Loading AI tools
zone géographique naturelle des Alpes françaises De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Alpes du Sud sont une zone géographique naturelle des Alpes françaises située principalement dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le reste se trouvant dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (Drôme).
La ligne de crêtes séparant les Alpes du Nord et du Sud suit la limite sud du Vercors, passe par le col de la Croix-Haute, suit les crêtes sud du Dévoluy, passe par le col Bayard, suit les crêtes sud des Écrins et passe par le col du Lautaret et le col du Galibier.
Cette limite correspond au partage des eaux entre le bassin hydrographique de l'Isère et celui de la Durance. Les Alpes du Sud regroupent, par ordre minéralogique :
Dans la classification SOIUSA des massifs alpins, sont inclus dans les Alpes du Sud :
Les Alpes du Sud présentent un relief très varié, avec des massifs frontaliers semblables aux autres montagnes alpines, mais des Préalpes qui se rapprochent plus des montagnes méditerranéennes.
Le relief des Alpes du Sud, d'une grande complexité, s'élève progressivement des bordures sud (mer Méditerranée) et ouest (vallée du Rhône) jusqu'à la frontière italienne, qui suit la ligne de partage des eaux entre la mer Adriatique et la mer Méditerranée. Trois zones de relief distinctes caractérisent les Alpes du Sud, chacune contenant plusieurs massifs : les collines et plateaux de Haute-Provence, les Préalpes et les massifs internes.
Un trait caractéristique des Alpes du Sud est l'étroitesse des vallées et la hauteur des crêtes. Les massifs sont séparés par des cols élevés, et la proéminence des sommets est faible : seuls la barre des Écrins et le mont Viso sont ultra-proéminents, quelques autres sommets de groupes et massifs ont une proéminence voisine de 1 000 m.
La marge sud-ouest des Alpes du Sud est constituée par des collines et des plateaux d'altitude peu élevée, de 400 à 1 200 m. Elle est limitée au nord et à l'est par l'ensemble Lure-Ventoux, la nappe de Digne et les plissements des Préalpes de Castellane. De l'ouest vers l'est, on trouve :
La majorité de la superficie des Alpes du Sud est occupée par les Préalpes, qui s'étendant jusqu'à la vallée du Rhône, à 100 km à l'ouest des massifs internes. Dans ces moyennes montagnes, peu façonnées par les glaciers lors des glaciations, les vallées sont assez élevées, au moins 500 m d'altitude, mais les crêtes ne dépassent 2 500 m qu'à la limite des plus hauts massifs ou dans le Dévoluy. D'autres caractéristiques remarquables des Préalpes méridionales est l'absence des calcaires urgoniens, très structurants dans les massifs préalpins externes français et les chaînes provençales, et la présence de roubines, badlands de marnes veinées de calcaire et de flysch.
Du nord-ouest au sud-est, les Préalpes se déclinent en plusieurs sous-ensembles.
Les massifs internes se situent à proximité de la frontière italienne. L'altitude des sommets dans ces massifs est presque partout supérieure à 2 500 m d'altitude, et la plupart des cols sont à des altitudes élevées, voisines ou supérieures à 2 000 m. Du nord au sud-est, plusieurs principaux sous-ensembles se dégagent.
Les Alpes du Sud ont été formées par deux orogénèses successives : l'orgénèse pyrénéo-provençale, dont les plis sédimentaires est-ouest dominent dans les Baronnies et dans les Préalpes de Grasse, et l'orogenèse alpine proprement dite, qui a fait remonter le socle cristallin dans le Mercantour et les Écrins et charrié des nappes en Haute-Provence. Des dépôts de molasse importants forment une partie du relief de la Haute-Provence. Les terrains sédimentaires dominent et le socle apparaît uniquement dans deux des plus hauts massifs.
La Durance, longue de 300 km, est la principale rivière qui draine les Alpes du Sud, et ses affluents les plus importants sont le Guil, l'Ubaye, le Buëch, la Bléone et le Verdon. Déchargeant un peu plus de 6 km3 par an, la rivière conserve une allure torrentielle en aval de son bassin du fait d'un profil en altitude très différent des autres rivières alpines : l'altitude décroît très régulièrement, ainsi à 100 km de la source le cours d'eau est à 700 m d'altitude alors que le Rhône est à 500 m et l'Isère à 300 m. Une grande partie de son débit est détourné dans un canal latéral qui alimente des centrales hydroélectriques et déverse l'eau dans l'étang de Berre.
