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chimiste et homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Antoine Chaptal (1756-1832), comte de Chanteloup, est un chimiste, médecin et homme politique français.
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Cimetière du Père-Lachaise, tombe de la famille Chaptal (d) |
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Jean-Antoine Chaptal |
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Académie des sciences de Turin () Académie des sciences de Russie Académie nationale de médecine Académie bavaroise des sciences Société d'encouragement pour l'industrie nationale Académie des sciences Académie des sciences d'utilité publique Académie des sciences de Saint-Pétersbourg Société philomathique de Paris Royal Society |
Directeur de thèse | |
Distinctions |
Il a donné son nom à la chaptalisation.
Jean-Antoine Chaptal naît le , à Nojaret[n 1], petit village de la commune de Badaroux dans le Gévaudan (Lozère)[2].
Sa famille est d'un milieu rural relativement humble. Mais son oncle paternel Claude Chaptal (1699-1787) est docteur en médecine — cependant non un professeur, comme il a été dit sur la foi de ce que son portrait figure dans la salle du Conseil de la faculté de médecine de Montpellier ; car sur ce portrait il porte l'habit de docteur et non la robe de professeur[3].
Jean-Antoine épouse le 11 septembre 1781 à Montpellier, Anne Marie Rose Lajard (1761-1845) ; le couple a deux enfants : le vicomte Jean-Baptiste Marie Chaptal de Chanteloup et Virginie Chaptal, née en 1795, mère de Henri Delaage[2].
Il a pour premier éducateur l'abbé Jean Antoine Caylar de Bardon, chez qui il est mis en pension à Mende. Puis il reçoit une éducation médiocre chez les Pères de la Doctrine chrétienne (5 ans ?). Son oncle le place ensuite au collège de Rodez[4] (une année de philosophie ?).
En 1774 il entre à l'université de médecine de Montpellier, très renommée à cette époque et rivale de celle de Paris[4]. Il y reste jusqu'en 1777 où il est reçu docteur[5],[6],[7]. « Après l'autopsie d'un adolescent qui se réveille au cours de l'opération[8] », il s'éloigne de la médecine et se rend à Paris pour étudier la chimie. Sa renommée est surtout due aux applications qu'il a faites de la chimie dans l'industrie, notamment avec l'amélioration de la production de l'acide chlorhydrique. Il donne son nom à la chaptalisation, procédé permettant d'augmenter par sucrage la teneur en alcool des vins.
Chaptal n'a fait aucune découverte de premier ordre mais il a propagé l'étude de la chimie par ses leçons et ses écrits ; on lui doit la fabrication artificielle de l'alun, du salpêtre, de ciments imitant ceux de pouzzolane[9], le blanchiment à la vapeur[10], l'art de teindre le coton en rouge d'Andrinople[11].
Il revient à Montpellier en 1780 pour y occuper la chaire de chimie universitaire [5],[12]. En 1781, il épouse Rose Anne Lajard, fille d'un négociant qui lui fait connaître les besoins des manufactures textiles. Ce sont surtout les applications industrielles de la science qui l'intéressent. Fils cadet, désavantagé par le droit d'aînesse, c'est son oncle Claude Chaptal, médecin à Montpellier, qui, après avoir assumé les frais de son éducation et de ses études de médecine puis de chimie, l'aidera à bâtir des ateliers pour y expérimenter et développer ses découvertes, avant d'en faire son héritier. Il crée au domaine de La Paille à Montpellier une fabrique de produits chimiques[5] qui le fait bientôt connaître dans toute l'Europe, et dès 1786 il reçoit de Louis XVI des titres de noblesse[réf. nécessaire].
