui massacre les paysans.
En 1789, au moment de la Grande Peur, alors que les torches brûlent et que, sous ses fenêtres, grondent les clameurs des paysans, le marquis Thomas d'Apcher rédige ses dernières notes sur une affaire survenue dans sa jeunesse.
L'histoire est celle du chevalier Grégoire de Fronsac, naturaliste arrivé en 1765 au château de Saint-Alban, accompagné de Mani, un Iroquois qu'il a rencontré lors de la bataille de Trois-Rivières au Canada. Envoyés par Buffon (André Penvern), l'intendant du Jardin du roi, les deux hommes viennent élucider le mystère de la bête du Gévaudan qui terrorise la région depuis plus d'un an. Guidé par Thomas d'Apcher (Jérémie Renier), petit-fils du marquis de Saint-Alban, le chevalier est présenté à la noblesse locale : le comte de Morangias (Jean Yanne), son épouse (Édith Scob) et leurs deux enfants, Jean-François (Vincent Cassel) et Marianne (Émilie Dequenne); le père Sardis (Jean-François Stévenin), le duc de Moncan ainsi que l'intendant Laffont (Bernard Farcy). Fronsac, libertin, s'éprend aussitôt de la belle et douce Marianne mais rencontre également Sylvia (Monica Bellucci), une mystérieuse prostituée italienne avec laquelle il noue une relation chargée de secrets.
Les mois passent. Fronsac accumule de nombreuses preuves troublantes qui mettent en cause l'intervention d'une main humaine dans les meurtres, comme un croc en fer, mais l'enquête piétine. Les relations qu'il entretient avec la noblesse locale, notamment avec Jean-François, le frère de Marianne, se tendent. Mani est convaincu de l'innocence des loups que les paysans massacrent dans l'espoir de tuer le redoutable monstre. La présence de l'Iroquois suscite autant de crainte que de curiosité parmi la population. Après les premières neiges et devant l'incapacité du capitaine Duhamel et de ses dragons à tuer l'animal, le Roi Louis XV envoie en Gévaudan son propre lieutenant des chasses, Antoine de Beauterne. Arrivé sur place, ce dernier tue un grand loup et demande à Fronsac de le naturaliser de façon que l'animal ressemble aux descriptions de la Bête. Fronsac découvre bientôt que cette mascarade a été ordonnée par le Roi lui-même pour mettre un terme à cette affaire qui remet en question son pouvoir souverain. Le faux monstre est exposé à Paris. Officiellement, sur décision du Roi, la Bête du Gévaudan est morte. En remerciement de son silence, le chevalier de Fronsac est autorisé à partir pour les comptoirs du Sénégal.
Mais le massacre dans la province du Gévaudan continue, dans l'indifférence générale. Le jeune marquis d'Apcher vient trouver Fronsac pour l'avertir de cette situation alarmante et le supplie de mener de nouveau la traque, cette fois à la manière mystique de Mani. Le chevalier retourne en Gévaudan pour revoir Marianne qui loge chez sa nourrice. Mais la Bête, guidée par un dresseur affublé d'un masque, attaque la maison. Fronsac, Mani et le marquis mènent alors une dernière expédition pour tuer le monstre. Mani, invoquant les puissances de la Nature dans une sorte de rituel chamanique, tend un traquenard à la Bête. Gravement blessée, elle parvient cependant à s'échapper et à rejoindre sa tanière. Mani découvre une arène aménagée pour utiliser la Bête comme un chien de guerre. Il est alors attaqué par quelqu'un, tué d'une balle en argent et son corps jeté dans une clairière.
En faisant la toilette mortuaire de Mani, Fronsac découvre cette balle, qu'il sait appartenir à l'armement de Jean-François de Morangias : il comprend que c'est celui-ci qui dirige la Bête et décide d'organiser sa vengeance. Mais après avoir incinéré son frère de sang, le chevalier est arrêté sur ordre de l'intendant Laffont. Dans sa cellule, il reçoit la visite de Sylvia qui lui révèle les dessous de l'affaire. La prostituée est un agent envoyé par l’Église pour mettre fin aux activités du « Pacte », un groupe de fanatiques religieux qui tente de déstabiliser le Roi, coupable à leurs yeux d'être trop tolérant à l'égard des philosophes des Lumières, en se servant de la Bête comme un signe de la colère de Dieu. Cette organisation est composée de la noblesse locale.