Hors du bassin versant de la Durance, la Drôme draine les Préalpes au sud du Vercors, l'Eygues et l'Ouvèze descendent des Baronnies au nord du mont Ventoux et la Sorgue collecte les cours d'eau souterrains du plateau d'Albion et sourd à Fontaine-de-Vaucluse. À l'est, le Var, qui collecte la Tinée et la Vésubie, est le fleuve côtier le plus important des Alpes maritimes. La Roya est un autre petit fleuve côtier dont la source est en France et l'embouchure en Italie, à Vintimille.
L'ensemble des cours d'eau, y compris les plus grands, ont un régime torrentiel nival dans les hautes vallées voire glaciaire pour la Gyronde, mais le régime pluvial domine dans les Préalpes avec une forte influence méditerranéenne. Ainsi, la Durance et le Var ont un régime complexe avec deux étiages, un en février et un en août, un débit moyen maximal à la fin du printemps mais des crues quelquefois très brutales en automne.
Il y a quelques lacs naturels en altitude, tous creusés par les glaciers. Le plus important est le lac d'Allos, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Les aménagements hydroélectriques de la Durance et du Verdon ont permis de créer des lacs de retenue, notamment Serre-Ponçon et Sainte-Croix. Ces lacs alimentent des centrales électriques, écrêtent les crues et jouent un rôle de réservoir pour irriguer les cultures en été. Des activités aquatiques sont pratiquées sur les plus importants.
Surexploitées au XIXe siècle, les Alpes du Sud ont subi un dépeuplement important jusque vers 1950. Depuis les années 1970, la population augmente à nouveau, attirée par le climat, les paysages et le plein air. La population actuelle des Alpes du Sud est très proche du maximum atteint vers 1850, mais la répartition et l'activité sont très différentes. Les zones de moyenne montagne continuent à se dépeupler tandis que les petites villes dans les vallées s'étendent avec la construction de quartiers pavillonnaires. Les plus grandes villes, construites dans le sillon creusé par la Durance et ses anciens glaciers, abritent un maximum de 40 000 habitants à Gap.
L'accessibilité des hautes vallées est réduite du fait des grandes distances à parcourir et de la faible viabilité des voies de circulation (une seule autoroute, quelques routes départementales importantes, peu de voies ferrées). Certaines vallées sont par endroits très étroites et sinueuses, et la configuration chaotique des massifs montagneux oblige à des détours importants. Les cols les plus hauts, seuls points de passage entre les hautes vallées, sont ouverts moins de 6 mois par an.
Les villes d'Aix-en-Provence, Antibes, Brignoles, Carpentras, Draguignan, Fréjus, Grasse, Le Luc, Menton, Nice, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Vence sont en bordure des Alpes du Sud. Elles constituent des pôles d'attractions pour les populations alpines, et les massifs environnants sont considérés comme les prolongements naturels des Alpes.
Ainsi, on peut même inclure des villes comme Marseille, Salon-de-Provence et Toulon dans cette liste, car elles sont encadrées par des sommets supérieurs à 500 mètres, aux caractéristiques communes avec les Préalpes, et les massifs des Alpilles, des Pallières, de la Sainte-Baume et de la Sainte-Victoire sont considérés comme étant partie prenante des Alpes françaises, tandis que le plan de Canjuers est une composante des Préalpes de Castellane.
Enfin, le technopôle de Sophia-Antipolis est bâti sur un contrefort des Préalpes de Grasse, et parmi les participants à la convention alpine, on trouve également la Principauté de Monaco dont le territoire s'établit sur les derniers contreforts des Alpes-Maritimes, et avant 1860, s'étendait également sur les communes françaises voisines de Roquebrune-Cap-Martin et Menton.
Le climat des Alpes du Sud est montagnard avec une influence méditerranéenne importante, et une continentalité significative. Il se caractérise par une faible humidité, des températures plutôt élevées compte tenu de l'altitude et un ensoleillement important, toujours supérieur à 2 400 heures par an[2].
