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écrivain et militaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jules Roy, né le à Rovigo (actuellement Bougara en Algérie) et mort le à Vézelay dans l'Yonne (France), est un officier de l'armée française et écrivain.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Domicile |
Vézelay (à partir de ) |
Activité | |
Conjoint |
Tatiana (décédée en 2012) |
Conflit | |
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Distinction |
Prix Renaudot (1946) Prix Max-Barthou (1949) Grand prix littéraire de Monaco Grand prix de littérature de l'Académie française Grand prix national des Lettres prix de la Ville de Paris |
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Jules Roy est né à Rovigo et a passé son enfance à Sidi Moussa[1] dans la famille paysanne de sa mère, née Pâris[2], au sein de laquelle on lui cachera sa bâtardise[3] issue de la relation extraconjugale de sa mère avec l'instituteur du village[4],[2]. D'abord lycéen au séminaire durant 8 années[4], il devient officier tirailleur algérien en AFN avant de passer dans l'Armée de l'Air en France avant la guerre. Il est à 20 ans séduit par Maurras[4],[5] et les idées de l'Action Française[4],[5]. Après la défaite de 1940 et le bombardement de Mers El Kébir par la marine britannique, il demeure fidèle à Pétain[3],[4],[5] et publiera, en 1940, le livre : La France sauvée par Pétain[6],[3],[7], dans lequel il affiche pleinement son adhésion vichyste[3]. Toutefois, après le débarquement des Alliés de novembre 1942 en Afrique du Nord, il accepte la fusion avec la France libre de De Gaulle et part pour la Grande-Bretagne où il combattra dans la Royal Air Force[3],[5] comme commandant de bord dans le groupe de bombardement Guyenne[4]. Durant cette période il va effectuer 36 missions[8] de bombardement de nuit, en particulier au-dessus de la vallée de la Ruhr en Allemagne[3],[5]; épisode de sa vie qui lui inspirera son roman La Vallée heureuse qui lui vaudra de gagner le prix Renaudot 1940 décerné en 1946, ainsi que quinze jours d'arrêt de rigueur de la part de sa hiérarchie militaire qui a peu apprécié le livre[4]. Il participe à la guerre d'Indochine comme officier de communication[4], mais en , jugeant que l'armée française se déshonore par ses méthodes dans cette guerre[3],[9], il la quitte en démissionnant avec le grade de colonel[4].
Il se tourne alors pleinement vers la littérature. Après la mort de son ami Albert Camus dont il admirait les qualités intellectuelles[2],[10], il dénonce publiquement la guerre d'Algérie[7],[10] et ses atrocités[4]. Durant la période de la guerre d'Indochine et d'Algérie, il collabore au magazine L'Express[5] avec l'appui de Jean Daniel[4], qu'il quitte après être entré en conflit avec le fondateur et directeur du journal Jean-Jacques Servan-Schreiber[5].
En 1978, Jules Roy s'installe à Vézelay, au Clos du Couvent, face à la basilique[10]. Il y passera les vingt dernières années de sa vie, continuant d'écrire, résumant sa vie et son œuvre, recevant ses amis, dont le président François Mitterrand[11] qui l'éleva au grade de grand-croix de la Légion d'honneur en 1990[12]. Il développa sur la fin de sa vie une vénération quasi mystique pour sainte Marie-Madeleine, patronne de la basilique[13].
Jules Roy est mort et enterré à Vézelay[14]. Après sa mort, sa maison est devenue une maison d'écrivain, labellisée « Maison des Illustres » et un centre littéraire où l'on organise des soirées littéraires et expositions. Un étage est réservé aux écrivains en résidence. Le public peut visiter les jardins et le bureau de l'écrivain, conservé en l'état[15]. Il y parlait avec Serge Gainsbourg, qui a passé les 6 derniers mois de sa vie, chez le chef Marc Meneau à l'hôtel L'Espérance.
Le parcours intellectuel de Jules Roy a été fait de plusieurs retournements d'opinion, du séminaire à l'Armée[5], de Pétain à de Gaulle, de l'Algérie française à l'Algérie indépendante. Jules Roy a eu un parcours à droite dans sa jeunesse, admirateur de l'Action française, de Maurras, puis de Pétain au moment de la défaite de 1940, avant de troquer son engagement vichyste contre un engagement gaulliste. Il s'est engagé auprès des Forces françaises libres, après avoir lu Le Fil de l'épée de Charles de Gaulle[5]. Dans Le grand naufrage, chronique du procès de Pétain, Jules Roy a écrit ne pas s'être rendu compte de ce que représentait l'engagement vichyste et avoir le sentiment, en étant resté fidèle à Pétain, d'avoir été « blousé » et de partager avec ses camarades de l'époque un certain silence honteux sur cette période de l'armée française[16]. Son parcours intellectuel, après l'armée, a été très marqué par sa rencontre avec Albert Camus dont il admirait l'intelligence et qui lui a fait prendre conscience de la question coloniale en Algérie[2]. Son engagement en faveur de l'indépendance de l'Algérie[17] lui vaut des menaces de mort envoyées par l'OAS[4]. Son engagement anti-colonial s'était déjà affirmé lors de la guerre d'Indochine[2] où il lui fut reproché un certain communisme[4]. Cela ne le conduit pas, en tout cas, à approuver la pratique maoïste du communisme pour laquelle il affiche clairement son aversion tant du fait de l'embrigadement des foules qu'elle entraîne que face au culte de la personnalité voué au Grand Timonier, culte dont il fut un témoin oculaire[18].
Jules Roy a été perçu par certains critiques, et s'est reconnu lui-même, comme un « exalté » et un « provocateur »[19]. Sur le plan littéraire, une autre rencontre fut importante dans son évolution, celle de Jean Amrouche, lequel l'accompagna dans ses premiers pas d'écrivain[2].
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