Une très grande importance doit être attribuée à son application de la formule de Lavoisier sur la transformation du sucre en alcool : on peut considérer que cette application de la formule capitale de l'œnologie constitue l'acte de naissance de la chimie moderne du vin[13]. Chaptal développe sa doctrine sur la vinification dès 1799 lors de la rédaction de l'article « vin » du Dictionnaire d'agriculture de François Rozier. Peu à peu, les propriétaires de vignobles s'emparent de son travail et des savants tels qu'Antoine-Alexis Cadet-de-Vaux et Jean-Louis Roard publient cette nouvelle doctrine avec leurs propres observations. Fort de tous les renseignements que lui fournissent ceux qui ont adopté ses principes, Chaptal développe son sujet dans son traité de 1807[14], qui a révolutionné l'art de la vinification.
En 1801 parait le Traité théorique et pratique sur la culture de la vigne, avec l'art de faire le vin…. Ce recueil contient les textes fondamentaux de la viticulture et de l'œnologie modernes. Rozier y enseigne l'art de cultiver la vigne, Dussieux ajoute des notes et observations nouvelles, Chaptal livre ici le premier de ses traités sur le vin. Il est intitulé Essai sur le vin. Ce travail est complété la même année par l'Art de faire, de gouverner et de perfectionner les vins. Suit un autre traité de Rozier sur la distillation et un autre, de Parmentier, sur les vinaigres[15]. On peut dire que la publication de cet ouvrage a fait changer de face l'industrie vinicole. Il est traduit en italien en 1812[16].
À partir de 1793, il dirige à Paris la fabrique de poudre de guerre de Grenelle [12]. Il participe, avec Berthollet, Laplace et Monge, à la création de l'École d'arts et métiers. Il est nommé par le Comité de salut public inspecteur des poudres et salpêtres pour l'arrondissement du Midi, puis, en , directeur de l'Agence révolutionnaire des poudres. Par ailleurs, il enseigne la chimie à l'École polytechnique [12]où il remplace Berthollet et devient membre de l'Académie des sciences à partir de 1796 [6]. Deux ans plus tard (an VI), il ouvre la manufacture des Ternes à Neuilly [6],[17], qui produit de l'acide sulfurique et de l'alun[18], et qui conduit sous l'Empire à une plainte d'un voisin, Lombard, ex-procureur du Parlement de Paris reconverti à l'apiculture. Celui-ci ne manque pas de souligner les conflits d'intérêts de Chaptal, qui réussit même à faire nommer son fils à la mairie en remplacement de Delabordère, qui s'était opposé à la manufacture en raison de la pollution qu'elle provoquait.[réf. nécessaire]
Parallèlement à ses activités de savant, de chimiste et d'industriel, il est d'abord chargé du portefeuille du département de l'Intérieur par intérim le [19] par le consul Napoléon Bonaparte et est officiellement nommé ministre de l'Intérieur le [20]. Entre deux, il a le temps d'élaborer la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) « concernant la division du territoire de la République et l'administration », qui institue préfets et sous-préfets, conseillers généraux et d'arrondissement, y compris les arrondissements de Paris.
En 1801, il signe l'arrêté qui prévoit la répartition en province des biens artistiques nationalisés à la Révolution, à des fins pédagogiques et pour désengorger le Muséum central des arts de la République (actuel Musée du Louvre).
Chaptal est à l'origine d'une réorganisation complète de l'instruction publique[21],[22].
Poursuivant un projet d'organisation du service de la maternité qui lui est présenté par le Conseil d’administration des hospices de la ville de Paris, il crée par arrêté du 11 messidor an X (30 juin 1802) l'école de sages-femmes de l'Hospice de la maternité de Paris[23], où se déroulent quelque 2 000 accouchements par an[24],[n 2]. On doit à son administration l'arrêté Chaptal, qui est l'acte fondateur des musées de province français. Il est reçu à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen le . Il démissionne en 1804 lorsque Bonaparte se fait proclamer empereur, afin de se consacrer à ses travaux scientifiques.[réf. nécessaire]
Il est nommé sénateur le 25 thermidor an XII (), est fait pair de France une première fois lors des Cent-Jours et le redevient sous la Restauration en 1819.[réf. nécessaire]
Il fait partie de plusieurs commissions chargées d'examiner des projets de décrets du senatus-consulte (parmi d'autres : octobre 1804, sur la réunion de Gênes à l'empire français[25] ; décembre 1809, sur le divorce de Napoléon d'avec Joséphine[26] ; novembre 1813, sur la nomination du président du Corps législatif[27]).
