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anime japonais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Goldorak (UFOロボ グレンダイザー, Yūfō Robo Gurendaizā , littéralement « Grendizer, le robot OVNI ») est une série animée japonaise en 74 épisodes de 24 minutes, conçue, réalisée et produite par Toei Animation en 1975 d'après une idée originale de Tōei Dōga et de son film Uchū Enban Daisensō[1].
Genres | Mecha, science-fiction |
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Réalisateur |
Tomoharu Katsumata (ja), Masayuki Akehi |
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Producteur |
Chiaki Imada, Toshio Katsuta |
Scénariste |
Shozo Uehara, Mitsuru Majima, Tatsuo Tamura, Keisuke Fujikawa, Toyohiro Ando |
Studio d’animation | Tōei Animation/Dynamic Planning |
Compositeur | |
Studio d’enregistrement | Nippon Columbia |
Chaîne | Fuji TV |
1re diffusion | – |
Épisodes | 74 |
Cible éditoriale |
Shōnen |
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Auteur | Gō Nagai |
Éditeur | (ja) Kōdansha |
(fr) Black Box | |
Sortie | |
Volumes | 1 |
Cible éditoriale |
Shōnen |
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Scénariste | Gō Nagai |
Dessinateur | Gosaku Ōta |
Éditeur | (ja) Kōdansha |
(fr) Black Box | |
Sortie initiale | – |
Volumes | 4 |
Réalisateur |
Osamu Kasai |
---|---|
Studio d’animation | Toei Animation/Dynamic Planning |
Durée | 24 minutes |
Sortie |
|
Réalisateur |
Masayuki Akihi |
---|---|
Studio d’animation | Toei Animation/Dynamic Planning |
Durée | 24 minutes |
Sortie |
|
Sponsorisée par l'entreprise Popy et la chaîne Fuji TV, et accompagnée d'un manga de Gō Nagai, puis de Gosaku Ōta, la série est diffusée au Japon du au , chaque dimanche avant vingt heures sur la chaîne nippone Fuji TV, remplaçant alors la série Great Mazinger[2].
La série donnera lieu à un ouvrage intitulé Roman Album, publié par Tokuma Shoten fin 1978[3] au Japon, dans lequel s'expriment différents auteurs et artistes ayant pris part à l'aventure.
En France, la série renommée Goldorak, le robot de l'espace fait son apparition sur la chaîne Antenne 2 dès la première émission de Récré A2, le à 18 heures, sous l'impulsion de la directrice de l'unité jeunesse et créatrice de l'émission, Jacqueline Joubert[4].
La diffusion complète se fait en plusieurs salves, à raison de deux puis un épisode par semaine, mais l'ordre chronologique de la série n'est pas toujours respecté. Des rediffusions aléatoires, entrecoupées d'inédits et comprenant les six derniers épisodes, perdurent jusqu'au . Au Québec, la série est diffusée à partir du sur le réseau TVA.
En 2013, Goldorak fait son retour sur la chaîne Mangas avant d'être rediffusé partiellement sur France 4 en 2022 ; il est finalement disponible sur les plates-formes Okoo et Paramount+ en 2023.
En , avec l'accord de Gō Nagai, cinq auteurs français publient une bande dessinée hommage à la série originale, simplement intitulée Goldorak, et qui situe l'action 10 ans après la fin de l'anime[5].
En août 2024, un reboot de la série animée composé de 13 épisodes réalisés par Mitsuo Fukuda et écrits par Ichiro Okouchi, intitulé Grendizer U a été diffusé en version originale sous titrée sur la chaine Mangas.
Un empire extraterrestre belliqueux, Véga, a asservi et ravagé la lointaine planète avancée et pacifique d'Euphor. Le prince d'Euphor a toutefois pu échapper au massacre en leur soustrayant la machine de combat Goldorak (Grendizer en V.O.) pouvant voyager à travers l'espace arrimé dans sa soucoupe porteuse. Le prince trouve refuge sur Terre deux ans avant le début de l'intrigue ; il est alors découvert, soigné et adopté par un scientifique humaniste : le professeur Procyon (Genzō Umon en V.O.), directeur d'un centre de recherches spatiales localisé au pied des Monts Yatsugatake. Ce dernier lui donne l'identité d'Actarus Procyon, son fils, et dissimule Goldorak dans une base souterraine située sous le Centre. En tous points humain extérieurement, contrairement aux humanoïdes au physique plus « exotique » de Véga, Actarus mène une vie de Terrien ordinaire et travaille comme garçon d'écurie au ranch du Bouleau Blanc voisin (ranch Shirakaba en V.O.), co-géré (en V.O.) par Rigel et Procyon.
