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Institut français de recherche en informatique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) — ou « institut national de recherche en sciences et technologies du numérique », selon son propre site web[1] ainsi qu'un décret du [2] — est un établissement public français à caractère scientifique et technologique spécialisé en mathématiques et informatique, créé le dans le cadre du « plan Calcul » et placé sous la double tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation[3] et du ministère de l'Économie et des Finances[4].
Inria
Fondation |
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Sigle |
Inria |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité | |
Siège | |
Pays |
Effectif |
3 900 employés () |
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Président |
Bruno Sportisse (depuis ) |
Filiales |
Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires, Centre de recherche INRIA Bordeaux–Sud-Ouest (d), Centre de recherche Inria Grenoble - Rhône-Alpes (d), Centre de recherche Inria Lille - Nord Europe (d), INRIA Centre de Recherche Nancy Grand Est (d), Centre Inria de l’Université de Rennes (d), Centre de recherche Inria Saclay - Île de France (d), Inria Sophia Antipolis - Méditerranée (d), Institut Élie-Cartan de Lorraine, centre de mathématiques appliquées, IMB (d), laboratoire d'informatique de Grenoble, Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications, Laboratoire de biométrie et biologie évolutive, Laboratoire d'informatique de Nantes Atlantique, Grenoble Images Parole Signal Automatique, ICube (d), Laboratoire de mathématiques d'Orsay, Laboratoire de mathématiques et de leurs applications (d), Laboratoire Paul-Painlevé, Laboratoire Jacques-Louis-Lions, Laboratoire Spécification et Vérification, Preuves, Programmes et Systèmes, Propagation des ondes : étude mathématique et simulation (d), Unité de Mathématiques Pures et Appliquées (d), Laboratoire de recherche en informatique, Laboratoire Jean Kuntzmann (d), Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (en), Fédération informatique de Lyon (d), AGORANTIC (d), LabEx PERSYVAL-Lab (d), Laboratoire d'informatique du parallélisme (d), Institut français de bioinformatique (d), Laboratoire interdisciplinaire des sciences du numérique (d), Laboratoire de méthodes formelles (d), Maison de la Simulation (d), Mathématiques et informatique pour la complexité et les systèmes (d) |
Affiliation |
Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Ministère chargé de l'Industrie |
Budget |
334 M€ () |
Site web |
OpenCorporates |
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L'Inria (qui se désigne lui-même comme « Inria », sans article[1]) a pour mission le développement de la recherche et de la valorisation en sciences et techniques de l'information et de la communication, au niveau national comme sur le plan international.
La fondation de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique remonte à 1967 sous le nom de IRIA (Institut de recherche en informatique et en automatique), dans le cadre du plan Calcul[5].
L'IRIA est conçu pour piloter l'axe de recherche fondamentale du plan Calcul, qui vise à assurer une certaine autonomie dans le développement de l'informatique en France face au « leadership » des États-Unis[6].
Dans le cadre de la politique de préférence nationale de ce plan, l'IRIA fut doté d'un ordinateur Iris 80 fabriqué par la Compagnie internationale pour l'informatique (CII, intégrée en 1975 dans Bull).
En 1971, peu après sa création, l'Institut a été chargé du projet Cyclades, généré par l'intérêt de spécialistes pour les premières bases de données[7], en particulier dans le domaine universitaire, financier et administratif. Alors que l'inertie conduit à leur cloisonnement, quelques pionniers sont chargés de les rendre accessibles à l'extérieur[7]. Le projet est piloté par Louis Pouzin, assisté d'une équipe de six personnes environ[8].
Alors qu'à l'époque, toutes les administrations françaises voulaient mettre en place leurs propres bases de données, les universités coopèrent au projet par le biais de contrats de recherche de la délégation générale à l'informatique, dirigée par Maurice Allègre, et souhaitent être interconnectées via un réseau de données.
Chargé du projet, Louis Pouzin choisit des personnes à l'extérieur de l'IRIA, qui avaient des mètres carrés disponibles à Rocquencourt, et chez qui, vers 1969-1970, aucun projet de réseau n'était encore installé[8].
Durant les années 1970, le réseau Cyclades est développé en même temps qu'un réseau concurrent, Transpac, porté par le Centre national d'études des télécommunications (Cnet) et le Centre commun d'études de Télévision et de Télécommunications (CCETT)[9]. Transpac est choisi dans les années 1980 comme infrastructure réseau pour le Minitel, et Cyclades est abandonné pour sa part en 1979[9].
