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espèce de plantes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hippophae rhamnoides
Règne | Plantae |
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Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Proteales |
Famille | Elaeagnaceae |
Genre | Hippophae |
Ordre | Rosales |
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Famille | Elaeagnaceae |
L'Argousier (Hippophae rhamnoides L.) est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Éléagnacées. C'est un arbrisseau dioïque, épineux, originaire des zones tempérées d'Europe et d'Asie (présent dans une vingtaine de pays). Il est bien représenté également dans les régions subtropicales d'Asie, en altitude.
Hippophae rhamnoides est parfois orthographié par erreur Hippophaë rhamnoïdes.
Il a comme synonymes : Elaeagnus rhamnoides (L.) A. Nelson, Hippophae angustifolia Lodd., H. littoralis Salisb., H. rhamnoideum Saint-Lager, H. sibirica Lodd., H. stourdziana Szabó, Osyris rhamnoides Scop., Rhamnoides hippophae Moench.
Linné a repris un nom de Pline[1] et Dioscoride, hippophaes, qui désigne une euphorbe épineuse, Euphorbia acanthothamnos. C'était pour lui une vague allusion à la présence d'épines. En grec, parmi les plantes « qui ont des feuilles en plus de leurs épines », Théophraste (HP. VI) cite ἰππόφεως - hippopheôs et φέως - pheôs, qui est la pimprenelle épineuse, Sarcopoterium spinosum[2]. Autrement dit, ἰππόφεως - hippopheôs est la « grande pimprenelle épineuse », où ἵππος - cheval est un simple augmentatif[3]. L'épithète rhamnoides signifie « faux nerprun » (Rhamnus).
Les noms vernaculaires de l'espèce font en majorité référence à sa morphologie ou au milieu d'accueil : argasse, grisset, épine luisante, épine marante, saule épineux, faux nerprun, bourdaine marine, olivier ou ananas de Sibérie. Dans d'autres langues : sea-buckthorn en anglais, Sanddorn en allemand, espino amarillo en espagnol et 沙棘属 en mandarin signifie littéralement genre, épine et sable, tandis qu'en tibétain : བར་སྟར, Wylie : bar star fait référence à sa taille, relative aux espèces similaires.
La proximité phonétique entre argousier et arbousier (Arbutus unedo) rend la confusion entre les deux plantes particulièrement fréquente[4].
Ligneux très épineux, au port buissonnant, de 1 à 5 mètres (noté jusqu'à 18 m dans certaines flores, aux abords de pannes dunaires par exemple, il atteint facilement une dizaine de mètres alors qu'exposé au vent, la plante conserve des proportions moindres), nanophanérophyte (cf. classification de Raunkier) et caducifoliée. Sa longévité s'étend jusqu'à 80 ans. La plante dioïque est pollinisée par les insectes et dispersée par les oiseaux. C'est une pionnière, héliophile.
Les feuilles, caduques, alternes, simples, sont très étroites et présentent une seule nervure. Le pétiole est très court. Le limbe est vert à la face supérieure et gris argenté à la face inférieure. Les fleurs, apétales, très petites, sont verdâtres et apparaissent dès le mois d'avril, avant les feuilles. Les fruits comestibles (argouses), de forme ovoïde, sont complexes (fausses drupes), formés d'un akène entouré d'une partie charnue issue de la transformation du réceptacle floral. Globuleux, ils sont jaunes ou orange à maturité (vers le mois de septembre) et mesurent de 6 à 8 mm de diamètre.
Les arbustes portent généralement des fruits après trois ans et donnent des rendements maximaux après sept à huit ans. Les pieds mâles fleurissent un peu plus tôt que les femelles et pour une période de 6 à 12 jours ; 12 à 15 semaines sont nécessaires jusqu'à la pleine maturité des fruits.