En hiver, l'isotherme zéro degré se situe le plus souvent entre 800 et 1 400 mètres d'altitude, d'où des températures moyennes hivernales de 0 à 6 °C dans les vallées basses. Dans les hautes vallées, l'air froid s'accumule et la température minimale moyenne est inférieure à −5 °C en hiver, mais le gel permanent est rare sauf dans les ubacs d'altitude. En été, il se trouve le plus souvent entre 3 200 et 4 000 m, avec des températures moyennes estivales comprises entre 20 et 24 °C dans les vallées les plus basses, des maximales très souvent au-dessus de 28 °C mais jamais de nuit tropicale[3].
La chute des températures est rapide en automne, le réchauffement au printemps est long, et l'amplitude thermique annuelle est de l'ordre de 18 °C. Du fait de l'ensoleillement élevé, du grand nombre de nuits claires, et de bas points de rosée, l'amplitude thermique diurne est généralement comprise entre 10 et 20 °C.
Le cumul annuel de précipitations est compris entre 600 et 900 mm dans les vallées, entre 700 et 1 500 mm sur les massifs. Le nombre de jours de précipitations par an, entre 65 et 100, est caractéristique du climat méditerranéen. Les précipitations tombent généralement en peu de temps à l'occasion d'orages ou d'épisodes pluvieux qui déversent plusieurs dizaines de millimètres en au plus deux ou trois jours.
Le régime pluviométrique fait apparaître un maximum d'automne[4], un maximum de printemps (avril-mai) plus réduit, un minimum d'été (juillet) et un minimum d'hiver (février). Le minimum estival est le plus prononcé et a des conséquences sur la végétation à basse altitude et sur les adrets en raison des températures élevées. Cependant, l'été est plus pluvieux que l'hiver dans les vallées de la Durance, de l'Ubaye et de la Tinée, les plus abritées des perturbations cycloniques[5]. En hiver, la neige est rare en dessous de 500 m d'altitude, et la limite d'enneigement continu varie généralement entre 800 et 1 200 m à l'ubac, entre 1 200 et 1 600 m à l'adret. Le fort ensoleillement et les précipitations peu régulières sont peu favorables à l'aménagement de stations de ski en moyenne montagne.
Dans l'ensemble des Alpes du Sud, l'origine des précipitations est convective ou méditerranéenne. Les vents d'ouest et de nord, comme le mistral ou la bise, sont secs et les perturbations d'origine atlantiques ne déversent quasiment aucunes précipitations[6]. De fait, la pluviosité est très dépendante de l'oscillation nord-atlantique, avec de la sécheresse pendant les phases positives et des précipitations abondantes pendant les phases négatives.
En été, quand la marge nord de l'anticyclone subtropical recouvre les Alpes du Sud, les précipitations proviennent presque exclusivement de la convection diurne, d'où des cumuls très variables d'un lieu à l'autre et d'une année à l'autre. On observe généralement un à deux mois de sécheresse estivale. Le reste de l'année, les perturbations méditerranéennes déversent moins de précipitations dans les vallées que plus près de la mer, en raison de l'effet d'abri créé par les chaînons provençaux.
L'humidité moyenne varie entre 50 et 70 %, avec un maximum d'automne et deux minima en été et en hiver[7].
L'ensoleillement est partout supérieur à 2 400 heures par an, ce qui est comparable aux régions méditerranéennes, et dépasse 2 800 heures par an dans la vallée de la Durance et sur les plateaux alentour au sud du 44e parallèle. Toutefois, sa répartition dans l'année est différente : un maximum d'ensoleillement survient en juillet, mais il est moins fort que sur les côtes méditerranéennes ; en automne et en hiver, le minimum d'ensoleillement est moins marqué, et l'ensoleillement moyen du mois de décembre est supérieur à 150 heures, plus élevé que sur la côte méditerranéenne[2].
Outre l'attractivité climatique, le fort ensoleillement a pour conséquence une grande différenciation des versants des montagnes. Il n'est pas rare de passer, au franchissement d'une crête est-ouest, d'une ambiance franchement méditerranéenne à une ambiance comparable aux Alpes du Nord (exemple : montagne de Lure).
Les Alpes du Sud, en raison de l'enneigement plus difficile que dans les Alpes du Nord, se sont tournées depuis plusieurs décennies vers le tourisme vert. Se maintiennent tout de même des stations de sports d'hiver de taille moyenne, toujours compétitives malgré leur faible poids économique par rapport aux Alpes du Nord. Mais les Alpes du Sud comptent aussi un grand nombre de petites ou très petites structures, qui se meurent peu à peu faute de moyens et d'enneigement, certaines ayant déjà fermé.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.