Sylvia empoisonne faussement Fronsac et le fait enterrer pour mieux le faire sortir de son cachot. Jean-François abuse de sa sœur Marianne après que cette dernière a découvert son secret : il est le dresseur au masque agissant sous les ordres du père Sardis. Lors d'une réunion du Pacte dans les ruines d'une ancienne abbaye, Fronsac réapparaît et, au cours d'une bataille éprouvante, arrête les criminels avec l'aide du capitaine Duhamel. Jean-François est tué. Sardis fuit dans la forêt mais est bientôt dévoré par une meute de loups. Le Pacte est dissous.
Fronsac revient au domaine d'Apcher où Marianne a été transportée mourante ; il réussit à la sauver grâce au bracelet de Mani renfermant des poudres médicinales. Peu après, Fronsac achève la Bête du Gévaudan, un lion ramené d'Afrique que Jean-François a élevé, et met définitivement fin à son règne de terreur.
Retour à 1789 : le marquis sort de son château dans la foule des paysans. Il se remémore le départ à bord d'un navire vers le Sénégal du chevalier de Fronsac et de Marianne, et dont il n'a plus eu de nouvelles.
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Le Pacte des loups s'inspire de la véritable histoire de la Bête du Gévaudan qui massacra plus d'une centaine de femmes et d'enfants entre le et le dans l'actuel département de la Lozère. Cet animal pénétrait dans les villages en plein jour, emportait les enfants devant les maisons, attaquait les bergères dans les champs et déjouait les pièges organisés contre lui. De nombreuses troupes royales et chasseurs distingués furent mobilisés pour tuer ce monstre vorace pendant trois ans, sans succès. On parla d'une bête exotique échappée d'un cirque, de loup-garou, d'un tueur en série, d'un complot contre le roi Louis XV et même d'un châtiment divin[12].
Un gros loup fut abattu par François Antoine, porte-arquebuse du Roi de France, en , sur le domaine de l'abbaye royale des Chazes, et empaillé à Paris. Pour beaucoup d'historiens, l'empaillement de ce loup était une mascarade pour mettre fin aux rumeurs médiatiques, gênantes pour le Roi. Car le massacre recommença de plus belle quelques mois après la mort du loup tué par le porte-arquebuse, et dans une telle indifférence générale que le véritable monstre a dû être tué par un obscur paysan à la mauvaise réputation, Jean Chastel, le . Passé cette date, plus aucune mort due à un animal féroce ne fut recensée en Gévaudan. Les enquêtes de plusieurs historiens, dont Michel Louis, attribuent la férocité des attaques à un animal dressé par le comte de Morangiès, ancien officier à la réputation douteuse, avec l'aide d'un garde-chasse, Antoine Chastel, le propre fils du tueur de la Bête.
Le Pacte des loups reprend la théorie du complot popularisée par les auteurs Abel Chevalley, Henri Pourrat et Michel Louis dans leurs livres respectifs. Ainsi, la Bête est un fauve revêtu d'une cuirasse (le protégeant des balles), et elle est conditionnée pour tuer, par un esprit criminel, pour renverser le pouvoir en place.
En 1998, le scénariste Stéphane Cabel écrit un synopsis de vingt pages sur l'histoire de la Bête du Gévaudan et y incorpore des éléments propres au romanesque, en collaboration avec Canal + Écriture, une structure de Canal+ visant à apporter aux jeunes auteurs une aide financière et artistique. Christophe Gans, qui vient alors d'essuyer l'échec d'une adaptation de Vingt mille lieues sous les mers, est aussitôt séduit par le projet. Le réalisateur de Crying Freeman a toujours eu une fascination pour le cinéma de cape et d'épée et l'imaginaire baroque, et a été particulièrement marqué par le téléfilm La Bête du Gévaudan produit pour la célèbre série Le Tribunal de l'impossible dans les années 1960. Il décide de retravailler le script de Cabel pour y apporter sa propre "patte" et de le transposer en un spectaculaire long-métrage avec le financement de Samuel Hadida et Richard Grandpierre pour Studio Canal.
