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photographe de guerre (1925-1954) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Péraud est un photographe de guerre français né le au Perreux-sur-Marne dans le département de la Seine.
Sergent-chef dans l’armée française, il est porté disparu le dans la région de Thanh-Hóa au Tonkin, actuel nord du Viêt Nam, et est déclaré Mort pour la France à l’âge de 28 ans.
Jean Péraud naît au Perreux-sur-Marne dans le département de la Seine en 1925. Il déménage avec sa famille à Saint-Nazaire pendant la seconde guerre mondiale[1].
En 1941 il commence à travailler aux Chantiers navals de Saint-Nazaire en compagnie de son père puis entre dans la résistance française à l’occupant nazi[2]. Arrêté pour espionnage, il est dans le convoi de déportés qui quitte Nantes le 10 juillet 1944 vers Belfort avec un groupe de 55 résistants, puis est transféré au camp de concentration de Natzweiler en Alsace le 26 août 1944 (matricule 24001)[3],[4], et plus tard à Dachau et Buchenwald en Allemagne[5]. Il est libéré le par les alliés du 20e corps de la 3e Armée du général George Patton.
En janvier 1946, il part combattre comme volontaire pendant trois ans au sein du 1er BCP[2], atteignant le grade de sergent-chef. Jean Péraud sert ensuite en Indochine d’octobre 1949 à 1952 avant d’intégrer en février 1952 le Service cinématographique des armées (SCA), pour le compte du SPI (Service Presse et Information) en qualité de photographe[6].
Le , il est rejoint par Daniel Camus, un appelé du contingent qui a été pigiste pour le magazine Paris Match[7] et Pierre Schoendoerffer dans la cuvette de Ðiện Biên Phủ où se déroule l’avant-dernière bataille de la guerre d’Indochine.
Ils sont venus remplacer l’opérateur André Lebon, blessé à la jambe puis amputé sur le point d’appui Anne-Marie et le photographe Raymond Martinoff qui a été tué, tous deux victimes d’un tir d’obus ennemi le [8].
Péraud, Camus et Schoendoerffer sont faits prisonniers le au lendemain de la chute du camp retranché de Ðiện Biên Phủ, avec la totalité des troupes encore vivantes. Tous trois cassent leurs caméras et appareils photos et voilent leurs pellicules[9].
« Vers trois heures, les combats cessèrent pratiquement. J’étais dans le PC du colonel Langlais avec mes camarades Schoendoerffer et Péraud. Voyant que tout était perdu, nous avons détruit à coup de crosse nos quatre Rolleiflex, les trois caméras et les deux Leica. »
— Albert de Saint Julien, Caméra au poing, Paris : Documents du monde, 1955, p. 225.
Jean Péraud parvient à s’enfuir lors du transfert d’un convoi de prisonniers en juillet 1954 en compagnie de Pierre Schoendoerffer[6]. Ce dernier est repris mais Jean Péraud disparaît dans la jungle[10]. Il ne sera jamais revu et est déclaré Mort pour la France ce même mois à l’âge de 28 ans.
Les photographies réalisées par Jean Péraud lors de la Bataille de Diên Biên Phu jusqu’au sont conservées au Fort d’Ivry où sont situées les archives photographiques et audiovisuelles de l’Armée Française. Les photographies prises du au sont actuellement estimées comme étant détruites ou perdues. Le cinéaste Pierre Schoendoerffer considérait Jean Péraud avec qui il a couvert cette bataille comme son grand frère et frère d’armes[2],[11].
« Il aimait son métier. Il était bon, fidèle, généreux, et il est mort comme beaucoup d’autres parce que des généraux se sont trompés mais aussi parce qu’un peuple l’a abandonné, avec toute une armée, à la lâcheté des politiciens et à l'équivoque des causes à défendre. »
— Daniel Camus, Dien Bien Phu, Éditions Julliard, 1963.
« Brillant reporter photographe de guerre. A été engagé dans la bataille de Diên Biên Phu dès le mois de décembre 1953. A réalisé des documents photographiques de grande valeur qui ont été utilisés dans la presse filmée internationale. Volontaire pour remplacer un camarade tué à l'ennemi, a été parachuté le 18 mars. A été fait prisonnier le 8 mai 1954. »
— JO n°114, 13 mai 1955.
Les Yeux brûlés, film documentaire français réalisé par Laurent Roth en 1986, sorti en 2015. Film de commande de l’ECPAD, il met en scène Mireille Perrier qui s’entretient, autour de la mémoire de Jean Péraud, avec des reporters de guerre du XXe siècle (par ordre d’apparition : André Lebon, Daniel Camus, Pierre Ferrari, Raoul Coutard, Marc Flament, Pierre Schoendoerffer) sur la nature de leur travail, leur rôle dans la production des images de guerre ainsi que leur place au front.
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