Lorsque l'empire de Véga tourne sa soif de conquêtes vers la Terre, il établit une base militaire dans ce but sur la face cachée de la Lune. Actarus, bien que très réticent à reprendre les commandes de son « engin de mort », s'oppose bien vite à leurs plans en combattant, avec Goldorak, leurs soucoupes et monstres robotiques. Il est aidé initialement par Alcor, qui pilote ici une modeste soucoupe construite par ses soins, l'O.V. Terre (« objet volant terrien », T.F.O. en V.O., par analogie avec U.F.O.). Celui-ci sera détruit par un golgoth au cours de l’épisode 27 et remplacé par un éphémère OVTerre triangulaire à son tour détruit dans l'épisode 30. Il prend ensuite les commande de l'Alcorak, premier engin imaginé par le Pr Procyon dans l’épisode 35. Dès l’épisode suivant, Alcorak est amélioré en pouvant se jumeler avec Goldorak ce qui donne au robot la possibilité de voler sans sa soucoupe[6].
Au fil de la série, l'identité secrète d'Actarus le devient de moins en moins, et deux jeunes filles finissent par rejoindre le tandem masculin de départ : d'abord Vénusia (Hikaru Makiba en V.O.) , la fille de Rigel, puis Phénicia (Maria en V.O.), la sœur cadette du prince, retrouvée aux trois quarts de la série, qui a elle aussi échappé au massacre d'Euphor. Le quatuor devient la Patrouille des Aigles (Grendizer Team en V.O.), équipée de trois engins qui s'assemblent à la partie « robot » de Goldorak (le Dizer en V.O.) : Alcorak (Alcor) pour les combats aériens, Vénusiak (Vénusia) pour les affrontements sous-marins et Fossoirak (Phénicia) pour ceux se déroulant sous terre, à mesure que les stratagèmes de Véga deviennent plus complexes. Le Grand Stratéguerre (Véga) finit par abandonner sa planète, détruite dans une catastrophe, pour commander personnellement l'invasion de la Terre. À la fin de la série, il est anéanti, ainsi que les restes de sa flotte, dans un combat ultime et rapide contre Goldorak et le Cosmorak (assemblage de trois engins spatiaux de la patrouille des aigles) entre la Terre et la Lune.
Tous les protagonistes étant sortis vainqueurs de cette dernière bataille, Actarus et Phénicia prennent, à bord de Goldorak, la route d'Euphor, qu'ils n'ont jamais oubliée, avec l'espoir d'y refonder une civilisation.
Tout au long de la série, Actarus affronte des envoyés de Véga, dont certains sont de vieilles connaissances, voire des proches, qu'il a côtoyés au temps où il vivait sur Euphor. Ces rencontres ou ces retrouvailles se soldent par des victoires parfois très amères pour le prince d'Euphor.
L’armée des forces de Véga se compose de soldats anonymes totalement masqués portant un uniforme vert clair avec gants et bottes violets: insensibles aux armes des Terriens, ils sont silencieux mais savent parler, et ont la capacité de s’emparer des corps des humains en se fondant en eux[13].
Pour le doublage en version française, réalisé par Michel Gatineau et Jane Val[15], la plupart des personnages portent des noms d'étoiles (Rigel, Alcor, Procyon, Mizar, Antarès), de planètes (Vénusia) et autres termes astronomiques (Aphélie, Nadir…). Quant au nom d'Actarus, il semble dériver du nom traditionnel de l'étoile α Bootis, Arcturus.
Michel Gatineau, connu pour avoir prêté sa voix au professeur Procyon, mais aussi comme la voix française de Michael Landon (La Petite Maison dans la prairie) et Horst Tappert (Inspecteur Derrick), est l'inventeur de tout ce vocabulaire issu des constellations, des noms mythologiques et bibliques — Golgoth vient de Golgotha — et des adaptations des noms d'attaques (son épouse, Liliane Gatineau, écrivaine sous le nom de Mike Cooper a créé les noms d'Hydargos et de Phénicia).
Il est l'adapteur de la série dont la version française diffère sensiblement de la version originale de la série Grendizer comme le précise entre autres un rapport d'études de 2017[16].