Malgré l'abandon de Cyclades, l'historienne Valérie Schafer avance qu'il « a contribué à créer une compétence réseau au sein du monde industriel, de sociétés de services ou de centres partenaires [et que plusieurs] universités ont été associées aux expériences »[9]. Les choix faits pour les protocoles de communication de Cyclades sont également plus proches de ceux d'ARPANET aux États-Unis, qui préfigure le réseau Internet[9]. L'expérience tirée de Cyclades est mise au service de la création de Renater, qui permet la diffusion d'Internet de façon précoce dans les établissements de recherche français[9].
L'IRIA devient l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) le (décret du [4]). Ce changement de dénomination traduit l'ancrage désormais national de l'Institut, qui entre dans son « âge de maturité » selon les historiens Alain Beltran et Paul Griset[10]. Des antennes régionales sont créées durant la décennie[10].
Avec l'émergence du Minitel concurrent de Cyclades, Valérie Schafer rapporte en revanche que « Les recherches consacrées aux réseaux connaissent à l'Inria une « période glaciaire » »[6]. L'implication individuelle continue de chercheurs de l'INRIA en lien notamment avec leurs collègues travaillant aux États-Unis maintient néanmoins des compétences en matière de réseaux au sein de l'institut[6].
Avec l'émergence d'Internet dans les années 1990 et le développement du World Wide Web au CERN, l'expertise des chercheurs de l'INRIA en matière de réseaux informatiques leur permet de prendre une place majeure dans le domaine[6]. En , l'Institut devient l'hôte des activités du World Wide Web Consortium (W3C) pour l'ensemble des pays européens, aux côtés du MIT pour l'Amérique et du centre Shonan Fujisawa de l’université de Keio pour le Japon et la Corée à partir d'[6].
En , Bruno Sportisse est nommé directeur de l'Inria[11],[12]. Il impulse dans le contrat d'objectifs et de performances (COP) 2019-2023 un changement d'orientation de la stratégie de l'institut vers la recherche appliquée en promouvant davantage les projets associés à des entreprises privées, et menant à la création de start-ups. Une partie des chercheurs de l'Inria s'y oppose au nom de la défense de la recherche fondamentale, tel le délégué syndical SGEN-CFDT Emmanuel Thomé : « Il ne faut pas confondre innovation et recherche. Cette dernière est plus en amont de la chaîne. Il faut parfois plusieurs générations pour avoir des résultats. Et au départ, par définition, on ne sait pas encore ce que l'on va trouver. »[13]. Bruno Sportisse est mis en cause pour son mode de gestion[14], son « autoritarisme », sa stratégie et une suspicion de conflits d'intérêts[13]. Plusieurs pétitions internes à l'Inria remettent en cause un « institut malmené par sa direction et [qui] souffre de dysfonctionnements totalement inédits par leur ampleur et leur multiplicité »[15].
La mission donnée par le gouvernement à l'Inria en de piloter le développement de l'application officielle française de recherche des contacts lors de la pandémie de Covid-19 a également provoqué des tensions[13], certains chercheurs de l'institut ayant même participé à l'écriture d'un document public mettant en cause les choix techniques dans l'architecture de l'application[16].
Outre ces questions internes, une autre pomme de discorde est la communication externe de l'institut à destination du grand public. Confiée à l'agence Havas en , cette communication prévoit de s'appuyer essentiellement sur des médias comme Brut ou Konbini. Une enquête nationale sur le rapport des Français à l'innovation est également mise en œuvre, sans recourir par exemple à des chercheurs en sociologie, ce qui lui conférerait un intérêt scientifique « nul »[17].
Le , l'INRIA change d'identité graphique et devient Inria[18]. Ce changement d'identité visuelle a notamment été motivé par une volonté d'abandonner l'acronyme[19], ce qui s'illustre par l'abandon du « l' » précédant Inria[20].
Cependant, ce changement est cosmétique et non institutionnel car dans les documents officiels, Inria reste nommé « Institut national de recherche en informatique et en automatique »[21].
Les missions sont fixées par un décret du [22], modifié par un décret du [23] : l'établissement a pour missions d'entreprendre des recherches fondamentales et appliquées, de réaliser des développements technologiques et des systèmes expérimentaux, d'organiser des échanges scientifiques internationaux, d'assurer le transfert et la diffusion des connaissances et du savoir-faire, et de contribuer à la normalisation et à la standardisation.
