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Louis Combes, plus connu sous son nom de plume Joan de Cantalausa, né le à Bédarieux et mort le à Calmont, près de Rodez, est un philologue, chercheur et écrivain rouergat, grand défenseur de la langue et de la culture occitanes[1].
Inspecteur d'académie - inspecteur pédagogique régional Rodez |
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Naissance | |
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Décès | |
Noms de naissance |
Louis Combes, Loís Combas |
Pseudonyme |
Joan de Cantalausa |
Nationalité | |
Activités |
Prêtre catholique (à partir du ), curé, professeur d'anglais, professeur d'occitan, notaire, professeur, linguiste, traducteur, écrivain, lexicographe |
Rédacteur à |
Distinctions |
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Louis Combes est né à Bédarieux. Alors qu'il avait quatre ans, ses parents sont revenus à Montfranc dans l'Aveyron, le pays de sa mère, pour y cultiver une petite ferme. Il a connu toutes les tâches agricoles : semer, traire, faire le gerbiers, etc.. Son père est mort alors qu'il avait treize ans. Après avoir obtenu le certificat d'études, il est entré au petit séminaire de Belmont-sur-Rance. Pendant les vacances, il aidait sa mère et son frère Émile.
En , il entre au Grand Séminaire de Rodez et commence à apprendre l'anglais. Puis, il fait son service militaire en Allemagne où il apprend l'allemand. À son retour, il devient en 1947, secrétaire de la Commune à Montfranc et, au départ de son frère Émile pour le service militaire, remplace ce dernier à la ferme. Il revient au Grand Séminaire en 1949. Il est ordonné prêtre le en la Cathédrale de Rodez. Nommé maître d'internat au Petit Séminaire de Saint Pierre à Rodez où il sera professeur d'anglais pendant 36 ans, sa soif d'apprendre, d'aller au devant des autres, ne le quittera plus. Envoyé à Toulouse par l'Évêché pour faire une licence de latin et de grec, il fera certes des lettres classiques...mais s'engage aussi pour une licence d'anglais. Il validera sa licence d'anglais par un séjour d'un an au lycée de Chichester (Angleterre) en qualité de professeur de français.
Sa licence d'anglais en poche, il apprend que le Consulat français de New York recherche un prêtre bilingue...et le voilà nommé curé de la paroisse française de New York. Il y rencontre des personnalités du monde politique, artistique et de la société civile : le russe Gromyko, le français Couve de Murville, l'allemand Von Hildebrand, les américains Dorothy Day, Martin Luther King, la française Édith Piaf. Retour à Rodez ; alors se succèdent les encadrements de groupes de scolaires, les camps, les voyages : Italie, Espagne, et en 1964, aux USA à nouveau grâce à l'octroi d'une bourse FULBRIGHT qui lui permet de visiter les USA. Puis, en 1968, suivra un voyage en Inde dont la misère le marqua profondément.
De retour à Rodez, et malgré son souhait profond d'être missionnaire en Afrique, il enseigne alors l'anglais au petit séminaire de Saint-Pierre-sous-Rodez. Il y assume aussi la fonction de surveillant.
C'est au début des années 1970 qu'il devient en outre inspecteur pédagogique (anglais et espagnol) à mi-temps pour l'enseignement catholique du diocèse.
À la suite d'un différend l'opposant aux autorités ecclésiastiques, il se dédie sans relâche à l'occitan au point de devenir un exégète reconnu de tous en la matière... et le voilà détaché par l'Éducation Nationale pour enseigner l'occitan à temps plein dans les lycées de Rodez. Ce sera la grande aventure de sa vie, sa passion pour l'occitan. À 45 ans -et grâce à une capacité de mémoire, de créativité, de travail exceptionnels- il se consacre à l'étude et la défense de cette langue avec une constance, un travail et un enthousiasme remarquables. Il enchaîne ensuite recherches, publications et traductions diverses parmi lesquelles, les évangiles à partir du texte grec original, le Livre de la jungle, le Cantique des cantiques, les Lettres de mon moulin, Le Vieil Homme et la Mer, Regain de Giono, Des souris et des hommes de Steinbeck ; en encore des bandes dessinées d'Asterix pour ne citer que les plus remarquables. Il rédige aussi des manuels pédagogiques en occitan et un Diccionari illustrat.
Dans les années 1970, à la fois prêtre et militant occitaniste, il fut à l'origine d'un autocollant qui lui valut « bien des soucis » de la part de la police française notamment. Érudit doué d'une capacité de travail hors du commun, il était aussi linguiste pratiquant l'occitan, le catalan, le français, l'araméen, le grec, le latin, l'anglais, l'allemand et le russe. Son mérite est d'autant plus grand qu'à l'âge de 67 ans, le nouvel évêque de Rodez lui demande d'assumer les fonctions de notaire pour le Tribunal Ecclésiastique, ce qui grève fortement son temps dédié à l'occitan.
Chercheur infatigable, il lui faudra six ans de travail pour achever en 1989 un livre monumental intitulé A las raices de la lenga nòstra, une étude des langues parlées entre 480 et 1080 de notre ère. En 2003, il publie l'ouvrage considéré par beaucoup comme son ouvrage majeur, le Diccionari General Occitan , le premier dictionnaire monolingue occitan, à base de languedocien[2],[3],[4] auquel il avait consacré trente ans de travail : 1 022 pages - 100 000 entrées - 200 000 définitions, des synonymes, une trentaine de documents. En 2005, il publie Tèxtes per l'an 3000 e al delà.
En 2006, son dernier ouvrage Lenga viva soit 12 000 phrases avec des illustrations et des activités pédagogiques. En 2007, deux rééditions (par Cultura d'Òc - Gèli Combes - 71 camin Sant Alòi - 81990 CUNAC) de Un còp èra et Vida privada d'unes animals ont été enrichies d'un DVD avec la voix de Cantalausa. Cet ouvrage très didactique étonne par sa qualité et l'originalité du point de vue : 18 animaux et 2 arbres s'adressent aux hommes ! Cet ouvrage à vocation didactique est une réédition de Òu l'òme, où il faisait parler les animaux….
Il est aussi l'auteur de documents scolaires[5] ainsi que plusieurs traductions en occitan[6], de productions littéraires contemporaines en occitan (celles de Joan Bodon[7]) ou encore de textes bibliques (La bona novèla, traduction des évangiles directement du grec, Lo libre de Jòb…[8]), voire aussi des œuvres de Rudyard Kipling.
Les plus curieux liront avec intérêt son autobiographie SUS LAS DRALHAS DE LA VIDA, éclairée par sa vocation de prêtre défenseur des minorités opprimées et des plus pauvres. Il y décrit avec précision et sans complaisance son parcours : notamment, les deux voyages marquants de sa vie aux extrêmes de la richesse et de la pauvreté (en 1964 aux USA et puis en Inde en 1968).
Son œuvre - de par la qualité, la variété et l'étendue de ses écrits - mérite une reconnaissance et une étude à travers le monde occitan et au-delà.
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