C'est également lui qui a choisi les acteurs pour le doublage qui, au départ, n'était prévu que pour 20 épisodes[17]. Les personnages de Horos, Dantus et Phénicia ont été les seuls à changer de voix dans le courant de la série. C'est aussi à partir de la saison 3 que l'équipe VF reprenait une nouvelle suite de doublage.
Goldorak est un anime de science-fiction appartenant au genre « robots géants », qu'à compter de Gundam on baptise mecha. Dans les années 1970, apparaissent au Japon de nombreuses séries populaires mettant en scène des robots géants surpuissants, pilotés par des adolescents ou de jeunes adultes, entraînés par hasard dans des événements qui les dépassent et dont la tâche est généralement de sauver le monde. Ces séries sont rétrospectivement catégorisées dans le genre des « super robots »[18],[19].
Lorsque la Tōei crée et lance la série Grendizer, c'est essentiellement à la demande de Popy, devenue Bandaï et de la chaîne de télévision Fuji TV que la machine Grendizer est conçue selon un design rappelant celui des Mazinger, dans le but de mieux vendre des produits dérivés et des jouets[20].
L'artiste Gō Nagai a déjà connu un immense succès au Japon avec Mazinger Z. En fait, Mazinger Z et Great Mazinger se déroulent dans le même univers de fiction, tandis que l'univers de Grendizer est spécifique, même si des personnages apparaissent communs à ces trois séries[21].
Le personnage vedette étant à l'époque Kōji Kabuto (Alcor), Fuji TV demande qu'il soit intégré à la série Grendizer (il ne l'était pas dans le film prototype datant de ) malgré la difficulté, que Tōei précise, d'avoir deux protagonistes principaux dans l'histoire. Désireuse de s'éloigner de l'univers de Mazinger Z, Tōei avait en effet souhaité explorer l'idée d'une technologie extraterrestre pouvant ainsi, comme l'a rappelé Gō Nagai, « dépasser n’importe quel robot imaginé jusque-là »[22].
Les personnages phares de Gō Nagai que sont Kōji Kabuto (Alcor) et ses amis apparaissant dans les épisodes 14 et 31, ainsi que Danbei Makiba (Rigel), sont issus d’œuvres antérieures de l'artiste (Mazinger Z pour les premiers et Abashiri Ikka et Cutie Honey pour le second).
Techniquement, l'animation en général dans la série, et des robots géants en particulier, peut apparaître rudimentaire pour les spectateurs d'aujourd'hui, habitués à des techniques plus évoluées[20]. Elle marque cependant une évolution très sensible pour l'époque, comparée à des anime produits antérieurement tels que Mazinger, ceci grâce à des designs et une mise en scène pendant les combats très soignées.
La première version du manga, accompagnant la diffusion de l'anime, dessinée successivement par Gō Nagai (avec la collaboration de Ken Ishikawa), puis par Yū Okazaki, est parue en France en 2015 chez Black Box[23].
La deuxième version du manga, dessinée par Gosaku Ōta, a été publiée en quatre volumes en français aux éditions Dynamic Visions, avec des couvertures de Jun'ichi Nakamura, puis rééditée par Black Box en 2015[24].
La troisième version du manga, dessinée par Eiji Imamishi, reste inédite sous nos latitudes, et n'a jamais été rééditée au Japon, à la différence des deux précédentes versions.
L'épisode 25 de l'anime est l'adaptation d'un passage du manga de Gosaku Ōta (vol.1, chapitre 3).
La mention « auteur original » jointe au nom de Gō Nagai et figurant aux crédits correspond à son statut de dessinateur et fournisseur d'esquisses (dessins préparatoires) de personnages et machines retenus par Tōei Dōga pour servir de bases originales au travail des character-designers et animateurs Kazuo Komatsubara (ja) et Shingo Araki, ce dernier assisté de Michi Himeno (dont Grendizer est le premier anime en tant qu'animatrice sur les poses-clé et charadesigner associée)[25].
Le studio Araki Production a fourni lui aussi à Tōei des esquisses, en particulier de « beaux personnages » (bikei characters), qui ont été retenues comme « originales », telles que celles de Naiida (Aphélie), Rubina (Végalia), Grace Maria Fleed (Phénicia), Kirika (Alyzée) et Kane (Cyrus). Seul Gō Nagai a cependant été crédité « auteur original ». Son personnage de Kōji n'avait pas d'existence dans le projet originel de Tōei (il est absent du film-prototype) ; il a été intégré à l'univers Grendizer (alternatif à l'univers Mazinger) à la demande expresse de la chaîne Fuji TV adepte du Star System, rendant ainsi ardue la tâche de faire coexister, dans la série, deux protagonistes principaux.