Hippophae rhamnoides présente trois sous-espèces en Europe[5] :
Les caractères morphologiques varient considérablement en fonction du large éventail de conditions climatiques qui couvre l'aire de distribution du taxon (voir liste des taxons). L'argousier demande un sol légèrement humide en permanence (il appartient à la xérosphère dunaire), elle développe un système racinaire étendu pour capter l'humidité des sols et les eaux souterraines et supporte des températures négatives.
Au Tardiglaciaire, le taxon pouvait être présent sur l'ensemble du territoire européen selon les types de sols et les dynamiques végétales déjà en place. C'est une espèce pionnière qui a la particularité de contribuer à l'enrichissement du sol en azote et donc de favoriser l'installation d'espèces plus exigeantes (voir usages). Lors de la reconquête de la végétation après le Dernier Maximum Glaciaire (DMG)[6], Hippophae rhamnoides a fait partie des premiers ligneux à recoloniser les espaces précédemment occupés par une végétation maigre de type steppe-toundra, son aire de répartition alors n'était pas disjointe comme elle l'est actuellement. Cette aire actuelle, limitant les échanges génétiques, concourt à la mise en place d'une sélection et d'une dérive génétique qui ont conduit à la distinction en deux sous-espèces différentes (voir détermination des deux sous-espèces : ssp. rhamnoides et ssp. fluviatilis).
L'espèce est spontanée dans les régions tempérées de l'Eurasie :
En Russie, on évalue à quelque 200 000 ha de forêts naturelles d'Hippophae, plus 6 000 ha en plantations. La Chine possède la plus grande surface avec quelque 920 000 ha et la plus grande variété dans le genre[7].
En France, l'aire de répartition actuelle de l'argousier est scindée en deux habitats particulièrement distincts tant géographiquement qu'écologiquement : les dunes littorales et les massifs montagneux. Elle est naturelle, plantée ou subspontanée :
L'argousier est exotique au Canada et aux États-Unis mais préconisé pour lutter contre l'érosion des sols, et cultivé au Québec[8]. Ce sont les immigrants russes qui ont importé l'argousier en Amérique au début du XXe siècle.
Les fruits sont comestibles, ils sont riches en vitamine C, flavonoïdes et anthocyanes. Crus, ils sont acides ; ils peuvent être préparés en marmelade ou en gelée.
Les usages alimentaires, médicinaux[9], horticoles et écologiques sont reconnus depuis au moins 1 200 ans. Le genre est donc cultivé en Russie, Chine, France, etc.
Il existe deux sources d'huile dans les baies d'argousier : l'huile de pépins d'argousier et l'huile de la pulpe du fruit. Il existe également l'huile de marc (tirée de l'ensemble du fruit et des pépins d'argousier). Il existe plusieurs méthodes d'extraction de l'huile d'argousier. Elle peut être extraite soit par macération, par pression à froid, par centrifugation ou bien par pression au gaz.
Les huiles d’argousier (rares) contiennent beaucoup de vitamine E (330,4 mg/100 g), de vitamine A (378 mg/100 g) et des Oméga 3.6.7 et 9[14].
L'huile d'argousier est utilisée pour cicatriser et réhydrater la peau et les muqueuses[15]. On peut trouver également un beurre d'argousier réalisé à partir de l'huile. L'huile contient toutes les propriétés utiles des baies sous une forme concentrée et peut être utilisée à la fois en interne et en externe[16].
La plante a été largement utilisée en médecine traditionnelle dans la Grèce antique, l'Empire romain, la Mongolie et la Russie. La médecine tibétaine traditionnelle comporte quelque 84 ordonnances pour la préparation de médicaments à base de baies d'argousier (en tibétain : སྟར་བུ, Wylie : star bu ; cf. le rGyud-bZhi, ou Quatre Tantras médicaux).
L'huile d'argousier est utilisée par l'industrie cosmétique. Ainsi, plusieurs laboratoires fabriquent et commercialisent des produits à partir de telle ou telle partie de l’argousier. Par exemple, les Laboratoires Weleda ou La Maison de l'Argousier ont mis au point une huile de baies d’argousier, à partir de deux sources : l’huile issue de la pulpe de la baie et l’huile issue des graines. Ce produit aurait une action nourrissante et protectrice de la peau. Les entreprises Logana (crème de jour raffermissante) ou Eco Receptura (Crème visage nourrissante anti-âge) commercialisent des produits similaires.