Christophe Gans s'entoure d'un casting éclectique composé de jeunes comédiens (Samuel Le Bihan, Émilie Dequenne, Monica Bellucci, Jérémie Renier...) et de valeurs sûres du cinéma français (Jean Yanne, Jean-François Stévenin ou encore Édith Scob). Le rôle obscur de Jean-François de Morangias, auparavant refusé par Albert Dupontel, est confié à Vincent Cassel. L'artiste martial et comédien américain Mark Dacascos, qui retrouve Gans 5 ans après Crying Freeman, prête ses traits au guerrier iroquois Mani[13].
C'est dans la région du Gers, le , que débute le tournage, qui va s'étaler sur 23 semaines au lieu des 15 initialement prévues sur plus de 8 départements comme la Dordogne, le Val-de-Marne ou encore les Hautes-Pyrénées. Quatre-vingts décors du script sont extérieurs et les problèmes liés aux conditions climatiques et à la gestion de l'équipe s'enchaînent. Techniciens, figurants costumés et cavaliers doivent parfois patienter de longues heures pour pouvoir tourner sur des plateaux balayés par des orages. Le studio britannique Jim Henson's Creature Shop conçoit les effets spéciaux animatroniques et numériques de la Bête.
Les cascades ont été assurées par Philip Kwok, un professionnel du cinéma hongkongais.
En regard du box-office, Le Pacte des loups a reçu des critiques positives. Il obtient 72 % d'avis positifs sur le site Rotten Tomatoes, sur la base de 119 commentaires collectées « Le Pacte des loups mélange ses genres avec peu de logique, mais le résultat final est extrêmement divertissant »[14]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 57/100, sur la base de 33 commentaires collectées, ce qui lui permet d'obtenir le label « Critiques mitigées ou moyennes »[15] et est évalué à une moyenne de 3,5/5 sur le site Allociné à partir de l'interprétation de 24 critiques de presse.
« Mis à part quelques longueurs dans la seconde partie, on éprouve un vrai plaisir à voir ce film qui brasse avec bonheur les genres cinématographiques. »
— Alain Grasset, Le Parisien, 31 janvier 2001[16].
« Un curieux mélange d'audace et de pastiche, de virtuosité et de confusion, flirtant parfois avec le ridicule, et qui suscitera sans doute autant de ricanements que d'enthousiasme, et sans doute, le plus souvent, les deux à la fois... »
— Annie Coppermann, Les Échos, 31 janvier 2001[17].
« C'est à la fois beau et monstrueux, et c'est le point de départ d'une démarche artistique qui n'a sans doute pas fini d'impressionner. »
— Olivier Père, Les Inrocks, 31 janvier 2001[18].
« (...) Le Pacte des loups, malgré ses réussites indéniables et l'envie de chacun de croire à son pari, a (...) quelque chose de contraint: une allure de grand fauve empêché. »
— Jean-Marc Lalanne, Didier Péron, Libération, 31 janvier 2001[19].
Il y a trois versions différentes du film :
Entre 2001 et 2009, Le Pacte des Loups a été sélectionné 26 fois dans diverses catégories et a remporté 4 récompenses[22],[23].
Fanatique du support DVD, Christophe Gans s'est particulièrement impliqué dans la création du coffret Ultimate Edition de son film qui comprend de nombreux bonus soignés répartis sur 4 disques ; comme un livret 40 pages, deux Making-of de 80 et 90 minutes, près de 40 minutes de scènes coupées, une interview de Michel Louis, une galerie de 670 dessins préparatoires et affiches, le scénario original annoté de Stéphane Cabel, les commentaires des acteurs et du réalisateur pendant la lecture du film, des bandes-annonces et un reportage sur la conception technique du DVD. Le quatrième disque comporte le téléfilm La Bête du Gévaudan de 1967, produit par Michel Subiela dans le cadre de l'émission Le Tribunal de l'impossible[28].
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