Son studio Dynamic Planning fut régulièrement associé à Tōei pour les productions d'anime comme Grendizer, ce qui n'a pas été sans tension dès lors que des anime "sous collaboration" ont été vendus à l'étranger sans le consentement de Dynamic, en particulier Grendizer.
Gō Nagai a été identifié à tort à l'étranger comme « auteur unique d'un manga précédant et inspirant l'anime » et sera donc le seul membre du staff créatif à être invité à l'étranger en tant qu'auteur ; néanmoins il a été moins impliqué dans la création que le responsable du Planning Toshio Katsuta, le scénariste principal Shōzō Uehara, les scénaristes Tatsuo Tamura, Mitsuru Majima et Keisuke Fujikawa, le réalisateur en chef Tomoharu Katsumata, les charadesigners Kazuo Komatsubara et Shingo Araki, le mechadesigner Tadanao Tsuji...
Gō Nagai, qui possède désormais suffisamment de droits sur l'univers et les personnages, publie en 2014 Grendizer Giga, un reboot de la série[26],[27]. Une vidéo animée promotionnelle est diffusée à l'occasion de la sortie du premier volume relié, correspondant au 40e anniversaire de la série originelle[28]. L'édition française est distribuée en 2016 chez Black Box.
Les musiques de fond (Back Ground Music - BGM) de Goldorak ont été composées par Shunsuke Kikuchi, musicien de renom surnommé le « Ennio Morricone japonais ». Ses créations se retrouvent aussi bien dans Albator, Dragon Ball Z que les films de Quentin Tarantino[29]. Ces musiques ont été enregistrées par un orchestre classique au cours de deux sessions distinctes. La première concerne l'enregistrement des musiques de fond du film pilote de Goldorak (Uchû enban daisensô La Grande Bataille des soucoupes de l'espace). La deuxième concerne l'enregistrement spécifique des musiques de fond de la série Goldorak (Grendizer). Celles de la première session se retrouvent en intégralité dans le film pilote mais ont été aussi réutilisées tout au long de la série.
Le site Goldorak-OST recense ces musiques et constitue également un véritable hommage au compositeur.
Comme beaucoup de productions japonaises de l'époque, des musiques de fond d'autres séries apparentées sont ré-utilisées à l'occasion. En l'occurrence, Getter Robot, Miracle Shoujo Limit-chan ou encore Great Mazinger, dans les épisodes où apparaît le Béliorak (Boss Borot en VO et dans Mazinger Z).
Ces BGM ont été éditées plusieurs fois sur disque[30].
Les chansons d'insertion de l'anime ont généralement été retirées de la version française et remplacées par des versions instrumentales ou génériques. Leur version originale a fait l'objet d'une traduction littérale amateure en 2019.
D'autres chansons, hors génériques, existent :
Au Japon, la série rencontre un succès réel (audience moyenne équivalente à celle de Mazinger Z mais avec des taux variables au cours de la diffusion, là où la constance caractérisait Mazinger Z[34]). Alors que l'information qui prévaut pendant des années est que la série a été boudée au Japon, le mangaka Gō Nagai avance comme explications — finalement assez peu vérifiées par la suite — que le public nippon commençait à se lasser des séries de super robots, ainsi qu'un intérêt moindre envers les héros (comme Actarus) non japonais[35].
Ce qui est vérifiable est que le public nippon fan de Mazinger Z n'a pas apprécié que le personnage d'Alcor (qui était le héros de Mazinger Z) soit relégué au rôle de simple partenaire dans Grendizer. Mais telle était la volonté du marchand de jouets Popy, soucieux de vendre un maximum de produits, et surtout de la chaîne de télévision adepte du Star System comme le précise en 1979 Toshio Katsuta dans le Roman Album. Ces volontés ont été imposées à Tōei chez qui le responsable du planning de la série et d'autres collaborateurs voulaient faire de Grendizer une série à part et non un troisième volet de la très populaire saga des Mazinger.