Suivant un décret de Napoléon du 26 décembre 1813, Chaptal est l'un des sénateurs et conseillers d'état envoyés comme commissaires extraordinaires dans les divisions militaires pour accélérer et organiser la conscription[28]. Le 21 avril 1814 il signe son agrément à la Constitution sénatoriale décrétée (très hâtivement) par l'acte du 6 avril 1814[29] (Napoléon est contraint d'abdiquer le 6 avril à Fontainebleau et c'est le retour des Bourbons avec la Première Restauration).
En 1823 est publié sa Chimie appliquée à l'agriculture[30], son dernier ouvrage, destiné à devenir un des classiques de l'agronomie. Il écrit pour la première fois les nombreuses découvertes chimiques concernant l'agriculture scientifique et technique, mais aussi pratique : importantes considérations sur la composition des sols, de l'air, de la chaleur, sur le rôle de l'eau, l'influence de l'électricité sur la végétation, le rôle de la lumière et de la température , etc.
En 1826, il est président du conseil de perfectionnement de l'École spéciale de commerce et d'industrie[31].
Il est en partie ruiné par les dettes de son fils[32] — qui porte le nom de Chaptal de Chanteloup — : dès 1823, il doit se défaire peu à peu du domaine de son château de Chanteloup[7] dans le parc duquel il a cultivé des betteraves sucrières. Bien national saisi en 1794 sur le duc de Penthièvre, puis vendu aux enchères publiques en 1802, les terres et bâtiments du domaine sont progressivement démembrées jusqu'en 1829. Le corps du bâtiment est alors cédé à des marchands de bien, sous la pression des créanciers du fils, représentés par Prosper Enfantin et Jacques Laffitte : l'opération de liquidation visait uniquement à sauver l'usine des Ternes et ses filiales, qui furent en définitive fermées. Le fils Chaptal disparut, et mourut à Mexico en 1833[32]. Les trois dernières années de sa vie, Jean-Antoine Chaptal était tout de même parvenu à garantir à ses enfants de quoi vivre et, quittant l'hôtel de Mailly, où avait trouvé refuge les enfants de son fils exilé, il se contenta d'une maison rue de Grenelle, de sa pension de légionnaire et de 12 000 francs annuels versés au titre de son majorat et de ses services à l'État[33].
Il meurt à Paris le [34], et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 89)[35].
L'éloge funèbre est prononcé par le baron Charles Dupin, devant l'Institut, le 1er août suivant[36].
Franc-maçon, il aurait été initié par Louis-Claude de Saint-Martin[réf. à confirmer][37].
Il est un des fondateurs, avec les trois Consuls, de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale et son premier président, jusqu'à sa mort en 1832 (le baron Louis Jacques Thénard lui succède). Les conceptions qu'il professe sont très proches de celles de Jacques Claude Marie Vincent de Gournay, de la Société d'Agriculture, de Commerce et des Arts de Bretagne.
Figure | Blasonnement |
Armes des Chaptal
De gueules, à une tour d'or, maçonnée et portillée de sable, accostée de quatre étoiles d'or.[43],[44],[45] | |
Armes du comte Chaptal et de l'Empire, sénateur, l'un des quatre officiers du Sénat, membre de la 1re classe de l'Institut de France, comte de l'Empire par lettres patentes du [46], comte de Chanteloup (avec majorat par lettres patentes du ),
De gueules à la tour d'or, maçonnée de sable accompagnée de quatre étoiles d'argent posées en pal, deux à dextre deux à senestre et surmontée en chef à senestre d'une vigne de sinople fruitée d'or ; franc-quartier de comte-sénateur.[40],[47],[45],[48] | |
Armes de Chaptal, comte de Chanteloup, Baron-pair héréditaire
De gueules à la tour d'or maçonnée de sable, accostée de quatre étoiles d'argent 2 et 2.[42] |
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