L'Inria s'est vu confier la stratégie nationale pour l'intelligence artificielle (SNIA) de la France, lancée en 2018 avec l'objectif de positionner le pays parmi les leaders mondiaux du domaine. L'institut a également depuis la responsabilité de l'Agence de programmes dans le numérique[24].
L'évolution des missions de l'Inria, à la suite du contrat d'objectifs passé avec l'État pour la période 2019-2023, fait craindre en interne que la recherche scientifique ne soit plus qu'une mission parmi d'autres de l'institut. À l'inverse, l'accent est mis sur les partenariats avec les entreprises ou le développement de start-ups[25].
Le conseil d'administration comprend sept représentants de l'État (désignés par les ministres chargés de la recherche, de l'industrie, du budget, de l'enseignement supérieur, de la défense, des affaires étrangères et de l'économie numérique), neuf personnalités et quatre représentants du personnel de l'institut[26].
Le président est une personnalité scientifique nommée par décret pour une période de cinq ans renouvelable une fois.
Laurent Kott a assuré la continuité de cette fonction après le départ d'Alain Bensoussan (1996), celui de Bernard Larrouturou ( - ) et après le décès de Gilles Kahn ( - ). François Sillion a également assuré ce poste par intérim du au , à la suite de la nomination d'Antoine Petit au poste de PDG du CNRS le [36].
Le premier centre créé en 1967 à Rocquencourt[37] est situé dans les anciens bâtiments du SHAPE, quartier-général de l'OTAN en Europe. Depuis 2016[38], le site de Rocquencourt accueille uniquement le siège de l'institut, jusqu'au futur déménagement du siège à Versailles-Satory, prévu pour 2028 ou 2029[39].
Depuis 2021, l'Inria est organisé en neuf centres de recherche autonomes répartis sur tout le territoire français :
Les centres de recherche de Bordeaux, Lille et Saclay faisaient partie jusqu'à de l'unité de recherche INRIA Futurs.
En 2012, un centre de recherche ouvre au Chili à Las Condes, dans l'agglomération de Santiago[40],[41].
En 2016, les chercheurs du centre de recherche de Rocquencourt et ceux de l'antenne de Paris (située dans le 13e arrondissement) déménagent dans des locaux temporaires loués dans Paris 12e, ce qui devient le centre de recherche de Paris[42], l'implantation définitive du centre se situant désormais rue Barrault à Paris 13e[38].
Le centre de recherche de Lyon est créé en 2021, se séparant du centre de recherche Grenoble - Rhône-Alpes[43],[44],[45]. Ses équipes de recherche sont communes avec l'ENS de Lyon, l'Université Claude-Bernard-Lyon-I, l'INSA Lyon, le CNRS et l'INRAE[46].
L'Inria et Microsoft Research ont inauguré, le , un laboratoire commun situé à Saclay[47].
L'Inria est signataire du Pacte PME depuis le [48].
L'Inria est partenaire des Hospices civils de Lyon depuis le [49],[44],[45].
L'Inria est partenaire des start-up Arkhn et Owkin depuis [50].
L'Inria est partenaire fondateur, avec l'Académie chinoise des sciences, du laboratoire sino-français : Laboratoire franco-chinois de recherche en informatique, automatique et mathématiques appliquées (LIAMA) situé à Pékin et créé en 1997[51],[52].
L'institut porte plusieurs projets avec différentes universités californiennes comme Stanford, Berkeley ou UCLA[53].
L'Inria participe à l'espace européen de la recherche à travers le consortium ERCIM, dont il a été l'un des membres fondateurs en 1989. ERCIM participe au W3C[54].
L'Inria œuvre dans la production de logiciels libres tels que :
L'Inria est aussi à l'initiative (avec l'université Paris-Diderot et l'université Pierre-et-Marie-Curie) de la création de l'IRILL, Initiative pour la recherche et l'innovation sur le logiciel libre, en 2010.
Créé à l'initiative de l'Inria, Software Heritage a l'ambition d'être la « bibliothèque d'Alexandrie » des logiciels libres[55]. Le , l'UNESCO et l'Inria signent un accord[56],[57] sur l'archivage des logiciels. Une première demande de reconnaissance des logiciels libres comme patrimoine de l'humanité avait été faite lors des RMLL de 2002 à Bordeaux. C'est 15 ans plus tard que Roberto Di Cosmo concrétise l'idée.
De nombreuses start-ups ont été créées à base de technologies développées à l'INRIA, notamment :
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