Malgré ces réticences et celles de Gō Nagai, il a été décidé de faire apparaître celui qui deviendra en France Alcor dans la série. Le double protagoniste étant un principe impossible à mettre en œuvre comme le dit Katsuta encore en 2017 ( au「スーパーロボットまんがまつり」/ « Super Robot Manga Matsuri » dans le cadre du Nakano x Suginami Anime Festival), Alcor eut nécessairement un rôle secondaire[22]. D'autre part, l'évolution vers une émancipation prononcée du personnage féminin de Vénusia a été mal perçue, à l'époque, par le public traditionnel Shonen japonais, particulièrement conservateur[réf. souhaitée]. Le développement de la série a, pour ces raisons, connu une « révision » en cours de route. L'apparition de Phénicia va de pair avec cette réorientation faite sous la pression de lobbies.
Dans les autres pays où Goldorak est importé — souvent presque par hasard — et en comparaison avec son accueil au Japon[34], la série remporte un succès considérable, pour ne pas dire phénoménal, particulièrement en Italie puis en France, ainsi qu'en Belgique, au Québec et en Espagne, mais également au Moyen-Orient, durant les premières diffusions en 1978 et 1979[22],[36]. Toutefois, c'est surtout Mazinger Z qui est connue dans des pays comme l'Espagne, les États-Unis ou en Amérique latine, à la différence de l'Italie et de la France ; en France, seul Goldorak a été vraiment célèbre[37].
Les détails connus concernant l'arrivée de l'anime en Europe sont précisés par le sociologue italien des médias Marco Pellitteri (it) dans un article de la Revue française des sciences de l'information et de la communication paru en langue française en 2020[38].
En France, la diffusion des anime en provenance du Japon progresse — lentement — vers le milieu des années 1970, ce pays produisant énormément de séries variées pour un prix moindre[39]. On retrouve principalement la concurrence des États-Unis sur tous les formats d'animation TV, tandis que la production européenne demeure très faible et fort coûteuse[40],[41]. Selon le distributeur de Goldorak, Jacques Canestrier, et son collaborateur Bruno-René Huchez (décédé en 2016), l'épisode est vendu 20 000 francs alors que les dessins animés tournés par la télévision française revenaient à l'époque à 30 000 francs la minute[42].
Cependant, selon Gō Nagai, la Tōei avait, à cette époque, décidé de brader à l'exportation pléthore de séries[43]. La popularité de Goldorak, diffusée à partir de sur Antenne 2, est très forte, tant pour la série que les jouets et tous les autres produits dérivés, à tel point que Jean-Marie Bouissou parle d'une « génération Goldorak » qui, devenue adulte, a permis le développement du marché du manga après Akira[39],[44]. Ce sont ces animes japonais avec, entre autres spécificités, leur graphisme nouveau en France, tels Le Roi Léo, Princesse Saphir, Goldorak et Candy Candy[45] — même si quelques très rares longs métrages les ont précédés au début des années 1970 — qui ouvrent également la voie à la déferlante des années 1980[40],[46]. C'est aussi la première découverte du genre mecha en Occident[34],[20].
Preuve du phénomène, quelques auteurs avancent que le programme a atteint quasiment 100 % d'audience en France (pour la case horaire à dix-huit heures le soir dans Récré A2)[35],[47],[48],[49]. Les génériques de la série interprétés par Noam Kaniel (ceux interprétés préalablement par Enriqué n'ont pas connu de sortie sur disque à l'époque) ont été vendus, à ce jour, à plus de quatre millions d'exemplaires et ont obtenu plusieurs disques d'or[46]. Fait significatif pour les amateurs d'anime, il est à noter que les ventes générées par ce disque furent — de son propre aveu — le point de départ déterminant de la carrière de producteur prolifique et de la fortune de son éditeur, Haïm Saban[50].
Dans son livre et ses interviews, Bruno-René Huchez précise que Goldorak a été particulièrement difficile à placer à l'antenne — pour de multiples raisons —, ce qui explique sa première diffusion in extremis et en catimini dans une période d'été traditionnellement creuse en audiences. En effet, dès leurs débuts en France, les séries japonaises firent inlassablement l'objet de diverses critiques ou incompréhensions des journalistes, associations parentales[42] et sociologues. Goldorak, précurseur du genre, fut une cible de choix à travers notamment le livre À cinq ans seul avec Goldorak (1981) où Liliane Lurçat désapprouvait la violence, l'influence sur le comportement, ainsi que la « dépendance » que ce genre de séries créerait chez certains enfants[51].