L’expert en cosmétique suisse Daniel Müller explique cet engouement : «L'huile de baies d'argousier est riche en vitamine C et contient des minéraux, du calcium et de grandes quantités de bêta-carotène. Le pigment orange des baies a des vertus antioxydantes qui aident la peau à se protéger des effets nocifs de l'environnement. L'argousier a une action équilibrante, apaisante et régénérante[17].»
On utilise à la fois [18]:
Le taxon peut être la proie de ravageurs et de maladies. Holotrichia oblita, Gryllotalpa unispina et Agrotis segetum sont les principaux ravageurs souterrains des pépinières, ils s’attaquent aux jeunes racines mais peuvent être contrôlés au moyen d'appâts toxiques et de lampe servant de leurre. Holcocerus arenicolus est plus ennuyeux. Parmi les ravageurs défoliateurs, on trouve Malacosoma neustria testacea et Maladera orientalis, des parasites se nourrissant des fruits comme Rhagoletis batava et Curculio ssp. Des inondations combinées à des applications de pesticides peuvent être utilisées pour contrôler la mouche de l'Argousier (Gelechia hippophaella). Enfin, Fusarium et Pythium peuvent être des maladies importantes au stade de la plantule. Un champignon lui est presque exclusif, quand son bois se meurt il peut se faire coloniser par Phellinus hippophaecola.
L'argousier pousse sur des sols relativement pauvres qu'il a la particularité d'amender. En effet, c'est une espèce pionnière qui colonise les sols instables des alluvions et des littoraux sableux (massifs dunaires) ou les colluvions et autres dépôts de pentes en montagne. Elle préfère les stations ensoleillées et atteint jusqu'à 5 200 m sur les plateaux eurasiatiques.
Multiplication par semis.
Pour les cultiver, après macération, il faut laver et sécher les graines. Il y a nécessité de trois mois de stratification à 5 °C pour obtenir une bonne levée. Les graines n'ont qu'une durée germinative de cinq mois. On détermine le sexage du plant dès l'état de jeune plantule : le pied mâle a des bourgeons latéraux plus développés que ceux des pieds femelles.
Les boutures herbacées ou semi aoûtées (idéalement juin, début juillet) se font dans de l'eau, les racines se forment en une semaine, puis intervient le repiquage ou le bouturage habituel sous cloche dans un substrat sableux.
Au regard de ses nombreuses qualités, la domestication de l'argousier a pris de l'essor depuis quelques décennies. Ainsi, il s'est tenu en 1989, à Xi'an (Chine), le premier symposium international sur l'Argousier, suivi d'un deuxième, en 1993, à Novossibirsk (Sibérie).
Il existe un certain nombre de cultivars, généralement sélectionnés pour la qualité des fruits, mais également pour certains attributs pouvant faciliter la récolte (caractère plus ou moins épineux, longueur du pédoncule, formation de grappes denses, taux de sucre, résistance aux maladies).
Les sélections provenant de sibérie sont ceux qui ont les taux de sucre les plus élevés, avec un goût supérieur aux variétés allemandes. Ces variétés sont issues de l'espèce hippophae rhamnoides subsp. mongolica qui est plus susceptible aux maladies racinaires en climats propices aux cycles gel-dégel pendant la saison hivernale[23]. Les croisements des sous-espèces sibériennes (hippophae rhamnoides subsp. mongolica) et européennes (hippophae rhamnoides subsp. rhamnoides) ont permis de créer des variétés (ex. cultivar allemand Sirola, variétés lettonnes) ayant à la fois une bonne qualité de fruit (saveur, taux de sucre, calibre) et une résistance élevée aux maladies[24].
Femelles (liste non exhaustive)
Mâles (liste non exhaustive)
Autofertiles
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