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chef opérateur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Raoul Coutard, né le à Paris et mort le à Labenne (Landes), est un directeur de la photographie et réalisateur français, lié au mouvement de la Nouvelle Vague.
Nom de naissance | Raoul Firmin Pascal Coutard |
---|---|
Naissance |
Paris 4e (France) |
Nationalité | Français |
Décès |
(à 92 ans) Labenne (Landes, France) |
Profession | directeur de la photographie, réalisateur, photographe de guerre |
Films notables |
À bout de souffle Le Mépris Pierrot le fou Z Le Crabe-tambour |
Issu d'une famille parisienne modeste et communiste, il voit dans son enfance de nombreux films soviétiques. Il pratique la photographie et réussit un concours d'entrée dans une école de chimie, à laquelle il doit renoncer, ses parents n'ayant pas les moyens de la lui payer. Il s'engage, alors, dans l'armée française en 1944, et part en Indochine combattre les Japonais jusqu'en 1945. Il rentre en France métropolitaine, puis repart en 1946[1].
De 1946 à 1947, il commande une section dans le nord du Laos en tant que sergent dans l'infanterie coloniale ; il devient ensuite reporter photographe. Fin 1950, il est photographe pour le SPI, service de presse et d'information de l'armée française, lors de la chute de Cao Bang. Le général de Lattre de Tassigny ordonne alors l'abandon des scènes reconstituées photographiées, préférant intégrer des photographes lors des opérations militaires, dont Raoul Coutard sera un des photographes accrédités, avec le cameraman Pierre Schoendoerffer[2].
Il couvre notamment la guerre d'Indochine pour Radar, Life et Paris Match. Il sympathise avec le général vietnamien Le Van Kim et sa rencontre avec Pierre Schoendoerffer, qui lui présente par la suite Georges de Beauregard et Pierre Braunberger, est déterminante.
Il part tourner en Afghanistan La passe du diable de Pierre Schoendoerffer et il y rencontre Joseph Kessel. L'écrivain est à l'origine du film, dont il racontera la genèse et le tournage dans son livre Le Jeu du roi.
Après des débuts d'opérateur avec quelques plans dans le film collectif d'images d'explorateurs À chacun son paradis (1956) de Luciano Emmer et Robert Enrico, il entame une longue collaboration avec Pierre Schoendoerffer, pour lequel il photographie en particulier La 317e Section (1964) et le Crabe-tambour (1977), ce dernier lui valant un César de la meilleure photographie.
Son travail remarqué sur À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard fait de lui le chef opérateur le plus en vue de la Nouvelle Vague. Tout comme Schoendoerffer, Godard lui restera longtemps fidèle, lui confiant la prise de vues de certains de ses meilleurs films comme Vivre sa vie (1962), Le Mépris (1963), Alphaville (1965) et Pierrot le fou (1965). Après avoir pris leurs distances au moment des événements de Mai 68, les deux hommes se retrouvent pour Passion (1982).
Coutard collabore entre-temps avec François Truffaut à des films aussi remarquables que Jules et Jim (1962) et La mariée était en noir (1967), et signe l’image de Lola (1960) de Jacques Demy, de Chronique d'un été (1960) de Jean Rouch et Edgar Morin, de Tire-au-flanc 62 (1962) de Claude de Givray, de La Poupée (1962) de Jacques Baratier et de Vacances portugaises de Pierre Kast (1962).
Il signe encore la photo de Z (1969), L'Aveu (1970) de Konstantinos Costa-Gavras, ainsi que La Diagonale du fou (1984) de Richard Dembo.
Son utilisation de la lumière naturelle, le jeu marqué des contrastes en noir et blanc comme en couleurs et la mobilité de sa caméra ont véritablement révolutionné la photographie de cinéma. Remarquable technicien, il adapte des méthodes de tournage de documentaire à la fiction, ou invente même des techniques pour pouvoir tourner la nuit sans éclairage additionnel, à faible coût de production, en utilisant de la pellicule noir et blanc pour photographe, avec un développement spécial : « Nous avons utilisé comme pellicule la HPS. À l'époque d'À bout de souffle, elle n'existait que pour la photographie, ce qui nous a obligés à acheter des bobines de 20m, 60 m, 10m. L'inconvénient portant sur la durée: avec 10m, on ne pouvait tourner que vingt secondes théoriquement, donc un plan de quinze secondes[3]. »
Toujours pour Jean-Luc Godard, dans À bout de souffle, il remplace les rails de travelling par une chaise-roulante pour handicapé où il est assis, caméra à l'épaule[4]. Il réalise, pour le film La 317e section de Pierre Schoendoerffer, des trucages en direct pendant la prise[5], et utilise pour Tirez sur le pianiste de François Truffaut des lampes "d'amateurs" pour éclairer la nuit[6].
Son mauvais caractère est légendaire[7].
Comme metteur en scène, Raoul Coutard a réalisé Hoa-Binh (1970), une évocation d’un épisode de la guerre d'Indochine, La Légion saute sur Kolwezi (1979), sur l'opération militaire de 1978 au Zaïre, et S.A.S. à San Salvador (1982).
Raoul Coutard meurt le à 92 ans, dans une clinique de Labenne (Landes) près de Bayonne[8],[9].
« Raoul Coutard, qui vient de s'éteindre à 92 ans, tranchait par rapport aux physiques de la Nouvelle Vague. Et pourtant, c'est bien lui qui en fut le chef opérateur le plus emblématique. Sans Coutard, le noir et blanc de Godard et de Truffaut n'aurait pas eu la force qu'on lui connaît. Un noir et blanc granuleux, un peu charbonneux et blême, anti-artificiel au possible. L'image léchée, très peu pour lui. Si les auteurs de la Nouvelle Vague l'appréciaient tant, c'est que cet artisan talentueux cherchait une certaine vérité de la lumière naturelle, sans chichis. Il bossait vite, bien, caméra à l'épaule s'il le fallait. Il s'adaptait aux situations difficiles, c'était le chef op' tout-terrain, qui filmait comme on livre une bataille[10]. »
— Jacques Morice, Télérama, 9/11/2016
Ses obsèques sont célébrées dans l'intimité le en l'église Notre-Dame de Boucau, puis son corps est incinéré[11].
Comme directeur de la photographie
Liste non exhaustive
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