Plus généralement, naissent des polémiques très fortes dans les années 1980 sur l'impact de la télévision en général sur les jeunes[46], visant plus particulièrement la présentatrice Dorothée et ses émissions, surtout après 1987 avec, par son entremise, la diffusion en masse par le groupe AB d'anime divers[52]. Elle sera surnommée « Goldorothée » par ses opposants[53]. Curieusement, d'autres anime originellement japonais mais présentés en France comme des séries américaines, car diffusées auparavant outre-Atlantique (La Bataille des planètes, Capitaine Flam...), ne furent pas spécialement l'objet de controverses malgré des scènes censurées par les diffuseurs, ou demeurant dans la droite ligne de ce qui était reproché aux anime japonais.
Au-delà des combats de robots traditionnels du genre mécha, principalement décriés en France, c'est davantage la trame dramatique développée tout au long des épisodes, incluant les nombreuses manipulations psychiques et morts de personnages, qui reste le point observable considéré comme le plus choquant pour une série destinée à la jeunesse en Occident. La réception japonaise, compte tenu de codes culturels établis après la Seconde Guerre Mondiale, et notamment la conquête sanglante d'Iwō Jima puis d'Okinawa suivies des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki (danger venu du ciel, armes de destruction massive, puissances destructrices incontrôlables...), se fit beaucoup plus naturellement[réf. nécessaire].
En 2013, la société de ventes volontaires Boisgirard-Antonini organise à l'Hôtel Drouot une vente aux enchères publiques entièrement consacrée à la culture populaire japonaise, incluant une riche collection de jouets et autres produits dérivés de Goldorak[54],[55],[56],[57],[58].
Goldorak a aussi inspiré des artistes contemporains, des peintres ou des sculpteurs. Certaines de ces œuvres ont été présentées lors de l'exposition Goldo Expo à Paris en 2015. On y retrouve les motifs fondateurs (mais généralement assez caricaturaux) de l’univers de la série[59].
Les 18 et , a eu lieu à Paris un colloque universitaire intitulé « Goldorak, le colloque des 40 ans »[60], organisé par l'IRCAV (université Sorbonne Nouvelle) et le GRIC (université du Havre). Celui-ci est consultable sur internet ou disponible en PDF[61].
Le , Goldorak fête ses 40 ans en France, un anniversaire remarqué par des médias nationaux[62],[63],[64],[65].
Le , Paris-Match, dont Goldorak avait fait la couverture en 1978 sur un numéro traitant de « La Folie Goldorak », consacre sa page rétrospective au phénomène[66].
En , Go Nagai reçoit lors de la Japan Expo la distinction de chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres pour ses manga, dont Goldorak[67].
Au Japon, il existe deux films, n'excédant pas une demi-heure chacun, dans lesquels intervient Goldorak : Goldorak contre Great Mazinger (UFOロボ グレンダイザー対グレートマジンガー, UFO Robo Gurendaizā tai Gurēto Majingā ) et L'Attaque du dragosaure ou Goldorak, Getter Robot G et Great Mazinger contre le dragonosaure (グレンダイザー・ゲッターロボG・グレートマジンガー 決戦!大海獣, Gurendaizā Gettā Robo Jī Gurēto Majingā kessen! Dai kaijū ), tous deux sortis en salles au Japon au cours de l'année 1976.
Le film sort en salles le , dans le cadre du Toei Manga Festival.
Agacé par la lenteur des progrès du plan d'invasion de la Terre, le Grand Stratéguerre envoie le capitaine Barendros sur le camp de la Lune Noire. Barendros capture Alcor et découvre l'existence de Great Mazinger en fouillant sa mémoire. Il décide donc de s'emparer de ce robot, réputé invincible dans les souvenirs d'Alcor, pour combattre Goldorak, avec l'aide des golgoths no 70 et no 71.
Le film sort en salles le , dans le cadre du Toei Manga Festival.
Appelée à l'aide par le professeur Alcyone, l'équipe Getter est envoyée à la recherche d'un bathyscaphe disparu. Un monstre marin géant, à l'origine de l'incident, menace la baie de Tokyo et nécessite l'intervention d'une unité d'élite composée des robots géants les plus puissants du Japon.
Les deux films bénéficient d'un deuxième doublage en français par le Studio Belleville, et diffusés sur la chaîne Mangas 40 ans plus tard. Le deuxième film est renommé Goldorak, Getter Robot G et Great Mazinger contre le Dragonosaure à l'occasion.
La Guerre des soucoupes volantes (宇宙円盤大戦争, Uchū enban dai sensō ), sorti en salles le dans le cadre du Toei Manga Festival, est considéré comme le « pilote » de Goldorak, bien qu'il ne soit pas encore tout à fait le robot que l'on connaîtra peu après. L'histoire ressemble, très largement, aux épisodes 1 (Les frères de l'espace), 2 (Le Prince d'un autre monde), 72 (La Princesse amoureuse) et 74 (Ce n'est qu'un au revoir) de la série. Il constitue le point de départ de la série Ufo Robot Grendizer, commandée par la marque de jouets Bandai à Toei. Go Nagaï en redessinera de nombreux personnages, notamment le robot principal et sa soucoupe, mais en gardant la trame originale, développée pour en réaliser une série hebdomadaire tout en y adjoignant Koji Kabuto (Alcor).
En France, un montage des épisodes 1, 2, 4, 5 et 10 a été exploité en salles en 1979 sous le titre : Goldorak au cinéma ainsi qu'un livre-disque 33 tours (Goldorak comme au cinéma) qui, comme tous les innombrables produits dérivés de cette époque, a connu un succès immense[70].
Après ce film, un deuxième est sorti en 1980, Le Retour de Goldorak, montage improbable et quelque peu incohérent des deux films Goldorak, Getter Robot G et Great Mazinger contre le Dragonosaure et Goldorak contre Great Mazinger et d'un autre anime : Devilman[71]. Ce fut un échec, car la ferveur pour Goldorak tendait à s'estomper, mais surtout à cause de la médiocrité du montage invraisemblable et de la présence d'autres héros de Go Nagaï, peu connus hors Japon. La chanson de ce deuxième film, interprétée par Michel Barouille est tout aussi incohérente, s'intitule Goldorak et les deux Mazinger, et seule sa version instrumentale a été éditée sur un 33 tours consacré aux musiques de fond de San Ku Kaï et Albator ; celle-ci a d'ailleurs été réutilisée comme musique de fond d'Albator en version française[72].
À partir de la fin des années 1970 et jusque dans les années 1990, plusieurs épisodes ainsi qu'un film, ont été disponibles en cassettes VHS chez différents éditeurs, mais jamais la série complète. Quelques courts Super 8 sont sortis en 1979.
À l'été 2005, une première édition française au format DVD, éditée par les sociétés Déclic Images et sa filiale Manga Distribution, a très brièvement été mise en vente dans certains circuits de grande distribution, pour être retirée au bout de quelques semaines sur une plainte de Tōei animation. Une expertise démontra plus tard que cette édition avait été remontée à partir des DVD de la version japonaise (différente de la version française) sur laquelle le doublage français avait été rajouté[73],[74]. L'éditeur et le distributeur français n'ayant pas les droits sur la série, une procédure judiciaire aboutit à la condamnation des deux sociétés le à verser 4,8 millions d'euros aux ayants droit japonais pour contrefaçon de droits d'auteur et de marque ; un dernier volet pénal a aussi été jugé[75]. Pourtant, ces trois coffrets pirates interdits restent toujours en vente, depuis plusieurs années, neufs, sur des sites de vente en ligne très connus ; ils proviennent de Hong Kong. On ne sait pas d'où provenaient les premières contrefaçons vendues à la sauvette en 2005.
Dans la même veine, Laurent de Gourcuff, PDG de Noctis, affirme avoir perdu plusieurs millions d'euros dans une escroquerie montée par Alexandre Huchez, lui promettant les droits sur Goldorak. Cette nouvelle « affaire Goldorak » devait être jugée au printemps 2016[76].
Au Québec, la firme Imavision avait pu distribuer légalement les DVD de Goldorak. Ceux-ci, restaurés mais comportant plusieurs coupes de censure par rapport à l'original, ont été disponibles à partir de fin 2012 sur le marché canadien francophone. Mais fin 2013, cette firme a été mise en faillite et son premier créancier n'est autre que la Toei[77].
Une sortie officielle a été annoncée par Toei Animation, ainsi que Gō Nagai, lors de sa venue à Monaco le . Ainsi, le , est paru le premier coffret DVD d'une série de six, contenant 12 à 13 épisodes en VF et VOST, non-censurés, remastérisés par Toei et AB Vidéo, diffuseurs de cette édition[78]. Ceci permet notamment au public francophone de constater les différences nombreuses et importantes entre VF et VO (par le biais de sous-titres reprenant fidèlement les textes originaux) et de suivre la chronologie originale des épisodes. Cependant, au fur et à mesure de la sortie des coffrets, de nombreux amateurs de la série ont fait part d'une certaine déception sur plusieurs aspects et principalement sur divers choix techniques discutables (qualité de l'image comparée aux DVD japonais, etc.) ou autres modifications, pour ce qui était censé être une édition en tous points fidèle à l'originale[79]. Ces critiques sont encore plus virulentes en ce qui concerne l'édition en Blu-Ray.
Le , Go Nagai revient en France au Festival du Film d'Animation d'Annecy, pour promouvoir la sortie d'un nouveau Mazinger[80]. Le succès de ce nouveau film du populaire robot, reste malgré tout, de nos jours, incertain[81],[82]. Mais à la lecture de ses nouvelles nombreuses entrevues, Go Nagai laisse assez clairement entendre que Goldorak ne connaîtra jamais de suite ou d'adaptation. Il confirme ceci lors de son retour en France en , en indiquant que le style mécha est désormais largement obsolète[83].
Les rediffusions de Goldorak, quarante ans après, représentent les meilleures audiences de la chaîne Mangas, avec 23 000 téléspectateurs en moyenne, à égalité avec Bleach, série plus moderne[84].
Première et seule sortie DVD officielle :
Seule sortie Blu-Ray officielle :
Un coffret 2 DVD, Collection des films Mazinger, les super robots de Go Nagai, édité par AB, contenant sept moyens métrages, est sorti le et permet de retrouver Goldorak dans deux aventures. (ASIN B01IU3RYES)
Goldorak l'intégrale, en DVD de deux épisodes, est lancé périodiquement en kiosques début chez TF1 Vidéo, dans des villes test, puis devient indisponible peu de temps après.
Goldorak est ressorti en kiosques chez Hachette en , en DVD de quatre épisodes, dans des villes test ; la série a de même été stoppée rapidement.
Ufo Robot Grendizer, la série japonaise originale et complète, existe également en DVD en deux coffrets et en version originale, mais n'est plus disponible. Elle a également existé en LaserDisc[87].
En , AB annonce la sortie d'un ultime coffret collector non numéroté sous carton, accompagné d'une soucoupe pour ranger les disques Blu-Ray[88]. (ASIN B072MNV2Q3)
Le même mois, Hachette lance une collection de DVD avec des cadeaux (T-shirts, mugs, booklets et DVD Trois Films Mazinger) pour ceux ayant souscrit un abonnement. Un coffret de rangement pour accueillir les 19 DVD était fourni avec le premier numéro[89].
De nombreux jouets ont reproduit avec plus ou moins de réalisme le fameux robot. La ruée sur sa version de 60 cm produite par Mattel et les ruptures de stock subséquentes à l'occasion de Noël 1978 ont marqué les mémoires. Aujourd'hui, la version équipée de sa soucoupe et des autres vaisseaux produite par Bandai demeure un collectible très recherché.
Un bimensuel Goldorak, édité par Télé-Guide, est paru en France au moment où le dessin animé était diffusé. Ce magazine comprenait :
Un mensuel Spécial Goldorak semi rigide, entièrement consacré au héros éponyme. Une histoire plus longue y était dessinée et demeurait souvent assez fidèle, malgré des dialogues réécrits en français largement improvisés. Le graphisme s'est nettement amélioré vers le milieu de la parution en se calquant nettement sur la série télévisée. Des numéros comme Goldorak Spécial Noël ou Goldorak Pocket sont aussi parus. À cette même époque, Goldorak a également été représenté régulièrement dans Télé Junior avec des histoires suivant, plus ou moins, la trame narrative de la série télévisée. Aux éditions Rouge et Or, de nombreux albums cartonnés sont parus, mélangeant quelques dessins de grand format assortis d'un texte à lire à part.
De nombreux magazines généralistes à l'époque ont évoqué Goldorak, souvent en couverture, tel Paris Match[90], ou encore récemment Télérama[91].
En , Hachette Collections édite une collection pour monter étape par étape une maquette de Goldorak, d'une hauteur de 70 centimètres[92].
Le jeu vidéo "Goldorak – Le Festin des Loups" a été édité le 14 novembre 2023 sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, et PC. Et le 10 octobre 2024 sur Nintendo Switch.
Le jeu est un beat them all qui a été développé par le studio français Endroad (auteur de Fallback) et édité par Microids.
Il est à noter que le compositeur polonais Marcin Przybyłowicz, (The Witcher 3: Wild Hunt) a été chargé de réorchestrer les mélodies d'origines du manga animé.
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